Truffe (Font del)

Lacave (Lot - FR)
44.827098,1.550725
Longueur 3860m Profondeur 30m
Grottocenter / carte

Location

Depuis le village de Lacave, prendre le chemin qui longe l'Ouysse en direction du moulin de Cougnaguet. La vasque, de 4 à 5m de diamètre, se situe sur le bord gauche du chemin, à environ 2,5km de Lacave. A cet endroit le chemin est renforcé par un déversoir en béton. CDS 46 - 10/12/2013

Description

CDS 46 - 10/12/2013

Premier siphon : le premier conduit noyé s'ouvre au fond de la vasque dont les variations de niveau peuvent atteindre 4m. Il débute par une étroiture formée de deux gros blocs reposant sur les galets. A la base de l'éboulis le conduit s'élargit et se développe à - 8m jusqu'à 77m de l'entrée où un puits amène à - 15m et dans lequel on note la présence de sable. Le sol remonte ensuite lentement avec, par endroits de petites marmites, jusqu'à une diaclase qui permet de déboucher dans une salle exondée de 3 x 3m. Le deuxième siphon débute aussitôt après (sauf à l'étiage où l'on doit parcourir 40m de galeries exondées avant de le trouver. Dans ce cas-là, le niveau des 2 siphons n'est pas identique, le ler descendant plus rapidement que . le 2ème. Les 2 siphons se stabilisent ensuite au même niveau.) Deuxième siphon : de section plus petite que le premier, il est également plus accidenté et plus corrodé. Des dépôts sableux se remarquent à la base des 2 puits qui amènent à - 15m. Son développement est de 160m et une gale-rie exondée de 17m de longueur lui succède. Sa faible section et ton sol très corrodé rendent la progression délicate. • Troisième siphon : celui-ci plonge très rapidement à la profondeur de - 15m. Moins long que les précédents (85m) il aboutît à une galerie présentant de rares concrétions. De la voûte partent deux étages supérieurs très étroits. Quatrième siphon : de section parfois modeste (0,80 x lm) il se développe à une profondeur n'excédant pas 7m pour une longueur de 118m. Contrairement aux trois premiers, il semble que son niveau reste invariable. - Les galeries exondées au-delà du quatrième siphon : du point 684 au point 922, la galerie présente le même aspect que les autres parties émergées. On y décèle cependant la présence d'un écoulement libre dont le débit le 17/ 1/76 avoisinait 5 1/s. Au point 922, la galerie d'accès débouche dans une salle encombrée de blos et d'argile et d'où partent deux galeries présentant un remplissage argileux abondant. Ces deux galeries, de forte section (4m de large en moyenne pour 3 à 4m de hauteur), semblent n'être en fait qu'une seule et même galerie. La première partie du réseau apparaît dès lors comme un sous-écoulement du ruisseau qui empruntait cette galerie aujourd'hui fossile. Cette deuxième partie se termine à chaque extrémité par un siphon. Trois galeries latérales ont été explorées sur une trentaine de mètres.

Histoire

Dagès, membre du S.C. Souillac, s'est le premier intéressé à cette cavité. Il fait appel aux membres du G.S. Corrèze afin de pouvoir y effectuer une plongée de reconnaissance, mais devant l'aspect peu engageant du siphon, l'opération est provisoirement reportée. Au cours du mois de juillet 1972, le S.C. St-Céré entreprend le pompage de la fontaine. Au bout de deux jours de travail, le niveau n'a baissé que de 16cm et l'opération est abandonnée (cf. bulletin du S.C. St-Céré n°4). Ce sont les plongeurs du C.R.S.A. D'angoulême qui effectuent la première exploration de la fontaine en parcourant le premier siphon sur une centai-ne de mètres. Dans le même temps cette équipe fait une étude détaillée du cône de déjection et de nombreuses observations sur la morphologie du con-duit. Le 6/7/73 Bugel, Dagés et Verlhac franchissent le premier siphon, long de 160m. Le 2H/5/74 Dagés et Verlhac plongent le deuxième siphon, long lui aussi de 160m et franchissent un troisième siphon de 85m. Derrière ce troisième siphon, ils explorent une galerie de 145m de développement aboutissant sur un quatrième siphon. Le 10/6/74 Bugel et Verlhac effectuent une escalade de 3m entre le premier et le deuxième siphon laquelle donne accès à un puits. 17m de galeries ter-minées par un siphon très argileux sont explorés à la base du puits. Le 31/12/75 Andrès et Léger plongent le quatrième siphon long de 118m et parcourent 687m de galeries exondées. Le 17/1/76 Dayma et Verlhac réalisent la topographie du 4e siphon et des galeries suivantes et reconnaissent 3 galeries latérales dans cette zone. CDS 46 - 10/12/2013

