Padirac (gouffre de)

Padirac (Puits de)

Padirac (Lot - FR)
44.858226,1.750345
Length 59000m Depth 315m
Grottocenter / carte

Description

Anthony Cassan - 21/05/2013

Gouffre aménagé pour le tourisme. Propriété privée. Accès spéléo interdit.

FAUNE SOUTERRAINE DU DÉPARTEMENT DU LOT IL Les cavernicoles du gouffre de Padirac

CDS 46 - 04/03/2014

La faune souterraine du département du Lot est, jusqu'en 1985, en grande partie connue grâce à l'étude des différentes récoltes effectuées par Armand VIRÉ, entre 1896 et 1904, au gouffre de Padirac. Cependant, seule la partie aménagée a fait l'objet de recherches. Depuis, aucun biospéologue n'a poussé les investigations au-delà du «Terminus des touristes». En 1985, la Société de Padirac et les organisateurs de l'expédition spéléologique et scientifique «Padirac 1985» décident d'en intégrer un à leur équipe. 1. LISTE DES ESPÈCES RENCONTRÉES AVANT 1985 Les lettres E, C et 0 signifient respective-ment Embranchement, Classe et Ordre. Une espèce est indiquée par son nom de genre suivi du nom d'espèce et du nom du descripteur. Les numéros entre cro-chets renvoient à la bibliographie. Le signe = indique que l'espèce qui le suit est synonyme de la précédente. E. PLATHELMINTHES, C. TURBELLA-RIES, O. TR1CLADES - Dendrocoelum cava ticum (Fries), 27, 51, 53, 57 = Planaria cavatica Fries, 27, 51, 55 E. ANNELIDES, C. OLIGOCHETES - Eiseniella rosea Savigny, 27, 51, 55. - Eiseniella tetraedra (Savigny), 12, 24, 27, 51, 55, 57. - Helodrilus (Allobophora) chloroticus Savigny, 12, 24, 27, 57. - Helodrilus (Allobophora) fongus occul- tus Cognetti 12, 24, 27, 57. - Helodrilus (Binas tus) cons (rictus Rosa, 24, 27, 55, 57. - Helodrilus rubidus Savigny, 27, 51. -Helodrilus rubidus subrubidundus (Eisen), 12. 24, 27, 51, 57. C. ACHETES - Dina quadristriata (classée dans les vers par Viré), 27, 55. - Herpobdella octoculata (Linné), 4, 9, 23, 24, 27, 57. E. MOLLUSQUES, C. GASTEROPODES - Bythinella gracilis padiraci Locard, 24, 27. = Bythinella padiraci Locard. 19, 23, 27, 31, 51, 55. 57. - Fruticicola hispida (Linné), 27, 57. = Helix hispida Linné, 27, 51, 55. - Gonyodiscus rotundatus (Muller), 27, 57. Helix rotundata Muller, 27, 51, 55. - Hyalina (Polita)"cellaria Muller, 19, 24, 27, 51, 55, 57. E. ARTHROPODES, C. ARACHNIDES, O. ARANEIDES Bernard LEBRETON Le Cayrou-Fajoles 46300 Gourdon - Leptyphantes pallidus (Cambridge), 24, 27, 45, 57. - Meta menardi (Latreille), 27, 51, 55, 57. - Nesticus cellulanus (Clerck), 27, 45, 51, 55. 57. - Pholcus phalangioides (Fuesslin), 25, 27, 57. O. OPILIONS Ischyropsalis luteipes Simon, 27, 51, 55, 57. O. ACARIENS (synonymies d'après Wolf, 1934-1938) - Damaesoma denticulatum G. et R. Canestrin, 24, 27, 33, 46, 57. - Eugamasus gomphius Bonnet, 6, 24, 27, 33. = Eugamasus loricatus (Wankel), 6, 27, 33, 46, 57. = Eugamasus niveus Wankel, 24, 27, 33, 46. - Pergamasus nobilis Bonnet, 6, 24, 27, 33. = Pergamasus theseus (Berlèse), 6, 27, 46, 56, 57. C. CRUSTACES, O. CYCLOPIDES - Cyclops viridis Fischer, 10, 20, 27, 51, 55, 57. = Acanthocyclops (Megacyclops) viridis (Jurine), 27, 29, 30. - Cyclops fimbriatus Fischer, 27, 51, 55. Paracyclops fimbria tus (Fischer), 10, 24, 27, 29, 30, 51, 55, 57. - Cyclops strenuus Fischer, 24, 27, 57. - Diacyclops bicuspida tus odessanus (Schmankevitch), 27, 29, 30. - Eucyclops serrulatus (Fischer), 27, 29, 30. - Tropocyclops prasinus (Fischer), 27, 29, 30. O. ISOPODES Terrestres - Androniscus roseus (Koch), 27, 51, 55, 57. - Oritoniscus vandeli vandeli Legrand, 27, 49. - Porcellio dilatatus Brandt, 27, 51, 55, 57. - Porcellio scaber Latreille, 27, 51, 55, 57. - Trichoniscoides albidus Budde-Lund, 25, 27. - Trichoniscoides albidus speluncarum Vandel, 27, 48, 49. = Trichoniscoides cavernicola nomen nudum pour T. a. speluncarum, 27, 47, 48. = Trichoniscus cavernicole nomen nudum pour T. a. speluncarum, 27, 51, 55. - Trichoniscus roseus (Koch), 27, 51, 55. - Trichoniscus speonomus Racovitza, 57 (contradiction entre les volumes et Ill), 27. Aquatiques - Asellus aquaticus (Linné), 21, 27, 51, 55, 57. - Asellus cavaticus Schiodte, 21, 27, 51, 53, 55, 57. - Asellus meridianus Racovitza, 9, 21, 24, 27, 57. Proasellus meridianus (Racovitza), 22, 27. - Stenasellus virei Dollfus, 7, 8, 9, 15, 16, 18, 24, 26, 27, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 50, 51, 53, 55. O. AMPHIPODES - Niphargus longicauda tus plateau) Chevreux, 27. Niphargus plateau) Chevreux, 25, 27. = Niphargus plateau) var. elonga tus, 27, 55. - Niphargus plateau) var. robustus, 11, 20, 24, 27, 50, 51, 54, 55, 57. - Niphargus longicaudatus rhenorhoda-nensis Schellenberg, 3, 25, 27, 32. - Niphargus longicaudatus robus tus Chevreux, 3, 25, 27, 32. - Niphargus puteanus Koch, 27, 50, 57. C. MYRIAPODES, O. DIPLOPODES - Polydesmus incons tans Latzel, 27, 51, 55, 57. - Polymicrodon latzeli gallicum Verhoeff, 27, 51, 55, 57. O. CHILOPODES - Lithobius gracilitarsis Broiemann, 24, 27, 57. C. INSECTES, O. COLLEMBOLES - Heteromurus nitidus Templeton, 1, 14, 24, 27, 51, 55, 57. Heteromurus margaritaceus Wankel, 1, 14, 24, 27, 50, 51, 55, 57. = Heteromurus margaritarius (Wankel), 14. Pseudosinella cavernarum Moniez, 14, 27, 51, 55, 56, 57. - Sira (Sirodes) ocellata Absolon, 1, 14, 24, 27. - Tomocerus minor Lubbock, 1, 12, 14, 24, 27, 51, 55, 57. - Tomocerus tridentiferus var. minor Tullberg, 24, 27, 51, 55. O. DIPLOURES - Campodea staphylinus Westwood, 13, 27, 51, 55, 57. - Campodea staphylinus var. cookei Packard, 27, 51, 55, 57. - Plusiocampa humilis Condé, 13, 25, 27. O. COLEOPTERES - Abax ater (Linné), 27, 51, 55. - Aleochara (Isochara) moesta Graven-horst, 27, 51, 55, 57. - Atheta (Aloconota) sulcifrons Ste-phens, 24, 27, 51, 55, 57. - Cryptopha gus distinguendus Sturm, 27, 51, 55, 57. - Cryptopha gus scutella tus Newmann, 27, 51, 55, 57. - Pterostichus cristatus (Dufour), 27, 51, 55, 57. - Quedius (Microsaurus) mesomelinus Marsham, 24, 25, 27, 51, 55, 57. - Trichophya pilicornis (Gyllennal), 27, 51, 55. O. DIPTERES - Heteromyella atricornis (Meigen), 5, 27, 57. = fleteromysa atricornis Meigen, 27, 55. - Limosina ciliosa Rondani, 5, 27, 55, 57. Limosina cilla ta Rondani, 27, 55. - Limosina limosa (Fallen), 5, 27, 57. - Limosina racovitzai Bezzi, 5, 27, 57. - Psychoda phalaenoides (Linné), 5, 24. 27, 57. - Pterichosia splendens Wz, 27, 55. - Sciara pallipes Fabricius, 5, 24, 27, 57. E. VERTEBRES, C. MAMMIFERES, O. CHIROPTERES - Rhinolophus lerrumequinum (Schre-ber), 17, 27, 51, 55, 57. - Vespertilio murinus Schreber, 27, 51, 55, 57. = Myotis myotis (Borkhauser) Stenasellus virer Dolltus. d'après Viré. 1902. 2. COMPTE RENDU DES RECOLTES EFFECTUEES LORS DE L'EXPEDITION SPELEOLOGIQUE ET SCIENTIFIQUE «PADIRAC 1985», LES SAMEDI 30 ET DIMANCHE 31 MARS ET LUNDI ier ET MARDI 2 AVRIL. En 1985, la Société de Padirac et les orga-nisateurs de l'expédition spéléologique et scientifique «Padirac 1985» décident d'intégrer un biospéologue dans leur équipe scientifique. Une grande liberté de mouvement est accordée à celui-ci. Un spéléo connaissant bien le réseau le gui-dera et sera formé aux techniques de récolte de la faune souterraine. 2.1. MÉTHODE Un séjour de quatre jours était possible, du samedi 30 mars au mardi 2 avril com-pris et l'emploi du temps fut le suivant : • Samedi 30 mars : pose d'un filet au bas de l'ascenseur (station 1"); récolte à la vire De Joly (station 2), au Grand Chaos (station 3); pose d'un filet à la confluence de la galerie Deudon avec le cours princi-pal (station 4); récolte à la terrasse après le dernier gour d'avant la cascade (sta-tion 6); récolte à la salle Beamish et au Chaos Martel (station 7). • Dimanche 31 mars : récolte dans la marmite après navigation dans la con-fluence du De Joly (station 9), tout au long de l'affluent De Joly (station 10) et sur le gisement (station 11). • Lundi ier avril : récolte le long du Quai aux fleurs (station 8) et aux Gours sus-pendus (station 5). • Mardi 2 avril : observation de la faune, relevage des filets laissés en place et étude des perspectives à venir. La faune des milieux terrestres et aquati-ques a été observée dans divers biotopes.

