Étable (Aven de l')
42.992119,2.396904
Location
A Missègre, prendre la D 54 en direction de Valmigère puis la piste du ruisseau de la Galine, 250mètres avant l’embranchement de la route de Terroles. Suivre la piste tout droit sur deux kilomètres en négligeant les départs latéraux. S’arrêter 300 mètres avant un virage en épingle. Sur la droite, un petit sentier de vingt mètres mène à l’entrée de l’aven. La cavité est pointé sur la carte IGN.
Description
Description générale
L’entrée au ras du sol, est protégée par un lame rocheuse posée en travers. Elle constitue le sommet d’un P 19 suivi d’un plan incliné puis d’un P 9. A -35, une étroiture agrandie donne sur un ressaut de quatre mètres. Un conduit pentu et étroit, coupé de petits redans, atteint un carrefour à – 52. - GALERIE DU CRANE : Sur la droite, un méandre de 20 mètres débouche dans une galerie concrétionnée déclive large de 4-5 mètres, comportant plusieurs diverticules. Une cascade de gours aboutit à – 88 sur une succession d’étroitures suivie d’un R 5 et d’un R 7. Une petite galerie inclinée conduit à une fissure (-105) prolongée par un petit méandre actif visqueux comportant un R3 et un P 7 à l’extrémité duquel un pincement bloque la progression à -125 environ (non topographié depuis – 88). - RESEAU DU MEANDRE : Quatre ressauts qui se franchissent en escalade donnent dans un méandre étroit qui débouche au bout de quarante mètres à la base d’un puits remontant. Un passage supérieur (main courante à installer) shunte le méandre étroit. Une descente raide aboutit à une chatière dynamitée dans les blocs à -67. Une courte galerie orientée au nord présente les traces d’un ancien colmatage argileux à 4-5 mètres de hauteur. Un méandre de dix mètres arrive au sommet d’une série de puits et de plans inclinés plus ou moins concrétionnés : P 7, plan incliné, P 17, toboggan, P 8. Une fissure autrefois sévère suivie d’un R 4 atteint un méandre présentant deux passages : - - à droite (NW) chemin normal, R 4, P 20, chatière à -157 puis méandre étroit remontant donnant sur un P 15 qui débouche dans les galeries terminales. - - A gauche (SE), plan incliné et R 5 et P 7. Le méandre s’amenuise. Dans la paroi nord, un passage peu évident derrière un bloc accède à un méandre très étroit sur quinze mètres puis plus large avant la jonction avec les galeries terminales, 10 mètres au nord de la branche précédente. - Les galeries terminales comprennent une galerie active et un méandre « fossile ». La première, longue de 35 mètres, est creusée au contact d’une couche de calcaire silicifié dans laquelle le ruisseau disparaît après quelques mètres à -176. Le méandre présente un profil en « T » vers l’amont au contact des deux roches. Quinze mètres plus loin, après un rétrécissement, il débouche dans deux petites salles superposées et concrétionnées et se poursuit au-delà en remontant (hauteur de 10-15 m) jusqu’à une étroiture infranchissable à -157. Au début du méandre, sous le P 15 d’accès, une descente dans le surcreusement, composé de petits ressauts étroits, permet de retrouver le ruisseau à -200 (point bas de la cavité) qui s’écoule dans un méandre impénétrable.
