Montamel (Grotte de)
44.608646,1.444078
Location
La cavité est située sur la propriété de Madame Francoual. Il est donc nécessaire de lui demander l'autorisation pour visiter la grotte. Elle réside à l'extrémité Est du village. Du village, prendre la route à droite, juste avant l'église en direction du lieu dit "Bramayre. A la première fourche, prendre le chemin à droite, descendant. Suivre ce sentier sur environ 300 m. En-suite, tourner à droite dans le bois au second sentier marqué. La grotte se trouve à une vingtaine de mètres du chemin. Un conseil : il est préférable de laisser les véhicules à la fourche.
Description
La grotte s'ouvre en plein bois au pied d'une pe-tite butte. L'entrée est petite (0,70 m. X 0,40). Elle donne accès à un très vieux méandre bas de plafond, qui se poursuit sur quelques mètres. Nous pénétrons ensuite dans la partie temporaire-ment active de la cavité. Une suite de deux petites salles avec deux redans successifs, amène directement au pied du ruisseau. Celui-ci arrive par une fissure corrodée, située complètement à droite de la galerie principale. Là, elle est à peu près rectili-gne jusqu'à la coulée stalagmitique, début du méandre. Le sol est contitué de blocs d'argile où l'eau se fraye un chemin. Le plafond est très particulier. Il est formé de lames d'érosion remarquables, re-couvertes d'une pellicule d'argile. ' Une fois passé la coulée stalagmitique, une des rares concrétions de la cavité, on est dans le méandre dont la hauteur atteint parfois trois mètres. On remarque des placages d'argile sur les parois sou-vent jusqu'au plafond. Le méandre, au bout d'une vingtaine de mètres, débouche dans une vaste salle (10 m. X 5 m.), contenant une immense colline d'argile qui monte par endroit jusqu'au plafond. Le ruisseau disparait au bas de la salle à l'endroit le plus profond de la cavité, coté à -5,30 m. La deuxième arrivée d'eau, située tout à fait à l'au-tre extrémité, disparait peu après dans une fissure qui se trouve à quelques mètres de la perte principale. RENSEIGNEMENTS TOPOGRAPHIQUES Topographie le 25 mai et 12 novembre 1978. Développement total topographié : 66,30 m. Développement cheminement principal : 53,60 m. Nombre de visées : 26. Visée moyenne : 2,55 m. Indice de développement : 2,30.
Hydrologie - Géologie
La grotte s'ouvre dans les calcaires marneux du Kim- méridgien supérieur, bordé par les sables et argiles du Sidérolithique. De ce fait, nous pensions trouver rapidement l'origine du ruisseau souterrain, mais malgré une prospection systématique des lieux, au-cune perte, si infime soit-elle, ne fut repérée. D'après les mesures éffectuées le 19 février 78, le ruisseau avait un débit moyen supérieur à 100 l/s. En ce qui concerne la résurgence, là aussi nous en sommes réduits aux hypothèses, faute de colorant. Deux résurgences possibles ont retenu notre atten-tion. La première, pérenne, est appelée "Fontaine de Lar-roque". Elle est située en contrebas du village de Montamel. Bâtie, elle est à peu près entretenue. L'eau sort limpide sauf en période de crue. Elle a un débit moyen estimé à plusieurs centaines de litres à la seconde. Il existerait, dans la partie boisée, au-dessus de la fontaine, une renardière pénétrable... L'autre est située à 1 km maximum de Montamel. Le lieu est appelé "Sept Fonts". L'eau exurge temporairement à la base d'un immense pierrier en plu-sieurs endroits différents (d'où le nom). Un aménagement ancien, laissé à la ruine, avait pour but de regrouper les ruisseaux afin de remplir un énorme bassin cimenté. En crue, la Fontaine des "Sept Fonts" débite peut être un mètre cube/seconde.(mesure évaluée et non calculée).
