Gibert n°1 (Igue de)

Gramat (Lot - FR)
44.776542,1.681378
Depth 84m
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Grottocenter / carte

Description

CDS 46 - 07/12/2013

Par une ouverture circulaire de 10 m de diamètre on débouche à 8 m de profondeur dans le plafond d'une vaste galerie de direction SSE-NNW, encombrée à sa base par un monumental éboulis. Du sommet de cet éboulis on distingue deux galeries - La galerie sud, longue de 55 m, (largeur 8 à 15 m) se terminant à 44 m sous la surface, par un amoncellement de strates détachées de la voûte plane (partie inférieure d'une grande strate en place) inclinée de 130 vers le S À -36 m, de très gros blocs recouvertes de stalagmite et d'humus débordent de l'éboulis. Au pied de l'éboulis, 2 failles dirigées sensiblement EW et SE-NW se recoupent dans la paroi E et modifient localement le pendage. Présence d'une brèche (ciment d'argile calcifié) à proximité du point de rencontre de ces deux failles. - La galerie nord, longue d'environ 100 m, obstruée à -84 m par une large coulée stalagmitique recouvrant des blocs argileux. L'éboulis occupe toute la largeur de la galerie et disparait à m sous un revêtement stalagmitique issu de plusieurs coulées formant un massif conique qui obture presque le prolongement de la galerie. À- 73 m, un petit tunnel artificiel (travaux 1974) recueillant les eaux de ruissellement, ouvre l'accès, après quelques étroitures se à la petite salle terminale. Ici les eaux se collettent dans le petit "lac" puis disparaissent par un trop plein (ouvert dans le plancher stalagmitique) au travers des blocs impénétrables. . 44 me au pied de la paroi W (sur laquelle quelques hauts rochers sont décollés suivant une direction NS), une facile montée de 5 m conduit à une vire argileuse précédant la "galerie supérieure" (galerie légèrement remontante à la voute elliptique, aua parois sèches et lisses, obstruée une vingtaine de mètres plus loin, par une coulée stalagmitique). Dans le prolongement de cette galerie vers me S, une êtroiture, précédée d'une nouvelle et courte escalade, autorise le passage dans une petite salle argileuse prolongée en haut par des cheminées. Au début du tronçon rectiligne de la paroi E et à environ 20 m de haut est perchée une petite galerie (longueur 8 m) terminée par un colmatage argilo-terreux. Les deux galeries nord et sud ne forment en fait qu"une seule et unique galerie dont la voûte très haute (plus de 90 m) et proche de la surface, a cédé, créant ainsi l'ouvertu-re d'entrée. Les rochers détachés de la voûte et des parois (zones détendues, la section de la galerie s'orientant vers une répartition égale des contraintes mécaniques exercées par le poids de la roche encaissante) se sont accumulés (I) en créant le vaste éboulis. Des apports postérieurs de cailloutis, dus à l'altération des parois sous l'effet du gel et des changements brusques de température, de pierrailles retirées des terrains sus-jacents par les agriculteurs, puis déversées dans 1' igue, ont coiffé les 1er blocs éboulés, enduits localement de stalagmitique. On notera le grand rôle joué par la fissuration dans l'établissement et le façonnement de la cavité : galerie axée suivant la faille 8E-1101„ voûtes et parois établies suivant les plans de stratification ou de diaclasation. Au mois d'août 1974, un rocher parallélépipédique de plusieurs centaines de KG s'est détaché de la voûte par gravité, et s'est enfoncé d°1 m dans l'éboulis près du sommet de situé 25 m plus bas.

