Alpe (système de l')

Tambourin 1 (Golet du) [n°171.1]

Sainte-Marie-du-Mont (Isère - FR)
45.418723,5.913705
Longueur 71000m Profondeur 665m
Approche ★★★★ Esthétisme ★★★☆☆ Facilité de déplacement ★★★★
Grottocenter / carte

Location

Du parking du Pré Orcel, monter au col de l'Alpe par le GR. Du col, ne pas monter à la croix mais la contourner par le sud et descendre vers le fond du synclinal. L'entrée du trou, orientée ouest, se trouve dans l'une des nombreuses dolines, à mi-distance entre le point côté 1643 et le GR, au milieu de la vague boucle formée par la ligne de niveau 1650. L'entrée est fermée tant bien que mal par une tôle ondulée. A gauche de l'entrée, une petite arche a malheureusement servi de poubelle aux précédents visiteurs. Si vous n'avez pas de GPS, prévoir un peu de temps pour trouver l'entrée tant les dolines sont présentes dans ce secteur. En hiver, l'entrée peut être totalement fermée sous une épaisse couche de neige. Fabien Mullet - 03/12/2014

Description

Présentation globale

Jean-Louis Fantoli - 05/02/2015

Situé dans le fond verdoyant du repli synclinal de I'Alpe, le golet du Tambourin représente aujourd'hui l'une des 13 entrées qui prévalent de donner accès au réseau souterrain de l'Alpe. Le gouffre, que l'on trouve non loin des Haberts de Saint-Vincent, c'est à dire bien au Sud du massif de I'Alpe, positionné une centaine de mètres en contrebas de la grotte du Biolet qui se découvre elle-même plus à l'Ouest dans les falaises (un des plus hauts orifices du réseau de l'Alpe en altitude), accorde de gagner très expéditivement le cours actif principal du massif par 370 mètres de dénivellation sous la surface. Ceci grâce à une surprenante rafale de puits transperçant les couches détritiques du Gault, au bas desquels s'étale la Rivière Jacques Veillard, beau torrent souterrain que l'on parcourt aisément sur plus de 500 mètres de distance jusqu'à l'orée d'un gigantesque puits de plus de 205 mètres de verticale, Le cours d'eau excavateur serpente dans un magnifique canyon et parvient ainsi rapidement au cœur de la gouttière synclinale confluant avec la rivière de Jade engloutie plus en aval dans une vasque d'eau siphonnante explorée en 1975 sur 120 mètres de distance lors d'une expédition qui avait pour objet à l'époque de relier en plongée les galeries actives de la grotte aux Ours toute proche. Sans nécessairement ambitionner de mener à bien la descente du grand puits Bacherta de 205 mètres, la simple visite de la rivière Jacques Veillard et des puits qui en délivrent l'accès demeure un objectif spéléologique de choix. Les particularités du réseau de l'Alpe se découvrent de cette façon au fil de l'avance dans des couloirs faciles à parcourir, ornés de plus de belles concrétions excentriques désignant de ce fait ce surprenant étage de galeries comme particulièrement représentatif de l'enfouissement des eaux de surface vers les profondeurs de la masse calcaire.

