Pinet - Brouillard (système)
Brouillard (Gouffre du) [n°155.1 à 155.4]
45.434301,5.912884
Location
Situation : Le gouffre du Brouillard, comme le gouffre du Grand Glacier, la grotte Carré ou bien encore le gouffre du Névé, est à rechercher sous les pentes boisées et les terrasses étagées à l'Est du mont Pinet, encore appelé le Truc et qui pointe fièrement sa belle masse urgonienne hachée de lapiaz à 1867 mètres d'altitude. Ce secteur criblé de crevasses profondes et de nombreux gouffres, situé juste à la limite des territoires de Sainte-Marie-du-Mont et de Chapareillan en Isère, reste facilement accessible depuis le petit village de la Plagne, redevenu célèbre depuis que fut révélée l'existence d'un ossuaire d'Ursus Spélaeus à l'intérieur du réseau de la Balme à Collomb. Accès : En s'élevant jusqu'au col de l' Alpette par le sentier du Granier passant par le pas des Barres, rejoindre la bergerie de l'Alpette sise à 1505 mètres d'altitude, puis se diriger en face vers le refuge où il est permis de s' abriter et de passer la nuit. Le GR9 aux marques rouges et blanches quant à lui, s'élève plus haut sur le plateau vers la bergerie de l'Alpe. A partir des baraquements, se diriger à l'Ouest en direction d' une crevasse ouverte dans les barres rocheuses sur le cirque de la Plagne, indiquée par un gros bloc posé en avant du passage. Suivre la sente qui se rabat sous l'espace abrité de beaux surplombs et qui va s'élever vers le Pinet. A l'altitude de 1600 mètres, après avoir laissé à droite divers sentiers, repérer le gouffre n°21 puis se diriger au Sud-Ouest à travers le lapiaz boisé jusqu'à atteindre un grand canyon au bas duquel s'ouvre la grotte du Grand Glacier. Juste en face, au pied d'un escarpement, l'attention est attirée par le beau porche de la grotte Carrée (n°26). Grimper en dessus de la falaise sur le plateau percé de puits de grande envergure communiquant avec les grottes n°27 et 26. Plus à l'Ouest, 20 mètres en arrière d'une sorte de gros bloc dressé, s'avancer jusqu'au gouffre n°155, repérable parfois par le brouillard qui s'en échappe.
Description
Description générale du gouffre
Le puisard d'entrée débouche dans une salle d'où rayonne vers l'aval du réseau, un imbroglio de plusieurs galeries étagées dirigeant vers la grotte glacée elle-même, atteignant dans son point le plus bas près de 134 mètres de profondeur. L'amont, qui va permettre de progresser beaucoup plus en profondeur à l'intérieur des bancs urgoniens du massif, est à prendre à l'Ouest dans un large et haut méandre balayé par un puissant courant d'air dans lequel jonctionne le réseau Warglii-Satanas issu des entrées supérieures. De ce point de jonction (Pl11), le méandre Boglor peut être ainsi suivi sur une distance de 165 mètres, barré par des puits superposés profonds de 160 mètres au total. Plus en amont. recoupé par les puits dit Lèche-Main (-170. fond colmaté), la galerie se relève sur des puits ascendants, communiquant de ce fait avec le réseau du Pinet. La première fracture entrevue se termine obstruée à -215 mètres. seul un pendule à 50 mètres du bas des verticales accorde par une diaclase de progresser plus en aval (PIC), "25, PIS et P29) dans un nouvel étage du réseau. Entrecoupée de puits et de ressauts, (P 14. P8. P16, P21 et P8) une galerie sèche s'entrouvre vers l'Est du côté de l'axe du synclinal. ne tardant pas à s'affaisser vers les soubassements marneux du massif en de vastes puits auxiliaires profonds respectivement de 55 mètres, tous deux sans issues possibles à près de 300 mètres sous la surface de l'entrée. Avisant des départs prometteurs à l'opposé des précipices et négociant leur franchissement au prix d'une scabreuse traversée, rejoindre les lèvres d'un prochain puits profond ici de 74 mètres : le puits Newton, en contrebas duquel. à -313 mètres se rencontre pour la première fois un tout petit filet d'eau. Plus loin. après la descente d'un nouveau cran vertical de 7 mètres de hauteur, quelques passages à la voûte surbaissée ouverts dans les calcaires à lits argileux du Barrémien. conduisent dans une grande galerie s'étalant sur plus de 200 mètres de distance, baptisée la galerie de la Folie lors des explorations, se terminant brusquement dans une salle amputée perpendiculairement par une grande faille barrant toute possibilité de rejoindre le collecteur du réseau de l'Alpe tout proche. Seul un boyau vertical en paroi permet d'approfondir le point le plus bas du gouffre situé à 378 mètres de profondeur (-497 réseau du Pinet).