Géomorphologie
GEOLOGIE : L’approche géologique de la cavité, ainsi d’ailleurs que celle de cette zone karstique, est très difficile à faire. Aucun géologue, à notre connaissance, n’a vraiment travaillé sur cette région ; de plus il est très difficile de reconnaître les différents terrains. A signaler que la description de ces terrains (dévoniens) sur les seuls documents existants cartes géologiques au 1/80 000 Quillan et au 1/ 50 000 Limoux) comporte de grosses différences : on comprend donc qu’il est hasardeux de se prononcer. Ceci dit, nous donnons comme localisation « Dévonien inférieur » à l’entrée mais il est probable que la cavité continue dans le « Dévonien moyen ». Sans donner de termes précis, nous allons décrire sommairement les faciès rencontrés. L’entrée et la Galerie du Crâne se développent dans des calcaires et dolomies gris, la stratification est visible et de l’ordre de 30° de direction N 220°. Le réseau du Méandre se développe vraisemblablement dans la même formation, mais la stratification est peu visible et il y a de nombreuses variations de faciès. A – 170 m, on bute sur une formation très différente (calcaires gréseux ou grès ?) qui constitue le sol de la galerie terminale. Le contact entre les deux roches est très net. Cette roche semble peu propice au cavernement ; seuls des méandres très étroits et impénétrables entaillent le sol. Nous n’avons pas pu déterminer la nature de cette formation, mais il semble qu’elle freine momentanément la pénétration spéléologique de la cavité. Comme nous l’avons dit plus haut, les descriptions de terrains sont hypothétiques et nous ne nous en portons pas garant. Il est dommage qu’il y ait très peu de renseignements sur cette région et que personne ne s’y intéresse au point de vue géologie, car l’aven fournirait alors une intéressante « coupe géologique ». MORPHOLOGIE Les galeries sont de type « post-syngénétiques » ; la phase syngénétique originelle semble visible en quelques endroits sous la forme de petits conduits elliptiques ou circulaires creusés à la faveur de joints de stratification ou de fissures. Ces formes sont visibles en haut de certains méandres ou galeries. Au fond, dans le méandre amont, la formation de la galerie est nettement visible au contact calcaires/grès ?, par la suite, la galerie a été surcreusée et présente le profil classique en « trou de serrure » - Les galeries de type « méandre » prédominent dans toute la cavité, sauf la "galerie du Crâne" de -63 à -88 qui a un profil de galerie en « équilibre » avec phénomènes d’incasion (éboulements). DEPOTS : En de nombreux points, on relève la présence de dépôts argileux, sableux et de graviers. Dans la Galerie du Crâne et le Réseau du Méandre, en plusieurs endroits, on remarque que ces dépôts sont restés à différentes hauteurs sur des parois ou des banquettes, ce qui montre qu’ils ont été surcreusés. Ces formations sont difficiles à dater sans étude approfondie, mais permettent tout de même de concevoir l’évolution de certaines galeries . CONCRETIONNEMENT : Le concrétionnement est moyen et assez localisé. Les coulées stalagmitiques prédominent (galerie du Crâne, série de puits du réseau du Méandre). Dans la galerie du Crâne, on remarque une belle « coulée draperie ainsi que des fistuleuses et quelques excentriques. Dans le méandre « fossile » au fond, on trouve quelques perles et des excentriques dans les deux petites salles concrétionnées.
Hydrologie
HYDROLOGIE : L’aven est parcouru par quelques ruissellements et il est assez humide en période pluvieuse. Ces ruissellements sont assez importants pour former épisodiquement des ruisselets : - -dans la galerie du Crâne, plusieurs filets d’eau (dont celui des puits d’entrée) se rejoignent pour former un ruisselet. A -105, on entend le bruit d’eau plus important qui est peut-être l’amont du ruisseau de -170. - -dans le réseau du Méandre, on note plusieurs arrivées d’eau peu importantes à -130 , un ruisselet (1 l/s par forte crue) sort d’un méandre impénétrable et se jette dans le puits de 20m. - -Au fond, un ruisseau pérenne parcourt la galerie terminale sur quelques mètres et se perd dans un méandre excessivement étroit. Il sort d’un petit « siphon ». - - Débits estimés : étiage 10 l/minute environ - moyen 0.5 l/s - maximal 3 l/s - - Lieux de réapparition (voir carte) La coloration de ce ruisseau nous permettra de mieux cerner les bassins d’alimentation (exclusivement souterrains) de deux résurgences qui drainent le massif : la source du Gourdou (Théron et Biscaye) à Alet les Bains, et la source de Montjoi. Les trajets respectifs sont importants et présagent des continuations dans cette cavité et l’existence, presque certaine d’un réseau pénétrable sous ce secteur. - Trajet aven de l’Etable – Gourdou : Longueur = 10.5 km Dénivelé = 550m - Trajet aven de l’Etable – Monjoi : Longueur = 6 km Dénivelé = 400 m CONCLUSION : Depuis que nous travaillons sur la région de Missègre, nous avons fait de belles premières, mais c’est celle-ci qui nous retient le plus, de par la cavité elle-même, mais aussi à cause des promesses qu’elle fait naître. Néanmoins, le travail est rébarbatif et sera long pour progresser autant. Pour terminer, disons que l’aven de l’Étable est une belle cavité sportive qui ne demande qu’à être visitée plus souvent par les spéléos audois. -
Documents
[Points] Étable (Aven de l\') 02/02/2020Bibliography 30/09/2013
- 1967 - Carte géologique de la France au 1/80 000 QUILLAN n° 254 - 1976 - Travaux du Spéléo- Club de l'Aude : la région de Missègre. - 1976 - Maire. R. - Recherches géomorphologiques sur les karsts hauts-Alpins Thèse - 455 p. - 1977 - Jaffrezo M. - Pyrénées Orientales/Corbières - Guides géologiques régionaux - Masson éd. - Paris - 191p. - 1977 - Carte géologique de la France au 1/50 000, Limoux 23-46 - 1979 - B.R.G.M. - Atlas des eaux souterraines de l'Aude - 24 p. - 1979 - S.S.P. - l'Echo des ténèbres n° 5 - p. 25 à 32. - 1979 - Spélunca n° 4.