Documents

Bibliography 14/05/2010
Bibliography 03/05/2009

History

Mars 1990 L'exploration des siphons de la rivière principale se poursuit donc. Vingt-sept spéléos pénètrent sous terre entre le 5 et le 10 mars. Outre le travail au delà du siphon "ex-terminal" (plongée des siphons 4 et 5), des escalades sont amorcées tout au long du parcours dans les plafonds de la galerie. Rien de concluant. Une petite équipe se chargera de faire plusieurs heures de film vidéo sur la cavité et sur l'expédition. Ce séjour est l'occasion pour près de la moitié des participants, de découvrir le réseau et de s'essayer aux délices de la navigation souterraine, non sans goûter parfois la température et l'humidité de l'eau au passage d'un gour dans un canot lourdement chargé. Mais une expédition sous terre à Padirac reste une expérience qui marque dans la "carrière" d'un spéléologue par l'originalité et la beauté de son site. Mars 91 Le CDS 46 prend à nouveau en charge l'organisation de l'expédition annuelle au gouffre de Padirac. Elle se déroulera sur sept jours avec la participation de trente-trois spéléologues du 2 au 8 mars. La plongée à elle seule nécessite de nombreux porteurs pour trois plongeurs. Le siphon 6 est plongé, le 7 est reconnu jusqu'à - 18 mètres. La topographie est levée jusqu'au siphon 4. Le milieu du séjour est consacré à des escalades et de l'exploration, mais sans aucune nouvelle grande découverte. Tous les diverticules sont systématiquement revus jusqu'au le siphon ex-terminal de la rivière De Lavaur. La galerie Thamié, repérée lors d'une précédente expédition au-dessus de la Sainte Chapelle, est topographiée ( 254 mètres ). Un scientifique, Bernard Collignon, va parcourir pendant cinq jours avec J-F Fabriol la rivière principale et son affluent le plus important, le De joly. L'objet est l'étude des eaux souterraines (qualité, évolution au cours du transit souterrain, traceurs naturels). Un relevé systématique des températures et des pH complète les recherches. Cette expédition constitue à nouveau un solide travail spéléologique. L'ambiance sous terre évolue. L'organisation de l'intendance ne peut plus être assurée par quelques spéléos du CDS 46 pour l'ensemble des participants qui ont des activités "éclatées" sous terre. Chacun prévoit donc sa nourriture, en se regroupant éventuellement avec deux ou trois coéquipiers. D'aucuns regrettent que les repas ne soient plus pris en commun. Il en est ainsi. Cela n'empêche pas les échanges hauts en couleurs, car il règne toujours dans les bivouacs une bonne humeur et un humour inégalé entre ces aventuriers qui partagent la même passion. Mars 92 Encore une expédition marquée par la plongée, vers trois destinations: la rivière principale, l'affluent Bonnebouche et l'affluent Marchou. Cela demande une lourde infrastructure. Trente quatre spéléologues dont quatre plongeurs s'isolent du monde pendant huit jours. Des nouveaux et des anciens partagent la même émotion en parcourant le réseau. Les plongées progressent sans toutefois permettre la jonction avec la résurgence. Il faudra revenir. D'autant plus que la dernière partie découverte n'est plus un aval, mais un amont. Voilà qui pose problème, car on aurait "perdu" la rivière ! Mars 93 Du 5 au 12 mars, trente-deux spéléologues dont quatre plongeurs repartent à l'assaut de la cavité. A nouveau huit jours d'intense activité souterraine, avec trois objectifs: des plongées, un recalage topographique, des prélèvements de faune. Les recherches en plongée apportent chaque année leur lot de connaissances nouvelles. Parfois quelques mètres, souvent des centaines de mètres viennent s'ajouter à la topographie du réseau. Les conditions se compliquent d'autant. Les lourds portages de matériel restent une difficulté que l'on ne peut résoudre qu'avec un nombre important d'accompagnateurs spéléologues. En aval la disparition du fil directeur vers Montvalent se confirme. Dans le siphon de l'affluent De Joly, plus de deux cent cinquante mètres sont parcourus, dont une galerie exondée, jonchée d'ossements, provenant comme il se doit, de la perte de Gaubert, qui ne doit plus être bien loin. Par ailleurs, un projet nous tenait à coeur depuis quelques temps: le recalage de la topographie grâce à une balise émettrice relayée en surface par une équipe chargée de la réception. Nous avions l'intention de préparer le travail pendant l'hiver pour progresser petit à petit et achever les repérages au cours de l'expédition. Cela n'a pas pu se faire. Alors, il a fallu jouer le tout pour le tout et essayer l'émetteur directement au bivouac 5000, avec le risque de ne rien repérer si le signal était trop éloigné du lieu de recherche. Heureusement, les topographies en notre possession se sont révélées assez précises. Ainsi, cinq spéléologues se sont chargés des émetteurs et des batteries ( 25 kg ), et ont parcouru la rivière pour préparer les émissions aux bons endroits et à l'heure convenue. En surface, sous la direction de Lesur et des "inventeurs" des appareils, Valade et Willford, une équipe s'est promenée sur le causse, à l'écoute du signal. L'un des instruments emmenés sous terre, un téléphone, ne fera pas long feu. Par contre, les deux BPS (balise de positionnement souterrain ), donneront totale satisfaction. On peut ainsi repositionner quatre points précis du réseau et leur profondeur approximative: le bivouac 5000 à - 120 m, le chaos Médian à - 77m, le siphon ex-terminal à - 130 m et enfin le fond de l'affluent Bonnebouche à - 120 m. Les porteurs ont en fait passé plusieurs jours à se déplacer sous terre, à attendre de longues heures la fin des émissions. Ils ont travaillé en "aveugle", suivant un plan rigoureusement établi à l'avance, sans savoir si la surface écoutait et recevait le bip-bip. Le bon fonctionnement du téléphone aurait rassuré et simplifié le travail. Il reste à parler de l'équipe des "pêcheurs de crevettes". Ils sont trois qui vont arpenter avec patience la rivière et ses affluents jusqu'au chaos Martel, ainsi que l'affluent De Joly, à la recherche de la faune cavernicole. La collecte est lente, mais fructueuse à l'aide de pièges ou par prises directes. Le travail de tri à la loupe binoculaire occupera T. Salgues pendant de longues journées qui suivront son retour en surface. Puis des spécialistes détermineront chaque espèce. Les prélèvements doivent compléter la campagne de récolte de 1985 et les animaux recueillis en 1989. Enfin l'expédition de 1993 a permis de revoir des affluents rarement parcourus, et de découvrir une galerie nouvelle au dessous de la Galerie Couderc. La fin de l'expédition est le traditionnel repas où les participants, les familles et les amis partagent bruyamment leurs aventures, découvrant souvent tout ce qui s'est déroulé en huit jours. Les anecdotes vont bon train. C'est le banquet qui clôture la fin d'une histoire, comme dans toute bande dessinée qui se respecte... CDS 46 - 02/03/2014

