Coume Belle n°2 (Aven de)
43.042908,2.503853
Location
L'entrée de Coume Belle 2 se trouve à 150 mètres à l'ENE des ruines de la ferme de Coume Belle, en suivant le lit d'un petit ruisseau le plus souvent à sec.
Description
Description détaillée (première partie)
L'entrée, située au fond du vallon du ruisselet de la ferme de Coume Belle, s'ouvre dans un effondrement entouré de buisson épineux. Après une courte chatière, on progresse dans une galerie basse qui s'élargit progressivement. Plusieurs diverticules se greffent sur le parcours. On bifurque ensuite pour s'engager dans un laminoir caillouteux très pénible, puis on repart vers le nord jusqu'à une flaque qui semble sans issue. La suite est un étroit méandre (m1) qui crève la paroi gauche. Très beau tracé en baïonnette alliant étroitesse, poudingues et marmites. On sort en haut d'un ressaut de 2 mètres qui se descend en escalade. En bas, grande flaque dans laquelle ont été trouvés de nombreux tessons d'amphores (d'où le nom de la salle), puis la galerie repart en laminoir, arrivée d'eau pérenne en rive gauche. Elle bute sur un nouveau méandre creusé dans les poudingues (m2). Une sévère étroiture précède le lac ; sa profondeur n'est pas importante mais la proximité du plafond impose des ablutions rafraîchissantes. On en sort en empruntant un nouveau méandre (m3), le plus beau, dans des alternances grès/poudingues. On y découvre de magnifiques marmites. Il nous amène dans la salle Merdast, ancien terminus de la cavité, à -14m. Elle se poursuit par un boyau au ras du sol, le SIphon du Gouroupoupou, long de 15 mètres et décoré d'un tuyau souple destiné à son auto-vidange (s'il est toujours là). On se relève dans un très beau conduit creusé dans les marnes, qui bute 20 mètres plus loin sur un mur de marnes. Une courte désobstruction nous a permis de retrouver une galerie plus petite derrière l'obstacle. A l'approche d'une nouvelle trémie, une série de petits ressauts et d'étroitures débouche dans une nouvelle salle spacieuse, à peu près circulaire (-20). Avant la salle on peut remonter jusqu'à -12m, entre des blocs plus ou moins concrétionnés. On se trouve là sous la doline de surface (voir coupe et plan d'ensemble) et c'est ici que le morceau de poterie campanienne a été trouvé. Il provient certainement de cette doline. En revenant à la salle, dans le coin Est, départ de galerie se transformant en laminoir impénétrable, plein Nord, entre des blocs. Après une étroiture, galerie chaotique qui rejoint la Salle Anustoche. Le départ le plus évident est à l'Ouest, galerie spacieuse, après un ressaut. On retrouve le ruisseau ; deux départs en rive droite se rejoignent dans une galerie sableuse qui remonte et rejoint la Salle Anustoche. L'actif se transforme en grand laminoir typique de 30 mètres de long. Il s'arrête au sommet d'un ressaut de 2 mètres, à -26m. Le filet d'eau continue encore sur 25 mètres et se perd à -29.40m dans un passage bas siphonnant. Du pied du R2 et avant le fond, deux remontées argileuses introduisent dans un volume conséquent : la Salle Anustoche. Ses formes sont typiques des salles du plateau : grand plafond plat, talus d'alluvions, blocs et phénomènes de soutirage. Ses dimensions sont de 30 mètres dans sa plus grande longueur, 10 à 20 mètres pour la largeur et 2.5 à 6 mètres pour la hauteur. Elle se situe au confluent de plusieurs conduits, dont un actif, ce qui explique sa formation. Un lit de ruisseau concrétionné suit la paroi droite (nord) ; il sort entre les blocs, très abondants dans la partie Est de celle-ci. On le retrouve dans les galeries ébouleuses qui s'achèvent sur deux passages étroits à -21. et -19m. Une continuation remontante est visible à -19m (courant d'air par moments) mais demanderait un agrandissement. A suivre...
