Cloup Séguié (Igue de)
44.602484,1.710735
Location
Venant de Quissac, prendre la route en direction de Coursac. Traverser ce village et au prochain, dit Lespinasse, prendre le premier chemin de terre à droite, après la dernière maison, appartenant à M. Despeyroux, propriétaire de l'igue. Dans ce chemin, laisser deux départs sur la droite (continuer la voie de gauche), passer enfin une barrière de pacage à droite et suivre la piste qui mène à la doline appelée Cloup Séguié (marqué sur carte IGN 1/25 000e). Du village de Lespinasse au Cloup Séguié : environ 1km 300 par ce chemin. L'igue est à 35 mètres du fond de la doline, dans le flan nord accessible par en-dessus.
Description
Conditions d'accès (en 2013)
Appeller le propriétaire M.DESPEYROUX Olivier au 05 65 40 58 44
Description générale
Dès l'entrée, un puits ovoide qui va s'étirant en largeur. Il existe des départs, sans espoir à notre avis. A - 32 m, nous arrivons sur un redan. Deux possibilités de descente : a. continuation par une pente et un abrupt directs rejoignant la salle du fond à - 62 m, b. parallèlement, une suite de petits puits aboutissant en toute sécurité à cette même salle. Toujours sur le redan de - 32, une escalade au plafond n'a pas été fructueuse. La salle du fond, piriforme, de 17m x 10m environ, présente un éboulis à forte pente. Plusieurs petits départs et diverticules en haut et en bas de cet éboulis. L'escalade de 12mètres, en haut de la salle, a permis de découvrir une continuation assez large, argileuse, concrétionnée, tourmentée, au plafond en cloches, marquant le passage certain d'une eau en conduite forcée. Ce développement suit en surplombant le contour de la salle pour s'orienter vers un autre départ horizontal, mais très étroit et pas au même niveau. Du haut de l'éboulis et regardant en face, on voit trois "fenêtres" : l'une est le puits descente directe au milieu, l'autre à droite la descente par le puits adjacent, et à gauche, la dernière qui a été l'objet de la deuxième escalade. Ayant atteint cette "fenêtre", on remarque en levant la tête une vaste cheminée partant du plafond de la grande salle et dont nos lampes n'ont pas su sonder la hauteur. Reprenant la progression, après une pente remontante concrétionnée grossièrement, on découvre un puits de 30 mètres. Au niveau du départ du puits, sur le côté, une autre cheminée se coudant rapidement semble intéressante. A l'heure actuelle, nous n'en avons pas tenté la remontée. Le P30, ovoïde puis circulaire, de faible diamètre (4 mètres en moyenne) s'ouvre à mi-hauteur sur une salle. De cette salle (13m x 10m), nous avons exploré et désobstrué pour descendre de part et d'autre dans des chatières, des boyaux étroits, une salle, un puits de 6 mètres et un boyau terminal à - 83m d'un côté, de l'autre salle terminale, cahoteuse avec ancienne arrivée d'eau, calcifiée mais à courant d'air. Dans la salle du P30, comme dans les diverticules, il y a trace évidente d'eau passant parfois en force. Nous avons trouvé aussi dans cette même salle du P30 des os (assez anciens d'après le test de la langue), mais pas un squelette entier, d'un petit félin genre chat (?). Sont-ils arrivés là par une entrée inconnue et étroite (pas de trace en surface) ? Ont-ils été amenés par l'eau ?