Description générale

Jean-Louis Fantoli - 05/02/2015

Aujourd'hui accès direct au collecteur amont du massif et dont le nom évoque le gigantesque abime de 205 mètres, le Golet du Tambourin demeure en bien des mémoires depuis les premières conquêtes spéléologiques qui débutèrent dans les années 1960. Ce puits, et notamment le torrent souterrain qui l'alimente, furent dédiés par leurs camarades d'explorations à la mémoire de Jean Pierre Bachetta et de Jacques Veillard qui scellèrent tragiquement leurs destins dans les cavernes du Margeriaz,_ Depuis sa découverte en 1965, le grand puits arrosé de 205 mètres fut un sérieux obstacle ; il le demeurera pendant plusieurs années. Alors que s'achevaient les expéditions dans la grotte du Biolet donnant aux pionniers de rejoindre le collecteur, c'est en 1971, année se signalant par la généralisation des techniques autonomes de progression sur cordes uniques, que fut réussie la jonction tant convoitée du Tambourin avec le torrent sous-jacent de la grotte du Biolet elle-même. En dépit de ce nouvel accès beaucoup plus direct à la rivière de Jade, cette volumineuse cavité ne put apporter l'espoir de progresser au-delà du siphon terminal. Néanmoins. la traversée qui consiste à pénétrer en falaise par la grotte du Biolet et de réapparaître sur les alpages au golet du Tambourin devint possible et quelques équipes déterminées purent la réaliser avec succès. Le golet s'ouvre au cœur de la gouttière synclinale, 500 mètres au Nord des chalets de l'Alpe, à une altitude de 1645 mètres. Un regard, sur une galerie dont la voûte proche de la surface s'est effondrée. livre accès au terme d'une trentaine de mètres de sinuosité dans un vaste espace souterrain des calcaires détritiques du Gault, La corniche rocheuse s'affaisse brusquement de 30 mètres de hauteur en ressauts successifs (P20, P12) sur d'épais amoncellements de blocs surplombant un large puits profond de 75 mètres (R5, P50, P 13), au bas duquel. les ruissellements forment un petit cours d'eau qui s'écoule jusqu'à l'embouchure du torrent souterrain de la rivière Jacques Veillard. Le seul moyen de descendre en toute sécurité ce gouffre aux margelles instables et de se diriger au Sud-Ouest à l'opposite, ceci pour atteindre une zone plus étroite débouchant sur un premier ressaut assorti d'amarrages. Au bas des verticales qui traversent les sinistres couches du Gault. se laisser guider à l'aval sous une série d'impressionnantes et très hautes cheminées. puis ne pas manquer de suivre sur la droite une galerie active indiquée à un carrefour au niveau d'un passage bas par une simple croix (-120 mètres). Orientée dans l'axe de drainage des calcaires, l'étonnant ruisseau souterrain se développe ensuite paisiblement dans une belle conduite érodée n'excédant pas les deux mètres de largeur en moyenne et ponctuée de quelques biefs profonds. En une pente modérée. le torrent flue sur près de 500 mètres de trajet jusqu'au seuil d'un nouveau cran vertical situé à -135 mètres. Les eaux se perdent en cascadant plus en aval par une rafale de puits (P14, P20, P8) et continuent leur irrésistible chute vers le puits Bachetta lui-même qui se décompose à ce niveau en verticales fractionnées de 70 et 50 mètres. Pour atteindre précisément le grand puits en sa partie supérieure, s'insinuer en hauteur vers un étage intermédiaire en suivant quelque peu le fléchage des parois. On s'élève pour finir dans une grande galerie fossile de près de 5 mètres de largeur, occupée par de beaux et massifs édifices de concrétions et surtout de remarquables excentriques. Le parcours s'effectue ainsi à la voûte du réseau sur des empilements de blocs effondrés. On parvient assez vite à ce niveau sur les rebords étagés du puits Bachetta dans lequel un projectile basculé dans le vide rend le retentissant écho de son impact au bout de quelques huit longues secondes. Cent soixante mètres plus bas, la rivière Jacques Veillard déferle dans l'immensité du gouffre. et aussi loin que peut porter la lumière d'une lampe à acétylène, on aperçoit de scintillants reflets formés de myriades de gouttelettes d'eau qui flottent et vacillent dans une nuit abyssal, spectacle qui ne manque point d'engendrer une puissante attraction. Au bas de l’abîme, la douche dans un tonnerre assourdissant devient inévitable (?) à la base du grand puits. Étrangement, les conduites actives s'orientent vers le Sud-Ouest alors que le collecteur principal est connu pour s'écouler vers le Nord-est du massif en direction des sources du Cernon. Les eaux fougueuses parviennent ainsi à quelque 230 mètres de distance au bassin terminal que l'on situe à près de 370 mètres sous la surface de l'alpage : il est alimenté principalement par la rivière de Jade, torrent exploré depuis les étages supérieurs de la grande grotte du Biolet.

