Cyclopibus (Aven du) [Le Cyclope]

Histoire

Cavité découverte et explorée par le GSP à partir du 6 avril 1968. Topographie réalisée par Paul Courbon (1973), Raymond Monteau (1973), Daniel Martinez (ACT, 1974), B.L. (?), F. Prévost et Jean-Pierre Lucot. L'orifice de la cavité est marqué en mars 1997. L'histoire de ce gouffre est celle d'une bande de têtus qui, de désobstruction en désobstruction, en fit l'une des cavités les plus profondes du Var. Le 6 avril 1969, une équipe du GSP commence la désobstruction d'un petit trou d'aspect peu encourageant, au fond d'une doline, découvert par François Favard. Nos terrassiers se piquent au jeu et la cote -13 est atteinte le 26 octobre. Après de nouvelles désobstructions, la cote -50 est dépassée le 25 mars 1970. Le 24 septembre, les explorateurs s'arrêtent à -140 devant une nouvelle étroiture infranchissable. Tout semblait oublié quand en 1972, le GSP se remet à l'ouvrage : après une nouvelle désobstruction, un petit puits se développe et se termine à -148, sur une fissure encore plus étroite que les précédentes. En 1973, une traversée au-dessus de ce petit puits et une escalade d'une quinzaine de mètres vient récompenser tant d'opiniâtreté : le grand gouffre espéré est enfin découvert. Une série de belles verticales permet d'atteindre la cote -360 où une nouvelle étroiture peu encourageante arrête la progression. La même année, une série de puits parallèles est découverte à la cote -322, mais menant à un nouveau cul-de-sac. En 1974, le GSP retourne au Cyclopibus pour lui arracher une continuation : sans succès. Le gouffre est abandonné, mais jusqu'à quand ? En 1975, le groupe Darboun de Cavaillon trouve une courte continuation au fond de la diaclase terminale, augmentant la profondeur de 9 mètres (-369). En 2008, un nouveau record de profondeur du Var est atteint par les Varois du GAS dans Le Cyclope. Laure MATTEOLI décrit ainsi cette épisode : "Cette grande opération a commencé en septembre 2007 pour s'achever le 11 septembre 2008, soit un an de recherche et de découvertes. En tout, une vingtaine de sorties se sont organisées. Tout d'abord l'équipement, qui fut méticuleux, car plus 200 passages sur cordes ont été réalisés. Yves nous chouchoutait en plaçant des petits matelas dans les étroitures où il y avait de l'eau. Ceci nous permettait de ne pas nous tremper dès le début du trou, même si la douche ne pouvait être évitée plus bas. Plusieurs recherches furent entreprises : au niveau du réseau des Marseillais, découverte d'un puits parallèle ; Franck réalisait ensuite une escalade de 15 mètres dans la boue, sans suite possible… jusqu'au jour où Yves, par temps de pluie, entendit, tout au fond, un important bruit d'eau. La suite était donc là : s'il y a de l'eau, c'est qu'il y a un passage. Le 26.04.08, on découvre une lucarne impénétrable ; le bruit vient de là ; les travaux de désobstructions commencent et s'enchaînent sans relâche. La première partie du relevé topographique sera réalisée le lendemain par Jean-Pierre Lucot pendant que Laurent et Yves jouent de la massette. Leurs efforts seront récompensés et Laurent passe derrière la lucarne. Sa lampe lui fait défaut et un autre passage étroit bloque sa progression. Le bruit est là, sous ses pieds ! Les travaux doivent continuer. Le 06.05.08, c'est le jour de la première dans le gouffre du Cyclopibus. Laurent et Yves le matin continuent à élargir. Ils sont relayés par Laure et Franck en début d'après-midi. Les rochers, barrant le passage, ne tiennent que grâce à un amoncellement de boue. Ils sécurisent donc leur progression. La descente d'un puits de 6 mètres amène dans une petite salle. Le bruit de l'eau vient d'une cascade de 2 mètres de haut. La roche est claire et contraste avec la boue environnante. Au bout de cette salle, une suite se profile : un petit boyau avec une autre arrivée d'eau. Franck se glisse dedans. La buée gêne la visibilité. On ne peut pas faire ½ tour, le temps passe trop vite…on est obligé de ressortir et de laisser l'exploration à plus tard. Le 14.05.08, Yves s'occupe de changer le matériel trop usé pendant que Laure et Franck filent jusqu'au fond (-376m). Laure s'engage la première dans l'exploration de la conduite forcée : 5 mètres de plus que la dernière fois sont parcourus. Le froid, l'humidité et la boue rendent la progression pénible. Franck fera 10 mètres de plus, mais sera bloqué par un amas de boue. L'eau s'engouffre un peu avant dans un passage inaccessible. Une cinquantaine de mètre de progression et 7 mètres de profondeur ont donc été découverts ce qui nous a permis de battre le record de profondeur du Var, dans des conditions très difficiles. Une pluie incessante nous bloque dans notre exploration pendant plusieurs mois, jusqu'au 01.09.08. Yves farfouille à nouveau dans quelques failles. Franck fait les relevés topographiques de tout ce qui a été découvert. Pendant ce temps, Laurent dépasse le colmatage de boue dans le boyau ! Il progresse encore de 5 mètres mais une nouvelle vasque lui bloquera le passage. Ça semble continuer, mais " il faudrait être cinglés ! " (Laurent). Le 07.09.08, le déséquipement est terminé et marque la fin de l'aventure. Le 11.09.08 : il nous a fallu encore un peu de courage pour laver et vérifier les 600 mètres de cordes et de matériel divers."Guillaume CHARDIN - CDS83, Fichier des cavités du Var > "Cyclopibus [Le Cyclope]" (numéro 2127033) : www.fichiertopo.fr/display.php?details=1&indexid=8…. BTH - 20/03/2016