Dotz (Font de)

Bugarach (Aude - FR)
42.878177,2.356890
Length 3078m Depth 60m
Approach ★★★★★ Aestheticism ★★★★ Ease of move ★★★★
Grottocenter / carte

Location

La Font de Dotz s'atteint par le village lui-même. Après la dernière maison côté est, suivre le bord d'un champ en longeant le ruisseau qui amène à la source, à la limite du causse et du champ, à 350 mètres de la dernière maison. Le Pas del Roc se trouve tout près de la D14 ; prendre le petit sentier revenant vers le village au niveau de la première épingle de la route (petit parking), l'entrée est recouverte d'une trappe (clé à la base de randonnée mais elle n'est plus fermée en 2025). On arrive à la Perte des Caoussanels en partant du même endroit; suivre la route sur quelques dizaines de mètres, prendre un chemin d'exploitation à gauche. Il rejoint un champ que l'on traverse pour atteindre le ruisseau des Bringots. Le descendre jusqu'à celui des Caoussanels qu'il ne reste plus qu'à remonter jusqu'à l'entrée située au pied d'une petite barre (repérable par 2 broches si elle est bouchée). Stochus - 07/09/2025

Description

Géologie

Stochus - 08/09/2025

1-Stratigraphie Le réseau se développe dans le flanc nord du synclinal de Bugarach dont le coeur est occupé par les marnes du Santonien qui surmontent une succession classique de calcaires construits alternant avec des séries détritiques allant du Coniacien au Cénomanien (Crétacé supérieur). La colonne stratigraphique présentée ici tient compte des études réalisées sur le secteur et de nos propres observations. Elle correspond à l'envi­ronnement immédiat de la cavité car ces formations présentent de rapides variations de faciès. On trouve tout d'abord les marnes à Micraster du Santonien inférieur/Coniacien supérieur; ce sont des marnes brunes qui se débitent en fines lamelles et qui présentent des niveaux calcaires formant des petits bancs décimétriques. Les fossiles y sont très abondants : lamellibranches, ammonites et échino­dermes dont les très connus "micraster corbaricus". La Perte des Bringots se localise dans ces terrains. Au-dessous viennent 10 m de calcaires noduleux marneux, eux aussi très fossilifères, datés du Coniacien moyen. Leur succèdent 20 mètres de calcaires ocre à chailles, en bancs épais de quelques mètres, dits calcaires ocre graveleux à Péronicéras (ammonites) dans lesquels se développe la majorité des galeries de la Font de Dotz. Ils sont datés du Coniacien inférieur. On trouve ensuite des calcaires marneux et gréseux (10 m), puis des grès roux micacés de 40 m d'épaisseur environ du Coniacien inférieur. Les séries suivantes, classiques dans la région et réputées pour leurs fossiles, comprennent un ensemble de calcaires construits puis, un ensemble détritique à la fois pour le Turonien et pour le Cénomanien. 2-Tectonique Les structures majeures de cette période résultent de la tectonique pyrénéenne qui se traduit par l' exis­tence de grands plis généralement dissymétriques et déversés vers le nord, d'axe à peu près est-ouest. On trouve, du nord au sud, le synclinal de Sougraigne/ Fourtou, l'anticlinal de la Fontaine Salée et le syncli­nal de Bugarach qui nous intéresse plus spécialement. Son axe, au niveau de la cavité, est reporté au sud et recouvert par le chevauchement du Pech de Buga­rach. Ces déformations se sont probablement réalisées au cours de la phase éocène (-45 MA environ). La cavité se présente donc, en fait, dans un ensemble monoclinal à pendage sud de 15 à 20" . Les directions de fracturation relevées sur le terrain par M. Kuhfuss sont surtout N 20 à N 40 (30% des données) . Les direc­tions NNW-SSE correspondent à une phase tardive de la fin de l' Oligocène ( -25 MA), mais se superpo­sent à une fracturation hercynienne de même valeur. Au cours de séances souterraines, nous avons noté les différentes fractures visibles dans la cavité. La grande majorité est constituée de diaclases mais on observe quelques failles avec des rejets de quelques décimètres. Sur 2826 mètres de galeries étudiées, 1324 mètres, soit 47%, sont creusées sur des fractures, avec une prédilection pour la tranche N 20 à N 40 ( 60% des mesures), ce qui ap­porte une bonne corrélation aux travaux précédents. L'analyse des directions de toutes les galeries souligne aussi cette constatation, 43% des conduits sont orientés entre N O et N 40, les autres directions étant assez également réparties avec une pointe à 8% pour N 120 à N 130 (galeries bien visibles sur le plan). On constate que le karst exploite bien la fractura­tion provoquée par la tectonique pyrénéenne et que les directions empruntées correspondent à une phase extensive favorable à l'ouverture des fissures et donc à la karstification.

Toponymie

Stochus - 07/09/2025

Font de Dotz (prononciation "Fount dé Doutz") signifie en occitan "Source de Dotz". Or, il semble que le vocable "dotz", sous diverses orthographes et surtout "doux" (avec x prononcé) signifie lui-même "source". Il existe d'ailleurs dans l'Aude, pour nous cantonner à notre seul département, plusieurs sources appelées "Doux" (Doux de Citou, Doux de Roquetaillade, Source d' Adouxes à Mérial, Oeil Doux de Fleury, Doux de Soulatgé, ... ). Dans ce cas, l'appellation "Font de Dotz" serait pléonastique. Un peu plus de toponymie: En surface: Le ruisseau des Caoussanels: mot d'origine occita­ne en relation avec le "causse" ou petit causse. La perte a pris naturellement le même nom. Le ruisseau des Bringots : nom occitan de sens inconnu. La Font de Dotz : pléonasme occitan, litté­ralement: la "source de la conduite d'eau". Le Pas del Roc : appellation occitane donnée à l'endroit où un ancien chemin franchit une petite barre rocheuse. Bugarach : le nom du village est un peu mystérieux, il est cité dès 889 sous le nom de Burgaragio que M. Lemoine explique par le latin "volacer" (volaille) suivi du suffixe -aticus, puis fortement remanié. Il signifierait "endroit où l'on élève des vo· lailles" comme Bolquère dans les Pyrénées-Orientales. Sous terre : Dans ce domaine, les spéléologues donnent souvent libre cours à leur imagination, ce qui aboutit à des appellations de provenances très diverses, c'est la griffe des explorateurs. Siphon des Euproctes : habitat favori de ces charmantes bestioles. Galerie des Urodèles : comme chacun le sait, c'est le nom de l'ordre des Euproctes, comportant des batraciens munis d'une queue. A l'inverse des ... Siphons des Anoures : ce sont des batraciens sans queue, eh oui, il y en a ... Salle Burgat : du nom du propriétaire de la Font de Dotz.. Siphon Aracb : en souvenir d'un petit lutin. Galerie de la Toupie : on y en a trouvé une calcitée. Galerie des Gypse'Kings : on peut y danser le flamenco. Salle du Cercle Restreint : légèrement élitiste ... Galerie des Crosses : ont un lien avec les Gypse'Kings. Galerie des Aiguilles : trouvez-les. Galerie ensablée : origine portugaise ... Galerie de la Calebasse : elle contient un gros galet de cette forme. Pech Beach : pourquoi pas? Siphon Bug: le frère jumeau d'Arach ... Galerie du Loir Banal: un loir nous y a accompagnés lors de la première, quoi de plus normal? Méandre des Péronicérés : creusé dans le calcaire à Péronicéras. Affluent des Bringots : en provenance du ruisseau des ... Salle des Florentines : en l'honneur du rejeton de deux des nôtres.