Documents
Lespinasse-cloup-seguié 03/12/2013Histoire
En 1931, Guy de Lavaur descend en première dans cette cavité. Il s'ensuit un dossier B.R,G.M. donnant une profondeur de 67 mètres, la stratigraphie, les coordonnées, le plan de localisation et la coupe schématique. Le Spéléo Club.de Capdenac (Aveyron) fait mention dans son compte-rendu de travaux de 1966, pour Spelunca n° 1/1967, d'une descente dans cette igue. Il, Y trouve:traces d'un camp scout. D'autres clubs y sont descendus mais n'ont pas fait ou n'ont pas publié de découvertes nouvelles, tout au moins à notre connaissance. Le 13 avril 1966, première escalade qui devait faire découvrir en haut de l'éboulis de la salle du fond, une continuation d'une dizaine de mètres, argileuse et en partie concrétionnée. Le 27 avril 1966, début d'une deuxième escalade, partant du bas de l'éboulis cette fois, qui devait donner un puits de 30 mètres et une salle. Il s'en suivit des séances de désobstruction à trois endroits différents de la salle du P30 permettant de porter la profondeur totale actuelle à 83m.
Lors d'une sortie "promenade" à l'automne 1992 à l'aven de Lespinasse (ou Cloup Seguié), un coup d'œil sur le puits ébouleux, où personne ne descend, nous a permis de découvrir un puits parallèle sans trace et sans équipement en place. Quelques amarrages naturels, une corde, et nous voilà partis dans ce conduit qui nous emmènera 15 mètres plus bas, en jonction avec l'escalade permettant d'aller visiter le puits du fond. Cette découverte évite de descendre dans la grande salle et d'équiper la partie la plus verticale de l'escalade. Le fond de la cavité est accessible plus rapidement ; on "shunte" désormais le P20, le P7 et l'escalade d'une vingtaine de mètres.
Commentaires
Faune
Os déjà secs de boeuf, mouton, cheval (fer !) au bas du puits d'entrée, chauve-souris et chat (?) au bas du P30. En cours d'exploration, nous avons trouvé en bas du puits d'entrée un mouton, un chien et un lapin (chute probablement). Nous avons chaulé ces cadavres en cours de putréfaction. Rares chauves-souris dans toute la cavité ; guano dans la salle du P30. Mouches dues aux charognes, très à l'aise à 60 mètres de profondeur.
Cavités proche
Distance (km) | Nom | Longueur (m) | Profondeur (m) |
---|---|---|---|
3.0 | Cloupets (Igue des) | 120 | 90 |
3.1 | Bar (Igue de) | 400 | 55 |
3.3 | Verrerie (Igue de la) | 250 | 100 |
3.3 | Cloup de l'Aligrier (Grotte du) | 10 | |
3.5 | Cuzoul de Sénaillac (Igue du) | 190 | 52 |
3.8 | Brasconies (Cuzoul des) | 160 | 70 |
4.0 | Combe de Peyrefit (Igue de la) | 19 | |
4.1 | SSP8 (Igue) | 8 | |
4.2 | Oubliée (Igue) |
Géologie
Nous sommes dans du calcaire coralligène. Nous nous trouvons sur la bande d'oxfordo-callovien venant de Rocamadour, la Braunhie, et se dirigeant vers le Célé. L'Igue du Cloup Séguié est peu loin d'une vallée sèche joignant Blars et la vallée du Célé (cf. carte géologique Gourdon 194). Peu loin non plus des Igues de Bar, Pradié, Bonneau et du Cuzoul des Brasconies. En regardant la topographie, il est curieux de remarquer que toutes les continuations, tous les diverticules, tous les puits sont resserrés et s'en-chevêtrent les uns dans les autres sur une faible distance, à des niveaux différents, sans constituer toujours de réelles communications. LE CONCRETIONNEMENT Peu en général et le plus souvent des colonnes grossières. Quelques exceptions : au redan de - 30, dans l'escalade du haut de la salle, dans la pente remontante allant au P30, dans la salle du P30, qui sont plus fines sans aller à la féérie. Dans une salle terminale d'un diverticule de la salle du P30, sorte de "cuvette" concrétionnée et bloc calcaire à face calcifiée brillante. LES REMPLISSAGES Rocheux : Eboulis dans la salle du fond du puits d'entrée. Chaos dans la salle terminale d'un diverticule du P30.
CDS 46 (09/12/2013)