Description détailléee (seconde partie)
De là, après une progression malaisée vers le NW, on atteint une petite salle assez concrétionnée avec un joli gour. On arrive plus facilement dans cette salle en passant par la Salle Anustoche, côté NE, entre des blocs. Le ruisselet qui traverse la salle emprunte ensuite un conduit spacieux horizontal qui s'achève à - 29.50 m sur une petite flaque siphonnante. Juste avant, sur la gauche, un départ donne sur l'entrée d'un méandre (m4) creusé dans le poudingue. Il se dirige d'abord vers le Sud-Ouest puis oblique vers le Nord et se poursuit sur 25m environ mais n'a pas été topographié par incompatibilité avec les topographes. La sévérité de la progression a freiné les plus motivés, le méandre continue, tortueux, de plus en plus étroit, quelquefois ventilé... - Les traces de mise en charge sur plusieurs mètres de hauteur en amont, dans la salle, témoignent aussi de l'exiguïté des lieux et laissent une impression de fin de trou Un pompage audacieux nous a quand même permis de faire une découverte surprenante dans la cavité qui ne semblait pas prometteuse. Avec 555 mètres de développement total (dont 386m de première), Coume Belle 2 devient la quatrième cavité du massif et, si nous n'avons pas découvert les immensités espérées vers la Madourneille, nous avons mis à jour une cavité originale et intéressante, à la tête d'un petit système drainant une partie du Plateau de Lacamp vers la source de Rabassa.
Documents
Bibliography 10/09/2013- Bès C. 1983 - La Caunhà de Rouairoux. Lo Bramavenc N°7 pp 20-27. - Bès C. 1988 - Les karsts audois. Bulletin de la SESA. tome LXXXVIII p. 63-65. - Bès C. 1997 - Les cavités de Coume Belle. Spélé Aude n° 6 p. 28-43. - Girou J. 1934 - L'itinéraire en Terre d'Aude. P 272-274.
[Topo] Coume Belle n°2 (Aven de) hydrologie 29/01/2020
Coume belle 2 plan 03/05/2014
coume belle 2 coupe 03/05/2014
[Points] Coume Belle n°2 (Aven de) 29/01/2020
[Fiche] Coume Belle page 1 17/03/2019
[Fiche] Coume Belle page 2 17/03/2019
[Fiche] Coume Belle page 3 17/03/2019
[Fiche] Coume Belle page 4 17/03/2019
History
C'est en 1974 qu'André Capdeville découvre et explore les premières parties de la cavité. Il continue l'exploration avec ses camarades du SCA dont je faisais partie avec P. Géa et nous levons la topo le 28 août 1975. A la suite des explos à la Madourneille, remarquablement menées par le SCM, nous reprenons les travaux sur cette partie du plateau. Nous faisons une incursion dans CB2 jusqu'au lac le 5 avril 1995 et des investigations dans d'autres cavités mais sans succès. Coume Belle 2, elle, n'a qu'à bien se tenir, nous allons pomper le siphon terminal. Il n'est qu'à 150 mètres de l'entrée et à -15m ! D'après nos calculs, il nous faudra plus de 400 mètres de tyaux d'irrigation semi-rigide (très pratique dans les méandre) pour pouvoir refouler dans une vieille citerne se trouvant près de la ferme, et autant de ligne électrique pour le branchement sur le secteur. La dénivellation totale approche les 30 mètres. Après avoir dégotté une pompe de forage, il ne nous reste plus qu'à attendre les conditions favorables qui se présentent en mai 1995. Le 6 mai 1995, nous installons le matériel et faisons un essai concluant au premier méandre. C'est bon signe. Le lendemain, le lac est vidé partiellement, ce qui facilite la progression et l'acheminement de tout le matériel à l'entrée du siphon. après une rapide collation et quelques ennuis gastriques, le moment de vérité approche, malgré le faible débit de la pompe, le niveau baisse et un heure après, le passage est praticable, un courant d'air alternatif s'installe, les bottes commencent à chauffer. C'est la ruée dans une belle galerie barrée par un éboulement 50 mètres plus loin. Une rapide désobstruction et c'est la suite : petites galeries ressauts, belle salle avec plusieurs départs. Le plus évident est un grand laminoir qui s'arrête à -26 au sommet d'un petit ressaut avec vue lointaine. Retour dans l'allégresse. Le 25 mai 1995, nous levons la topo, ramassons un quantité de morceaux d'amphores et faisons un essai de désiphonnage qui s'avère concluant. Nous projetons en effet d'installer un système permettant la vidange autonome du siphon lorsque l'étiage