Morphologie

Stochus - 08/09/2025

Les galeries du réseau sont en grande partie de type syngénétique; on y observe de nombreuses conduites forcées qui ont été creusées en régime noyé, elles sont tapissées de nombreuses vagues d'érosion (coups de gouge) et sont souvent exemptes de dépôts. Certaines ont été surcreusées en méandre plus ou moins profond (Gypse 'Kings, galeries des Crosses). Dans l'amont, les surcreusements plus importants ont façonné une partie du méandre des Péronicérés en galeries de type "diaclases". Les galeries inactives sont du même genre mais avec des dépôts concrétionnés qui peuvent. être assez abondants ainsi que des dépôts limoneux laissés par des écoulements temporaires ou de soutirage, amenés par les eaux de surface. On observe, ce qui est beaucoup plus intéressant, un étagement relatif des galeries. Un premier niveau est reconnaissable sous l'entrée du Pas del Roc; il s'agit de la galerie allant de -10 m à -14 m, en haut du P. 8. On peut penser que c'est le prolongement du système formé par les méandres des Galeries des Crosses ( -8) suivi de la salle au sommet du R.5 et du bout de galerie allant à -10 m. Le deuxième niveau, plus important, se situe environ une dizaine de mètres en-dessous du premier et va du fond de la Galerie Ensablée et de la Galerie des Aiguilles jusqu'au bas du R.5, puis au Trou Souffleur, continue par la galerie amenant à la Salle du Cercle Restreint et s'achève par la Galerie des Gypse'Kings. Sa profondeur va de -18 m à -25 m. Peut­-on rattacher la Galerie du Loir Banal et les amonts de la Perte des Caoussanels à cet ensemble? Le troisième niveau est le niveau actif actuel, on peut le suivre sur une assez grande longueur et de 0 à -58 m. Il s'enfonce suivant le pendage, ce qui explique sa plus grande dénivellation. Au niveau du centre du réseau, il se trouve entre 10 et 15 m sous le niveau 2. Il faut préciser que ces trois niveaux ne sont pas horizontaux, et qu'au sein de chacun toutes les galeries ne sont pas non plus à la même altitude. La sec·ion 2-2' du plan général en donne une bonne illustration et montre les trois niveaux; la section 1-1' montre bien, quant à elle, les niveaux 2 et 3. Cet étagement des galeries est assez difficile à interpréter et résulte certainement de l'action conjointe de l'abaissement du niveau de base, du pendage et de la fracturation.

Les Euproctes (Calotriton des Pyrénées)

Stochus - 08/09/2025

Le plaisir procuré par cette belle première a été renforcé par la découverte et l'observation d'ani­maux étonnants jamais signalés dans cette région : les euproctes. Faisons les présentations. Comme l'indique cette fiche, les euproctes sont des batraciens de la famille des salamandres et, comme leurs cousins corses ou sardes, sont uniques au mon­de et ne vivent que dans les Pyrénées. 1-Situation Bien que deux sites soient connus vers 200m d'altitude, celui de la Font de Dotz est un des plus bas ( 460m) connus actuellement sur le versant nord de la chaîne. L'euprocte vit d'habitude dans des cours d'eau d'une altitude moyenne de 1500 m; parmi les sites connus, seuls 4% sont compris entre 0 et 500m. D'autre part, les sites des Hautes-Corbières (on en connaît 3 autres) constituent une extension notable de l'aire de répartition puisqu'ils se trouvent à une cinquantaine de kilomètres de l'axe de la chaîne. Ce biotope enclavé dans les Corbières donne à ces euproctes un caractère endémique qui pourrait s'ex­pliquer par l'isolement de la région et, surtout, par les conditions climatiques qui y règnent . Il serait intéressant de rechercher systématiquement la présence de l'euprocte dans d'autres sites des Corbières, notamment les sources, ainsi qu'entre Bugarach et le Capcir, de part et d'autre de la haute ­vallée de l'Aude. 2-Biotope L' euprocte se rencontre rarement dans les grottes, mais il a trouvé ici un refuge permanent; l'eau a une température variant de 9 à 12°, ce qui lui convient très bien. Le manque de lumière ne le gêne pas car il craint celle du soleil. Revenons à la température: l' euprocte est tributaire de faibles fluctuations de la température, il ne fréquente que les eaux de 6 à 15°, on dit qu'il est sténotherme; au-delà de ces valeurs, il quitte l'eau pour un hivernage plus ou moins long ou pour une estivation de même nature. Grâce à la température de la source, il est en activité toute l'année. L 'euprocte recherche des eaux bien oxygénées, non polluées chimiquement, claires. Il se plaît dans des endroits turbulents, après des cascades mais craint des débits trop violents, attention aux crues ! C'est exactement ce que lui offre la Font de Dotz. 3-Localisation Il est surtout présent dans le siphon d'entrée, ce qui empêche beaucoup d'observations. Les pompages de l'été 1990 nous ont permis d'observer de nombreux individus (au moins 20) très différenciés : adultes mâles et femelles, jeunes et larves. Ceux-ci sont observables jusqu'à plus de 100m de l'entrée. En temps normal, il est possible d'observer quelques individus dans la vasque et le couloir d'entrée de la source. Nous l'avons également rencontré rarement à des endroits éloignés : un spécimen au siphon Bug (à plus de 500m de l'entrée), un autre dans l'actif de l'amont de la Perte des Caoussanels et, plus surprenant, un dans la Perte des Bringots. Celui-ci est-il venu de l'intérieur par le réseau ou subsiste-t-il à l'extérieur ? Ceux de l'intérieur ont-ils remonté les conduits ou ont-ils été entraînés lors de crues? 4-Caractéristiques Les euproctes de Bugarach ne diffèrent pas sensiblement de leurs copains pyrénéens. Leur taille (quelques mesures ont été réalisées) varie de 10 à 14cm pour les adultes. La coloration dorsale est brune, la face ventrale est tachetée avec quelquefois une ligne orange discrète. Ils sont très sensibles au bruit des cailloux, sont gênés par la lumière directe, se laissent facilement attraper mais se débattent parfois assez vigoureusement. Lorsqu'on les relâche, ils nagent bien sur quelques mètres. On les rencontre quelquefois hors de l'eau, sur les parois. Nous n'avons observé aucun accouplement. Ils se nourrissent essentiellement de larves d'insectes aquatiques qu'ils doivent trouver assez facilement dans la cavité vu les pertes directes de ruisseaux alimentant le réseau et la proximité de la surface. L'euprocte est donc un hôte exceptionnel du réseau de la Font de Dotz. Sa présence dans la région atteste de sa relative pureté mais également de sa fragilité à être conservée en l'état. Son existence a été signalée à Mme Monique Clergue-Gazeau, chercheur à Toulouse, et à la D.R.A.E. de Montpellier qui a inscrit ces sites dans les Z.N.I.E.EE (Zones Naturelles d'intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique). Espérons que l 'euprocte hantera longtemps les siphons de la cavité, ce sera un signe d'espoir pour la Nature.