Tentatives de jonction avec Padirac, depuis la fontaine Saint-Georges. 1973 : Bertrand Léger franchit un premier siphon, après 380 m de plongée et découvre une grande salle, avec un plan d'eau à l'air libre ( Salle De Lavaur ). 1975 : Après 60 m de progression spéléo dans une diaclase de la salle De Lavaur, ce même Léger découvre un deuxième siphon. Il s'engage sur 425 m dans cette nouvelle galerie noyée avant de faire demi-tour. Quelques temps plus tard, avec la complicité de Jean Louis Camus, il progresse sur 525 m au total dans ce deuxième siphon et atteint la cote de -20 m. La galerie qui continue à s'enfoncer marque pour l'heure le terme de cette "première". La résurgence est désormais connue sur 995 m, dont 935 de siphon. 1976: Daniel Andrès aide Léger à aller encore un peu plus loin... Ils découvrent un conduit latéral, rive gauche, dans le deuxième siphon et débouchent rapidement à l'air libre. Toutefois, l'exploration de cette galerie exondée est repoussée, faute d'équipement adapté pour sortir de l'eau. De retour dans le conduit principal, ils progressent aussi vers l'amont et atteignent bientôt le point terminal de l'année précédente. Léger, en "pointe", atteindra -41 m, vision jusqu'à -50 m. La galerie inclinée à 45°, ne semble toujours pas vouloir se redresser vers une hypothétique surface livrant la suite du Padirac inconnu... 1045 m sont donc explorés, dont 985 de siphon. Cette exploration de 3H40, pour 195 m de plongée effective, nécessitera 38 min de paliers de décompression. 1979: Francis Leguen, son frère Eric et Hervé Lefebvre poursuivent l'exploration. La cote -71 m sera atteinte par Francis, à 1070 m de la vasque d'entrée. Cette exploration de 4H30 nécessitera 1H45 de paliers de décompression pour revenir au point terminal atteint. Cette année-là, Bertrand Léger réalise la topographie du premier siphon. 1982 : Jean-Jacques Bolanz découvre une "étroiture" peu sévère permettant de "shunter" le portage du matériel entre le premier et le deuxième siphon. La salle De Lavaur n'est donc plus un obstacle à des expéditions lourdes. Cette communication aquatique nouvelle devient un gage de sécurité et d'efficacité pour de futures plongées profondes. C'est en profitant de ce passage que Claude Mangin, aidé de Isler, Schneider et Bolanz, atteint la cote -73 m dans le deuxième siphon. Une topographie de l'ensemble du réseau immergé connu est levée. Les données corrigées estiment un développement total à 1060 m, soit une progression de 15 m par rapport à 1979! 1983 : Sans assistance dans le siphon et à l'air ( sauf décompression à l'oxygène ), Olivier Isler progresse de 70 m de plus dans le réseau et atteint un point bas à -76 m. 1986: Une équipe composé de Isler, Gillet, Rouget, permet à Cyril Brandt de franchir le point bas et d'ajouter 320 m de galeries. Il remontera jusqu'à -20 m et s'arrêtera sur manque de fil ! 8H45 d'efforts auront été nécessaires à cette progression. 1987 : Souny et Baudry rééquipent le premier siphon de façon à faciliter la "pointe". Celle-ci est réalisé par le même C. Brandt assisté de Moulin et de l'équipe de 1986. Après une exploration de 9H15, C. Brandt déclare à ses coéquipiers que le deuxième siphon de la Fontaine est vaincu... Derrière, 110 m de galeries à l'air libre sont reconnus. Le réseau développe désormais 1520 m à partir de la vasque d'entrée. 1989 : Francis Leguen, assisté de Véronique, poursuit l'exploration. Alors qu'il effectue les paliers nécessaires pour sortir du deuxième siphon, il entend le train de la ligne Rocamadour-Gramat passer au-dessus de lui. La galerie exondée qui fait suite est parcourue sur environ 500 m avant que la voûte ne rejoigne inexorablement le niveau de l'eau. Un troisième siphon s'amorce donc, excluant pour l'heure l'hypothétique jonction. 1992 : Marc Douchet et Patrick Bolagno franchissent le troisième siphon long de 30m. Ils progressent d'environ 80 m dans une succession de piscines pour rebrousser chemin devant un siphon qui débute. 1993 : Au printemps, Patrick Bolagno, Marc Douchet et Bernard Gauche franchissent à leur tour les 1520 m des 2 premiers siphons. Ils utilisent des propulseurs sous-marins afin de diminuer le temps de séjour à grande profondeur et donc la durée des paliers en résultant ( le deuxième siphon comporte une zone de 150 m au-delà de 70 mètres de profondeur...). A la sortie de ce grand siphon, ils progressent dans une fine diaclase reconnue en 1989 par F. Leguen. Au-delà, se développe donc une belle galerie entrecoupée de biefs et de petits siphons. Les trois plongeurs poursuivent l'exploration en franchissant le 6ème siphon, long de 45 mètres. Puis, ils parcourent 230 mètres de galeries exondées et plongent dans un 7ème siphon. Après 75 mètres de progression dans ce nouveau conduit noyé, ils sont stoppés par une trémie infranchissable ! Lors du retour, un affluent rive droite remarqué lors de la réalisation de la topographie, donne accès à un réseau de quelques dizaines de mètres se concluant sur siphons, tant en aval qu'en amont. Le siphon amont de ce réseau parallèle est plongé par B. Gauche qui émerge 40 mètres plus loin dans un lac alimenté par un petit cours d'eau. Au-delà, une galerie de type conduite forcée, située au dessus d'un petit actif, mène à une salle spacieuse tapissée de glaise et encombrée de gros blocs. Une eau limpide s'y perd et aucune issue évidente n'est décelée dans cette salle défendue par des parois argileuses. CDS 46 - 02/03/2014

Au-delà du siphon terminal de la rivière souterraine de Padirac. 1983 : Bernard Lebihan et Pierre Laureau réapparaissent à l'air libre après 30m de plongée, avec un point bas à -8 m ( siphon dès lors, ex-terminal situé à plus de 8,5 km du gouffre d'entrée, soit 2 jours de progression ). Malgré une rivière De Lavaur en crue, ils découvrent une galerie semi-noyée de 6 m de large sur 4 m de haut menant à une voûte basse 30 m plus loin. La force du courant croissant, la prudence les pousse à faire demi-tour. 1989 : Emeric Beaucheron reconnaît et topographie 666 m de galeries derrière le premier siphon ex-terminal ( galerie des Immatures ) jusqu'à un siphon 2 prometteur. Francis Leguen y disparaît pour 80 m de plongée. Après un point bas à -7 m, il débouche dans une galerie aux volumes identiques à ceux rencontrés précédemment ( 20 x 5 ). E. Beaucheron le rejoint et 1300 m de conduit principal sont parcourus ( Véronique's River ). E. Beaucheron découvre un troisième siphon et Leguen plonge. Une immersion de 40 m, à -2 m, le mène dans une nouvelle continuation à l'air libre ( Rivière du Chercheur Dort ). Une reconnaissance d'environ 300 m y est faite avant d'entamer le retour. 1990 : Michel Verlhac et Jean Lafaurie relèvent une topographie précise de la galerie des Immatures ( entre siphons 1 et 2). Pendant ce temps, Eric Thamier et Emeric Beaucheron effectuent une pointe en post-S3. Tous deux découvrent 500 m de galeries exondées supplémentaires, jusqu'à un nouveau siphon qui s'amorce. Beaucheron s'engage dans ce S4 de 80 m à -1 m et s'efface sous la surface d'un cinquième siphon faisant suite après 40 m de galeries intermédiaires. Une plongée de 80 m dans ce S5 permet de déboucher dans une salle chaotique. Tandis qu'il attache son fil d'Ariane, il entend distinctement le train de la ligne Rocamadour-Gramat passer au dessus de sa tête'. De cette nouvelle salle, 80 m de galeries mènent à un sixième siphon. Cette "journée plongée" incluse dans une expédition de 8 jours, aura demandé 50 heures de veille, dont une trentaine derrière siphon... 1991 : 7 jours d'expéditions dans le gouffre de Padirac, et un bivouac improvisé devant le premier siphon ( bivouac Carnac ), permettent à Bernard Gauche, Laurent Sirieys et Emeric Beaucheron de poursuivre les découvertes au-delà du siphon ex-terminal de la rivière principale ( rivière De Lavaur ). Les trois hommes lèvent la topographie de la Véronique's River ( S2 à 53 ) et acheminent le matériel pour un plongeur devant le S4. Pendant que Gauche et Sirieys réalisent la topographie de la rivière du Chercheur Dort ( 53 à S4 ), Beaucheron pousse plus loin que l'année précédente. Après 40 m d'immersion dans le 56, il découvre 300 m de nouvelle galerie le menant à un septième siphon magnifique. Il plonge et dévide 20 m de fil pour s'apercevoir qu'il est au sommet d'un immense puits noyé (20 x 6). La cote de -18 m est atteinte, le fil est attaché et le retour s'entame après avoir de nouveau regardé vers le fond. Malgré une vision parfaite, nulle trace d'un fond de puits ou de l'amorce d'une galerie proche ( vision jusqu'à plus de 30 m). 1992: Trente spéléos et la même équipe de plongeurs qu'en 1991 renforcée de Jean-Luc Sirieix, disparaissent dans le gouffre pour 8 jours d'expédition. Les S4 et S6 sont à l'occasion débaptisés pour devenir de simples voûtes mouillantes. Le S5 est dès lors S4 et le S7 se transforme en S5. En effet, il semble qu'il soit impossible que les anciens S4 et S6 se transforment en siphons aux périodes où il nous est possible d'accéder au réseau "Sweet Marie" (réseau post-siphon ). Bernard Gauche franchit donc le siphon 5 ( ancien siphon 7). Le début du siphon est marqué par un puits d'accès dont le point bas est à -35 m. Au bout de 320 m de remontée progressive, Bernard émerge et explore 200 m de galerie exondée pour buter, après un brusque changement de morphologie, sur un siphon amont trouble ( S6 ). En attendant le retour du plongeur de pointe surveillé par Laurent, Emeric et Jean-Luc lèvent la topographie de la Rivière du Rhinencéphale ( S4-S5 ). 1993 : Après avoir constaté, au cours de ses explorations à la résurgence de la Finou, que certains siphons inversaient leur sens d'écoulement en fonction des fluctuations du niveau d'eau, Bernard Gauche est bientôt décidé à retourner à Padirac. "Et si le siphon 6 n'était pas un amont ?". Une expédition de huit jours, et l'aide de 33 spéléos, permettent au sus-nommé, assisté de Eric Morin, Laurent Sirieys et Emeric Beaucheron de se rendre au point terminal du réseau Sweet Marie. Gauche franchit donc de nouveau le S5 à l'aide d'un tri-bouteilles 7 litres complété par un bi 4 litres pour la "pointe". 100 m sont ainsi plongés dans un S6 paraissant encore plus trouble que l'année passée ( largeur et hauteur indéterminées du fait de la visibilité plus que médiocre ). Ce conduit tendance voûte mouillante parcouru, une cloche d'air permet d'émerger pour constater l'amorce d'une nouvelle galerie noyée. Dès lors, le fait est confirmé : cet écoulement est bien un amont qui met pour l'heure un terme aux espoirs de jonction. Mais où est donc passé la véritable rivière qui mène à la fontaine Saint-Georges ?. Le retour dans le "grandiose" S5 ne révélant aucun passage oublié, la réponse tient probablement dans l'exploration minutieuse et méthodique des divers "déversoirs" entrevus entre le S2 et le S5. Désormais, le réseau post-siphon de la rivière De Lavaur totalise 4615 m de conduit principal dont 4015 topographiés ( jusqu'au S5 ). CDS 46 - 02/03/2014

