Fées (grotte des)

Fées (Grotte des) [Baume des Fades] [Trou de la Lune]

Tharaux (Gard - FR)
44.241667,4.317500
Longueur 4000m Profondeur 157m
Grottocenter / carte

Location

La Grotte des Fées s'ouvre dans la vallée de la Cèze, 400 mètres en aval du village de Tharaux. Deux accès sont possibles suivant le débit de l'eau de la Cèze : • soit du pont de la RN 579 traversant la Cèze (pont de Tharaux), continuer 200 m en direction de St-Jean-de-Maruéjols. A hauteur des maisons, prendre à droite un chemin de terre que l'on suit sur 1,5 km. A hauteur des ruines d'une ancienne tuilerie (rampe montante en ciment), laisser les voitures. La grotte se trouve de l'autre côté de la Cèze s'ouvrant par un grand porche bien visible. • soit, en cas de grandes eaux, remonter jusqu'au village de Tharaux, laisser les voitures sur une petite place au bas du village (élevage de chevaux). Emprun-ter une ruelle remontante (sur 100 m). Juste après les dernières maisons, à gauche, prendre le sentier, brous-sailleux au départ, qui passe en corniche au-dessus de la Cèze (1 km). On accède alors dans la grotte des Fées par le porche préhistorique. SCSP Alès - 16/12/2014

Description

SCSP Alès - 16/12/2014

La cavité étant complexe (plusieurs réseaux), nous la décrirons en cinq parties - Fées-Grégoire - Grand Couloir-Réseau Félicie - Réseau Bienfait - Aven Grégoire - Sources

