Pertes de Théminettes
Béchou (Perte du)
44.711076,1.853199
Location
Située quelques 60 mètres en amont de la Mouline, rive gauche, son porche (h = 1,80 mètre) de forme vaguement carrée, se distingue, quelques mètres en retrait du lit du ruisseau.
Description
Première partie
De nombreux détritus encombrent une diaclase orientée NNW-SSE qui se retrouve près de la chaussée de la Mouline. Cette diaclase pénétrable, mais malgré tout étroite (1 : 0,25 à 0,40m) don-ne accès vers une dizaine de mètres de profondeur à des galeries, à gros remplissage de galets, parcourues en moyennes eaux par un fort courant venu de la perte terminale. A l'aplomb, à proximité de magnifiques cannelures, un passage dégagé dans le haut de la diaclase (Astruc, 1971), rend plus aisé la communication avec l'extérieur (échelle de 15m). A 37 mètres de l'entrée, un siphon, avec passage latéral supérieur en tube, semble être la conséquence d'accumulations importantes en aval de dépôts limoneux, détritus et galets roulés (de lévigation, Vieussens, 1961). Sur la droite, un conduit peu engageant collecte lui aussi les eaux de la perte terminale avec une diffluence (coloration 1971) vers les salles basses. Entre les salles basses et le point 37, une galerie étroite en diaclase, suivie de passages plus larges (avec galets) et placage argileux au plafond et sur une des parois d'une petite salle (élargissement de la galerie). Surprenant est l'effet, lorsqu'on débouche par une diaclase oblique dans la première des salles basses : on pense aux plateaux d'une gigantesque presse entre lesquels on doit se glisser. En fait il s'agit du décollement de plusieurs strates de calcaire compact (oolithique), cloisonnées par des diaclases ouvertes et reposant sur des bancs, peu épais mais corrodés a l'extrême (présence de vides, d'où résistance mécanique affaiblie) de calcaire dolomitique. Un peu plus bas, sur la gauche, arrivent, en été, par plusieurs chenaux impénétrables, dans un joint, les eaux absorbées par des pertes diffuses dans le lit du ruisseau aérien. En face, derrière quelques gros blocs, un conduit remontant argileux semble correspondre avec une perte, rive gauche, 60 mètres en amont du Béçhou et pénétrable sur 10m. Au début de la deuxième salle basse, sur la droite, quelques coulées "pourries" signalent des arrivées d'eaux dont certaines proviennent de la perte terminale (coloration). Un conduit très étroit a été remonté (Vieussens) en direction de l'ouverture de la première salle basse. Une reptation humide et peu agréable, sur des cupules, de petites marmites et dans l'eau, est nécessaire pour atteindre le passage Héreil (point 148) au fond de la deuxième salle basse. Tout autour de nombreuses diaclases lacèrent le plafond très proche (hauteur de 0,30 à 0,80m) et il est très délicat de repérer celle menant au passage Héreil.
Deuxième partie
Par un conduit bas et corrodé, puis une descente sur un dièdre, on retrouve l'eau issue en amont d'un siphon. On arrive dans les bancs dolomitiques : parois d'un brun sombre, nombreuses microformes de corrosion, prises peu franches, conduits plus larges mais moins hauts. Immersion nécessaire jusqu'à la ceinture dans une eau glauque et nauséabonde sur laquelle flottent de petits paquets d'écume jaunâtre. A 205 mètres, on retrouve les bancs oolithiques. L'influence de la structure de la roche encaissante se manifeste : le haut de la galerie, dans un banc dolomitique (donc favorable à la corrosion) présente un profil en tube aplati, de bonnes dimensions, tandis que le bas (calcaire oolithique compact) est taillé dans une diaclase élargie et ressemble à un mini canyon. Sur la rive droite, certains départs en diaclase communiquent entre eux par de vagues élargissements encombrés de galets calcaires. On trouve quelques petits ressauts, puis de nouveau les bancs rouges, avec aussitôt un autre siphon, à même la base de la galerie ; l'eau devient stagnante sans qu'il soit possible de bien préciser le point où disparait le courant. Un lointain bruit de ronflement que l'on retrouve dans une diaclase parallèle et voilà toutes les indications... Passage en opposition sur l'eau pour prendre pied sur un talus de galets propres et clairs (260). Derrière, un plan d'eau stagnante (même niveau que le précédent siphon) occupe la partie septentrionale d'un ensemble d'élargissements, dans les bancs blancs, présentant des décollements de parois. Mais aucune trace de continuation vers le cours actifs malgré les fouilles minutieuses. L'eau ne passe ici que temporairement, quand le siphon actif ne peut absorber tout le débit. Nouvelle galerie haute et peu large (bancs blancs, puis transition avec les bancs rouges par un changement de direction (dans le sens du pendage, vers le SW) avec forte pente, belles marmites coalescentes avec galets de calcaire (dans la oolithe) et passage supérieur en laminoir (calcaires dolomitiques). De grosses marmites, avec eau stagnante, aux changements de direction, et l'on repasse dans les bancs blancs à la faveur d'une grande diaclase orientée NNW-SSE avec au pied, de petites marmites, et quelques ressauts. Escalade de 4m pour aboutir à des diaclases supérieures et parallèles, à environ 390m. Au fond de ces diaclases traînent quelques flaques d'eau noirâtre et dépôts limoneux, mais hélas, aucune continuation visible. On comprend mal par où passe l'eau lorsque ces conduits sont en charge, et l'on est amené à penser que les galeries en aval du siphon actif tiennent lieu uniquement de réservoir. Pourtant, la présence des marmites parait révélatrice d'un écoulement turbulent et conséquent (débit notoire et vitesse favorisée par une forte pente) qui ne semble pas compatible avec le régime actuel.