est prononcé. Un nouveau pompage est organisé les 3,4 et 5 juin 1995. Après toutes les installations fastidieuses nécessaires et l'agrandissement de la trémie qui suit le siphon du Gouroupoupou (ah! oui, on ne l'avait pas encore cité celui-là, mais les secrets toponymiques doivent rester purement internes, question de convivialité...), l'exploration reprend. Bref, c'est la course à la première, mais il faut déchanter assez vite : après de jolis bouts de galerie et une 'grande' salle Anustoche, la cavité se perd en boucles et le fond n'est qu'un infâme méandre étroit dans le poudingue où 40 mètres sont péniblement parcourus. Serge s'en souvient d'ailleurs encore... Les chevauchées espérées vers la Madourneille ne sont plus à l'ordre du jour et la direction que prend la cavité ne permet pas encore de trancher sur sa destination. Malgré près de 400 mètres de découverte (386 mètres exactement) et un développement total qui arrive à 555 mètres ; ce qui fait de Coume Belle 2 la 4ème cavité du plateau pour le développement. Nous sommes un peu déçus, mais il faut se rendre à l'évidence. D'ailleurs, le courant d'air n'était pas 'à la hauteur' de celui de la Madourneille. Nous installons aussi notre système de désiphonnage automatique qui fonctionne parfaitement. Pourvu que ça dure. Nous revenons les 10 et 23 septembre 1995 pour terminer la topo et prendre quelques photos. Le siphon est toujours désamorcé.
Comments
Hydrologie
Depuis la révélation et l'exploration (en cours en 2013) de la Madourneille, située sur le rebord Est du plateau à 950 mètres en ligne droite et 170 mètres plus bas que Coume Belle 2, ce secteur revêt un intérêt stratégique de premier ordre. Les données géologiques et d'exploration patiemment amassées en faisaient la probable limite des bassins d'alimentation des deux principales émergences du massif : la source de Coumescure et celle de la Madourneille. L'avance récente de nos travaux n'ayant pas permis de trancher, nous avons décidé d'organiser un petit traçage. Celui-ci a eu lieu en février 1996, après qu'eurent été équipées de fluocapteurs les sources les plus importantes et les rivières issues du plateau. Nous versons la fluorescéine dans Coume Belle 2 au départ du méandre m2. Après une longue surveillance et aucune coloration visible à l'œil nu, ni en révélant les fluocapteurs, nous les envoyons à Jean-Michel Salmon du Spéléo-Club de Montpellier, que nous remercions vivement au passage, qui les analyse avec un spectrofluorimètre. Nous vous faisons grâce des protocoles et autres réglages utilisés, le plus important étant le résultat : seul l'échantillon du ruisseau de Taurize contient des traces de fluorescéine. La source de Figayrolle étant négative, la sortie d'eau se trouve nécessairement entre les deux points. Une prospection est alors organisée et la source repérée, au-dessus des ruines de Rabassa. Ce traçage met donc en évidence l'existence d'un petit système hydrogéologique indépendant des deux grands déjà connus, et imbriqué, en quelque sorte, dans leurs propres limites. Cet ensemble reste assez superficiel et se complète par la source de Figayrolle qui collecte certainement les eaux de Coume Belle 1 ainsi que celle qui sort de F1 et qui doit drainer le flanc et le secteur du Pech Arnaud (voir carte). La distance entre le fond de Coume Belle 2 et la source de Rabassa est de 1000 mètres pour 90 mètres de dénivellation (120m depuis l'entrée). L'ensemble du système dépasse juste...1km². Il est curieux de constater l'étagement des trois circulations (voir coupe hydrogéologique) et la réapparition de deux d'entre elles au pied de barres de poudingue, ce qui reste conforme aux types de galeries du massif puisqu'elles se développent en majorité sous les bancs de conglomérat. On peut donc fixer la limite Est du bassin de Coumescure à la piste menant à Barthès et la limite Ouest de la Madourneille à la piste allant du point 682 au point 628 et continuant vers Mayronnes, la Madourneille drainant toute cette partie orientale du plateau. Mais le bassin de Rabassa restant très superficiel, surtout dans la secteur de Coume Belle, on ne peut écarter l'hypothèse qu'en profondeur il y ait imbrication et débordement des deux autres.