Documents

Gibert_coupe 02/12/2013
Gibert_Plan 02/12/2013
Gibert_definitif 03/12/2013
Bibliography 07/12/2013
  • MARTEL E-,A. g 1892. Exploration des igues et grottes du Causse de Gramat. Campagne souterraine. Bull. de la Société des Etudes du Lot; T XNII, pp. 49-58. 1930. Des Ardennes aux Pyrénées. La France Ignorée, T II, pp 67-68 (plan). PIERRE B s ROQUES H. 1954. Activités des groupes spéléologiques de Périgueux et Gramat. Spélunca Bull. p 790 AISNE .7 g 1961. Contribution à un inventaire spéléologique du département du Lot. P 129 plan no 15. X. 1969 Spélunca Bull, pp 324=325

History

Les 3 zones précédemment citées constituent la partie centrale du bassin hydrographique de l'Ouysse souterraine, l'Alsou étant tributaire de l'Ouysse, par infiltrations, en basses eaux. Des chiffonniers auraient récolté des ossements des animaux reposant au fond de l'Igue à la fin du siècle dernier. (Martel, 1892). Le 20 septembre 18909 ARMAND, GAUPILLAT, et Foulquier (compagnons de Martel) visitent la cavité, et, en dressent une topographie schématique. Ils remarquent la ressemblance morphologique avec le gouffre de Padirac et suggèrent de déboucher l'amas d'argile (?) au N (-73 m). Mais "quelles dépenses et quel temps faudrait-il pour cela (Martel, 1892). Durant la dernière guerre, un certain OLIVE, n'hésite pas à descendre dans l'igue à la corde lisse, afin de dissimuler des armes. Le 22 aout 1954, employant la, meme technique imprudente d'exploration, un militaire, le capitaine CLEMENT, fait une chute de 10 m du fond du puits d'entrée. Sorti gisant de l'igue il décède dans la nuit à. l'hôpital de Gourdon (PIERRET et ROQUES, 1954). Courturie et Lesur notament, en 1968, la désobstruction du fond del' igue (-73 m). Les 9 et 15 mai 1971, BOREL, COUSTOU, HEREIL, RAMOND, RASSENEUR0 agrandissent à l'explosif une étroiture dans la "galerie supérieure" et découvrent une petite salle pro-longée en hauteur par une diaclase remontée sur 15 m. En février et mare 1974, plusieurs séances de désobstruction à la côte - 73 m, réalisées par BONNEBOUCHE et le Groupe Spéléologique de Gramat, permettent, après 4 m de creusement en roche vive, la découverte du prolongement jusqu'au terminus actuel. (Exploration du 23 mars : BONNEBOUCHE, COUSTOU, EMERY, FARD„ HEREIL, LEA et Maràhou). Ala même époque, KUPIEK atteint un petit conduit, après une escalade artificielle de 25 m sur la paroie E. CDS 46 - 07/12/2013

Comments

Autorisation à demander obligatoirement à M. Jean Luc Cayrol (05.65.38.77.35) qui a un gite au bord du cheminement de Gibert 2. Faire attention à ce que les chiens ne dérangent pas les troupeaux.

Frédéric Urien (30/06/2013)

Géologie

L'Igue Gilbert se trouve dans la partie N du Causse de Gramat. On y distingue du S au N s - une bande SE - NW de lourdes buttes du callovoxfordien ( alto 370 - 390 m) sur les-quelles viennent s'emboiter à l'W et au S, un réseau de vallées sèches aboutissant à la vallée de l'Ouysse„ en amont de Cabouy. On y voit quelques petites dolines en baquet, ainsi que des lapiez. (Cuzoul. Les Adreteo) - une large, mais peu profonde vallée sèche, aux contours très flous, s'étendant des Aspee vers la Pannonie et se raccordant à la vallée (320 - 280 m)„ ainsi que ses versants sont parfois défoncés par d'assez importantes dolines. -Trois d'entre elles sont remarquables. La ler sur le versant de laquelle se situe l'Igue de Gilbert,«(300 x 2009 prof 15 m) la 2eme (750 x 4009 prof 20 -30 m) 300 m au NW ; la 3ème ( 1 200 x 6009 prof 20 -30 m) 700 .k au N de l'Igue. Leurs surfaces sont respectivement de 6925 ha, 20,50 ha et 65950 ha 6 les 2 dernières sont parallèles et alignées WNW SSE (Bathonien sup et moyen). - La vallée de l'Alzou, séparée de la zone précédente par de petites buttes, (pedh Grammont 320 m), et son versant rive droite limité au N par le Limargue (Prairie de Rignac). Etages du bathonien inf. et du bajocien.