Les plongées dans les affluents de Padirac Galerie de la grande Arcade ( amont du gouffre d'entrée ) 1948: Le lendemain de son aventure dans la fontaine Saint-Georges, De Lavaur effectue une reconnaissance dans le siphon amont de la rivière principale de Padirac. L'extrême turbidité de l'eau impose à l'homme harnaché de bric et de broc d'adopter un repli stratégique compréhensible pour l'époque... A ce jour, l'exploration de cette galerie amont reste à poursuivre. Affluent Viré 1983 : A 2500 m de l'entrée du gouffre, Bernard Lebihan et Patrick Laureau explorent, après deux voûtes mouillantes, le siphon amont de cet affluent pour émerger 180 m plus loin, dans une belle galerie ( point bas -12 m). Les 240 m de galeries exondées de type canyon, qui prolongent ce siphon mènent à un second passage noyé. Quelques temps plus tard, Jean-Pierre Couloumy et Michel Verlhac progressent dans ce deuxième siphon de 150 m pour buter sur une étroiture à -24 m. Ils lèvent à cette occasion une topographie estimant le développement total de cette prolongation à 460 m. Affluent Bonnebouche 1991 : Laurent Sirieys et Bernard Gauche reconnaissent 65 m de ce siphon amont pour buter à -6 m sur une étroiture au sommet d'un grand méandre noyé. 1992: Laurent Sirieys progresse de 60 m supplémentaires en passant en bas du méandre pour stopper à -20 m, au sommet d'un petit puits ( vision à -30 m). Affluent Marchou 1992: Emeric Beaucheron progresse de 60 m dans un labyrinthe de diaclases noyées pour s'arrêter à -8 m sur dévidoir bloqué (!) et étroiture remontante. L'étroiture est désobstruée pour la prochaine fois... Affluent De Joly 1993 : Emeric Beaucheron disparaît dans le siphon marquant le terme du gisement ( affluent De Joly, boulevard Durand, environ 9 km du gouffre d'entrée, soit 2 jours de progression ). Deux petits siphons entrecoupés de 30 m de galeries exondées sont vite franchis, malgré les étroitures qui en gardent tant les entrées que les sorties ( S1 : 20 m à -1 et S2 : 50 m à -2 ). La galerie jusque là de faible dimension ( 2 x 2 m), retrouve des volumes "Padiracois" derrière le S2 ( 3 x 15 m). Faisant suite à ce S2, 60 m de galeries sont à l'air libre. Cet amont parsemé d'ossements ( dents de mammouth et tibias, vertèbres d'équidés, etc ) mène à un troisième siphon. Cela rapproche un peu plus encore de la perte de surface qui est désormais à 160 m de distance pour un dénivelé de 30 m à combler ( perte Gaubert ). 60 m sont reconnus dans ce S3 encombré de petits branchages, de coquilles d'escargots et d'un poisson L'extrême étroitesse du conduit ainsi que la glaise omniprésente mettront un terme à cette pointe du fait des détendeurs bloqués. De plus, un bi-3,5 litres imposé par l'environnement n'est pas suffisant pour poursuivre sans toucher dangeureusement aux tiers. Cette pointe sera agrémentée de la découverte inattendue entre le S2 et S3 d'un bel affluent rive gauche ( 1,5 x 13 m ). Celui-ci sera remonté sur environ 80 m avant de buter sur une obstruction stalagmitique avec arrivée d'eau impénétrable à la base. CDS 46 - 02/03/2014

Autres plongées dans le système hydrospéléologique Résurgence de la Finou 1975 : Bertrand Léger explore cette autre résurgence du système hydrospéléologique de Padirac sur 70 m et bute sur un laminoir impénétrable, à -28 m. 1979 : Après désobstruction du laminoir à -28 m, Leguen franchit le premier siphon réputé impénétrable. Une plongée de 310 m, avec un point bas à -30 m, lui permet ensuite de parcourir 700 m de galeries à l'air libre jusqu'à un nouveau siphon. Bien que supposé appartenir au système hydrospéléologique de Padirac, 508m de topographie révèlent que le réseau se dirige vers le gouffre de Roque de Cor... 1980: Fantoli et Vergier franchissent 4 siphons et parcourent 465 m dans un cinquième avant de faire demi-tour. 1989 : Francis Leguen efface le cinquième siphon après 575 m de plongée. Environ 100 m de galeries exondées précèdent un sixième siphon marquant le terme de cette "pointe". 1990 : Marc Douchet assisté d'Eric Morin,de Jean-Pierre Stefanato,de Bernard Gauche et des "Marseillais", franchit le siphon 6 pour buter sur un S7 après environ 100 m de progression spéléo. 1991 : Bernard Gauche et Fred Poggia aidés de Jean-Luc Sirieix, franchissent suite à 40 m d'immersion, le S7 pour parcourir dans la foulée, 20 m à l'air libre et un huitième siphon de 130 m. Ils stopperont sur un neuvième siphon distant du précédent d'environ 1000 m galerie exondée ). Trois semaines plus tard, Gauche et Douchet, assistés de Morin, de Stefanato et des "Marseillais", franchissent les 135 m du neuvième siphon, s'aèrent en explorant 150 m de galerie spéléo intermédiaire et reconnaissent, sur 35 m, un dixième siphon trouble. Dès lors, le développement total de la Finou est estimé à 4500 m, dont 1620 m de noyé. Quant à la topographie, elle continue de se diriger imperturbablement vers le gouffre de Roque de Cor... Résugence des Lombards 1991 : Michel Verlhac, Laurent Sirieys et Emeric Beaucheron, assistés en surface de Philippe Ferchaud, réalisent plusieurs séances de désobstruction à l'explosif et au perforateur pneumatique. Ces chantiers hivernaux et nocturnes ( discrétion oblige à cause du propriétaire grincheux ), permettent bientôt à Beaucheron de franchir une sévère étroiture au point bas de la vasque d'entrée ( décapelé ). Malheureusement, les 15 m de boyau qui suivent, mènent sur un décollement de strate interdisant d'aller plus avant. Retour en marche arrière obligatoire et désobstruction à poursuivre... Résurgence du Gourguet 1976 : Suite à une désobstruction de l'entrée, Michel Verlhac passe en décapelé une étroiture et parcourt 50 m de siphon avec un point bas à -6 m. Une galerie avec méandre à l'air libre marque le point final de cette exploration. Un mois plus tard, Serge Dayma prolonge le premier siphon de 40 m et stoppe sa progression après avoir perdu son fil d'Ariane à -20 m. 1992 : Sirieys et Beaucheron reprennent l'exploration mais butent inexorablement sur une étroiture en décapelé très sévère, à 20 m de la vasque d'entrée. Il faut dire que depuis 1976, le siphon ne se présente plus tout à fait de la même façon. Suite à la réfection du batardeau à la fontaine des Lombards par le propriétaire, le niveau du Gourg-uet est remonté de façon proportionnelle, confirmant par là même l'hypothèse selon laquelle le Gourguet serait un trop plein des Lombards. Depuis lors, il faut plonger dès l'entrée pour accéder à l'étroiture marquant précédemment le début du siphon. De plus, l'exiguïté des lieux rend l'atmosphère opaque dès la première tentative... Toutefois, ces efforts méritent d'être poursuivis car lors des expéditions dans le gouffre de Padirac de 1990, 1991 et 1992, il a été constaté, au sortir de la cavité, que les résurgences du Gourguet et des Lombards étaient les seules trouble, de toutes celles connues sur le système hydrologique. Gouffre de Roque de Cor ( perte ) 1979 : Cet hypothétique affluent de la rivière souterraine de Padirac voit une équipe composée de Gaillard, Lebihan, Laureau, Verlhac et Marchou poursuivre l'exploration du siphon aval entamée par Dayma précédemment. Ceux-ci investissent de nouveau les deux passages noyés ( 6 m et 5 m ) et reconnaissent 10 m de siphon supplémentaire ( -8 m). Ils débouchent dans une cloche d'air sans continuation évidente, la turbidité de l'eau y étant probablement pour quelque chose... 1993 : Jean-Pierre Stefanato et Jean-Luc Sirieix poursuivant dans le troisième siphon. Le terminus sera marqué par une salle noyée à -10 m avec laminoir remontant impénétrable. Perte de Gaubert 1984 : Cette perte correspondant à l'origine de la rivière qui coule dans l'affluent De Joly fait l'objet d'une tentative de plongée. Lebihan et Laureau reconnaissent donc l'entrée d'un siphon et rebroussent vite chemin devant l'étroitesse et la turbidité du conduit. A poursuivre... 1993 : Suite à l'expédition annuelle dans le gouffre de Padirac et aux progrès apportés dans l'exploration plongée de l'amont de l'affluent De Joly2, Laurent Sirieys et Emeric Beaucheron aidés de Philippe Ferchaud, Michel Durand et Jacques Beaucheron, tentent de nouveau de percer cette perte. La déception est bien vite au rendez-vous car en guise de siphon il n'y a que des laisses d'eau siphonnantes dans un chaos de blocs. Il paraît dès lors manifeste qu'il faut avant tout trouver un passage dans l'effondrement afin de descendre de 30 m et trouver probablement le niveau de base et l'amorce du siphon 3 reconnu côté affluent De Joly ( le point terminal atteint dans le De Joly est situé à 100 m en planimétrie de cette perte...). CDS 46 - 02/03/2014