Histoire
C'est au cours d'une prospection, le 4 février 78, que J. Magdelaine et J.P. Souques, gràce à l'aide d'un employé de Madame Francoual, trouvent l'entrée de la grotte. Elle est vraiment des plus modestes et ressemble beaucoup plus à une renardière qu'à l'entrée d'une caverne en activité. L'historique est en fait très réduit, c'est l'em-ployé qui nous le raconte. Il est d'ailleurs un des seuls à avoir pénétré dans la cavité sur quelques mètres seulement, afin d'y récupérer son chien qui s'y était aventuré à la poursuite d'une sauvagine. En racontant son histoire, il incite un des parents de la propriétaire à aller explorer plus avant la caverne. Celui-ci s'arrêtera dans une salle remplie de chandelles et de jolies choses comme on en voit à Padirac... Tout ceci nous incite â passer à l'action, mais ce n'est que le 8 février que J. Magdelaine et J.P. Souques font une première incursion dans la cavité. Le début est étroit et sinueux. L'endroit n'est guère engageant. On s'attend à tout moment à voir surgir une sauvagine quelconque. Un redan permet de se redresser. La grotte prend alors une autre allure. Nous ne sommes plus sur de la terre sèche et malodorante, mais sur de l'argile - vierge et bien grasse. Nous avançons doucement, examinant chaque recoin, contents déjà de ne pas s'être heurtés à un cul-de-sac, lorsque, à proximité, il nous semble entendre couler de l'eau. Le ruisseau souterrain de Montamel est découvert. Il arrive par un goulet exigu et impénétrable. Il coule en cascadant dans une galerie large et haute par endroit de 2 mètres. A partir de là, l'argile est partout. Sur le sol, il en existe de véritables talus. Elle se colle sur les parois ainsi qu'au plafond. Lors de crues importantes, la grotte doit s'inonder totalement. Nous avons affaire à une argile de décantation. A l'extrémité de la grande galerie, une importante coulée stalagmitique barre presque complètement le passage. Il faut escalader jusqu'au plafond, s'insinuer dans l'étroiture puis redescendre de l'autre côté,. Le couloir se transforme en un méandre en profil de trou de serrure que l'on suit en pataugeant dans l'eau. Le parcours est varié. Des blocs imposants tombés du plafond, obligent à passer en-dessous ou au-dessus suivant les cas. Le méandre débouche dans une importante salle où un second ruisseau, plus petit celui-là, arrive de l'autre extrémité et semble vouloir rejoindre et grossir le premier... Mais il disparait juste avant, happé par une fissure plongeante. Le premier ruisseau disparait lui aussi à quelques mètres de là, à travers un tas de blocs englués d'argile, au plus bas de la salle. Tait remarquable, on entend couler le ruisseau de l'autre côté de la paroi. Deux séances de désobstruction menées peu après, une fois que les ruisseaux souterrains se soient taris, avec une équipe de quatre spéléos (B. Blon, J.P. Guardia, J. Magdelaine et J.P. Souques), n'amèneront rien de nouveau. La fissure reste impénétrable ; l'aval est toujours obstrué. Il faut noter que le travail n'est pas rendu aisé en raison de l'argile qui règne ici en maitre.
Cavités proche
Distance (km) | Nom | Longueur (m) | Profondeur (m) |
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1.0 | Piatger (Grotte du) | ||
2.1 | Prats de Trêves (Le) | 30 | 6 |
2.2 | Crouzette (Grotte de la) | ||
8.9 | Tour Fage n°1 et n°2 (Crozes de la) | ||
10.4 | Pech Gros (Méandre de) | 10 | |
10.4 | Bessières (Émergence de) | 15 | |
10.5 | Tardieux (Igue des) | 90 | 23 |
10.5 | Sirey (Croze du) [Igue du Sirey] [Igue du Cloup] | 300 | 20 |
11.0 | Font Nadal (Émergence de) | 300 | 15 |