ARCHEOLOGIE (seconde partie)
Ces observations successives montrent aussi que certaines parties du massif, aujourd'hui désertées, étaient à ce moment là régulièrement occupées : agriculture diversifiée, élevage (ovin ou bovin ? Plus probablement les deux). Si l'occupation très provisoire d'une grotte ou d'un excavation moins profonde reste encore relativement fréquente en ce tout début de la romanisation (abri de troupeaux ou du berger, logement saisonnier de travailleurs forestiers, éventuellement réserves...) ,la généralisation de l'habitat de surface, sous la forme de petites exploitations agricoles, est depuis fort longtemps démontrée aux âges du Bronze et du Fer. Dans les deux cas étudiés, vu la configuration des lieux, il ne peut s'agir d'un habitat en grotte. Il y a quelques années, à l'autre extrémité du plateau, à proximité de célèbre aven de Milhès, MM. Mounié et Bruyère, de la M.J.C. de Carcassonne, nous signalaient la présence, dans la petite grotte du Maou, cachée mais assez accessible, de plusieurs amphores décolletées, certaines étant rassemblées au bas d'une pente abrupte, à proximité d'un écoulement d'eau quasi-permanent. Le lieu est assez inhabitable et on peut plutôt supposer que ces récipients ont été utilisés pour stocker le précieux liquide, à des périodes où les sources et le ruisseau sont à sec, bien à l'abri de la chaleur et des mauvaises intentions. Dans le cas des deux avens de Coume Belle 1 et 2, rien ne s'oppose à un but identique tout au moins pour les amphores : s'il est possible que les petits tessons proviennent d'un habitat de surface voisin, non encore localisé, puis aient été entraînés vers l'aval par les eaux, cela est plus difficile à envisager pour les gros, certainement en place. De toute façon, un stockage d'eau implique la présence d'une occupation de surface à proximité, qu'elle soit permanente ou saisonnière, mais suffisamment aisée financièrement pour utiliser des produits importés. Il devient indispensable de recenser et dater un maximum de sites si l'on veut faire avancer notre connaissance des occupations antiques dans ce secteur des Hautes-Corbières, apparemment assez originales, mais encore fort mal appréhendées. Ceci nous amène à reparler, une fois de plus, de la découverte, au siècle dernier, de plusieurs trésors de monnaies d'argent des Volques Tecosages, que nous avons autrefois recensés et étudiés avec Jean Guilaine dans un article d'Ampurias, en 1968, globalement contemporains du mobilier trouvé sur tous ces sites. Quelques réflexions nouvelles sur les problèmes de localisation de ces dépôts de monnaies, dites ' à la croix', autour du plateau de Lacamp nous permettront de clore provisoirement le dossier. Ecartons d'abord l'attribution, faite à Serviès-en-Val, qui résulte d'une confusion : ce dépôt, en réalité, a été trouvé 'sur le chemin de Lairière à Coumebelle', à une distance non précisée de cette ferme (Guilaine-Rancoule, Ampuiras 30, 1968, p. 152, note 6). Donc près des limites Lairière-Mayronnes. De la même façon, rien d'impossible à ce que le deuxième dépôt, situé ' à Mayronnes', ne provienne de cette même zone, qui fait partie intégrante de la commune. Le trésor de La Caunette-Haute, à environ 5 kilomètres, a été très exactement situé en bordure Sud-Occidentale du plateau, au-dessus de la D 40. Nous ignorons encore tout de la localisation de celui de Vignevieille, à l'autre extrémité du plateau, et peu de choses des points exacts de découverte des trésors de Greffeil et de Ladern, dans la vallée du Lauquet. Les regroupements nous conduisent donc, peu à peu, à privilégier une ligne réunissant l'Orbieu et l'Aude par le bord méridional du plateau. Quelle est la véritable signification de ces découvertes? Ont-elles un rapport avec les secteurs miniers ? Avec un ancien itinéraire traversant les Corbières d'Est en Ouest ? Il est toujours bien difficile de le dire et la mise en évidence d'une occupation du plateau à la même époque constitue, à nos yeux, une avancée non négligeable.