Description détaillée

Stochus - 07/09/2025

Comme pour toute cavité un peu complexe, nous avons scindé cette partie en trois tronçons qui correspondent en gros aux grandes divisions naturelles du réseau, en commençant naturellement par l'amont qui est la Perte des Caoussanels. 1-PARTIE AMONT (de la Perte des Caoussanels à la trémie) 1.1-Des Caoussanels à la salle des Flo­rentines L'entrée de la Perte des Caoussanels est un petit trou entre des blocs dans le lit même du ruisseau, pratiquement à sec toute l'année, mais aux crues phénoménales et dévastatrices qui peuvent la reboucher {cela s'est déjà produit deux fois en deux ans). Un bout de corde ou une échelle est utile (deux broches en surface) pour descendre ce petit ressaut de 4 m. Un autre cran de 3 m et on est déjà dans du spacieux, au pied d'une belle cheminée de 10 m, puis, après l'arrivée d'un petit actif, on progresse dans un conduit plus étroit et après une chatière, on débouche dans la salle des Florentines. On a parcouru 45 m depuis l'entrée. 1.2-Les amonts * Au bas du ressaut d'entrée, un petit amont sans intérêt se développe sous le lit du ruisseau (d=19 m). * Après la cheminée de 10 m, un laminoir actif sur la droite amène dans une galerie aquatique où a été vu un euprocte. Elle se divise en deux 15 m plus loin. La branche de droite, étroite, s'achève, après un boyau exigu dans un entrelacs de petits conduits proches de la surface (+ 3 ). Celle de gauche, plus spacieuse, arrive au pied d'une cheminée dont le haut est à +5 m. Le développement de cette partie mesure 115 m. *Autour des Florentines se greffent plusieurs diverticules dont un amène sur un siphon (-19) ensablé qui est sans doute l'arrivée d'une branche importante (d=32 m). 1.3-Le méandre des Péronicérés En s'insinuant entre deux blocs au sud de la salle, on pénètre dans une galerie d'abord basse sous une strate gréseuse, puis qui se transforme en un agréable méandre, quelquefois actif. Un beau recoupement est à noter à -21 m. Un peu plus loin, une laisse d'eau annonce que l'on va se mouiller. Le plafond s'abaisse et on y va pour un petit bain plus ou moins important (ce passage peut siphonner). A la sortie, on dépasse l'affluent des Bringots sur la gauche et le méandre reprend de belles proportions avec des formes très pures. A -25, une nouvelle vasque se franchit aisément, on traverse une petite salle puis un bout de méandre magnifique amène sur un plan d'eau plus important à -29 m (celui·ci est très rarement seç). En passant sur le côté à gauche, on atteint l'arrivée du ruisseau qui sourd à travers une trémie (la seule du réseau) impénétrable. Le méandre développe 280 m. 1.4-Les annexes Le méandre est assez rectiligne mais quelques bouts de galeries, surtout vers la fin, augmentent le développement de 90 mètres. 1.5-L'affluent des Bringots Comme son nom ne l'indique pas, celui-ci provient non pas de la Perte des Bringots située sur le plan, mais d'une autre petite perte qui se trouve plus en aval au pied d'une cascade. Au départ prometteur, celui-ci s'arrête rapidement sur un étroit conduit humide. Sur la gauche, deux boyaux se rétrécissent bien vite (d=45m). 2.1-De la trémie à Pech Beach On parcourt ici le tronçon le plus spacieux et le plus beau (à notre goût) de la cavité. Il débute par une immersion obligatoire mais courte (le ruisseau est très rarement sec), on débouche dans une salle en cloche (h=l0 m) suivie d'une galerie rectangulaire, basse au départ, souvent remplie d'eau. Un seuil glaiseux (-28) amène dans une galerie qui monte vers le nord et aboutit dans une autre salle sableuse (-23). Peu après, la suite évidente est une galerie temporairement acti­ve; c'est en fait le trop-plein du ruisseau lors des crues. On la suit par une succession de beaux passages puis, après une galerie étroite, un conduit perpendiculaire remonte et rejoint par deux orifices une galerie spacieuse. On peut atteindre cet endroit en empruntant un petit conduit remontant à droite au début de l'actif temporaire (première flaque). On se relève rapidement dans une diaclase (-20), celle-ci se poursuit en direction 20· N; 20 m plus loin des passages rétrécis donnent sur une petite salle sans suite et sur la continuation de la diaclase qui se présente alors sous la forme d'une conduite forcée, au sol concrétionné, bouchée à -18 m. Revenons à -20 m et montons vers le gros départ que l'on vient de laisser à tort. C'est l'accès à la Galerie du Loir Banal qui est magnifique mais hélas trop courte, il n'est pas interdit d'y faire plusieurs aller-retour ... Si vous avez bien suivi jusque-là, vous avez compris que l'on a alors rejoint la galerie précédemment décrite. On chemine rapidement dans ce conduit patiné par les crues pour arriver sur une accumulation de sable (-26) dénommée "Pech Beach" ... (mais où sont les cocotiers?) que l'on remonte vers le nord jusqu'au bas d'une haute diaclase (-19). L'ensemble de ce tronçon avec ses annexes mesure 439 mètres. 2.2-Actifs et annexes Branchés sur la galerie menant à Pech Beach, quatre départs au niveau du sol et un en hauteur (escalade) redonnent dans un système de diaclases et conduites forcées empruntées épisodiquement par les eaux. Les conduits les plus à l'ouest débouchent dans une grande diaclase au fond noyé qui n'est autre que le siphon Bug (-32). Avec d'autres bouts de galeries humides, cet ensemble développe 153 mètres. 2.3-Des galeries des Crosses au Trou Souffleur De la diaclase de -19, deux remontées opposées faciles amènent dans deux méandres secs, parallèles et de même morphologie, les formes sont très belles. Ils ont été appelés "Galeries des Crosses". Ils se rejoignent , après quelques coups de baionnette, dans une petite salle concrétionnée. Vers l'ouest, une chatière débouche dans un vieux tronçon sec bouché à -10. C'est certainement l'amont du conduit que l'on trouve au bas de l'entrée du Pas del Roc (voir plan). De retour à la salle, un ressaut de 5 m nous invite à découvrir des galeries inférieures. Les Galeries des Crosses jusqu'au ressaut totalisent 180 m. Au bas du ressaut à gauche et après une courte descente, un petit laminoir permet d'accéder à un boyau descendant au Trou Souffleur. 