Fées (Tanne aux)

Légende de la "sauvagesse" de la Tanne aux Fées

Frédéric Urien - 12/02/2023

la « sauvagesse » habitait dans une grotte au cœur des Mémises connue depuis des temps immémoriaux sous le nom de : « grotte aux fées ». Un jour qu’elle était partie en montagne, du côté de la Joux, à la recherche de ses herbes et plantes précieuses, elle fût surprise par un terrible orage, en descendant par la combe de Malachenau. Là se trouve un chalet dont-elle connaît bien le propriétaire. Elle s’y arrête et frappe à la porte, espérant y trouver un abri. Malheureusement, l’occupant des lieux ne se montre guère hospitalier, ou alors demande t-il une compensation prohibitive. Toujours est-il que la « sauvagesse » décide de se passer de « l’hospitalité » du berger et part en le maudissant. On dit qu’elle prononça alors, outre des injures et autres noms d’oiseaux, d’étranges formules à l’encontre du berger inhospitalier. Aussitôt, la pluie redoubla et tomba en trombes fantastiques qui désunirent les montagnes. Un éboulement terrible entraîna dans son sillage des tonnes et des tonnes de pierres et de boue, recouvrant la combe et semant la désolation dans un fracas de tonnerre. Alertés par le grondement gigantesque, les bergers de Thollon se rendirent vers la combe et tentèrent de retrouver, comme ils purent, leurs bêtes. Le berger propriétaire du chalet demeura, lui, introuvable et fut porté disparu. Les saisons égrenèrent le temps. Aux premiers bourgeons d’un printemps resplendissant, alors que la neige fondait tranquillement au soleil nouveau, un homme fit son apparition dans le village, tel un fantôme, les cheveux et la barbe blancs, le regard hagard. On reconnut, avec peine, le berger de la combe Malachenau, celui qui, pour le village avait disparu dans le grand éboulement. Il dut trouver la force de raconter son histoire, accusant la « sauvagesse » de tous ces malheurs et disparut à nouveau vers la Joux, ou il vécut solitaire jusqu’à sa mort, sous le nom de Père Blanc. La grotte des fées existe toujours, mais personne ne vend plus de plantes médicinales, de fleurs de montagne ni de bricoles pour touristes. Depuis ce tragique éboulement, la « sauvagesse » a disparu définitivement. Texte rédigé à partir d'une légende rapportée par Jean-Claude BLANC

Frédéric Urien - 29/08/2010

Un court conduit relie les deux entrées avant de descendre pour rejoindre le puits qui est comblé par de l'éboulis

Frédéric Urien - 12/10/2010