Padirac 85 Du 26 mars au 4 avril 1985, une seconde expédition paléontologique et préhistorique a pu être menée à bien dans le réseau karstique actif de Padirac grâce à une importante infrastructure spéléologique. Rappelons en effet que le gisement de la rivière souterraine de Padirac (affluent R. de Joly, commune de Miers, Lot), décou-vert fortuitement par les spéléologues à Pâques 83. se situe à près de 9 km de l'accès au réseau par le gouffre de Padirac et qu'il faut deux journées de pénible progression pour se rendre sur le gisement, autant pour en revenir. La première expédition. du 8 au 17 avril 1984 (sous la conduite de M. Philippe) avait permis d'une part de faire les premières observations relatives au remplis-sage de la cavité et à la genèse du gis-ment et, d'autre part. d'effectuer une très intéressante mais sélective collecte d'ossements d'animaux fossiles de toutes sortes et de silex taillés. Les principaux résultats de l'expédition «Padirac 1984» ont été consignés dans quatre publications : deux destinées plus spécialement aux spéléologues (Philippe et Durand, 1984; Durand et Philippe, 1985); une à l'attention des préhistoriens (Champagne et Jaubert, 1984), la qua-trième d'ordre général mais abordant plus particulièrement les résultats paléontologiques (Philippe, 1985). Indépendamment des aspects biologiques (étude des cavernicoles par B. Lebreton) et hydrogéologiques (réussite de la coloration de l'affluent Lafaurie; études de R. Fabriol), l'expédition «Padirac 1985» a permis de confirmer et de pré-ciser les résultats avancés par M. Phi-lippe dès la fin de la campagne précédente. Etant donné le nombre important d'ossements disposés sur les banquettes de sédiment et inventoriés en 1984, aucune fouille à proprement parler n'a été entre-prise. Nos recherches ont été surtout portes sur la collecte de pièces lithiques et sur l'étude de quelques coupes de remplissage. FAUNE Nous avons pu ressortir, cette année, une plus grande quantité d'ossements et de dents qu'en 1984. Aucune découverte vraiment nouvelle n'est à signaler si ce n'est la présence de hérisson et d'un nou-vel herbivore (en cours d'étude). Les pièces les plus intéressantes que nous ayons sorties appartiennent au mammouth, au rhinocéros, au cheval, au cerf, au renne et à l'ours des cavernes. Le tout, comme indiqué dès la fin de Padirac 1984», remonte sans doute à la fin du Riss, soit à une période pouvant être comprise entre 100 000 et 150 000 ans. C'est du moins ce que semblent confir-mer les études entreprises par les divers spécialistes à qui le matériel paélontologigue a été confié. Une datation absolue obtenue par le Carbone 14 ne concorde cependant pas avec cette hypothèse puisqu'on obtient : 13380-390 BP, peut-être à cause d'un mélange d'éléments osseux très récents. L'INDUSTRIE LITHIQUE L'année dernière, 30 silex taillés avaient été sélectionnés et remontés à la surface dans le but d'obtenir le maximum de renseignements avec un minimum d'objets. Certaines pièces caractéristiques (petits bifaces cordiformes...) avaient permis d'envisager — comme le responsable de la fouille l'avait laissé supposer à la presse dès la sortie du gouffre — qu'au moins une partie du matériel pouvait être attribuée au . Moustérien de tradition acheuléenne (Champagne et Jaubert, 1984). Cette année, la collecte n'a pas été sélective mais au contraire chaque pièce a été repérée et sortie pour étude. Ce sont maintenant 122 silex et quartz taillés qui constituent un lot très précieux et rare pour cette région des causses. Les récoltes de 1985 ont confirmé les hypothèses de 1984 avec la découverte de nouveaux bifaces caractéristiques du Moustérien et d'un débitage Levallois typique. Par contre, certains bifaces sont épais, à peine dégrossis et semblent attester, d'un point de vue strictement lithologique, la présence d'une phase plus ancienne : Acheuléen moyen ou supérieur. L'échantillon, en devenant numérique-ment plus important, a donc considéra-blement élargi la fourchette chronologi-que et diversifié les époques représen-tées. Mais la question de la contempora-néité avec la faune n'en est pas pour autant admise. GENÈSE DU GISEMENT Cette année, en deux endroits, nous avons trouvé des silex en place (dont un nucléus Levallois) dans des coupes bien préservées. L'une de ces coupes renfer-mait, en même temps que deux silex et un quartz taillés, plusieurs ossements (humérus et molaire de rhinocéros, deux omoplates de renne...), ce qui tend à prou-ver que le remplissage des galeries se soit effectué en une seule fois (à l'échelle géologique). Donc, dans ce domaine aussi, les hypo-thèses proposées l'année dernière (Phi-lippe, 1985) sont confirmées : le gisement est en position secondaire et résulte en totalité d'un transport par la rivière. Un (ou des) gisement(s) s'est (se sont) formé(s) en amont du siphon terminal ou même à l'extérieur du réseau karstique (peut-être à l'échelle du bassin de récep-tion de l'époque); dans un deuxième temps, les ossements déjà plus ou moins fossilisés et l'industrie lithique ont été soutirés du (ou des) gisement(s) primitif(s), transportés et déposés en aval du siphon à la faveur de crues de la rivière souterraine. Il n'y a donc aucune stratigraphie réelle car on retrouve, au même niveau du rem-plissage, des ossements datant proba-blement du Riss et des silex qui pour-raient être würmiens. Ce gisement n'en demeure pas moins intéressant pour autant !... CDS 46 - 04/03/2014