2.4-Trou Souffleur - Galerie ensablée De l'autre côté du ressaut, on suit la galerie spacieuse qui, après une chatière, s'amenuise tout en restant confortable. Elle se poursuit, après une étroiture, par un conduit large mais presque colmaté par du sable (-21) qui se prolonge sur une vingtaine de mètres. En cours de descente, sur la gauche, on passe sous une petite cheminée et on emprunte une belle galerie jusqu'à une petite salle 20 m plus loin. On peut continuer par un méandre étroit qui se pince après quelques mètres à -18. (d=192 m). 2.5-Galerie de la Calebasse On y accède 10 m après le bas du R.5 par un boyau s'ouvrant dans la paroi de droite. Après deux petits ressauts et avoir laissé une longue diaclase perpendiculaire qui se trouve sous les Galeries des Crosses, on emprunte la galerie des Aiguilles qui s'achève sur un P. 8 boueux, accès à la galerie de la Calebasse. Le fond du puits est souvent noyé et cette partie est rarement accessible. On pénètre dans un ensemble de conduites forcées; devant nous, la suite du siphon Bug (-32); à droite on remonte jusqu'à une petite sa!le ébouleuse. On progresse ensuite dans un petit labyrinthe (70 m de dév.) dans lequel se trouve la "Calebasse", magnifique galet roulé de la forme d'un balIon de rugby. Après un ressaut de 2 m, on retrouve une belle galerie active qui repart vers le S-W et s'achève sur le siphon Arach (-33). Cette partie développe 279 m. 3-PARTIE AVAL (du Trou Souffleur à la Font de Dotz) 3.1-Trou Souffleur - Salle du Cercle Res­treint Le bas du Trou Souffleur correspond au fond d'une petite salle (-25) remontante, au sol terreux. Au nord, un conduit étroit aboutit dans un petit réduit colmaté (-17). Dans la paroi ouest, une escalade de 3 m donne accès au "fossile" amont qui arrive au-dessus de la salle du Cercle Restreint. C'est une galerie agréable, aux formes variées et assez concrétionnée, on progresse vers le sud ·ouest avec quelques bàionnettes. On remarque un passage bas quelquefois humide et une zone très boueuse sur quelques mètres. Au bout de 110 m, un petit ressaut débouche sur un balcon en surplomb au-dessus de la salle. Un passage dans la paroi, à gauche, rejoint le haut de l'escalade de 5 m et le début de la galerie des Gypse'Kings qui est la suite aval de cet ancien tronçon actif. Avec quelques annexes et diverticules, cette partie développe 198 mètres. 3.2-Galerie des Gypse'Kings D'abord boueuse, elle est barrée par une fosse au bout de 10 m. La galerie de la Toupie se développe au bas de celle-ci et rejoint le conduit principal après 50 m par des conduits assez bas. La galerie principale, de belle facture, est très plaisante à parcourir et se termine à -25 près de la surface. (d=217 m). 3.3-Vers le Pas del Roc Le ressaut de 5 m descendu, on se trouve dans la salle du Cercle Restreint. On remonte de l'autre côté par un P. 8 puis le long d'une coulée (main courante). Après un coude (-14) et un ressaut de 3 m, une petite galerie concrétionnée remonte vers le nord et arrive au pied de l'entrée du Pas del Roc (cône de cailloux), une chatière donne dans le conduit remontant équipé d'une échelle fixe et d'une trappe de sécurité. Au bas du ressaut, la galerie continue sur une quinzaine de mètres (-10 ). Longueur=83 mètres. 3.4-Du Cercle Restreint à l'actif De la salle, on descend le long d'une coulée dans un conduit large et spacieux. Il s'amenuise ensuite et un passage descendant et terreux donne sur l'actif (d=60m). 3.5-L'amont Ici aussi, visite complète qu'à l'étiage. Il débute par une magnifique conduite forcée qui se dédouble 10m plus loin. Les deux conduits, taraudés, se rejoignent à -38 au niveau d'un siphon asséché (rare). La galerie remonte ensuite et après diverses contorsions se ter· mine à -33 sur un petit siphon qui n'est autre que la suite du siphon Arach. L'amont développe 232m. 3.6-Vers la salle Burgat C'est la partie aval, qui a la particularité de nous mener vers la sortie naturelle, maintenant condamnée par le siphon des Euproctes, et qui est très aquatique. Elle est, elle-aussi, rarement praticable mais lorsqu'on trouve le premier ressaut vidé, on peut la visiter moyennant quelques immersions, dont une complète. Le conduit, en montagnes russes, arrive sur une diaclase à demi-noyée (oppo rafraîchissante) qui re· part en direction inverse au bout de 20 m devenant de plus en plus humide. Une voûte mouillante ponctuelle (1 m) oblige à une courte plongée pour aboutir dans une autre diaclase qui part à l'opposé (attention à bien viser, sortie à 150° ). Cet ensemble constitue les siphons des Anoures et demeure très curieux dans le tracé des galeries. La diaclase s'achève 20 m plus loin par un petit ressaut qui amène sur un balcon dominant un beau vide: la salle Burgat (d=130 m) . 3.7-Salle Burgat - Font de Dotz On peut descendre en escalade par la goulotte du ruisseau (R. 7) ou équiper par le balcon. On prend pied dans la salle Burgat (-46), encombrée de gros blocs et où le spectacle, en crue, doit être dantesque. Elle se poursuit par un beau méandre descendant, à la suite du ruisseau qui coule sous des blocs effondrés. Après le point -49 m, le sol est occupé par l'eau dans la galerie des Urodèles. On traverse une nouvelle salle chaotique où viennent se greffer plusieurs diverticules et on atteint la cote -50 m qui marque le niveau du siphon. A partir de là, l'eau occupe toute la galerie et la progression est stoppée au coude suivant. Décrivons la suite pour les puristes: la galerie (préalablement vidée ... ) accentue sa pente et sa hauteur puis, après un zigzag, file vers l'ouest par un beau conduit; un ressaut de 3 m marque le début d'un laminoir large qui donne dans une diaclase perpendiculaire marquant le point bas du siphon et de la cavité à -58 m. On remonte ensuite fortement pour déboucher dans la galerie d'entrée longue de 15m. Le développe­ment total de cette partie atteint 288 mètres.