Equipement

Équipement en 2013

Fabien Mullet - 16/12/2013

ObstacleCordeAttacheObservation
P2050m2Spit, main courante, 1Spit facultatif, 2Spit en Y, descente de 20 mètresDéviation sur spit vers 15 m
P12corde précédente1 Piton + 1Spit, descente de 7 mètresVieux piton mais qui tient très bien, le spit est décalé au niveau de la marche en dessous. Attention !!! Du bas de ce puit, il est préférable d'équiper une longue main courante (facultative) sur une large vire sur la droite, car les puits continuent à s'enchainer en dessous (prévoir alors environ 20m supplémentaire)
R2se contourne par la gauche, puis se désescalade facilement. Aucune protection évidente ne peut être mise en place, rocher pourri et blocs instables
P4870m2Spit, main courante, 1 Spit, 1Spit, 2Spit en Y, descente de 48 mètresA environ 15 mètres du bas du puits, deux spits ont été planté au départ d'un petit méandre, mais ils sont mal placés pour fractionner Il manque un amarrage (2 spits) à la base du puits pour pouvoir continuer en sécurité.
P12corde précédente2Spit en Y, descente de 12 mètresSpits un peu bas Equipement pas vraiment hors crue.

Documents

Bibliography 01/08/2019

Histoire

La cavité fut découverte au Cours du camp d'été de 1965 du Spéléo club de Savoie par Michel Aguera qui prospectait les parages des haberts de Saint-Vincent. Pour l'anecdote, le golet du Tambourin doit son nom usuel au fait que l'inventeur s'adonnait souvent à des tapotements des mains. Le 15 août 1965, Ies explorateurs parcoururent 1502 mètres de galeries et puits qu'ils topographièrent jusqu'au sommet du grand puits, supputant une connexion avec la rivière de Jade qu'ils venaient justement de reconnaître dans l'immense grotte du Biolet. A partir de 1971, c'est le grand essor en France de l'évolution des techniques autonome de remontée sur cordes. L'utilisation des bloqueurs et du descendeur vient tout à coup moderniser les expéditions souterraines. Le progrès est indéniable, car pour l'exploration des grands gouffres, le matériel à charrier en profondeur s'allège considérablement ; les encombrantes et lourdes échelles sont désormais mises au rancart au profit de cordes uniques. Malgré cela, l'équipe, composé de Robert Durand, de Bernard de Maurice et de Roger Thonet (le photographe du groupe), affrontant la redoutable verticale qu'ils scindent en plusieurs tronçons pour éviter les embruns de la cascade, en viennent à utiliser les échelles et prennent pied victorieusement au fond du gouffre, au bout d'une seconde tentative qui sera couronnée cette fois-ci par la jonction avec la grotte du Biolet, propulsant ainsi le développement du futur réseau de l'Alpe à plus de 12000 mètres. C'est en 1975, lors du camp d'été, pour tenter de connecter les galeries actives de la grotte aux Ours dont les eaux s'écoulent vers le fond de la gouttière synclinale, que fut programmé un premier portage de matériel, réalisé par Bruno Lac, Pierre Kostuck, Jean Pierre Caillette, Yves Blusson et Jean-Louis Fantoli, avec le concours de Robert Durand venu indiquer les relais à mettre en place au cours de l'équipement des 205 mètres de verticale du puits. L'assaut du siphon fut lancé le 28 août 1975. Grâce à Robert Durand qui connait parfaitement le puits Bachetta pour l'avoir vaincu en première, l'amarrage relais qui permet de se dévier des embruns de la cascade est vite retrouvé. Equipé d'un matériel rudimentaire bricolé et assemblé sur la berge sablonneuse de la vasque, Jean Louis Fantoli s'immerge dans les eaux légèrement troublées du siphon et palme... L'info-plongée n°6 de novembre 1975. éditée par la commission plongée souterraine de la Fédération Française de Spéléologie, relatera laconiquement et sans ambages ces aventures dans l'extraordinaire golet du Tambourin. Les démêlés avec le fil d' Ariane, qui se déroule depuis un dévidoir à la main, ont été le tribut payé à ce grand gouffre. Déterminé à ne pas rester sur ce cuisant échec, l'année suivante, en 1976, juste après avoir délaissé les expéditions dans le golet du Pompier et reprenant le flambeau des explorations dans la grotte aux Ours, la recherche de passages aussi bien vers l'amont que vers l'aval du collecteur reprend. Aidé de Jean-Pierre Caillette pour l'équipement, le fond du réseau secondaire des Deux-Marcs est atteint définitivement en deux sorties par 438 mètres. En 1977. après un sommaire bivouac passé dans la galerie d'entrée de la cavité en compagnie de Joseph Puxeddu et de Philippe Fiel. les longs méandres de la cavité furent équipés de gros kits de cordages ; l'un de ces sinueux couloirs qui se succèdent sans relâche sur plusieurs centaines de mètres fut curieusement baptisé par les premiers visiteurs du réseau le méandre F.F.Z, (Fédération Française Zob !), sans doute par animosité contre les instances dirigeantes du moment. Explorant minutieusement la caverne à partir de la branche divergente qui démarre au niveau du départ des puits annexes des 2 Mares (-260), Jean Louis Fantoli découvrait enfin le passage clef de la Demi-Heure, nommé ainsi en raison de sa reconnaissance vers 0h 30 du matin et qui allait permettre par la suite, lors de nouvelles explos, une incontestable jonction entre ces deux grands dédales souterrains, faisant du réseau de l'Alpe, avec plus de 22565 mètres de galeries explorées pour 527 mètres de profondeur, l'un des plus grands complexes spéléologiques français jamais explorés pour cette époque. Jean-Louis Fantoli - 05/02/2015

