Berger (Gouffre du) [Golin du Tabouret] [n°160.1 à 160.4]

Présentation du réseau de l'Alpe

Jean-Louis Fantoli - 04/02/2015

Entreprises dès 1947 par Pierre Chevalier, illustre pionnier des explorations à la Dent de Crolles. les investigations spéléologiques sur le massif de l'Alpe au Nord de la Chartreuse ont révélé l'existence d'un vaste système hydrogéologique connu pour confiner aujourd'hui près de 90 kilomètres de galeries. Le réseau de l'Alpe qui prit corps voici une vingtaine d'année grâce à la toute première jonction de la grotte du Biolet avec le gouffre du Tambourin, occupe à I'heure actuelle une large part dans inventaire des plus grandes cavités, pour ses 61 kilomètres de développement et ses 655 mètres de profondeur, en seconde position derrière le réseau Trombe ou Courno d 'Hyouernedo, situé en Haute-Garonne dans les Pyrénées. une des plus longues cavernes françaises pour ses 100 kilomètres d'extension. Incontestablement, cet immense réseau, favorisé par l'intense karstification des terrains néocomiens plissés en "fond de bateau" réputé pour son collecteur, ses belles galeries et ses abimes gigantesques, s'impose pour être l'un des plus captivants qui soient à visiter dans tout le massif de la Chartreuse. Le "gouffre du Berger", (à ne pas confondre avec le célèbre gouffre Berger du Vercors) encore appelé le "golin du Tabouret" (à ne pas confondre avec le "golet du Tambourin" voisin), occupe une position privilégiée pour la disposition de ses couloirs et de ses puits qui s'enfoncent à travers la masse urgonienne de la surface lapiazée jusqu'au collecteur du réseau de l'Alpe sur 320 mètres de dénivellation, rejoignant ainsi la rivière de Jade découverte et arpentée depuis la grotte du Biolet qui déroule ses sinueuses galeries au Sud du massif. Les méandres, parcourables sans trop de peine, alternent aux verticales qui s'échelonnent progressivement par les réseaux du Zize, du Bouchon Vert et des Pas Perdus vers le Coeur du réseau, barré en aval par le siphon du Biolet-Tambourin.

Description générale

Jean-Louis Fantoli - 04/02/2015

Dès les premiers pas, la grotte-gouffre se distingue par les dimensions respectables de la galerie d'entrée, juste éclairée par une cheminée latérale, antique adduction d'eau à ce niveau du berceau synclinal propice en des temps reculés à engouffrer les flots de cette partie méridionale du massif. A une vingtaine de mètres de l'ouverture, le couloir recoupe brusquement les parois d'un puits dont l'origine se situe en surface et qui transperce le sol sur une hauteur de 30 mètres. Une vire permet de poursuivre en face la galerie jusqu'à déboucher par un soupirail sur des puits de 4 mètres et 6 mètres s'évasant sur un beau puits de 47 mètres d'à-pic. Ne descendre que sur 20 mètres cette verticale, puis. par un judicieux pendule, trouver une issue facile dans les hauteurs pénétrables du méandre. Plus avant. la descente d'un puits de 28 mètres accorde de prendre pied dans la galerie Galgal qui s'abaisse une centaine de mètres en aval, sur un cran vertical (salle Sisi -103). Prendre ensuite le réseau du Bouchon Vert qui démarre à l'opposite par un R6 dans les blocs en délaissant le réseau supérieur du Zize d'où s'échappe une suite de verticales menant également la rivière de Jade par le méandre des Pas Perdus et la galerie du Talus Gris. A -161, au bas d'un puits de 45 mètres, s'amorce un nouveau parcours en méandre, sinueux sur près de 200 mètres. Le ruisseau qui le parcourt se perd vers un étage inférieur, alors qu'en face, la partie asséchée du méandre Bison Futé longue de 210 mètres, parvient au sommet du puits Guillaume profond ici de 67 mètres. Suivre l'actif par un P18 sur 110 mètres de distance, rejoignant ainsi plus facilement le puits Guillaume par 23 et 30 mètres de verticales. Deux cent nouveaux mètres de tortueux méandres (les Moutardeux), permettent de déboucher au sommet d'un dernier cran de verticales (P16, P25, P5 et P 13) ralliant de la sorte la rivière de Jade par -320 mètres.

Équipement en 2015

Jean-Louis Fantoli - 04/02/2015