Hydrologie

Stochus - 08/09/2025

1- Caractéristiques 1.1- Climat Bugarach se trouve dans les Hautes-Corbières dans une zone climatique complexe, sensible à de multiples influences. Son climat est qualifié de subméditerranéen. Il se caractérise par une plu· viométrie importante (1014 mm/an sur 30 ans) mais très irrégulière, pouvant aller du simple au triple (de 500 à 1500 mm). Si le diagramme ombrothermique n'indique pas de sècheresse esti· vale, l'examen de la pluviosité montre très souvent un, deux, voire même trois mois secs. Les variations saisonnières montrent que l'hiver est la saison la plus arrosée, suivi par l'automne et le printemps, seul l'été restant relativement sec. Il pleut environ 108 jours par an à Bugarach et la température moyenne est de 11,2°, ce qui paraît assez faible pour un site à 430 m d'altitude; cette relative froideur est à mettre sur le compte du Pech, ouvert à toutes les perturbations venant de l'ouest. Si l'on se réfère à la température des sources qui est de 12° environ et qui, en principe, est la même que la température moyenne annuelle, on arrive à une valeur tout à fait normale. Il gèle environ 70 jours par an. 50% des précipitations enregistrées sont des précipitations importantes (plus de 20 mm) et on note quelques récords: 229 mm en deux jours en novembre 1968, 142 mm le 11 octobre 1970 et les 160 mm du 26 septembre 1992, tombés en 2-3 h. La neige tombe une quinzaine de jours mais les chutes importantes sont assez fréquentes avec un record de 2 m (!!) en janvier 1986. Parler de vent dans notre pays est un doux euphémisme, celui-ci souffle 320 jours par an environ, les sommets sont battus par des vents très forts et on aurait des surprises si on plaçait un anémomètre en haut du Pech. 1.2-Lithologie La nature des terrains joue un grand rôle dans le comportement hydrologique du secteur. Les marnes du Santonien ont un très faible pouvoir de rétention et sont marquées par de nombreux ravinements, les écoulements y sont très rapides et brusques. Elles constituent le bassin d'alimentation majeur du réseau. Les calcaires coniaciens, bien fracturés et karstifiés, peuvent constituer des aquifères intéressants dont les réserves, médiocres dans l'amont (au niveau de la ca­vité) de la vallée, deviennent meilleures en aval. Les grès coniaciens semblent, ici, tenir un rôle mi­neur dans la constitution de réserves. 1.3-Rôle de la tectonique Le secteur ne fonctionne pas comme un synclinal (à cause de l'axe rejeté au sud) mais comme une suc­cession de dalles monoclinales relayées par des failles. La fracturation y joue donc un grand rôle et on retrouve la direction majeure de N 20 à N 40 dans l'emplacement des sources (n"3, 4, 6, 7) et d'une perte (5). La première dalle va du col du Linas jusqu'à la jonction des ruisseaux de la Pourteille et des Caoussanels, le réseau s'y développe. La deuxième la prolonge mais monte bien plus au nord, elle est barrée par une faille où sort la source de Fontvieille. La troisième dalle, très fracturée, se trouve entre la perte de la Blanque et la source du Moulin. La quatrième va jusqu'au ruisseau de Cass-Rats. La dernière constitue enfin le petit causse situé entre le Mas et la Vialasse. 2-Les pertes La perte du pont ( 602,8 -3064,33 -605 m) est si­tuée 1,5 km en amont du village, sous la D.14, juste après un petit pont qui l'enjambe. Elle est pérenne impénétrable, et son débit varie de quelques l/s à quelques dizaines de l/s. Un traçage a montré sa liaison avec la Font de Dotz, elle arrive à la trémie. La Perte des Bringots ( 602,27 -3064,23 -542 m) se trouve en-dessous du captage de Bugarach, dans le lit du ruisseau des Bringots. Elle est pérenne, constitue l'entrée de la cavité du même nom et son débit peut aller de quelques l/s à plusieurs centaines de l/s. Elle a la particularité de se trouver dans les marnes du Santonien, ainsi que la cavité éponyme. L'eau res­sort dans la Dotz, au niveau de la trémie. La perte de la Blanque se situe 400 m en aval du village, peu après le confluent de la Blanque et du ruisseau de la Dotz, au niveau d'une faille qui met en contact les marnes et les calcaires. Son débit est de 10 l/s à plusieurs dizaines de l/s, elle ressort à la source du Moulin (traçage indirect). La perte du Mas reste à confirmer, mais il semble bien que le ruisseau de Cass-Rats se perde en partie à son entrée dans le calcaire, il alimenterait la source de la Vialasse. 3-Les sources La Font de Dotz (601,66 -3064,26 -470 m) est la source principale du système, elle constitue l'exutoire direct des deux pertes et de la dalle calcaire situées en amont du réseau. Elle se situe sur le tracé d'une petite faille visible à l'entrée. Son débit peut présenter des variations énormes puisqu'il peut passer de 0 l/s (juillet 1990) à plusieurs m3/s (octobre 1991 et sep­tembre 1992). Sa température est assez constante et fraîche lorsqu'elle coule (de 9,1à 10,4), mais monte sensiblement lorsque le débit est nul (12" en juil­let 1990), ceci montre bien l'absence de réserves no­ tables et la rapidité des transferts. Fontvieille (601,05 -3064,34 -455 m) est située à la sortie du village au bord de la piste des crêtes. Connue depuis longtemps, elle sort entre des murets aménagés et se jette dans le ruisseau de la Dotz. Son débit est assez régulier mais faible (jusqu'à 15 l/s environ) et sa température de 12° environ. Elle se trouve au niveau d'une belle faille qui met en contact la dal­le calcaire de la Font de Dotz et les marnes; cette faille barre le karst et fait restituer par la source les sous-écoulements du réseau ainsi sans doute que ceux du petit causse formé par la dalle au nord du village. La source du Moulin complète le drainage de cette unité et est la résurgence des pertes de la Blanque. L'eau colorée des traçages que nous avons effectués y ressort après être passée par la perte n°5, le transfert est assez lent (1 à 2 jours) mais la variabilité de la température (de 10 a 14°) montre que l'eau ne séjourne pas assez longtemps sous terre pour acquérir une température plus stable. Il y a là un aquifère peu profond dont la zone noyée est très sensible aux températures extérieures. Les autres sources ne font pas partie de l'aquifère de la Dotz. 4-Les traçages Ce secteur a fait l'objet de plusieurs traçages dont les résultats sont consignés dans le tableau 2 et visualisés sur la carte. La relation Blanque/Source du Moulin, prouvée indirectement, ne figure pas dans le tableau; ses caractéristiques sont de 700 m de long et 25 m de dénivelé. Une petite remarque pour rappeler que les résultats des colorations sont souvent trompeurs et doivent être manipulés avec prudence : des vitesses lentes ne sont pas synonymes d'absence de galeries péné­trables, la Font de Dotz et bien d'autres réseaux le démontrent. Il faut tenir compte des conditions hydro­logiques (ici, on a des variations de 10 à 125 m/h: étiage ou hautes eaux), de l'étude des températures, de l'environnement géologique et structural pour concevoir u,n modèle plus réaliste mais qui sera peut-­être, lui aussi, très loin de la réalité. 5-Fonctionnement Le système de la Font de Dotz est très intéressant car il donne accès à l'intérieur de l'aquifère et montre un raccourci saisissant des différentes zones karstiques: celle d'absorption et de transfert vertical, celle de transfert horizontal ou de battement, et la zone noyée. Il présente de plus une percée entièrement pénétrable qui en fait un mini "Verneau" régional. 