ARCHEOLOGIE (première partie)
Débris d'amphores et céramiques d'époque gauloise provenant des grottes-avens de Coume Belle et de Rouairoux. L'ensemble récupéré dans le lit du ruisseau souterrain, en amont et en aval de l'aven proche de la ferme de Coume Belle, se compose essentiellement de nombreux débris d'amphores vanaires italiques du type 1 A de Dressel-Lamboglia, mais aussi de fragments de céramique fine à vernis noir, dite 'campanienne', l'un étant précisément à rattacher au type A tardif de N. Lamboglia (forme 27). Ces objets, produits dans la région napolitaine, sont largement exportés à la fin du 2ème et au 1er siècle avant notre ère, notamment vers les ports narbonnais et cette partie du Languedoc. Or, une exploration vient de démontrer cette même présence de fragments d'amphores, cette fois très dispersés, dans la galerie de l'aven de Rouairoux, situé à environ 1 kilomètre à l'Ouest du précédent, excavation elle aussi difficile d'accès. Pour s'en convaincre, il suffit de se référer à la partie spéléologique de cet article. Cette nouvelle présence incite à ajouter quelques commentaires. On sait que le Plateau de Lacamp représente une originalité spéléologique par le type de ses nombreux avens et grottes, mais il est aussi un haut-lieu archéologique, avec la mise à jour ancienne de torques en or, à Serviès-en-Val, et les trouvailles préhistoriques majeures faites à proximité à Milhès et dans l'abri Jean Cros... Nous n'aurions garde d'oublier que ces dernières cavités contenaient des débris d'amphores identiques à ceux trouvés ici (M. Passelac et Guilaine-Rancoule, in : l'abri Jean Cros, CASR 1979, p 435-437 et 439-446). Nous avons donc jugé intéressant de rassembler et mettre en parallèle, à cette occasion, des observations ponctuelles peu connues ou inédites, faites dans ce même secteur des Corbières et concernant toutes la période romaine républicaine. Une des premières découvertes signalées, en 1970, à l'Ouest de Vignevieille, est celle d'un silo, qui fut probablement d'abord une réserve de grain familiale, ensuite comblé de débris d'amphores, il contenait une belle herminette en fer. Plus récemment, M. Prun nous a signalé la présence de débris d'amphores à Lairière, nous en connaissions déjà à la mine de fer de Montjoi. Au Nord du plateau, sans aller jusqu'à Lagrasse et l'oppidum de Villebersant, rappelons, entre autres, les découvertes de silos et de débris d'amphores de la Farga-Bordeneuve, à Rieux-en-Val, et autres du même type en plaine, à Villemagne : il s'agit de deux sites agricoles. L'interprétation d'autres ensembles est plus difficile. L'important amas de fragments d'amphores des 2ème et 1er siècles, observé en 1995 dans un ravin par Alain Marty et André Capdeville, sous les anciennes galeries de la Ferrière de Villardebelle, pourrait être lié à une première exploitation minière sur ce site. Mais si le carbonate de fer de Montjoi ne pose aucun problème de traitement, les minéralogistes du XIXème siècle ont toujours considéré que celui de Ferrière était inutilisable avant les techniques modernes. Le problème reste à élucider. Sur le plan chronologique, on observera que la plupart de ces vestiges correspondent à la période où le commerce romain, à partir de Narbonne, étend son emprise de plus en plus profondément, de part et d'autre de la voie d'Aquitaine, à l'intérieur de vallées affluentes de l'Aude comme des massifs collinaires, à une époque où se développe à la fois l'occupation agricole, l'exploitation du plomb argentifère des gites miniers de Palairac, Padern ou d'Auriac, puis du fer autour de Montjoi, de Félines, Talairan ou Albas.