Présentation générale
Comme sa dénomination l'indique, la gueule de l'abime exhale un surprenant flot de brume issu des occultes profondeurs du massif. ajoutant, surtout en période hivernale, au mystère des lieux. Le gouffre du Brouillard se localise sur le revers boisé du mont Pinet, point culminant du massif à 1867 mètres d'altitude : taillé à pic à l'Ouest sur la vallée des Entremonts et le village de la Plagne en une impressionnante falaise haute de 350 mètres mais dont les étendues criblées de gouffres s'abaissent vers le Sud-Est en pentes étagées en direction de l'axe du synclinal vers lequel se réunissent toutes les eaux du massif pour former l'exutoire commun du Cernon. Depuis que les recherches se sont accentuées dans ce secteur propice du massif où se déploient les gouffres du Grand Glacier et du Névé, le gouffre du Brouillard se positionne tout naturellement comme la bouche secondaire d'un vaste complexe hypogée où se ramasse jusqu'au point de contact des calcaires urgoniens et barrémiens à lits marneux. Une succession de niveaux reliés par des puits, véritable dédale exploré sur près de 10 000 mètres jusqu'à 497 mètres de profondeur. A partir des nombreuses cavités juchées dans les vires sommitales du massif où l'on trouve, repérable depuis la vallée, l'énorme porche de la grotte du Pinet, se sont approfondis tour à tour l'aval Daniel jusqu'à 185 mètres de profondeur, le réseau des Trois Petits Cochons par -305, le réseau du Grand Méchant Loup par -400, puis enfin la galerie de la Folie atteinte par le gouffre du Brouillard lui-même, barrée par une fatidique faille au point extrême du réseau. Un important travail topographique fut exécuté dans ces incommensurables galeries du Pinet dans des conditions qui forcent ici l'admiration ; mais la jonction tant escomptée avec le collecteur du réseau de l'Alpe néanmoins si proche ne put être réalisée. Le gouffre du Brouillard dépend désormais du réseau du Pinet auquel il fut relié par l'intermédiaire des grottes supérieures du Truc (1770 m) et du Pinet. de l'AntibrouiIIard, des Trois Flibustiers, de Warglü et Satanas. Ces deux dernières cavités, gouffres situés à proximité de l'entrée du Brouillard, représentent le départ des anciennes adductions amonts du gouffre lui-même qui constitue un regard d'une vingtaine de mètres de hauteur sur le cours fossile aujourd'hui de la rivière de Glace, retrouvée plus en aval dans la grotte-gouffre du Grand Glacier.
Equipement
Équipement en 2015
Obstacle | Corde | Attache | Observation |
---|---|---|---|
P20 | C23 | 2S | Puits d'entrée |
P11 | C15 | 2S | Jonction Warglü |
P10 | C12 | 2S | -77 |
P25 | C | 2S | |
P18 P29 | C50 | 2S 1S | -160 |
P14 | C16 | 2S | |
P8 | C10 | 2S | |
P16 | C20 | 2S | |
P21 | C25 | 2S | - 230 |
P8 | C11 | 2S | |
E6 | C10 | 2S | Puits ascendant |
R4 | |||
P7 | C10 | 2S | |
MC | C30 | 2S + AN | Traversées |
E11 | C15 | 2S | Puits ascendant |
R8 | |||
P74 | C80 | 3S | Puits Newton -313 |
P7 | C10 | 2S | - 378 |
Histoire
C'est en août 1964 que Jean Pierre Bachetta, Maurice Bétemps et Jean Claude Chabod découvrent la cavité et explorent 450 mètres de galeries et puits jusqu'à -116 mètres de profondeur. En 1969, Jean Arnaudies, Bruno Cabrol et Henri Pontille reconnaissent une partie du réseau aval se dirigeant vers la grotte Carrée. Pendant l'été de 1972, Roger Thonet, B.Cabrol, M. et V. Bétemps surmontent les bouchons de glace du méandre Boglor et découvrent le P 160. De suite, plusieurs équipes composées des membres du Spéléo club de Savoie se succèdent å l'assaut du gouffre et parviennent d'une part à relier le réseau supérieur Warglii-Satanas au gouffre du Brouillard, et de l'autre à effectuer les périlleuses traversées au-dessus des puits de 55 mètres puis progresser vers l'aval pour atteindre en définitive le point bas du gouffre par 378 mètres de profondeur, ayant topographié ainsi plus de 2990 mètres de passages. L'année 1981 voit débuter les recherches aux grottes du Pinet sous l'impulsion de P. Guichebaron, M. Papet, J. Puxeddu et C. Vails. relayés par G. Journet et M. Vibeat qui explorent la grotte de l'Antibrouillard. La jonction tant attendue du réseau du Pinet (grotte du Pinet découverte en 1960 par B, Cabrol et M. Gardette jonctionnant avec les grottes du Truc) avec le gouffre du Brouillard est enfin réalisée le 20 juin 1981 par Francis Durand et Michel Vibert, alors que Hervé Jeanton et Patrick Poli, le 5 juillet 1981, relient la grotte de l' Antibrouillard au réseau du Pinet, étoffé de nouveau le 8 juillet 1981 de la grotte en falaise des Trois Flibustiers, faisant de ce vaste réseau labyrinthique un ensemble unique de galeries et de puits étendu sur près de 8000 mètres. En 1982. guidé par H. Jeanton, des compléments topographiques à effectuer dans l'Antibrouillard me permettent de contribuer au levé des galeries de ce curieux réseau.
Autres entrées de ce réseau
Cavités proche
Distance (km) | Nom | Longueur (m) | Profondeur (m) |
---|---|---|---|
0.1 | Doline [n°026.3] [n°26.3] | 11175 | 507 |
0.1 | Grand Glacier (Gouffre du) | 2926 | 371 |
0.1 | Gouffre [n°194] | 15 | 15 |
0.1 | Gouffre [n°193] | 55 | 47 |
0.1 | Gouffre [n°024] [n°24] | 7 | 7 |
0.3 | Gouffre [n°082] [n°82] | 13 | 13 |
0.3 | Névé (Gouffre du) [n°020] [n°20] | 295 | 220 |
0.4 | Gouffre [n°038] [n°38] | 13 | 13 |
0.4 | Gouffre [n°316] | 17 | 17 |