5.1-Le bassin d'alimentation Il comprend trois parties caractéristiques : La première, au sud, draine le flanc nord du Pech de Bugarach par une cuvette marneuse limitée par le col du Linas à l'est et les calcaires au nord. Sa superficie est d'environ 1,812 km2, elle assure l'essentiel de l'alimentation du réseau; les ruissellements y sont intenses et rapides voire torrentiels, le drainage est hiérarchisé au profit de deux pertes (n' 1 et 2) dont l'une est pénétrable (n 2) et l'autre diffuse (n' 1), l'étanchéité des sols et la forte dénivellation se conjuguent également à ces facteurs et expliquent la soudaineté et la violence des crues. La deuxième partie correspond à l'affleurement des calcaires coniaciens, intensément fissurés, qui assure une alimentation plus diffuse, mise à part la perte des Caoussanels, temporaire, qui augmente no­tablement le débit lors des grosses crues. Sa surface est de 0,562 km2. La dernière partie, plus hypothétique, est cependant certaine puisqu,on trouve dans la cavité des dépôts de sable roux ne pouvant provenir que des grès roux coniaciens. C'est la preuve du drainage, au moins partiel par le réseau, des ruissellements coulant sur les dalles de grès se trouvant au nord. Sa superficie peut être estimée à 0, 7 km2. Ce qui nous fait un bassin d'alimentation de 3,074 km2 compatible avec les débits moyens observés à la source (voir débit moyen). 5.2-Débit moyen annuel Bien que ne disposant pas de mesures précises de débit, on peut essayer de calculer approximativement quelques valeurs intéressantes à connaître. Le bassin d'alimentation, bien connu et situé plus haut que le village, doit bénéficier d'une pluviométrie sensiblement plus importante que l'on peut estimer à 1200 mm environ. Toute cette eau ne s'infiltre pas, en général, une partie ruisselle. Ce n'est pas le cas ici puisque les ruissellements participent directement à l'alimenta­tion du karst par des pertes. L'autre partie, la plus importante, est reprise par l'évaporation. En compa­raison avec des massifs similaires et en extrapolant, on peut estimer le coefficient d'infiltration à 40% en­viron, ce qui nous donne une lame d'eau infiltrée de 480 mm environ. De cette valeur on déduit que le volume d'eau éva­cué par an est de 1, 44 Mm3, ce qui représente un débit moyen annuel de 45 l/s environ. Cette valeur correspond assez bien aux observations effectuées mais reste très aléatoire en l'absence de mesures con­tinues de débit. 5.3-Les différentes zones La zone d'absorption est peu représentée: elle comprend les pertes des Caoussanels et des Bringots, l'entrée du Pas del Roc, quelques fissures de lapiaz et d'autres dans le ruisseau des Caoussanels. La zone de transfert vertical est plutôt associée à des conduits inclinés, quelques ressauts et des fissures qui débouchent directement dans les drains ou dans des conduits inactifs suspendus. Cela s'explique par le contexte géologique, la faible épaisseur de roche et la couverture partielle de la cavité par des marnes. La zone de transfert horizontal ou de battement constitue la majeure partie de la Font de Dotz. C'est le collecteur du système que l'on peut suivre de la perte à la résurgence. Les crues y sont très violentes et rapides. La zone noyée est visible à quelques endroits (siphon des Euproctes), le reste étant constitué de fissures étroites assurant l'alimentation de la source de Fontvieille. Nos expériences de pompage nous ont permis de calculer le volume approximatif du siphon des Euproctes qui est de l'ordre de 400 m3. 5.4-Situation hydrologique En crue, la majorité des galeries est active ou noyée, l'eau arrive massivement des amonts (flèches) et transite rapidement par la cavité. Cette situation est relativement exceptionnelle (quelques jours/an). En moyennes eaux, le réseau noyé joue déjà son rôle et soutire une grande partie du débit. Il ne reste que la grosse arrivée de la trémie qui disparaît un peu plus loin, on la retrouve au siphon Bug, à la Calebasse, au siphon Arach et de là, sans interruption, jusqu'au siphon de la Font de Dotz. Les actifs plus modestes qui proviennent des amonts et de l'affluent des Bringots ne dépassent pas celui-ci et s'infiltrent. A l'étiage, de nouveaux tronçons s'assèchent et seules les parties aval et les zones proches de siphons restent actives. En amont, seul l'affluent des Bringots ruisselle légèrement. Exceptionnelle· ment, comme en août 1990, il peut arriver que la source tarisse complètement et les secteurs actifs se réduisent encore plus, aucun actif n'atteint les galeries connues de la cavité, il ne subsiste que les zones en dépression où il reste de l'eau: siphons Bug et Arach, siphons des Anoures et siphon des Euproctes. Cette situation est représentée sur les plans de détail et le plan d'ensemble de la cavité joint en annexe. Tout ceci montre bien la migration naturelle des conduits actifs vers le sud, en suivant le pendage. 6-La crue du 26/09/92 Le samedi 26 septembre 1992, en fin d'après-midi, la vague orageuse annoncée par Météo-France s'abat d'une façon extraordinaire sur la région et plus particulièrement sur Bugarach, le réseau karstique et tout le bassin versant de la Blanque. Nous allons essayer de déterminer les circonstances de cette catastrophe et le rôle du réseau karstique. 6.1-Les facteurs naturels L'orage a été d'une violence rare: 160 mm à Bugarach, 199 mm à Saint Louis et Parahou et encore peut-être faut-il prendre ces valeurs avec prudence vu les conditions de mesure. Il est certainement tombé beaucoup plus d'eau sur les hauteurs, de l'ordre de 200 mm. Cette eau est tombée en une ou deux heures seulement Tous les ruisseaux ont des bassins versants marneux du type de celui de la Dotz, où les ruissellements sont très intenses et les pentes fortes. Celui de la Blanque est d'environ 8 km2, celui du ruisseau des Gourgues d'1 km2, celui du ruisseau de Cass-Rats de 4 km2, celui de la Font de Dotz de 3 km2 et le reste de la vallée ainsi que tous les flancs au nord de Bugarach représentent 8 km2. On arrive à une surface de 24 km2 dont le bassin de la Dotz représente 12,5%. 6.2-Les facteurs aggravants Ces violentes précipitations sont tombées sur des sols déjà gorgés d'eau et incapables de jouer un rôle tampon. Conséquence: le ruissellement a été im­médiat. Tous les ruisseaux confluant sur Bugarach présentent des fortes pentes et coulent dans des gorges étroites; après l'élargissement du village, la Blanque est encaissée dans un défilé rocheux de plus de 3 km de long qui a fonctionné comme un véritable tuyau. Ensuite plusieurs goulets d'étranglement (La Vialasse, La Ferrière, Rennes-les-Bains) ont provoqué des phénomènes de chasses-d'eau avec des embâcles causées par les débris végétaux. C'est ce qui explique la destruction de tous les ponts dits "romains" entre Bugarach et Rennes-les-Bains. Dans ce dernier village, le débit, d'après les traces laissées et un document vidéo amateur, a été estimé à ... 800 à 1000 m3/s. Les caractéristiques du bassin versant évoquées juste avant expliquent l'arrivée de cette vague subite et destructrice qui est venue pour les 2/3 de la seule Blanque. Un simple calcul permet de déduire que cette rivière a évacué environ 5 Mm3 (ça fait déjà le contenu d'un beau barrage) en quelques heures. Ce volume d'eau écoulée uniformément en 2 h donne effectivement un débit de 660 m3/s pour la Blanque en amont de Rennes, le reste de l'eau venant d'autres ruisseaux et de la Sals. 6.3-Le rôle du réseau Avec 12,5% du bassin versant concerné par la crue, le réseau a participé à l'évacuation de 600 000 m3 environ soit un débit instantané de 83 m3/s. Mais la part du volume infiltré est difficile à évaluer car lors des grosses crues, les pertes saturent rapidement et ne peuvent absorber tout le débit. D'après les traces observées dans la cavité, on peut penser que celle-ci n'a pas dû couler à plus de 10 m3/s, ce qui est finalement peu. Plus que la cavité elle-même, c'est l'environnement karstique du secteur qui a joué un rôle certain dans cette crue en amplifiant des paramètres par eux­ mêmes déjà catastrophiques. L'accumulation de facteurs aggravants (nature des roches, gorges, ruissellement instantané, pluviométrie hors du commun, karst) est à l'origine de cette crue exceptionnelle et peut-être millénaire ou plus sur le bassin de la Blanque. Un tel évènement méritait quelques lignes.

