Sainte-Baume (Grotte-sanctuaire de la) [Grotte de Sainte Marie-Madeleine]

Histoire

Actes de la 7ème rencontre d'Octobre : La Sainte-Baume 1997 (d'après Jean Mazet) La grotte de la Sainte-Baume C'est à partir du néolithique moyen que l'on a la preuve de la sacralisation de la montagne de la Sainte-Baume, grâce aux particularités des habitats, des nécropoles et des dépôts rituels que l'on y a découvert. Au Chalcolithique, une très riche nécropole avait été aménagée dans la grotte de la Sainte-Baume. Dans la symbolique des peuples primitifs, la grotte humide représente le symbole matriciel qui est l'origine de la vie. Les ligures, celtes et romains en faisaient un lieu habité par les déesses de la fécondité. Les pèlerins massaliotes venaient probablement y vénérer leur déesse Artémis. C'est vraisemblablement les moines de Saint-Cassien de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille qui les premiers, au Vème siècle, amenèrent une présence chrétienne continue sur le massif et qui introduisirent la tradition de Sainte-Marie-Madeleine, selon laquelle celle-ci, après avoir évangélisé Marseille, vint se retirer à la Sainte-Baume pour y passer les derniers jours de sa vie. Sentant ses forces décliner, elle aurait ensuite quitté sa montagne pour rendre son dernier soupir dans la plaine. Les cassianites furent remplacés par des bénédictins au début du XIème siècle. La première description de la grotte est faite par un moine franciscain en 1248 : il y a trois autels et une fontaine et un très beau chemin pour y arriver. En dehors de la grotte se trouve une église. Au retour de sa première croisade, Saint-Louis, roi de France fait le pèlerinage à la grotte. Au XIIIème siècle, une foi très active conduit les fidèles à rechercher les reliques des saints dans les sépultures et on en trouve! En 1279 Charles II, comte de Provence, redécouvre les restes de Sainte-Marie-Madeleine à Saint-Maximin, que l'on croyait enterrée à Vézelay. Il entreprend alors la construction d'une basilique à Saint-Maximin et installe les dominicains à la Sainte-Baume qui seront les gardiens des lieux. Le pèlerinage prit un grand essor ; il est connu de l'Europe entière. Tous les papes et les rois de France, parmi lesquels on peut citer François Ier et Louis XIV, auront à cœur de se rendre en pèlerinage à la Sainte-Baume par un itinéraire, le chemin des Rois, qui est encore aujourd'hui emprunté par les pèlerins. Mais au XVIIIème siècle, la piété est moins grande et le pèlerinage sur son déclin. Puis arrive la Révolution Française. Malgré son éloignement, la grotte est pillée, incendiée et les moines sont chassés. Quelques bonnes volontés vont essayer de restaurer la grotte, mais pendant les 100 jours, celle-ci est de nouveau dévastée. L'entêtement des provençaux est grande et après une nouvelle remise en état, la grotte peut enfin être rendue au culte. Le jour de la pentecôte de 1822, une bénédiction solennelle est donnée devant 45 000 fidèles. Sous l'action du père Lacordaire (un prêtre qui dès 1830 était pour la séparation de l'Eglise et de l'Etat, bien avant qu'Emile Combes ne fasse voter la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat en 1905), le sanctuaire est reconstruit dans la seconde moitié du XIXème siècle. En 1862, une première partie de l'Hôtellerie est construite pour accueillir les pèlerins. Aujourd'hui, 200 000 personnes montent annuellement à la grotte. Il faut encore préciser que la Sainte-Baume constituait une étape pour les pèlerins qui se rendaient à Compostelle, en provenance d'Italie et des Alpes. C'est aussi à la Sainte-Baume que vont depuis des siècles les Compagnons du Tour de France, où se trouve le livre des passages et les fers pour marquer leurs couleurs, détenus par le père-gardien de la grotteGuillaume CHARDIN - CDS83, Fichier des cavités du Var > "Grotte de Sainte Marie-Madeleine [Grotte de la Sainte-Baume]" (numéro 3093015) : www.fichiertopo.fr/display.php?details=1&indexid=1…. BTH - 20/10/2020