L'expédition Padirac 83 1.- AVERTISSEMENT La gestion du patrimoine spéléologique que constitue la rivière souterraine de Padirac et son réseau a été confiée, par la Société d'Exploitation qui en contrô-le l'accès, à Jean LESUR et Michel DURAND. Tous deux sont membres du Comité Départemental de Spéléologie du Lot par leur inscription au M.I.E.R.S. (Mouvement Indépendant d'Etudes et de Recherches Spéléologiques). C'est cette association qui se charge de l'organisa-tion des expéditions, les menus étant étudiés par Bob ASCARGORTA, du Spéléo-Club de Saint-Céré. Les expéditions "nouvelles", organisées depuis 1970, ont permis à quelques 90 spéléologues, en majorité lotois, de travailler ensemble à la découverte, la topographie et l'étude poussée de ce réseau. L'ensemble des connaissances acquises a été consigné dans un ouvrage important paru en 1979*. Ce résultat est une oeuvre collective à laquelle ont participé des spéléologues de différents clubs. Cet état de Fait amène à une réflexion. La responsabilité de la gestion d'une cavité donnée à une personne n'entraîne pas forcément une prise de pouvoir abusive. Elle n'est qu'une formalité néces-saire vis à vis d'une société privée, d'un proprié-taire, des pouvoirs publics ou d'une administration militaire... Elle peut déboucher, comme c'est le cas à Padirac, sur un travail d'équipe pour la réalisa-tion d'explorations et d'études faites en commun et dont les résultats sont partagés. Ceux-ci seront d'au-tant meilleurs que la diversité des hommes permettra l'utilisation des compétences propres à chacun. 2.- PARTICIPANTS, DATES ET BUTS Du dimanche 3 au vendredi 8 avril 1983, une expédi-tion eut lieu dans la rivière souterraine de Padirac. Plusieurs clubs du Comité Départemental de Spéléolo-gie du Lot participent à l'exploration ; répartis en deux équipes. Les participants furent : * "PADIRAC 79" - Ascargorta, Bonnebouche, Couderc, Coustou, Dayma, Durand,Frégnale, Héreil, Larribe, Léger, Lesur, Marchand, Marchou, Rasseneur, Ria - Imprimerie ARTYPO, Millau. 15 Micha Dmand (M.I.E.R.S.) Equipe "plongée" : R. Ascargorta P. Laureau plongeur B. Lebilhan plongeur C. Noël B. Zanon D. Lapeyre M. Faveau Equipe "Topographie" : J. Beaucheron E. Beaucheron M. Durand J. Lafaurie J.F. Fabriol P. Lacour P. Liquard A. Du Fayet De La Tour S.C. St-Céré S.C. Dijon S.C. Dijon Ind. Figeac G.S.Q. Cahors G.S.Q. Cahors S.C. Périgueux M.I.E.R.S. M.I.E.R.S. M.I.E.R.S. S.C. Catus A.S. Figeac S.C. Catus S.C. Catus S.C. Capdenac L'équipe "plongée" avait pour but la plongée du si-phon terminal de la rivière principale. L'équipe "topographie" s'était fixée comme objectif la topographie complète du sous affluent Bonnebouche, rive droite de l'Affluent De Joly. 3.- REMARQUES Suite à des défections de dernière heure, les équi-pes ont du être réorganisées, notamment l'équipe géologique, en raison de l'absence du G. Astruc et P. Delmas, qui a du être supprimée. L'équipe plongée, suite aux plongées des 24 février et 19 mars dans l'affluent A. Viré, a modifié son programme, conformément à la demande d'exploration. L'équipe "topographie" a dû, elle aussi, modifier son programme dès le deuxième jour, en raison de nouvelles découvertes. La date d'entrée dans la cavité a été repoussée de 24 heures, avec l'accord de M. Maury, les conditions les plus favorables n'étant pas réunies (fatigue de certains membres, carences au niveau des matériels personnels et collectifs). 4.- EMPLOI DU TEMPS •Equipe "plongée" : Dimanche 3 : départ, installation bivouac de l'Etoile. Lundi 4 : transport dos bouteilles au chaos de la ri-vière De Laveur. Mardi 5 : transport des bouteilles au siphon terminal, plongée. Mercredi 6 : topographie, escalades. Jeudi 7 : sortie des plongeurs, retour de l'équipe aux gours suspendus avec l'équipe topographie. Vendredi 8 : sortie de tous les membres. Equipe "Topographie" : Dimanche 3 : départ, intallation bivouac Lesur. Lundi 4 : départ pour l'affluent Ponnebouche et le Chaos terminal, découverte d'une continuation. Mardi 5 : pose d'un "Bip-recherche", topographie des nouvelles découvertes. Mercredi 6 : escalade d'une coulée au bivouac Lesur, prospection et étude dans le nouveau réseau. Jeudi 7 : retour de l'équipe aux gours suspendus avec l'équipe "plongée". Vendredi 8 : sortie de tous les membres. 5.- RESULTATS Equipe "plongée" : L'objectif n'étant qu'une "reconnaissance du siphon terminal", la plongée s'est limitée au passage des 30 m de la zone noyée à - 6 m, et la découverte de 100 m de galerie exondée, avec nouveau siphon sous coulée stalagmitique style "grande barrière", hau-teur 10-12 m. La topographie d'une galerie déjà connue a eu lieu au niveau du bivouac de l'étoile. Les diverses. escalades dans la rivière De Lavaur n'ont donné aucun résultat. Equipe "topographie" : Un essai du "Bip-recherche a eu lieu afin de recaler la topographie en surface. L'efficacité de cet appa-reil étant limitée, les signaux ne sont pas passés. L'escalade de cheminée au Bivouac Lesur a livré 30 m d'une galerie très étroite mais fortement concrétion-née ("galerie Du Fayet"). La topographie en a été re-levée. Le passage du Chaos Terminal de l'affluent De Joly ("Chaos Fabriol") par M. Durand et J.F. Fabriol a permis la découverte de 1768 m de galeries princi-pales ("boulevard Durand") avec arrêt sur siphon. Divers affluents ont été découverts : . affluent Liquard-Lacour : 59 m (topographie), con-tinuation possible, . affluent Emeric Beaucheron : 81 m (topographie), continuation possible, . Affluent du café froid : 7 m reconnus (non topo.), continuation possible, . Diaclase Jacques Beaucheron : 25 m (topographie), continuation possible, . Galerie de la courte échelle : 120 m environ (non topographie), colmatage. En tout, par les deux équipes, 2200 m ont été décou-verts et 2177 m topographies (voir plan). Rappelons que lors des deux journées "plongée" dans l'affluent Viré, 690 m de galeries nouvelles ont été explorés , ce qui porte le développement total du ré-seau à VINGT kilomètres (19987 m dont 8711 pour la rivière principale). 6.- CONCLUSIONS La découverte d'une galerie exondée de grandes dimen-sions derrière le siphon terminal prouve que le réseau n'est pas noyé jusqu'à la Fontaine Saint-Georges, com-me on pouvait le supposer, notamment d'après les re-levés altimétriques de la topographie. Les nouvelles découvertes dans l'Affluent De Joly sont loin d'être terminées, et présentent un double inté-rêt : Géologique : par le fait des changements radicaux de structures de la galerie principale, par le tracé de la galerie dans sa partie supérieure totalement dif-férent, par la diffluence des origines de l'eau et leur grande dénivelée relative. Paléontologique : par la quantité impressionnante d'ossements mélés au conglomérat des banquettes sur 500 m environ. Ossements très variés qui mériteraient une étude appronfondie. 7.- LA DECOUVERTE DU GISEMENT PALEONTOLOGIQUE Le lundi 4 avril 1983, l'équipe topographie, avant d'entreprendre ses travaux, va revoir le chaos ter-minal. J.F. Fabriol et M. Durand s'insinuent entre les blocs de rocher et après une séance de désobstruc-tion, traversent la barrière naturelle et reconnais-sent ainsi les200 premiers mètres de la galerie amont. Le programme est modifié et dès le lendemain l'ensem-ble de l'équipe parcourt et topographie 1768 mètres de galerie principale, 292 mètres de galeries laté-rales et s'arrête sur un siphon. Le chaos aura désor-mais pour nom "Chaos Fabriol" et la galerie principale celui de "Boulevard Durand". L'ensemble du réseau pré-sente dès lors plus de 20 kilomètres de galeries ac-cessibles. Au milieu du "Boulevard Durand", dans la "salle de la cascade", un chaos constitué d'énormes blocs laissera apparaître de nombreux ossements. Au-delà de cette salle, la rivière circule en méandres entre des banquettes constituées d'un conglomérat d'ar-gile et de galets. C'est dans ce conglomérat et au fond des vasques d'eau, que les explorateurs décou-vriront un impressionnant gisement paléontologique (dents, vertèbres, côtes, crânes, bassin, cornes, bois...) étalé sur plus de 500 mètres. Une faune va-riée apparaît : bison, ours, équidés, cervidés, mam-mouth... Les ossements sont laissés en place et de nombreux clichés feront preuve de la découverte. Dès la fin de l'expédition, M. Durand en informe la Société d'Exploitation Spéléologique de Padirac, ainsi que Monsieur Clottes, Directeur Régional des Antiquités Préhistoriques. Il est convenu avec ces derniers d'or-ganiser une nouvelle expédition début avril 1984. Géologues et paléontologues seront invités à étudier le remplissage et les caractéristiques de la faune. Entre temps, les spélologues reporteront la topogra-phie en surface, afin de déterminer l'origine proba-ble du gisement. 8.- LES AUTORISATIONS - PRECAUTIONS La découverte spéléologique proprement dite, quelque fut son importance, ne nous fit pas oublier la con-duite à tenir en cas de découverte d'un gisement pa-léontologique ou préhistorique. Les termes de la loi du 27 septembre 1941 portant sur la réglementation des fouilles archéologiques (Titre III, Art. 14) furent respectés. Notons qu'en effet est soumis a cette loi : "tout objet pouvant intéresser la préhistoire" (nb : Objet lat. objectum : chose placée devant ; tout ce qui s'offre à la vue.) Les ossements préhistoriques sont donc concernés par cette loi (la jurisprudence en fait référence). La déclaration a donc été faite à la Direction Régio-nale des Antiquités Préhistoriques. Plusieurs entre-vues avec M. [lottes ont permis de demander une fouille de sauvetage" dont la direction sera attri-buée à M. Philippe, assistant au Muséum d'Histoire naturelle de Lyon et spécialiste des gisements pa-léontologiques lotois. Notons que toute demande de fouille doit être accom-pagnée d'une fiche descriptive de site archéologique (description du site, situation cadastrale et coordon-nées Lambert, période d'attribution estimée) et d'une autorisation de fouille du propriétaire. CDS 46 - 04/03/2014