Documents

Font de Dotz partie amont 03/05/2014
Font de dotz partie médiane 03/05/2014
Font de Dotz partie aval 03/05/2014
Font de Dotz fracturation 03/05/2014
Font de Dotz Hydrologie 03/05/2014
[Fiche] Dotz 02/01/2019
Bibliography 29/08/2013
  • C. BES, S. TOSATTO - 1992. La Font de Dotz. Spélé Aude n°2. pp. 14-48. - C. BES, S. TOSATTO - 1996. La Font de Dotz. Spélunca n° 62. pp.31 - 38

History

Citée par Estève en 1897. Plongée de H. Salvayre en 1967 puis de M. Font et C. Deit en 1990 (-8). Le premier siphon (80m, -8m) est franchi par pompage par le SCM en 1990. Derrière, découverte de 300m de galeries, arrêt sur un siphon, lui aussi pompé (10m, -2m) qui livre la suite de la cavité. Le reste de l'exploration se fera après désobstruction d'un entrée donnant en amont des siphons. La cavité atteint 3077m. Le siphon amont des Florentines est lui aussi pompé en 1991 et 1993, il se révèle étroit et ensablé à -6m. - La Font de Dotz est un réseau important comportant des tronçons actifs, semi actifs et fossiles qui se superposent. L'ensemble des galeries est agréable à parcourir et constitue une belle classique (traversée possible). Il reste deux zones siphonnantes à l'intérieur du réseau, celle du siphon Arach (-33) et celle du siphon Bug (-32) mais elles sont très proches de zones noyées déjà connues. Historique détaillé (très !): Antérieurement à notre intervention, on sait que M. Estève, alors maître d'école à Bugarach, a cité la source en 1897. En juin 1967, Henri Salvayre plonge dans le premier siphon (siphon des Euproctes), suivi le 19 mai 1990 par Michel Font et Christian Deït, individuels des Pyrénées-Orientales, qui reconnaissent à leur tour le S1 jusqu'au rétrécissement de -8 . L'exploration de la cavité et les travaux annexes, par le Spéléo Corbières Minervois, se sont étalés sur près de deux années, de juin 1990 à mai 1992 : il n'est pas question d'établir un calendrier minutieux des diverses opérations, sortie après sortie, ce qui serait fastidieux et sans grand intérêt. Nous nous contenterons donc d'une synthèse générale, en insistant sur quelques dates importantes ou mémorables à des titres divers. Le 16 juin 1990, après une tentative de pompage à la source de Madourneille à Mayronnes, avortée à la suite de "malentendus" au sein du conseil municipal, nous nous retrouvons quatre à 22h30, en pleine nuit, à Bugarach, tout près de la source dite Font de Dotz. Les deux pompes immergées dans le S1 (pompe 220 V d'une puissance de 1200 W + pompe 380 V d'une puissance de 2200 W, pour un débit total d'environ 25 l/s), mises en marche à minuit, doivent être avancées régulièrement, c'est la tâche dévolue à Christophe qui a une combinaison étanche ou qui fait ça en simple slip très élégant. Vers 11 h le lendemain matin, le niveau a baissé de 8 m et le passage est praticable : victoire limitée à 50 m de première, topographiés sur-le-champ, jusqu'à un deuxième si­phon 3 ou 4 m au-dessus du point bas du premier. C'est bien parti, mais le problème se corse ... Les 7, 8 et 9 juillet 1990, deuxième pompage, avec 2 pompes et 8 participants. Le débit du ruisseau qui sort de la grotte est nettement plus faible que lors de la tentative précédente, ce qui est encourageant Le samedi 7, entre 18 h et minuit, vidange du S1. De 1 h à 2 h du matin, vidange du S2 dont l'eau est envoyée directement à l'extérieur, et exploration au-delà d'en­viron 300 m de galeries très propres et érodées, jusqu'à un troisième siphon défendu par une escala­de de 7 m (siphon des Anoures). Il est alors 4 h du matin, la journée - et la nuit - ont été longues et fort animées, on arrête les pompes et on se couche à la fi­ne pointe de l'aube chantante. Personne cependant ne fait la grasse matinée le di­manche matin 8, car une sacrée carotte nous pend devant le nez! Après un coup de pompe au S2 où le ni­veau est remonté d'un mètre en 5 heures, nous décidons de· transférer la pompe du S1 (où elle est inutile) au S3, mais nous n'avons pas assez de cable électrique, et Christophe et Serge doivent aller faire du porte à porte au village d'où ils ramènent trois rouleaux hétéroclites. La pompe n'est mise en marche qu'à 15 h et le siphon est vidé à 17 h : exploration d'environ 800 m de galeries (galerie active jusqu'au siphon Arach, salle du Cercle Restreint, galerie des Gypse 'Kings, galerie de la Toupie ... ), avec découverte d'un trou souffleur impénétrable, puis déséquipement et stockage de tout le matériel à l'entrée de la grotte : il est 22h. Casse­croûte bien mérité dans l'enthousiasme général et coucher très tardif. Malgré les difficultés rencontrées, le bilan est satisfaisant ( environ 1,1 km de première, dont la majeure partie dans des galeries fossiles relativement plus grandes et parfois bien con­crétionnées) et l'avenir prometteur ( à cause du trou souffleur). Les 27, 28 et 29 juillet 1990, troisième pompage, avec 2 pompes et 6 participants. Heureuse surprise, le niveau du S1 est très bas et les deux pompes y sont immergées peu après 21 h, mais au moment d'allumer le groupe électrogène, impossible because le démarreur reste muet. Pas de jus ... Eurêka! On remplace la batterie par celle de la voiture de Christophe et ça marche! On suit le processus maintenant rodé : quand le niveau du S1 est au point bas (minuit), on déplace la grosse pompe au S2 avec évacuation directe de l'eau à l'extérieur, et à 2 h du matin, le S2 est à son tour vidé. On arrête tout et dodo. Le samedi 7, après un petit coup d'aspiration au S2, la petite pompe, ses tuyaux et son contacteur sont transportés au S3, le cable électrique tiré depuis l'entrée et peu avant midi, le groupe est rallumé, mais la pompe fait des caprices et s'arrête 5 ou 6 fois (Gérard s'apercevra plus tard, et juste à temps avant une situation critique, que ces pannes sont dues en fait à une prise défectueuse). Malgré ces ennuis, le S3 est vidé à 13 h et on transporte la pompe 25 m plus loin pour assécher une vasque profonde, ce qui est fait à 14 h30. Sur notre lancée, nous décidons de vider une autre laisse d'eau difficile à franchir sans se mouiller copieusement, quelques mètres après, mais quand tout le dispositif est en place, la pompe refuse obstinément et cette fois définitivement de fonctionner. Il est alors 15 h. Serge et Christophe, les amphi­biens, qui ont franchi le S3 dès 12h30, reviennent alors après avoir levé la topo. Tout le monde est de­hors vers 16 h pour se restaurer; le temps est devenu menaçant et nous subissons un orage bref mais assez violent, aussi nous rentrons dans la grotte dès 17 h pour continuer les recherches. Deux d'entre nous équipent une escalade de 8 m dans la salle du Cercle Restreint, donnant accès à un dôme calcité coiffant de belles fistuleuses et au-dessus duquel il semble y avoir une possibilité de suite. Les quatre autres ramènent tout le matériel du S3 au S2, car nous avons remarqué de nouvelles arrivées d'eau çà et là, dont une assez importante alimente di­rectement le S1. Dehors, il bruine. Entre 20 et 21 h, exploration et topo au-dessus du dôme calcité, sur une cinquantaine de mètres de développement ( ce qui deviendra plus tard la galerie d'entrée du Pas del Roc), la majeure partie en dénivelée, avec arrêt sur une sorte de cône d'éboulis, sans doute assez près de la surface puisqu'on y voit des moustiques et autres insectes. Coucher à 23 h, sauf pour Christophe et Serge qui achèvent de lever la topo; ils ressortent à minuit sous une pluie battante, mangent tant bien que mal et s'enfilent dans leurs duvets, l'esprit serein. Vers 2 h du matin, Marie, qui a du mal à trouver le sommeil, se rend brusquement compte que le ruis­seau (qui passe à quelques mètres des tentes) coule alors qu'il était à sec, sauf quand les pompes fonctionnaient. Bizarre autant qu'inquiétant... N'écoutant que sa curiosité et son courage, elle s'extirpe de son sac de couchage et va jeter un coup d'oeil à l'entrée de la grotte. Il pleuviote (???) seulement, mais une véritable cascade s'abat juste à l'aplomb du porche : une partie de l'eau s'évacue vers l'aval dans le lit du ruisseau, mais une bonne quantité pénètre dans la galerie d'entrée qui est en légère descente vers l'amont et s'écoule donc vers le S 1. Branle-bas général de combat ! Le groupe est allumé pour activer la petite pompe au S1 dont le niveau a déjà considérablement monté; avec des moyens de fortune, on essaie de détourner le plus d'eau possible de la cascade vers l'extérieur. Heureusement, il bruine à peine. Dès que le niveau du S1 a suffisamment baissé, Serge le franchit en petite tenue : au-delà, le laminoir horizontal est à demi ·plein, il ne reste que 40 cm libres sous la