CDS 46 (07/12/2013)

Evolution géomorphologique

L'examen des minutes de la carte au 1/50 000 de Gramat (fig 2) des photos aériennes correspondantes et l'observation sur le terrain permettent de dégager quelques remarques portant sur l'évolution morphologique de l'Igue de Gibert et de son contexte. a) L'igue de Gibert Nous avons vu que la galerie de l'igue de Gibert était encombrée par un monumental éboulis. Des coulées stalagmitiques issues, pour la plupart dans la galerie nord d'un point de statification à -40, oblitèrent les bros blocs de l'éboulis â partir de 56 et jusqu'à -840 A ce niveau le trop-plein des eaux de ruissellement permet de passer sous le revêtement de stalagmite et de retrouver les blocs (enduits d'argile) de l'éboulis. Au plafond et sur les parois de la galerie, d'autres coulées plus ou moins actives recouvrent la roche. A -8, en bordure de l'ouverture d'entrée, de grosses stalactites grises et "pourries" pendent tristement. Leur support de calcite s'approche du bord circulaire de l'ouverture et semble avoir été brutalement "fauché". Nous avons donc une suite d'évênements d'ordre morpho-sédimentaire, concernant le dernier temps de la genèse de l'Igue : - évolution de la section de la galerie favorisée par la structure de la roche encaissante sous l'effet de facteurs mécaniques : éboulements généralisés. - concrétionnement des voûtes, parois et éboulis. -ouverture sous l'action de facteurs climatiques (gel, humidité) et mécaniques (limite de cisaillement de la roche dépassée) de l'entrée actuelle ; chutes des strates à -44. - intervention humaine g les pierres et cailloutis encombrant les terrains sus-jacents cultivés, sont abandonnées dans l'igue. b) La doline de l'Igue Gibert L'interprétation de cette doline en fonction de l'Igue qui s'ouvre sur son versant N est asses délicate du fait que la galerie ne permet pas d'intéressantes investigations sous ladite doline. La question est de savoir si la doline et l'igue ont évolué parallèlement ou si il y a antériorité dans l'établissement de l'une par rapport k l'autre ? En l'absence de preuves évidentes, nous admettrons l'antériorité de la galerie souterraine sur la doline, cette dernière n'ayant pu apparaître que lorsque furent réunies les conditions structurales et hydrologiques propres à son développement. Les conditions hydrologiques laissant supposer une circulation souterraine intense. Toutefois il semble indéniable que l'ouverture de l'igue se soit produite alors que la doline présentait déjà sa forme actuelle : la courbure du versant N n'étant pas perturbée a l'approche de l'entrée de la cavité. Nous retiendrons les étapes suivantes g -mise en place d'une circulation souterraine intense. -apparition de la doline qui évoluera alors en fonction des circulations sous-jacentes, l'ensemble étant principalement tributaire du climat. -morphologie actuelle de la doline ; ouverture de l'entrée de l'igue. c) La vallée sèche de la Pannonie Entre les buttes de calcaires gris blancs, en gros bancs, du niveau 360-380 m au S9 et celles plus modestes de la rive gauche de l'Alzou se glissent un ensemble de vallées sèches bien hiérarchisées, de la Pannonie, prend naissance vers 330 m au N de Gibert„ adopte une direction orthoclinale jusqu'aux Granges de $t Cyr, puis se raccorde au N avec l'Alzou au niveau 260-280 m. Son tracé supérieur compris entre 300 et 320 m présente une légère rupture de pente à la Pannonie et s'emboite ensuite au niveau 260-280 m. Ces deux niveaux (300-320 et 260-280 m) sont désorganisas par de nombreuses dolines. Ces dolines se sont manifestement établies et ont évolué postérieurement à la dernière phase d'activité de la vallée sèche. Parmi ces dolines il s'agit de différencier celles dont la profondeur est inférieure ou supérieure à 15 m. Seules 4 d'entre elles, situées autour de Gibert, ont une dénivellation importante. Les 2 plus respectables en profondeur et superficie sont à l'W et NW de Gibert. La plus septentrionale résulte de la coalescence de 3 dolines et peut mériter le terme

CDS 46 (07/12/2013)

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Distance (km)NameLength (m)Depth (m)
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