Commentaires

Géologie

Des relevés d'altitude effectués à l'aide d'un "niveau Sloom" par le S.C. St-Céré, alors que l'Ouysse et la Fontaine Truffée étaient en étiage, ont permis de déterminer les différences de niveau entre ces deux plans d'eau. En prenant pour base la bordure en béton du déversoir, nous avons obtenu : • niveau de l'eau dans la vasque : 3,43m + déversoir en béton - 0 + niveau dans l'Ouysse : - 1,74m. Ceci montre que le niveau d'eau de la vasque se trouvait 1m69 au-dessous du niveau de l'Ouysse (lors de cet étiage) (juillet 1972). La vasque de la Fontaine Truffée s'ouvre dans les dépôts cryoclastiques et dans les alluvions modernes bordants la vallée de l'Ouysse. Ceux-ci ont été éjectés en partie par l'eau, laissant apparaître, côté falaise, le calcaire massif du callovien-oxfordien. Le cône de déjection de la fontaine est in-cliné à 300 et se compose uniquement de galets calibrés et parfaitement les-sivés (prof. 0 à - 8m). Des dépôts plus fins, sous forme de sable, surtout, se trouvent en quelques endroits aux points bas des siphons. La galerie noyée débute à 1,5m sous le niveau de la vasque (à l'étiage). Elle se développe, ainsi que le reste du réseau, dans les calcaires sublithogra-phiques du callaco-oxfordien. La première partie du réseau est orientée NW-SE, tandis que la deuxième partie, composée de galeries en partie fossiles prend une direction générale sensiblement N-S.

CDS 46 (10/12/2013)

Hydrologie

Le réseau de la Fontaine Truffée appartient au bassin hydrographique de l'Ouysse, dans son parcours aérien. Le report en surface de la galerie met en évidence le rôle prépondérant des vallées sèches dans l'alimentation du réseau. En effet, le dernier tronçon de galeries se superpose au fond de la vallée sèche de Canteloube. A la lumière de ces remarques, on peut espérer une continuation intéressante au-delà du 5e siphon. De même une étude plus poussée de la vallée sèche devrait permettre de découvrir en aval les traces d'une résurgence fossile. La vasque, sans débit apparent à l'étiage, est susceptible d'enregistrer de fortes variations. Lors des hautes eaux, le débit peut atteindre 1m3/s à 2m3/s, le niveau montant alors de 4m par rapport à l'étiage et le débit apparent s'écoulant par-dessus le chemin.

CDS 46 (10/12/2013)

Cavités proche

Distance (km)NomLongueur (m)Profondeur (m)
1.3Carbonnières (Grotte des)
2.2Lacave (Grotte de)
2.3Saint-Sol (Igue de)70070
2.4Combe Cullier n°2 (Grotte de)
2.7Meyraguet (Émergence de)68044
3.6Bastit Saint-Hilaire (Émergence du)
3.6Fontbelle (Émergence de)
3.7Barthas (Grotte du)13016
4.0Castel-Giroux (Fissure de)20