Lapeyrade (Exsurgence de)
43.823133,0.253080
Description
Description générale (d'après Karsteau)
Un ruisseau de deux litres par seconde (en moyenne) sourd d’une belle entrée formant un petit porche au bas d’une petite falaise. Une statuette de la Vierge a été scellée à l’entrée de la grotte et semble protéger les éventuels visiteurs. Au bout de 3 mètres il faut déjà ramper dans le cours du ruisseau sur un plancher de glaise remplissant la galerie qui devient laminoir. Durant 120 mètres, le conduit prend une direction Sud-Ouest et la progression est particulièrement aquatique alternant laminoirs étroits et galeries en conduite forcée. Il faudra franchir pas moins de six voûtes mouillantes pour enfin se relever dans une belle galerie aux parois très déchiquetées. La quatrième ne laisse qu’un espace de trois centimètres entre le plafond plat et l’eau du ruisseau ! Ici il faudra faire particulièrement attention aux conditions météo car le passage doit siphonner très rapidement. La galerie se poursuit vers le Nord-Ouest avec des parois de plus en plus corrodées formant par endroit de vraies lames effilées qu’il faut contourner avec prudence. Quelques blocs encombrent quelquefois le sol de la galerie et on arrive bientôt à l’unique salle du réseau . Ses dimensions sont de 16 mètres de long sur 7 mètres de large pour une hauteur de 4.50 mètres ; son plancher est recouvert de gros blocs effondrés de la voûte. Un peu plus loin, nous arrivons à un nouveau changement de direction et la galerie reprend celle suivie par les laminoirs d’entrée. A ce niveau, une fissure du plafond laisse passer une grande quantité de fines racines qui pendent jusqu’à mi-hauteur de la galerie. La progression est toujours très aisée dans le conduit dont la roche est toujours très sculptée, il faut quelquefois enjamber des blocs effondrés, quelquefois emprunter des passages supérieurs et c’est ainsi qu’on arrive au premier affluent rive gauche. Nous avons parcouru plus de 400 mètres depuis l’entrée. Cet endroit est un des plus esthétiques de la grotte : le petit ruisseau cascade sur une échelle de magnifiques gours en calcite immaculée. Malheureusement le conduit devient très vite trop étroit. La galerie reprend alors une direction Nord-Ouest, perforée de nombreuses cheminées visibles sur 5 à 7 mètres de haut. A 580 mètres de l’entrée, nous arrivons au deuxième affluent rive gauche. C’est le plus important et le cours de son ruisseau a pu être remonté sur 40 mètres dans une petite galerie très boueuse qui est orientée plein Est (vers les dolines et avens de La Ouarde). Nous revenons dans la galerie principale. Celle-ci prend une direction plein Nord qu’elle ne quittera plus jusqu’à la fin de l’exploration. Son profil est magnifique, il forme un « 8 » parfait avec la jonction de deux galeries superposées de 1.50 mètre de diamètre dont la séparation, quand elle existe encore, ne fait que quelques centimètres d’épaisseur. Petit à petit, le plafond commence à s’abaisser, les parois se rapprochent et on progresse pendant une centaine de mètres dans un méandre de 1.80 mètre de haut sur 0.80 mètre de large. Le plafond s’abaisse franchement et il faut à nouveau ramper dans le lit du ruisseau. Les 100 derniers mètres sont très exigus et nécessitent le passage de deux nouvelles voûtes mouillantes. La progression est actuellement stoppée sur un conduit en laminoir partiellement encombré par les alluvions. Une désobstruction difficile (nous sommes en ce point à 920 mètres de l’entrée) est néanmoins envisageable pour pouvoir prolonger l’exploration. Le développement total de la cavité est de 992 mètres pour une dénivellation de +17 mètres, ce qui place cette grotte en troisième position sur le département. Sa particularité est l’exceptionnelle longueur de la galerie où nous pouvons progresser debout : près de 700 mètres, ce qui est unique dans les cavités gersoises. Les formes de corrosion sont elles aussi remarquables. Le concrétionnement, bien que présent, est beaucoup moins important que dans les grottes du Sinaï à Gazaupouy et du Buguet à Bazian, ses deux principales concurrentes au niveau du développement. ATTENTION : Nous insistons sur le fait que cette grotte peut être dangereuse par la présence de nombreuses voûtes mouillantes qui peuvent se mettre en charge au premier gros orage venu. La grotte se transforme alors en piège et peut contraindre les éventuels explorateurs n’ayant pas surveillé les conditions météo à attendre la décrue dans un endroit à l’abri des crues.
Documents
Bibliography 25/09/2020- * Karsteau > "Exsurgence de Lapeyrade" : karsteau.org/karsteau/recherche/entree/recherche_e… * Alain Bressan, « Deux grandes cavités gersoises explorées en 2014 par le Groupe auscitain de spéléologie », Spelunca, no 140, 2015, p. 23-29 (ISSN 0249-0544) :
Cavités proche
Distance (km) | Nom | Longueur (m) | Profondeur (m) |
---|---|---|---|
18.0 | Buguet (Grotte-résurgence de) | 1435 | 28 |
18.0 | Hontambère (Grotte de) | 107 | 2 |
26.4 | Sinaï (Grotte de) | 1100 | 10 |
26.9 | Hontgrillon (Grotte de) | 100 | |
27.0 | Mauvezin (Grotte de) | ||
37.5 | Asin n°1 (Perte d') | 572 | 0 |
42.2 | Haurigaut (Perte d') [Goule d'Haurigaut] | 390 | 6 |
49.9 | Fonté (Igue de) | 516 | |
79.1 | Diodé (Souterrain de) |