voûte. Serge monte au S2, sort la grosse pompe, débranche les tuyaux et, aidé par Christophe, ramène le tout plus le cable électrique et le contacteur, en aval du Sl. Celui-ci est déséquipé et, en toute hâte, on transporte à l'extérieur les 2 pompes, 6 tuyaux, les cables électriques, 2 contacteurs, des cordes, des échelles, etc ... que l'on stocke sur la berge, bien au-dessus du lit du ruisseau. Seuls restent à côté du porche le groupe électrogène et quelques affaires personnelles. Nous pouvons enfin regagner nos tentes à 4h30 du matin, trempés jusqu'aux os mais soulagés. Quand nous nous levons le dimanche, quatre heures plus tard, le ciel est toujours bas et couvert, mais la pluie a cessé. En revanche, un énorme torrent d'au moins 300 l/s (?!?) sort de la grotte: il n'a rien emporté du matériel, mais les commentaires vont bon train. Etant donné d'une part que nous avions vidé trois siphons et une vasque et, d'autre part, que plusieurs centaines de mètres de galeries ont dû s'ennoyer, on constate que la mise en charge du réseau actif est extrêmement rapide. On frémit rétrospectivement en imaginant ce qui aurait pu se passer si Serge et Christophe s'étaient retardés, pour une raison quelconque, en faisant la topo ... Nous avons reçu là un avertissement sans frais, et tout est bien qui finit bien : 50 mètres de première, des enseignements précieux sur le régime hydrologique de la cavité et des espoirs suscités par la proximité de la surface au terminus de l 'escalade du dôme calcité. Un bon repas au restaurant de Bugarach nous aide à nous remettre complètement de nos émotions nocturnes. Le 5 août 1990 a lieu une très importante sortie. Une fois mise au propre la topo de la partie déjà explorée, Serge, Eliane et Christophe la reportent sur le terrain et effectuent un cheminement difficile en surface dans le but d'essayer de localiser le sommet de la galerie de l'escalade et de découvrir ainsi une deuxième entrée. A 200 m environ du porche, en ligne droite, dans un paysage tourmenté de buissons et de friches, juste en bordure d'un vieux sentier peu utilisé, sous un petit chêne, dans un espace miraculeusement dégagé de toute végétation, ils découvrent un minuscule trou à courant d'air dont ils attaquent immédiatement la désobstruction. Celle-ci exigera cinq autres séances musclées et, le 16 septembre 1990, après enlèvement ce jour-là de 130 seaux de déblais, à 8 m de profondeur, on débouche exactement à l'endroit espéré, au pied du cône d'éboulis! A part l'existence de ce petit trou souffleur, cet extraordinaire succès ne doit rien à la chance : il est dû d'abord à une topo absolument précise de la ca vité, ensuite à un cheminement en surface aussi méticuleux et enfin, accessoirement, (car cette partie est en fait la moins ardue), à une bonne dose d 'obstination et d'huile de coude dans la désobstruction. Résultat: la grotte possède maintenant l'entrée n° 2 dite "du Pas del Roc" qui permet de court-circuiter les siphons 1, 2 et 3 et d'éviter ainsi des pompages toujours longs et parfois aléatoires. Au cours du week-end des 29 et 30 septembre 1990, alors que la grotte développe 1200 m topographiés, une grande expédition est mise sur pied avec 10 participants. On entre évidemment par l'entrée n° 2, le trou souffleur est rapidement dynamité et le groupe entier part dans l'inconnu pour 1200 à 1300 m de première, chacun prenant la tête à tour de rôle pour découvrir "sa" part de vierge. Après un long et superbe méandre (méandre des Péronicérés), à l'extrémité d'un boyau remontant, dans une petite salle en cloche, Lionel pousse un hurlement... de joie : dans la voûte, on aperçoit le jour par un tout petit orifice ! Troisième entrée en perspective ? Le lendemain, une visite plus complète livre 200 à 300 mètres supplémentaires, puis un groupe ressort pour tâcher de localiser cette troisième entrée. Grâces soient rendues au flair, à la perspicacité et au sens de l'orientation de nos topographes qui, à l'intérieur même de la cavité, sans topo, au pif, avaient déduit l'emplacement probable de la jonction éventuelle. En effet, en remontant le lit à sec du ruisseau des Caoussanels, en criant et en frappant sur les pierres, nous entendons une voix étouffée qui semble provenir du centre de la terre : elle sort en fait d'un petit trou, entre deux gros blocs, dans le thalweg même du ruisseau, et c'est celle de Jean-Claude, resté de faction au terminus ! Exclamations et félicitations mutuelles prolongées. Mais Jean-Claude, qui se sait à 3 mètres à peine de l'air libre et du soleil, refuse de repartir,vers l'entrée du Pas del Roc et veut sortir ici. Une heure plus tard, le prisonnier est extrait en force de l'orifice désobstrué et encore fort exigu (N. Casteret l'aurait qualifié de "pertuis"), avec les moyens du bord, grâce à deux cuissards reliés, suivi de Christophe, tandis que Marie est condamnée à repartir toute seulette vers l'entrée n° 2 avec mission de déséquiper les deux escalades. Heureusement Jean-Claude, sans doute pris de remords, ira à sa rencontre sous terre. Bilan extrêmement satisfaisant de ces deux journées: une troisième entrée (Perte des Caoussanels) à l'extrême amont de la grotte et 1500 m environ de première, soit un développement total provisoire de 2700 m. Etant donné que quelques passages en profondeur s'ennoient facilement et interrompent les liaisons, les travaux de topographie ne seront terminés qu'un an plus tard, le 6 octobre 1991, après six sorties; ils auront exigé en tout plus de 450 visées (non compris deux cheminements en surface entre les trois entrées) et les diverses séances ont livré quelques dizaines de mètres supplémentaires de développement. Trois dynamitages (14/10/90, 28/10./90 et 18/11/91) n'auront guère de succès (10 m, 25 m et 3 m respectivement). La dernière sortie d'exploration (à ce jour) a eu lieu le 12 octobre 1991, où est entrepris un quatrième pompage en amont de la salle des Florentines. Après une longue mise en place de tout le matériel, la pompe n'accepte de fonctionner qu'à la suite de mu!tiples sollicitations et cajoleries : le siphon baisse enfin, mais se révèle très bas et ensablé, d'où échec de l'opération. On ne peut pas gagner à tous les coups ... Deux autres visites sont consacrées à la prise de photos. L'entrée du Pas del Roc s'ouvrant juste au bord d'un sentier, à la demande du propriétaire du terrain, nous y posons le 10 avril 1991 une trappe métallique pour éviter tout accident de personne ou de bétail. Les 21 décembre 1991 et 25 février 1992, on effectue deux expériences de traçages, respectivement à la perte du ruisseau des Bringots et à celle du ruisseau des Caoussanels, avec pose de fluocapteurs à plusieurs endroits à l'intérieur de la grotte et à· diverses sources du secteur, afin de préciser la circulation des eaux dans le système de la Font de Dotz. Enfin, dans le cadre de l'opération "Equipement en fixe de cavités", financée par le Conseil général de l'Aude, deux sorties sont consacrées à ces travaux les 25 avril et 13 mai 1992 : quelques passages délicats sont équipés avec broches (18 en tout) et mains courantes en corde, puis une échelle métallique est placée à demeure dans le puits d'entrée du Pas del Roc. Tous ces travaux ont exigé 34 sorties (dont 3 sur 2 jours et 2 sur 3 jours) qui ont rassemblé 18 participants dont les noms suivent, avec entre parenthèses le nombre de sorties de chacun : Spéléo Corbières Minervois : Christian Amiel (5), Christophe Bès (alors S.C.A, 20), Antoine Cau (alors S.S.P, 8), Gérard Derochette (5), José Ferris (3), Marie Guérard (8), Alain Linéros (7), Alain Michel (3), Jean-Claude Puliga (10), Lionel Puliga (2), Christiane Recurt (1), Eliane Ribot (alors S.C.A, 12), Serge Tosatto (27). Spéléo Club de l'Aude : Alphonse Bennes (2), Patrick Géa (2). Société Spéléologique du Plantaurel : Michel Grillères (1). Canyoning Club de l'Aude : Ludovic Soury (1). Individuel : Jean-Pierre Lucot (1). Cds 11 - 29/08/2013

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Video from Font de Dotz on Youtube by Peter Ernst: www.youtube.com/watch?v=CUHBasiyqAA

Peter (05/03/2013)

Stoche (06/07/2013)

🔦 : 4h 🚶: 15m

Calcaires graveleux à Péronicéras du Coniacien inférieur. Siphon 1 : 80m, -8m Siphon 2 : 10m, -2m Siphon amont : 15m, -6m

Cds 11 (29/08/2013)

Caves nearby

Distance (km)NameLength (m)Depth (m)
0.6Chenil (Trou du) [B 11]75
0.6Bringots (Perte des)8016
1.1Beyt (Aven) [B 22]2015
1.3Pourteille (Doline de la) [B 19]6
1.3Route (Trou de la) [B 10]152
1.7Roudié n°1 (Trou du) [Roudie]3713
1.7Roudié n°2 (Trou du) [Roudie]157
1.7Roudié n°3 (Trou du) [Roudie]209
1.7Donzèla (Trauc de la) [Donzela]10017