Réseau Grégoire-Fées

SCSP Alès - 17/12/2014

La Grotte des Fées s'ouvre par deux grands porches ( 15 x 15 m pour le porche amont, 8 x 4 m pour l'autre). L'exploration commence par un long couloir nord-sud. A droite, un éboulis remonte au jour dans les porches préhistoriques. Du couloir, une diaclase ( 2 x 8 m ) part à l'est (limon noir) et s'arrête sur un lac : - Au nord part une diaclase ( 2 x 4 m ), entrecoupée de lacs, qui se termine après 150 mètres sur un lac siphonnant : « Réseau des Castors ». Une plongée effectuée en 1979 a permis à la S.C.S.P. de ressortir après 60 mètres de siphon dans la résurgence aval. - En direction sud, une longue diaclase ( 12 x 3 m ) est occupée par un grand lac (Lac Lombard). Un beau siphon à - 5 m a été plongé en 1979 (Ragaie S.C.S.P.) sur 150 mètres : une branche rejoint le « Réseau Bienfait », l'autre les regards sous le toboggan. Au débarcadère du lac, il faut remonter en escalade sur 9 puis 5 mètres et descendre (R 7) dans la première salle. Cette salle semi-fossile de 20 mètres de hauteur et de 10 mètres de large part en direction ouest. Des mouchetures d'argile et des niveaux d'eau sur les parois indiquent l'ampleur des crues. En paroi gauche, un petit méandre permet d'arriver en balcon au-dessus d'un lac : lac du naufrage. Un peu plus loin, 25 mètres de remontée dans une cheminée boueuse mènent dans une salle haute : salle des cierges (15 x 10 x 8 m). Un labyrinthe en trois dimensions, étroit et boueux, rejoint le R 10 du « Réseau Bienfait » et le plafond de la i salle. Celle-ci se continue par un long couloir (diaclase semi-fossile). Au-dessus d'un R 4 l'escalade d'une grande cheminée sur 20 mètres donne accès à deux grandes salles. Après le R 4, la diaclase est une conduite forcée servi-active (franchissement en bordure de petits lacs). Le départ du « Réseau Bienfait » est situé en paroi gauche. Cette diaclase ( 2 x 3 m) remonte pour buter au pied d'une escalade. Au plancher, des petits puits sont autant de regards sur la rivière souterraine. La remontée du toboggan est suivie d'un couloir sec (abri en cas de crue) qui redescend rapidement jusqu'à une petite salle occupée par une laisse d'eau. Une vingtaine de mètres plus loin, ce long couloir nord-sud se termine sur un siphon sableux. Quelques mètres avant, une escalade de 5 mètres en paroi gauche, sui-vie d'une vingtaine de mètres de méandres étroits (« étroitures 62 ») aboutit dans le grand couloir que nous décrirons plus loin. En paroi droite, une série de méandres semi-actifs (niveau 0) accèdent à la Grande Salle. Cette Grande Salle ( 30 x 10 x 25 m ) très limoneuse est un grand carrefour de la cavité situé à + 2 m au-dessus du niveau de l'eau. Elle est parfois noyée jusqu'à 13 mètres de hauteur lors des crues. A son extrémité sud, elle rétrécit dans une série de ponts rocheux et de lames d'érosion. La galerie tourne perpendiculaire-ment à gauche et redescend dans un grand lac : Lac d'Été (une plongée effectuée en 1978 par la S.C.S.P. permet par un siphon de 70 mètres de long — section 3 x 5 m — de rejoindre l'Aven Grégoire après être passé sous le lac d'Automne. Du lac d'Été, deux passages sont possibles pour rejoindre le réseau supérieur. Le moins pratique commence dans . un recoin du lac d'Été. Il faut &immerger en partie dans une baignoire, remonter sur 8 mètres une cheminée étroite, franchir une vingtaine de mètres d'étroitures glaiseuses et à demi-noyées pour prendre pied dans une salle déclive se terminant dans le lac d'Automne. Le plafond de cette salle est une vaste cheminée de 30 m de hauteur « Cheminée de la Réflexion » se terminant par une étroiture qui permit en 1970 à la S.C.S.P. de découvrir le réseau supérieur et de réaliser par la même occasion la jonction avec l'Aven Grégoire. Par la suite, un passage plus facile a été découvert. Du lac d'Été, on revient sur ses pas d'une quinzaine de mètres (gros galets roulés). En paroi Sud, la galerie remonte sur des coulées stalagmitiques jusqu'à la base d'une escalade de .7 mètres suivie d'une étroiture par-courue par un violent courant d'air : l'Anus. En remontant quelques mètres, on rejoint le « Réseau. Supérieur » et quelques mètres plus au sud l'étroiture de la « Cheminée de la Réflexion ». Le réseau supérieur se déroule en deux branches parallèles : - La branche sud-sud-ouest rejoint directement le Grégoire. C'est une longue diaclase accidentée de direction nord-sud (section moyenne 2 x 3 m) coupée en son centre par un P 10 qu'il faut franchir en vire. Après une centaine de mètres, cette diaclase tourne franchement à angle droit et vient buter contre des dra-peries. Au milieu de ces dernières, une étroiture atteint le sommet de la cheminée Grégoire (cote + 35 m) - L'autre branche du « réseau supérieur » débute dans une diaclase sinueuse (section 1,5 x 3 m) orientée ouest-est, puis tourne franchement au sud. Cin-quante mètres plus loin, on arrive dans une zone très complexe. Il s'agit en fait d'un véritable labyrinthe vertical qui, 30 mètres plus bas, rejoint le réseau actif (cote + 1) dans trois lacs : Lac du Pari, Lac de la Peur, Lac Oua-Oua ; ce dernier est le plus important avec 25 mètres de long et plus d'une trentaine de mètres de hauteur (sa profondeur moyenne dépasse 15 mètres). Une cheminée au nord de la diaclase fut remontée en 1971 sur 30 mètres mais se termine par un bouchon argileux.

Grand Couloir - Félicie

SCSP Alès - 17/12/2014

Pour accéder au Grand Couloir, il faut • remonter dans le parcours principal de la grotte et franchir les « étroitures 62 ». Au sortir de celles-ci, on se trouve dans un long couloir de belles dimensions ( 5 x 10 m en moyenne) le Grand Couloir. De direction sud ouest-nord est, ce couloir de 300 mètres de développement, bien concrétionné en certains endroits, est situé en grande partie à la cote + 12. Depuis les « étroitures 62 » en diredion sud-ouest, ce couloir rejoint la Grande Salle au-dessus de ponts rocheux. Plusieurs cheminées sont visibles le long de ce parcours remontant à la cote + 55. De l'autre côté des étroitures, le couloir remonte dans des zones sablonneuses. On passe une petite vire à côté d'un puits, le « puits du Pal » puis on accède au sommet d'une grande salle : la Salle Plate (section 10 x 10 m pour 50 mètres de longueur). Ce couloir se termine brutalement par un P 10 dont le fond est un vaste lac, le Lac d'Hiver. Au plafond un lancer de corde permet de découvrir un petit réseau en hauteur. Au sud de la Salle Plate, en bas de la désescalade, quelques boyaux amènent à un lac en diaclase : le Lac Étroit suivi de méandres déchiquetés de lames d'érosion et d'une petite cheminée remontante dans le grand couloir, quelques mètres en amont des « étroitures 62 ». Le plafond de ce grand couloir est criblé d'une vingtaine de cheminées. En remontant l'une de celles-ci sur 40 mètres (découverte S.C.S.P. en 1973), on accède au « Réseau Félicie ». La plus grande branche s'allonge sur 150 mètres. Elle débute sur des coulées stalagmitiques en décomposition puis, après le passage d'une chatière, on prend pied dans une salle aux coulées blanches. La suite est une diaclase de petites dimen-sions ( 2 x lm) dont les parois sont hérissées d'aiguilles de calcite.