Expédition Padirac 84 Le déroulement des travaux de recherches paléontologiques ou hydrogéologiques pouvant être compromis par un temps d'étude trop restreint, il fallut pré-voir une expédition de "longue durée" dont 4 jours ne furent consacrés qu'à l'acheminement et au rapatriement du matériel. L'expédition eut lieu du 8 avril, 9H00 au mardi 17 avril 18H00, soit dix jours. Toutefois, une partie de l'équipe ressorti le samedi 14 avril à 18H00. Dates et heures d'entrée et de sortie furent étudiées avec M. Maury, directeur local de la Société d'Exploitation, cette expédition se déroulant pendant la période d'ouverture au public. Ont participé à cette expédition : LARRIBE Daniel Géologue BRGM, S.C. St Céré, COUTURIE Jean Pierre Géologue, Maitre de conférence. PHILIPPE Michel Paléontologue, ASCARGORTA Robert S.C. St Céré BEAUCHERON Emeric M.I.E.R.S., Miers BEAUCHERON Jacques M.I.E.R.S., Miers BESSON Michel Magma-Club, Labastide Murat, BRUNET Jean Luc A.S. Figeac, COLLETTE Jean Claude Magma Club, Labastide Murat DURAND Michel M.I.E.R.S., Miers, FABRIOL Jean François A.S. Figeac, rERCHAUD J. Philippe S.C. Souillac, GOUAZE Yves S.C. Fumel, MASSON Philippe M.I.E.R.S., Miers, LACOUR Philippe S.C.V.V., Catus, LESUR Jean M.I.E.R.S., Miers, PALMA Jacques S.C. Souillac, PETIT Carmen S.C. Agen, SALGUES Thierry A.S. Figeac, VERLHAC Michel M.I.E.R.S., Miers, WARETTE Jean Luc A.S. Figeac. Soit 21 participants représentant 8 clubs spéléologiques. 19 Miche Dmand (M.I.E.R.S.) Michet Phitippe SPELEOLOGIE - GEOLOGIE - HYDROGEOLOGIE Topographie : La topographie des galeries de l'affluent Bonnebou-che a été reprise. Il apparaissait en effet des inexactitudes entre l'ancien plan et la réalité, notam-ment au niveau de la jonction, par un puits, de la galerie intermédiaire avec la galerie inférieure. Il apparait, étrangement, la même erreur sur la nouvelle topographie que nous présentons ici. N.B. : au niveau du puits, les deux galeries devraient être parallèles et non perpendiculaires. Pourquoi deux fois la même erreur, les topographies ayant été faites à des dates différentes, par des personnes différentes, avec du matériel différent (boussole Suunto et Topochaix) ? L'affluent Lafaurie fut également topographié. Il se décompose en deux tronçons : 176 m actifs en amont, avec arrêt sur coulée stalagmitique obstru-ante et 80 m en galerie fossile, côté aval (arrêt sur laminoir). La perte du cours d'eau se fait par l'intermédiaire d'une chiite de 15 m dans la salle dite, pour cette raison, "de la cascade" et qui constitue l'unique accès, par escalade, à cet affluent. La topographie du"boulevard Durand" a été reprise très précisément depuis la "salle du cairn" jus-qu'au siphon, avec repérage exact des banquettes de sédiments, afin de situer les ossements réper-toriés à l'emplacement de leur découverte. Prospection : La prospection s'est effectuée principalement dans les voûtes du "Boulevard Durand" et a permis la dé-couverte de petites galeries perchées pénétrables sur 30 à 120 m ; elles n'ont pas été topographiées à ce jour. Cette prospection permit, en outre, la découverte en de nombreux endroits de témoins de remplissages accrochés à la voûtes ou en haut de parois et révé-lant la présence d'ossements préhistoriques, et ceci 10 m au dessus du gisement actuel ! Géologie, Hydrogéologie : Les résultats des études géologiques et hydrogéologigues entreprises durant cette expédition sous la conduite de Daniel LARRIBE, ne peuvent être consignés ici. Dès la fin de leur synthèse, ils feront l'objet d'une publication, mais nous pouvons déjà noter plusieurs points importants : . le gisement se situe dans une galerie creusée dans du calcaire du Bajocien. Les fracturations et les pendages n'indiquent pas la proximité de la faille correspondant aux pertes. Nous pouvons donc en conclure, sans grand risque de se tromper, que la galerie est située à une profondeur supérieure ou égale â - 80 m et que celle-ci est encore relativement éloignée de la faille (au moins 250 m.). • L'étude des dépôts laisserait apparaître qu'il y a eu plusieurs remplissages successifs jusqu'au colmatage quasi total de la cavité. Un surcreuse-ment se serait effectué avant un nouveau remplis-sage moins important et, lui aussi, surcreusé. • La vitesse de propagation des variations de tem-pérature de l'eau, semble indiquer que la perte correspondante se situerait à 400-600 m du siphon. • L'eau provenant du "Bonnebouche" au niveau du si-phon serait une eau de perte : Le Battut, Salvage, Andrieu, Gaubert ? Cette donnée modifie actuelle-ment toutes nos hypothèses de travail sur l'hydrogéologie de cette partie du causse. Probabilité d'origine des eaux : La seule coloration effectuée et qui ait donné des résultats est celle de la perte d'Andrieu. La coloration est réapparue dans l'Affluent De Joly mais en aval de la confluence du "Bonnebouche" et donc du "Lafaurie". Il est difficile de dire aujourd'hui si cette coloration a été drainée par les eaux de l'une ou de l'autre des galeries. Il suffit de regarder le schéma ci-dessous pour com-prendre les possibilités de drainage des eaux par des galeries qui peuvent se superposer ou se croiser. vers rivière\ principale PALEONTOLOGIE ET PREHISTOIRE A. - Paléontologie Le travail effectué sur place : Une fois rendus sur les lieux, au delà du "Chaos Fabriol", il était logique de commencer par une première prise de contact avec le gisement avant de décider des opérations à effectuer. Etant donné le nombre impressionnant d'ossements de toutes sortes et ceci sur près de 1,5 km de longueur, il fut décidé : - de photographier les principal accumulations d'os et les vestiges susceptibles d'expliquer la génèse du gisement, avant même d'extraire quoi que ce soit ; - de reporter sur le plan topographique fait en 1983 (amélioré en 1984) les emplacements des di-verses prises de vues. - de dresser un inventaire, le plus complet possible, du matériel visible ; - de prélever un maximum d'ossements, les plus facilement déterminables, afin de les sortir pour étude. Deux journées complètes ont été nécessaires pour effectuer les photographies et les trois autres journées passées sur les lieux ont été à peine suffisantes pour dresser l'inventaire, sélectionner les pièces les plus intéressantes et emballer ce précieux matériel afin de le sortir de la cavité dans les meilleures conditions possibles. Au total 387 ossements ont ainsi été déterminés sur place et 100 ont été sortis pour être examinés de façon approfondie. C'est en effectuant ce repérage systématique des ossements que d'autres vestiges, jusqu'alors in-soupçonnés, ont été découverts. Le sédiment con-tient aussi, mélangés aux galets apportés par la rivière souterraine, des silex taillés de facture archaïque. Ce que l'on croyait être un gisement purement paléontologique (c'est-à-dire sans témoignage d'activité humaine) est donc aussi un gisement préhistorique (encore qu'il ne s'agisse pas vraiment d'un gisement préhistorique au sens strict puisque l'homme n'a pas vécu là, les silex ayant été entraînés par les crues de la rivière). Précisons que nous avons utilisé la mousse de po-lyuréthane pour englober, dans un moule en P.V.C. démontable afin de pouvoir servir à la confection de plusieurs blocs, les ossements les plus fragiles (bois de cerf et de renne, mandibule de rhinocéros, crâne de sanglier...). Les observations faites sur place Les ossements et les silex sont recouverts d'une épaisse couche de bioxyde de manganèse ce qui est en général le cas pour les gisements dans lesquels le ruissellement de l'eau est important et plus ou moins continu. Les ossements sont surtout représentés par des os longs, des vertèbres, des côtes, des coxaux... c'est-à-dire ceux ayant le meilleur pouvoir de flottabilité. Les silex, quant à eux, sont très usés. Compte tenu de ces observations il semble possible d'affirmer que le gisement résulte d'un transport par la rivière. La question est alors de savoir si les ossements ont été entraînés directement par la rivière à l'occasion de crues importantes ou si un gisement s'est d'abord formé dans une cavité ayant fonction-né comme piège (du type gouffre de La Fage, Correze) puis les ossements déjà fossilisés soutirés du gisement primitif, transportés puis déposés en aval par les crues de la rivière souterraine. Dans cette seconde hypothèse, il serait tout a fait logique de rencontrer, au même niveau du rem-plissage, des ossements d'âges différents (ce qui semble être le cas, en particulier pour le cheval). Dans ce cas là, aucune stratigraphie n'est possible, pour la paléontologie et l'apport des silex peut provenir d'un autre gisement, de période différente. Quoi qu'il en soit, l'apport des ossements a été effectué par la rivière car, rappelons le, les os ayant le meilleur pouvoir de flottabilité sont les plus abondants et ils sont, généralement, disposés le long des parois, dans le sens du courant. Locus 8 E Noter la disposition des ossements, aliynés le long de la paroi rocheuse, dans le sens du courant de la rivière (cliché Y. Gouazé). S'il y a gisement primitif, celui-ci est forcément situé en amont du siphon. En effet, d'une part les ossements sont étalés tout au long de la rivière, depuis quelques dizaines de mètres en aval du siphon et jusqu'en aval du chaos Fabriol et, d'autre part, à aucun endroit dans le tronçon de galerie contenant les ossements et les silex nous n'avons pu déceler la moindre trace d'un ancien aven col-maté. 24 Les premiers résultats de laboratoire Après l'expédition tout le matériel osseux remonté pour étude a été nettoyé, consolidé, numéroté et transmis aux spécialistes qui ont commencé l'étude détaillée. Datation Les analyses ne sont pas encore terminées mais il semble