Histoire
L’entrée, située au bord d’un ancien chemin charretier, est connue de longue date. Le SCA explore jusqu’à -40 le 11 juin 1961. La cavité est topographiée au cours du camp SCA à Missègre en septembre 1976. L’étroiture de -35 est atteinte le 22 janvier 1978 et franchie après deux dynamitages le 9 février. La galerie du Crâne jusqu’à -88 et le réseau du Méandre jusqu’au sommet du puits Védrines (-88) sont explorés. Le 26 février, arrêt sur une sévère étroiture ventilée à -130 qui est agrandie le 12 mars où la cote -157 est atteinte avec arrêt sur une autre chatière. Le 13 avril, les galeries terminales sont explorées jusqu’à -176 (participants à la découverte : JC Alard, C.Bès, A. Calvayrac, P. Géa, C. Gendreu, H. Guilhem, A. Marty, P. Moréno). La galerie du Crâne est prolongée jusqu’à -100 après plusieurs dynamitages en juillet (Bès et Guilhem les 7 et 13 , les mêmes avec D. Gracia et E. Debie le 24). La jonction méandre de -130- galeries terminales est réalisée le 5 novembre. Fin décembre 1979, le point terminal de la galerie du Crâne est attaqué au perfo sans progression notable (Bès, M. Séguier, Alard, JM. Lallemand, Moréno les 28 et 29). Les travaux sont repris lors d’un camp à Missègre du 3 au 7 avril 1983 (Bès, Géa, guilhem, D. Mas, S. Mas, JP. Ramel). Arrêt devant une fissure active à -105 qui est franchie par Bès le 28 juillet 1983 qui s’arrête à -116. Le point extrême de cette branche est touché le 15 septembre 1984 par ce dernier, Guilhem et Moréno à -125 environ après deux sorties de désobstruction les 4 et 9 septembre (les mêmes + M. Minjat et O. Van der Woert). A partir du 15 avril 1992, A Durand, Guilhem et C. Truc, aidés occasionnellement par d’autres membres du SCA, reprennent entièrement l’équipement de l’Aven. Ils agrandissent tous les passages étroits après installation d’une ligne perfo et d’une ligne téléphonique (20 sorties). Six séances de désobstruction sont nécessaires pour franchir l’étroiture de -176 (Guilhem, Durand, Géa, Hermand et Bès [SCM]) le 4 juillet 1993 (Géa et Hermand). La fissure d’accès au point bas de -200 est dynamitée le 30 janvier 1993 par Durand et Guilhem. Le passage est exploré le 27 juin par C. Bataillé et Géa. -
Commentaires
Cavités proche
Distance (km) | Nom | Longueur (m) | Profondeur (m) |
---|---|---|---|
0.4 | Galine (Aven de la) | 130 | 90 |
0.8 | Camp (Trou de la) | 2 | 2 |
0.9 | Mosquito (Trou) | 150 | 30 |
0.9 | Pitchou (Aven) | 35 | 20 |
1.0 | Bois d'Ournes (Aven du) | 150 | 80 |
1.0 | Casteillas (Aven du) | 43 | 23 |
2.1 | Prat Nègre (Aven de) [PN 3] | 49 | 22 |
2.1 | PN 2 | 3 | 3 |
2.1 | Hé (Trou) [PN 1] | 2 | 1 |
Temps d'approche et de visite
Stoche (19/09/2013)
🔦 : 8h 🚶: 20m