Réseau Bienfait

SCSP Alès - 17/12/2014

Ce réseau débute 60 mètres après la première salle, juste après le passage en vire d'un regard sur la rivière souterraine. Il faut remonter une première opposition, sorte de tube glaiseux de 3 mètres dé hauteur, puis une deuxième opposition suivie sur 20 mètres d'un méandre, puis descendre en opposition un ressaut de 5 m. Après le passage d'une chatière boueuse et mouillée (faire attention au puits juste derrière), on se trouve dans une diaclase serai-active descendante (un P 10 rejoint par des méandres déchiquetés et actifs le pied du toboggan). Une diaclase conduit 'à un lac de forme oblongue : le lac du Naufrage. En paroi droite, par une diaclase ouest-est ( 1,5 x 3 m) après avoir descendu un ressaut de 4 mètres, on prend pied dans une belle diaclase active nord-sud (section 1,5 x 4 mètres). La branche sud peut être suivie pendant 60 mètres jusqu'à un carrefour. A gauche part une courte galerie qui se termine sur un lac en entonnoir, très limoneux : « Lac de l'Espoir ». Un siphon très boueux a été plongé par la S.C.S.P. en 1979 sur 150 mètres (profondeur 15 m). La diaclase se termine au sud après quelques passages étroits sur une voûte mouillante de 2 mètres suivie d'un siphon très clair. La branche nord de cette diaclase remonte jusqu'à une salle ( 8 x 5 x 7 m ) d'où partent plusieurs cour-tes galeries rejoignant le lac du Naufrage. Une cheminée de 12 mètres conduit dans un réseau supérieur orienté ouest-est_ Ce couloir ( 2 x 3 m) est barré par deux coulées qu'il faut escalader (ressaut de 5 mètres). La deuxième est en fait le petit barrage d'un grand gour : « Gour de l'Acrobatie ». C'est un véritable lac perché à 22 .mètres de hauteur, 30 mètres de longueur, pouvant atteindre 2 mètres de profondeur et que l'on peut franchir par une vire hasardeuse sans se mouiller (attention aux chutes dans l'eau !) . Les parois de ce couloir ( 2 x 4 m) sont ornées de plusieurs disques. Au bout s'ouvre une grande salle de 40 mètres de longueur et de 15 m de large; au sol jonché de guano. Plusieurs remontées de cheminées ont été effectuées sans résultat.

Equipement

Grand couloir

SCSP Alès - 19/12/2014

ObstacleCordeAttacheObservation
Puits du Pal (vire)C15Facultatif
R7C10Facultatif
P10, lac HiverC15bateau au fond

Réseau félicie

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ObstacleCordeAttacheObservation
C40AN + Mat

Réseau Bienfait

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ObstacleCordeAttacheObservation
E5C5SFacultatif
R5C10ANFacultatif
R3C5ANFacultatif
E12C25AN
E6C15AN
LacBateau ou C30 pour vire

Traversée Grégoire Fées

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ObstacleCordeAttacheObservation
R5C10AN
R7C10
Regard rivièreC20Spit + AN
Toboggan E10C20AN
E7C10Spits
E5C10Spits
P11 Grande salleC15Spits
Montée Trou souffleur E 10C152 Spits
Passage puits de tête (vire)C20AN
(descente dans Grégoire)C20AN

