Caillon (Igue de)
44.915452,1.672809
Location
depuis Floirac suivre la D 43 en direction de Carennac sur 500m environ puis prendre à droite le chemin qui longe le ruisseau de Caillon, en direction du lieudit Dumas. Le gouffre s'ouvre à 3m à gauche du chemin, à un peu plus de lkm après l'intersection de la D 43 .
Description
1. Les étages supérieurs. L'entrée du gouffre est constituée par 2 ouvertures. La plus petite, côté est, a une section de lm sur 2 ; l'ouverture ouest, de lm sur 3, est celle' généralement empruntée pour descendre dans l'igue. Un puits profond de 5m permet de prendre pied sur un éboulis très pentu formé de gros blocs et d'argile. Un passage situé sur la paroi gauche, à mi-pente de l'éboulis donne accès à une salle de faibles dimensions qui se développe sous ce dernier. A la côte - 37, une étroiture en forme de laminoir incliné à plus de 45° succède à l'éboulis d'entrée et débouche dans une galerie horizontale longue de 8m parcourue au sol par un chenal de surcreusement. Cette galerie se termine par un puits de 15m, assez étroit d'entrée, à la base duquel, à la côte - 59, coule un affluent de la rivière principale. 2. Les étages inférieurs actifs. - La galerie principale. Longue de 35m dans sa partie anciennement connue, cette galerie se termine en amont comme en aval par un siphon. Haute de 3 à 3m, et large de 1,50m en moyenne, elle présente sur ses parois des lames d'érosion et de nombreuses cupules et, au sol, on notera la présence de sable grossier constitué en partie d'éléments calcaires et d'éléments de quartz provenant probablement du vidage partiel de galeries colmatées par les remplissages sidérolithiques. Le siphon aval (X.1) est en fait une voûte mouillante sur 50cm de profondeur et longue de 1,50m. Derrière elle se trouve une salle en cloche de 2m sur 3 à laquelle succède un nouveau siphon (X.2). Le siphon amont (X a) est constitué par un boyau de faible section très incliné, dont le franchissement nécessite un décapelage. Au point bas du siphon un important remplissage argilo-sableux ajoute encore aux difficultés du passage. Derrière cette partie immergée la galerie se prolonge sur 30m jusqu'à un nouveau siphon (X.b) long de 7m pour 2m de profondeur derrière lequel on retrouve la galerie exondée longue de 40m et terminée par un 3ème siphon (X c) long de 3m pour 1m de profondeur. En amont de cette 3ème voûte basse une salle circulaire de dimensions modestes donne accès au 4ème siphon (X d) plongé sans succès sur 20m de long. Pour toute la partie nouvelle, la morphologie des galeries reste identique à celle du tronçon "ancien" précédemment décrit. On notera simplement la présence d'un éboulis et d'une coulée quelques mètres avant le siphon X.c. - Les galeries latérales et les affluents. + L'affluent n°1 : l'accès à la rivière principale de Caillon se fait en empruntant depuis la base du puits de 15m une galerie parcourue par un ruisseau dont les eaux proviennent d'un siphon (1.a). Longue de 12m, cette galerie débouche rive gauche dans la galerie principale. La morphologie de cette galerie, tout comme son remplissage, est identique à celui de la galerie principale. + L'affluent n°2 : il débouche immédiatement en amont du siphon X.a, dans la paroi située rive gauche. Long d'une vingtaine de mètres, son exploration a été arrêtée par la présence d'un siphon (2.a) surplombé par une cheminée escaladée sur 5m de hauteur. La galerie est creusée à partir d'une diaclase verticale ; sa hauteur atteint 3m par endroits pour 20cm de large seulement. + L'affluent n°3 : diffère de la galerie principale par sa morphologie. Plus basse, elle présente au sol un remplissage argileux très fin. Elle se termine par un siphon (3.a) non plongé. Cette galerie est-elle ou non un affluent de la rivière ? L'hypothèse d'une diffluence située en amont des siphons X.d et 3.a n'est pas à exclure et seule la poursuite de l'exploration pourra y apporter une réponse.
Documents
caillon topo 08/11/2012caillon coupe 08/11/2012
Caillon-ext 03/12/2013
Caillon 03/12/2013
Bibliography 11/12/2013
History
Connu de longue date, le gouffre de Caillon constituait pour les éleveurs malchanceux de la région un dépotoir de premier ordre. Aujourd'hui encore on trouve ça et là dans l'éboulis d'entrée des carcasses d'animaux sauvages et domestiques. Bon nombre de spéléoloues ont visité ces dernières années cette cavité attryante à plus d'un titre : en 1969, le S.C. St-Céré organise un camp d'été dans la vallée du Caillon. La topographie de la cavité est alors exécutée et des désobstructions entreprises dans deux émergences (émèrgence des Galets - AH 1 - et émergences de Font Fade - AD 3.4.). E, 1971, Dayma franchit en apnée le siphon aval de la rivière et signale la présence d'une salle de 2m sur 3 à laquelle fait suite un nouveau siphon. En 1973, Thomas du G.S.C. franchit le siphon amont mais ne pousse pas l'exploration plus avant. Le 28.12.75, Dayma, Péjout et Verlhac plongent à nouveau dans le siphon amont : l'équipe de soutien est constituée de Bonnebouche, Durand, Fardet, Gracias et Marchou. Cette exploration permet de découvrir, et de topographier environ 150m de galeries nouvelles entrecoupées de 2 autres siphons. Un 3ème siphon, non franchi, a également été plongé sur 20m par Péjout.