peu probable que le carbone 14 donne des ré-sultats positifs à cause du peu de collagène conte-nu dans les esquilles osseuses. La faune, dans son ensemble, semble indiquer un âge antéwürmien ; elle a beaucoup d'affinité avec celle de la Fage, à Noailles (Corrèze), datée de la fin du Riss (environ 200 000 ans). Faune Pour l'instant elle n'est pas très variée car aucune fouille n'a été effectuée mais, par contre, le maté-riel est abondant. Les herbivores sont les plus abondants, avec des représentants appartenant à toutes les familles classiques. Les mammouths sont particulièrement nombreux : plus de 20 dents et des os divers ont été repérés dans la cavité et les 6 dents qui ont été remontées à la surface appartiennent à 6 individus différents dont l'âge s'échelonne du jeune "adolescent" au vieillard. M. Beden (Université de Poitiers) qui a bien voulu se charger de leur étude, a confirmé que l'écarte-ment des lamelles était très voisin de celui obser-vé sur le matériel de la grotte des Cieux (fouilles de M. Champagne) dans les niveaux pré-würmiens et sur celui du gouffre de la Cage (fouilles du Muséum de Lyon) de la fin du Rias. Il s'agirait sans doute du Mammuthus trogontherii. Malgré le peu d'éléments sortis pour étude, C. Guérin (université de [yen) a déterminé le rhinocéros comme étant le rhinocéros laineux (Coelodonta antiquitatis) ayant existé en Europe occidentale surtout au Würm, mais déjà présent au Riss (à la Cage en particulier). Or, le rhinocéros de Padirac possède des caractères nettement archal:lues. Les Bovidés, également étudiés par C. Guérin, com-prennent sans doute deux espèces de bisons : Bison priscus, de grande taille, et Bison schoetensacki, plus frêle. A moins qu'il ne s'agisse d'individus mâles et femelles appartenant à une même espèce. Une étude détaillée devrait le préciser prochaine-ment. Loci 14 D et 18 Os canon de Bison (en haut), ou canon de Bouquetin 'en bas). (cliché M. Philippe). Les Equidés (étude de V. Eisenmann, Muséum natio-nal d'Histoire naturelle de Paris) appartiennent tous aux vrais chevaux (genre Equus) mais ils sem-blent, après un premier examen, correspondre à un groupe non homogène. Ces chevaux ne sont pas wür-miens mais très proches de ceux recueillis à Tau-tavel (Pyrén...5.es orientales) et à Lunel-Viel (Hérault). L'étude des Cervidés, commencée par C. Guérin, n'est pas encore très avancée mais les trois espèces reconnues pendant l'expédition de 1984 sont confir-mées : il s'agit du cerf élaphe (Cervus élaphus), du renne (Rangifer tarandus) et du chevreuil (Capreolus capreolus). Le bouquetin (Capra ibex), reconnu par un os canon tout à fait caractéristique, est le seul animal ap-partenant h la famille des Capridés. Au sanglier (Sus scrofa) appartiennent un crâne assez bien conservé et une extrémité de fémur (étude faite conjointement par M. Faure et C. Guérin, Université de Lyon). Les carnivores (étude de R. Ballesio, Université de Loci 33 et 19 Méml-mandibule de Cerf (en haut), hémi-mandibule de Pigon (en bas). (cliché M. Philippe). Lyon), toujours plus rares, comptent malgré tout : -3 spécimens d'ours de la taille de 11c,iirs des cavernes (Ursus spelaeus) dont un jeune individu,-un lion des cavernes (Panthera spelaea) de grande taille repré-senté pour l'instant par un seul troisième métacar-pien et-un Canidé juvénile à rapprocher du loup (Canis lupus). des cavernes : La microfaune, en l'état actuel des recherches est loin d'être abondante (peut être les petits ossements très légers, ont-ils été entraînés plus en aval ?). Les rongeurs sont rares et, pour l'instant, ne sont représentés que par quelques os longs non encore dé-terminés spécifiquement. Une omoplate d'oiseau appar-tient au pigeon biset (Columba livia) ; elle a été déterminée par C. Mourer-Chauviré, de l'université de Lyon. Les insectivores ne font pas complètement défaut puisque M. Philippe a reconnu une omoplate de taupe (Talpa europaea), espèce largement représenté à la Cage. Par contre, les amphibiens (étudiés par J.C. Rage, Université de Paris VI) sont plus abondants et comprennent plusieurs espèces d'anoures toutes vivantes encore actuellement dans la région mais déjà présentes à la fin du Riss, à la Fage ; le crapaud commun (Bufo bufo), le calamite (Bufo cala-mita), la grenouille rousse (Rana temporaria) et la grenouille verte (Rana du "complexe esculenta-lesso-nae"). B.- Préhistoire Cette note nous est transmise par Jacques Jaubert, préhistorien, a qui a été confiée l'étude de l'in-dustrie, en relation avec F. Champagne. "L'industrie lithique ramassée sur près de 1,5 km dans le lit de l'affluent de Joly, est composée uniquement de silex taillés. Malgré une récolte sélective et un échantillon plutôt pauvre, (une trentaine de pièces), cette série apporte des élé-ments précieux pour le début de la Préhistoire régionale. Les silex présentent tous des arêtes et des bords roulés dûsau transport par ruissellement. Ils sont recouverts d'uné épaisse croûte de bioxyde de man-ganèse, ce qui leur confère une patine brun-violet foncé, parfois cuivrée, qui est associée généralement aux récoltes effectuées en mileu souterrain. Parmi les pièces les plus typiques, il faut souligner la présence de trois bifaces cordiformes caractéristiques du Paléolithique moyen (petit module, tranchant régularisé, profil rectiligne...). Le débitage Levallois (obtention d'éclats, de lames ou de pointes de forme prédéterminée) est attesté par plusieurs enlèvements, parfois laminaires et par une pointe retouchée. Il y a également une pointe moustérienne et une série de racloirs (éclats retouchés sur le plus grand bord). Des nucléus discoïdes (deux) sont également caractéristiques du Paléolithique moyen. En résumé, malgré les handicaps évoqués plus haut, les éléments sont suffisamment typiques pour envisager une attribution chrono-culturelle au Moustérien de tradition acheuléenne. Cette culture est la plus souvent datée du Würm II dans les stratigraphies de référence du Sud Ouest aquitain. La découverte d'un site Moustérien de tradition acheuléenne est importante car cette culture a une répartition géographique limitée à la façade atlantique de l'Europe et n'était jusqu'à présent attestée que par quelques pièces isolées pour les Causses du Quercy". Recherches en surface - Recherches sur l'origine des eaux Les pertes sont connues, en surface, dans la zône susceptible d'alimenter l'Affluent De Joly. Ce sont d'Ouest en Est : les pertes du Battut et de Gaubert (commune de Miers) et celles du Salvage et d'Andrieu (commune de Padirac). Seule une campagne de colorations pourra nous per-mettre d'affirmer le rôle de chacune d'elles dans l'alimentation du réseau souterrain. Recherches sur l'origine du gisement paléontologique La perte de Gaubert est rebouchée en partie par un gros apport de sédiments. L'entrée, aux dires des anciens, était "grande comme un portail de grange" ; elle présente un siphon à 15 mètres de son entrée. Ce dernier a été plongé en août 1983 : l'eau s'en-gouffre dans une diaclase étroite impénétrable. Il y a donc peu de chance que les ossements aient été véhiculés au départ de cette perte. De plus aucun vestige n'a été trouvé à l'intérieur de celle-ci. La perte du Battut (ou perte du Riou Biolat) est entièrement colmatée par les sédiments, l'eau s'infil-trant sans laisser aucun passage à l'homme. Mais il n'est pas improbable qu'un ancien porche ait existé. L'existence d'un "gouffre piège" peut être également envisagée et les spéléologues s'y sont intéressé. Deux igues sont connues en surface entre ces pertes et le siphon souterrain : le puits Lucien Carrière et l'igue Brouqui. Le puits Lucien Carrière, découvert par son propriétaire en 1982, laisse peu d'espoir malgré ses 30 mètres de profondeur et la grande galerie qui se développe en son fond : son entrée est trop étroite pour avoir fonctionné en gouffre piège. Aucun ossement n'a été trouvé à l'intérieur. Pourtant, de part sa situation, il pourrait correspondre à la galerie amont, par delà le siphon, de l'affluent De Joly. Il en est çle même de ligue Brouqui ; celle-ci semble plus intéressante. Elle se présente sous forme de disclase dont l'entrée a été élargie, début 84, par les spéléologues locaux. Elle donne actuellement accès à une galerie latérale en cours de désobstruction. Selon le propriétaire, il existait à peu près à cet endroit, un gouffre où l'on jetait jadis les cadavres d'animaux et qui aurait été bouché par de gros blocs, à la suite de la chute accidentelle d'un boeuf. Cela supposerait l'existence d'une entrée importante, peut-être l'ancien gouffre piège... M. Champagne, préhistorien, a longuement prospecté sur la surface du causse afin de trouver une origine possible. Aucun indice n'a pu, à ce jour, permettre d'apporter le témoignage d'une occupation moustérien-ne. La grotte des Fieux, située à plus de trois kilomètres à vol d'oiseau, où se situe un chantier de fouilles préhistoriques (F. Champagne, J. Jaubert) a livré du matériel moustérien, mais il parait difficile de comprendre, hydrogéologiquement, comment les outils des Fieux auraient pu se retrouver dans l'affluent De Joly. Perspectives l'exploration, à partir des pertes, semble impossible à l'heure actuelle. Le siphon terminal de l'affluent De Joly est un bourbier dans lequel les plongeurs n'osent se risquer. La morphologie de la galerie ne permet pas d'envisager son vidage. Le seul espoir se situe en surface, au travers des désobstructions. Si cela est possible, il faudra du temps et beaucoup de main d'oeuvre. Encore faudrait il être assuré d'une communication entre les deux igues connues et l'amont du réseau, ce qui n'est pas certain. CDS 46 - 04/03/2014

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