Commentaires

Appréciation en 2014 - Temps d'approche et de visite partielle

La visite en haut du P205 est déjà un bel objectif de ballade à la journée que l'on pourra compléter par une petit tour dans les amonts de la Rivière Jacques Veillard.

Fabien Mullet (03/12/2014)

🔦 : 5h 🚶: 1h30

Autres entrées de ce réseau

Distance (km)Nom
0.0Tambourin 2 (Golet du) [n°171.2]
0.0Paaeux (Grotte) [n°187]
0.6Tabouret 2 (Golin du) [n°160.2]
0.6Tabouret 3 (Golin du) [n°160.3]
0.6Tabouret 1 (Golin du) [n°160.1]
0.6Tabouret 4 (Golin du) [n°160.4]
0.7Pompier Inférieur (Golet du) [n°175]
0.7Bertah Supérieur (Gouffre) [n°426]
0.7Vache Enragée (Gouffre de la) [n°700]
0.8Migolet (Gouffre du) [SGT 128] [n°1000]
0.8Bertah (Golet) [n°197]
0.8Pompier (Gouffre du) [n°084] [n°84]
0.9Ignorée (Grotte) [n°128.1]
0.9Concombre Masqué (Gouffre du) [n°083] [n°83]
0.9Concombre Masqué (Gouffre du) [n°428]
0.9Jacquot (Gouffre) [n°425]
1.0Biolet (Grotte du)
1.0Ignorée (P40 de la grotte) [n°128.2]
1.1Source Vieille (Gouffre de) [n°305]
1.5Brutus (Gouffre) [n°180.1 et 180.3]

Cavités proche

Distance (km)NomLongueur (m)Profondeur (m)
0.0Paaeux (Grotte) [n°187]71000665
0.0Tambourin 2 (Golet du) [n°171.2]71000665
0.1Barbelés (Trou des) [n°449]4517
0.2Gouffre [Alpha 048] [Alpha 48] [n°448]85
0.2Gouffre [Alpha 050] [Alpha 50] [n°450]153
0.3Gouffre [Alpha 044] [Alpha 44] [n°444]249
0.4Doline [Alpha 097] [Alpha 97] [n°497]205
0.4Souffle (Trous du) [n°475.1]84
0.4Grotte [Alpha 086] [Alpha 86] [n°486]151