Coudoulière n°1 (Évent de la) [Évent de Coudoulières]

Histoire

Durant les années 1948-1950, le SCM note la présence de "toute une série de naissants rigoureusement impénétrables dont l'altitude s'échelonne de 193 à 200 m". L'entrée de la cavité demandera de nombreuses séances de désobstruction au CLPA (1973), les plongeurs ont ensuite exploré le siphon sur 180 m à -8, arrêt sur puits (1974-75). Une branche latérale fut explorée, elle sort dans une salle (70 mètres de galerie) sous le talweg. Par la suite, Bernard LE BIHAN descend à -30, puis Claude TOULOUMDJIAN (C.R.P.S.) avec l'assistance du G.E.R.S.A.M. atteint successivement -45, -55 et enfin -65 en 1983. En 1991, Christian BAGARRE et Frank VASSEUR (CELADON), partis pour un relevé topographique, s'immergent fortuitement dans la vasque la plus proche de l'entrée et descendent jusqu'à -31 dans ce siphon. Avec l'ouverture d'un nouvel accès en 1993 (aménagements du G.ER.S.AM), les explorations reprennent dans le siphon terminal. Eric PUECH (G.E.R.S.A.M.) et Jérôme DERIJARD (G.R.A.S.M.) découvrent et révèlent la galerie Ri-kiki sur 400m (-40), puis Christian MORE (C.R.P.S.) poursuit en août 95 (550m ; -40) avant une ultime pointe jusqu'à 600m (1997). En 1997, la galerie profonde est prolongée jusqu'à 610 mètres (-79) par Marc DOUCHET (C.R.P.S.). A cette occasion, il découvre une amorce de conduit à -40, explorée dans la foulée par Patrick BOLAGNO (C.R.P.S.) jusqu'à 305 mètres de l'entrée. Durant l’été 2003, l'équipe provençale de la FFESSM, emmenée par Marc Douchet lève la topographie jusqu'à 500 mètres (-55), reconnait la galerie à Bobo, revoit le terminus de la Galerie Rikiki et vérifie les départs à 600 m, 650 m et 800 m sans résultats (pas de shunt non plus à 690 m). Dans la galerie Touloum, exploration de 200 mètres de conduit de 1040 à 1240 mètres, entre -95 et –85 ; ça continue à filer gros et profond. Sur plusieurs années, au cours de camps estivaux, la même équipe dont le plongeur de pointe est Patrick BOLAGNO, poursuit les explorations. En 2006, 140 de fil neuf sont rajoutés pour porter le développement de la galerie principale à 1380 m, dont 530 mètres entre -85 et -100. En 2007, le développement de la Galerie Touloum est porté à 1 490 mètres dont 600 mètres entre –85 et –100. En 2008, 120 mètres de fil sont rajoutés ; Coudoulière totalise à ce moment 1610 mètres ; le conduit remonte à -35. En 2009, 40 mètres de progression, arrêt à -18 pour 1660 mètres. En 2011, Le siphon est franchi, S1 1700 mètres, point bas : -100 m, et arrêt dans une énorme salle. En 2012, Patrick BOLAGNO explore cette immense salle qui est nommée : “ salle des Provençaux “, celle-ci se développe sur 300 mètres de long vers le sud. Des essais de communication avec l’extérieur par le système Nicola et de repérage à l’aide d’une balise magnétique sont un échec. En 2013, tentative de repérage par gravimétrie par le GERSAM et Géosciences Montpellier. La trop grande imprécision de la position de la salle des Provençaux ainsi que l’importance des corrections de relief à effectuer conduisent aussi à un échec. Par suite, l’équipe des marseillais ayant décidé de laisser la main, Franck Vasseur est sollicité par les spéléos locaux pour lever une topographie précise en vue de localiser la grande salle exondée. Franck relèvera le challenge avec son équipe, aidé pour les portages par les clubs historiques, C.L.P.A , G.E.R.S.A.M auxquels se joignent le G.S.G et quelques spéléos de passage. En 2017, lors d’une première campagne 1800 mètres de topo sont levés y compris la zone d’entrée. Au cours de la topographie de la galerie Ri-kiki, la suite est trouvée en hauteur par Franck VASSEUR et Mehdi DIGHOUTH qui prolongent de 470 mètres jusqu’à 1019 mètres de l’entrée du siphon et effectuent intégralement la topographie. En 2018, les plongeurs se concentreront sur la poursuite de l’exploration de la galerie Ri-kiki : ce siphon est sorti après 115m de plus, soit 1134 m au total, une galerie latérale se termine après 42 m. 402 m sont explorés en exondé jusqu’au S.2 et latéralement. En plus, 551 mètres sont explorés dans des prolongements de la galerie Bobo et la topographie de la galerie Touloum est prolongée de 50 mètres. Soit 1140 mètres explorés, topographiés et pour certaines portions, filmées. En 2019, troisième campagne, 100 mètres de première intégralement topographiés dans la galerie de la Balise (prolongement de la galerie Bobo) ; 596 mètres topographiés dans la galerie Touloum (entre -70 et -93) jusqu'à 1170 mètres de la vasque de départ. Le développement topographié de la cavité atteint 4150 m. En 2020, quatrième campagne consacrée à l’exploration du réseau Rikiki et de la galerie de la Balise. Plongeurs : Frank Vasseur, Anton van Rosmalen, Jan Mulder Logistique : CLPA, GERSAM, SCAL Exploration d’une galerie exondée après la sortie du premier siphon Rikiki : « elle bute sur une fracture ascendante impénétrable dont la base pourrait être désobstruée. Au point bas, un boyau très propre et un peu abrasif doit drainer en crue. » (31,5 mètres de première). Le siphon Rikiki 2 est plongé et sorti après 206 mètres (-9), lui font suite une galerie exondée de 53 mètres buttant sur trémie impénétrable à 2155 mètres de l'entrée. Le siphon a été topographié et intégralement filmé, ainsi que la galerie exondée. Pour la galerie de la Balise, la pointe est poursuivie dans la zone de 60 mètres avant de plonger à -71 et progresser un peu avant de remonter brusquement, à la faveur d'une fracture, jusqu'à -53 où la suite est bouchée par une trémie suspendue qui ne laisse aucun passage (140 mètres de première). Au total donc, pour l'année 2020 : découverte de 430 mètres de galeries vierges, intégralement topographiées. Nouvelle topographie, avec un instrument moderne, de l'inter-siphon S1-S2 Rikiki. Juillet 2022, la même équipe atteint la salle des Provençaux, réalise la topo. et filme cet immense volume. Développement total topographié : 5510m et dénivellation : 203m (-114 ; +89) Gilles Barrau - 15/09/2019