🔦 : 4h 🚶: 20m
Caves nearby
Distance (km) | Name | Length (m) | Depth (m) |
---|---|---|---|
0.0 | CB 4 | 10 | 3 |
0.3 | CB 5 | 5 | 2 |
0.3 | Coume Belle n°1 (Aven de) | 175 | 31 |
0.3 | CB 3 | 10 | 5 |
0.7 | Figayrolles n°1 (Grotte de) | 60 | 4 |
0.7 | Figayrolles n°2 (Grotte de) | 96 | 21 |
0.8 | F03 [F3] | 5 | 1 |
0.9 | Madourneille (Grotte de la) | 1650 | 59 |
1.0 | Bolot (Trou du) [M2] | 140 | 6 |
Géologie
Dans Coume Belle 2, on suit une discontinuité poudingues/marnes, pratiquement du méandre m1 jusqu'au siphon ; puis on la retrouve dans le méandre terminal (m4) mais les différences d'altitude font pencher pour la présence de deux chenaux différents et superposés. Leur direction doit être du même ordre que celui de CB1 (Coume Belle 1) c'est à dire SW-NE. Cette disposition se retrouve sur le flanc de Figayrolle qui recoupe plusieurs bancs de poudingue (voir coupe hydrogéologique). Dans la plupart des cavités du plateau, les galeries se développent au mur des chenaux conglomératiques, dans les marnes sous-jacentes. La grotte de Rouairoux en est le plus probant exemple (C.Bès 1983). L'aven de Coume Belle 2 présente un peu les mêmes formes, en plus réduites, dans la première partie jusqu'après le Siphon du Gouroupoupou, mais les galeries semblent souvent suivre le bord incliné du chenal plutôt que de passer carrément dessous, sauf après le siphon. Il est à noter que le passage des méandres correspond à des incursions de la galerie dans la couche des poudingues qu'elle ne traverse jamais, revenant dans les marnes. Le phénomène est identique dans le méandre de Rouairoux. Après le siphon (section sur le plan), les conduits s'enfoncent dans les marnes et marno-calcaires. Coume Belle 1 présente un cas un peu différent car si l'on trouve une bordure de chenal conglomératique aux abords de l'entrée (voir plan et coupe), la cavité s'enfonce ensuite franchement dans les marnes par des galeries spacieuses aux sections plus hautes que les galeries de contact poudingue/marne. Les deux grandes salles de CB2 sont typiques du massif avec des phénomènes d'effondrement et de soutirage. Les sections de galerie sont caractéristiques, elles aussi, de ce type de cavités. Le report de la cavité CB2 en surface (voir carte) montre qu'elle passe à l'aplomb d'une grosse doline. Y a-t-il une relation entre les deux ? Bien sûr, mais pas dans le sens communément admis. C'est la cavité qui est à l'origine de la formation de la doline (et non l'inverse) grâce à des phénomènes de soutirage et de solifluxion. Explication : Deux circulations d'eau passent sous la future doline et creusent des galeries, elles se rejoignent dans la Salle Anustoche. La fissuration naturelle permet aux matériaux meubles, amassés au-dessus, de migrer lentement dans la cavité et d'être rapidement digérés. Au fur et à mesure qu'ils sont avalés, des poches se créent dans la masse, ce qui provoque à la longue des effondrements. Un creux se forme en surface, il va s'approfondir, augmenter de diamètre et contribuer à accélérer le processus en concentrant les précipitations. A l'arrivée dans la première grande salle(-22m), on peut observer un cône de blocs et de sédiments qui correspond au débouché du soutirage de la doline. Lorsque le phénomène se poursuit, le fond de la doline rejoint le plafond de la galerie et le crève, créant une nouvelle entrée ou colmatant les galeries. Si un écoulement d'eau se trouve sur le trajet de la doline, le processus s'accélère (comme à la grotte de Rouairoux). On observe ici un cas rare de superposition de galeries et de dolines, dû aux phénomènes bien spécifiques de karstification locale et à la nature des terrains du Plateau de Lacamp. Enfin, dans l'état actuel de nos connaissances, on ne peut pas dire avec certitude si les cavités de Coume Belle 1 et 2 ont été directement creusées par les pertes actuelles des ruisseaux ou si ce sont des cavités plus anciennes, formées sous une couverture rocheuse plus épaisse, que les circulations actuelles auraient recoupées et empruntées.
Cds 11 (10/09/2013)