Documents

Bibliography 19/12/2014
  • Félix Mazauric, 1903, Bulletin de la Soc. d'Ét. des Sciences Naturelles de Nîmes, tome XXXI, « Le Canyon de la Cèze ». Félix Mazauric, 1904, Spelunca tome V, n° 36, « Explorations hydrologiques dans les régions de la Cèze et du Bouquet - 19024903 ». Ulysse Dumas, 1906, Congrès international d'Anthropologie et d'Archéologie Préhistoriques, compte-rendu de la 13e session, Monaco 1906, « La Grotte des Fées ». Dumas Ulysse, 1906, Bulletin Archéologique, « La Grotte des Fées à Tharaux ». Ulysse Dumas, 1908, Revue mensuelle de l'École d'Anthropologie de Paris, « La Grotte des Fées à Tharaux ». Gabriel Carrière, 1912, Association française pour l'avancement des sciences ; « Les Temps préhistoriques de Nîmes et le Gard "Bords de la Cèze" », tome 1, page 219 Bouvet, Faucher, Du Cailar, Spelunca n° 1, 1946, S.S.F. Saint-Hippolyte-du-Fort, « L'Aven Grégoire ». Guilhem Fabre, 1968, Spelunca bulletin n° 3 p 41-44, « L'Aven de l'Agas à Méjannes-le-Clap ». Guilhem Fabre, 1969, Institut de Géographie, Univer-sité de Montpellier, Mémoire de maîtrise de géographie, La Région calcaire du canyon de la Cèze, 107 pages, 1 carte, 6 photos. Guilhem Fabre, 1969, Spelunca bulletin n° 4 p 263-269, « Les Écoulement souterrains dans le karst du canyon de la Cèze ». Guilhem Fabre, 1970, Bulletin de la Fédération Spéléologique du Gard, n° 3 p 25-29, « Coloration dans la région du Canyon de la Cèze ». A. et R. Agnel, 1971, bulletin ronéo, Grotte des Fées, 94 pages.

Histoire

La Grotte des Fées est connue depuis les temps pré-historiques (habitat du Ferrière au Bronze). La première relation d'exploration spéléologique fut réalisée par Félix Mazauric en août et septembre 1902 jusqu'au lac Lombard (topographie septembre 1902). En 1906, Ulysse Dumas réalisa des fouilles importantes dans le porche supérieur, mais lui non plus ne franchit pas le lac. Le 25 septembre 1949, les frères Hébrard, du Spéléo-Club Alésien, traversent pour la première fois le lac. La progression est arrêtée 150 mètres plus loin devant l'escalade du toboggan qui fut réalisée en 1962 par la S.C.S.P. ; arrêt 100 mètres plus loin sur un siphon « Passage Aquatique ». Plusieurs explorations d'autres clubs (G.S.N., S.C.N.) butèrent sur ce même siphon. Le ler juillet 1962 une équipe de la S.C.S.P. franchit cette voûte mouillante et atteignit la Grande Salle. Une autre expédition au-dessus du lac d'Été amène sous la « Cheminée de la Réflexion ». Le réseau des Castors est également reconnu. De nombreuses continuations sont entrevues. En 1964, le franchissement d'étroitures avant le « Passage Aquatique » permet de découvrir le Grand Couloir. En 1967 est découvert après la première salle le « Réseau Bienfait ». C'est en 1968 que commença l'escalade de la Cheminée de la Réflexion vaincue le 2 septembre 1969. Le réseau supérieur est alors découvert. La jonction avec l'aven Grégoire était réalisée. En 1970, plusieurs petites salles furent découvertes et la cavité reconnue dans son ensemble (salle des Cierges, lacs du réseau supérieur). En 1971-72 l'exploration systématique des cheminées du grand couloir amène à la découverte du « Réseau Félicie ». A partir de cette date, toutes les explorations de la S.C.S.P. butèrent soit sur des cheminées d'équilibre aveugles, soit sur des siphons. Il fallut attendre les années 1978-80 pour que les premières plongées soient réalisées 'par des plongeurs de la S.C.S.P., Darboun et Ragaïe : jonction source-réseau des Castors, jonction lac d'Été-lac du Grégoire, reconnaissance de la branche noyée amont du Grégoire jusqu'à - 51 mètres de profondeur. SCSP Alès - 16/12/2014

Commentaires

Cavité abritant des chauves-souris : gîte d'intérêt national.

La grotte des Fées de Tharaux est l'une des cinq cavités d'enjeu national pour la conservation des chauves-souris dans le Gard, notamment car elle est utilisée par le Murin de Capaccini et le Murin à oreilles échancrées pour la mise bas et l'élevage des jeunes. Elle accueille également le Minioptère de Schreibers en hiver, au printemps et en été. Une vigilance particulière est à apporter à la fin de la traversée, depuis la salle précédant le Lac Lombard jusqu'au trou de la lune, étendue où sont concentrées les chauves-souris. De même, faire particulièrement attention au niveau du trou de la lune où se trouvent en été les colonies de reproduction, dans les plafonds après la sortie maçonnée. Il ne faut pas s'attarder dans cette partie et rester discret. Cette cavité est sensible toute l'année. Pour toute information complémentaire, vous pouvez contacter le COGard via ces adresses mail : mpons@cogard.org ou afontaine@cogard.org

COGard (24/07/2023)

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