Comments
Hydrologie
Nous nous bornerons ici à faire état des débits estimés lors de l'exploration du 28/12/1975. Affluent n°1 : 1,51/s. Affluent n°2 : 0,25 1/s. Affluent n°3 : 0,5 1/s. Rivière principale en aval du siphon X.c : 0,75 1/s. Le bassin d'alimentation de la rivière de Caillon possède une superficie de l'ordre de 3km2. Il s'étend au N-E du village de Floirac et est consti-tué par un plateau calcaire enfoncé de profondes dolines et jalonné ça et là de gouffres tels que ceux de Manen ou des Escapasses. Aucun d'entre eux ne permet de repérer un écoulement souterrain de quelque importance. 3. Les émergences. Le ruisseau de Caillon fait partie des réseaux souterrains indépendants du réseau Le Rouquet-St Georges, situés sur la frange N et N-W du Causse de Padirac. Ces réseaux se caractérisent par la position de leurs émergences qui, géné-ralement suspendues au-dessu de la Dordogne, se localisent soit au contact 8ajocien-Aalénien, soit dans l'Aalénien,landis que les exutoires de la partie W sont creusées dans le Bathonien inférieur. C'est le cas de St Georges, du Lombard, du Gourguet et de la Finou. Les émergences de la vallée du Caillon sont nombreuses : AH 1 : émergence des Galets, AH 2 : émergence du tournant, AD 1 : émergences de Caillon, AD 3.4 : émergences de Fon Fade, AD 5.6 : émergences des Fontaines, AD 7 : fontaine de Bascle, AH 5 : émergence des Brives. Les émergences principales en période de basses eaux de l? rivière de Cail-lon sont celles de Fon Fade (AD 1, AH 2 et AH 1, fonctiornant de façon tempo-raire et jouant le rôle d'exutoires secondaires lors des crues. A ce propos, voici un extrait des observations faites par J.P. Bonnebouche à la suite de l'orage du 19 août 1971. (Compte-rendu d'activité 71 du Spéléo-Club de St-Céré, p. 40) : " Le ruisseau au niveau du ler pont débitait facilement 1m3/8 mais c'était un régime de décrue. Des traces dans le chemin prouvent en effet que à un moment (vers 15h ou 18h le jeudi 19/8/71) le ruisseau est largement sorti de son lit ; il n'est pas exagéré d'envisager à ce moment un débit de 2 à 4m3/s. Un fait est certain, toutes les sources ou reculées ont cou-lé. - émergence de Bascle, - émergence de Caillon et sa voisine, - trou entre le ler et le 2ème pont rive au-dessus du chemin (ce tube rocheux débitait en conduite forcée), - la résurgence captée pour l'ancienne adduction de Floirac, - enfin, la plus haute dans la vallée, la résurgence des Galets, s'est remise en activité. Le boisage de 4m de haut que nous avions construit en juillet 1969 dans ce trou en vue de travaux de déblaiement a été entièrement détruit ; l'aspect de l'émergence est redevenu ce qu'il était avant notre intervention, avec des couches de galets calibrés par la montée des eaux. Le talweg en amont de la résurgence s'est lui aussi remis à couler mais ce n'était pas là que des écoulements en surface sans doute importants mais peu intéressants en ce qui concerne le réseau souterrain proprement dit de Caillon. Le 23 août, soit 5 jours après la crue, le puits de 15m de l'igue de Cail-lon était encore en charge sur 2m, soit une mise en charge totale depuis le siphon aval d'au moins 3m ; ceci répétons-le, le 5ème jour après l'orage. Que devait-etre l'igue de Caillon le 19 au soir ?"
Caves nearby
Distance (km) | Name | Length (m) | Depth (m) |
---|---|---|---|
2.8 | Briance (Fontaine de) | 5800 | |
3.1 | Cadubel (Igue de) | 300 | 40 |
3.2 | Pégaze (Gouffre) | 89 | |
3.3 | Mirandol (Évent de) | 5800 | |
3.3 | Gavacheries (Igue des) | 33 | |
4.1 | Lalbenque n°1 (Igue de) | 780 | 83 |
4.2 | Vingt-Septième RCS (Igue du) [Igue du 27ème RCS] | ||
4.5 | Fieux n°1 (Grotte des) | 45 | 5 |
4.6 | Fieux n°2 (Grotte des) | 70 | 5 |
Géologie
Le gouffre de Caillon se site sur le flanc nord d'une vallée bordière de la Dordogne (feleuve) dans la partie W du Causse de Padirac. Cette vallée, profondément enclavée dans la couverture sédimentaire laisse affleurer les calcaires du Bajocien dans lesquels s'ouvre et se développe le gouffre, ain-si que les calcaires gréseux de l'Aalénien et les marnes du Toarcien. La cavité elle-même est structurée selon deux axes de fissuration principaux : un axe N-S pour les étages supérieures et un axe NE-SW pour les galeries inférieures.
CDS 46 (11/12/2013)