Troisième partie
Il peut donc exister un passage vers le cours actif, mais il doit être colmaté ou se colmater après chaque crue (conséquence d'une charge importante et l'étroitesse du conduit favorisant une sédimentation) et de ce fait, masqués aux explorateurs. Seule la plongée du siphon devrait peut-être apporter quelques éléments nouveaux. Nous avons signalé, plus haut, que l'entrée de la perte du Béchou était presque colmatée par un remplissage hétéroclite dans lequel se retrouvaient, entre autres, les éléments de base constituant le resplendissant dépotoir baignant quelques mètres en amont dans le ruisseau... Au début de l'été 72, nous avons remarqué, derrière l'entrée (à gauche), un entonnoir bouché à - 5m par des branchages et limons. Le 14 août une brève désobstruction met en évidence un conduit parcouru par un courant d'air froid : les "galeries d'août 72 sont découvertes". Descente en opposition, boyau sableux, et la diaclase d'entrée est retrouvée, avec en fond sonore un gargouillement. Une quinzaine de mètres plus bas, rencontre de l'eau courante. Vers l'aval, elle circule dans plusieurs che-naux rapidement impénétrables de formes identiques à ceux rencontrés dans la première salle basse, d'où très certainement la proximité de cette dernière. Vers l'amont, la galerie, de dimensions moyennes (2 x 1,5m) butte sur de gros blocs glissants et luisants de nature dolomitique (corrosion intense). Ici se forme le ruisseau souterrain : les eaux perdues dans le lit aérien s'écoulent entre les blocs et giclent aux interstices du plafond et des parois pour être recueillies et dirigées ensuite par la galerie, vers les salles basses. On voit nettement que le lit du ruisseau aérien a dû, dans le passé, être beaucoup plus bas, son substratum rocheux se plaçant au niveau du conduit souterrain, ce dernier s'ouvrant alors, probablement directement, vers l'extérieur (rôle de perte). Une période de remblaiement (décollements des parois, chutes de strates en surplomb, effets du gel, etc.) consécutive à une glaciation (récente ?) rehausse le lit au niveau actuel rendu plus ou moins étanche par des sédimentation argileuses et ciment calcaire (précipitation du carbonate de calcium entre les blocs). Un passage au travers de ces blocs suintants et la galerie continue vers l'ouest avec d'abondants placages d'argile plastique. Aucun bruit d'eau, tout semble figé. Quelques concrétions. Et on arrive au terminus : des boyaux débouchent des hauteurs et son rapidement colmatés par une terre sèche et rouge avec, par endroits, de petits os et de la mousse sèche. Masquée par une draperie, une chauve-souris pend en solitaire. Dans l'air une odeur de feuilles mortes... La surface doit être toute proche...
Documents
Bibliography 10/12/2013- Cavaillé A. (1961) - Annales de spéléologie. T. XVI, fasc. 1. Clozier R. (1940) - Les Causses du Quercy, thèse. De Lavaur G. (1953) - ler congrès international de spéléologie. Delpon (1831) - Statistique du Lot. Gèze B. (1954) - Bull. de la Société géologique de France. 6ème série, t. IV, pp. 453-466. (1958) - Annales de spéléologie. t. XII, fasc. 1-4. Groupe spélisologique de Gramat (1973) - Rapport sur les explorations dans le gouffre des Vitarelles en 1973. Renault P. (1967) - Annales de spéléologie, t. XXII, fasc. 2. Roques H. (1956) - Annales de spéléologie, t. XI, fasc. 3. Vieussens J. (1961) - Spélunca n° 1. Viré A. (1907) - Le Lot : guide bleu.
Autres entrées de ce réseau
Distance (km) | Nom |
---|---|
0.1 | Hugues (Igue) |
0.1 | Théminettes Aval (Perte de) |
0.1 | Mouline (Perte de la) |
Cavités proche
Distance (km) | Nom | Longueur (m) | Profondeur (m) |
---|---|---|---|
0.1 | Théminettes Aval (Perte de) | ||
0.1 | Hugues (Igue) | ||
0.1 | Mouline (Perte de la) | ||
1.6 | Roumégoux (Perte de) | 150 | 23 |
1.7 | Roumégoux (Émergence de) | 50 | 22 |
2.1 | Négriers (Igue des) | 115 | 25 |
3.2 | Roucadour (Grotte de) | 480 | |
3.2 | Roucadour n°2 (Grotte de) | 25 | 6 |
3.4 | Inconnue (Igue) |