Granier (réseau du)

Myriades (Gouffre des) [n°105.1]

Chapareillan (Isère - FR)
45.461502,5.927359
Longueur 55679m Profondeur 630m
Grottocenter / carte

Location

Une ascension pittoresque à partir du village de la Plagne permet par une montée en rapides de s'élever jusqu'au col de l'Alpette par 1547 m d'altitude. A ce niveau de la marche, le regard peut se glisser sur toute l'étendue du massif de l'Alpe dominé au Sud-Ouest par le point culminant du Pinet. Laisser le sentier de grande randonnée descendre les pentes verdoyantes en direction de la bergerie de l'Alpette, puis grimper au Nord-Est du massif vers le pas des Barrres aménagé de rampes de fer permettant de facilement escalader les parois verticales. Se hisser jusqu'au faites des barres rocheuses tout en suivant la sente qui serpente à travers le lapiaz. Atteindre les plateaux désolés et lardés de crevasses et de gouffres qui se révèlent sous ces sauvages altitudes. La carte IGN signale l'emplacement d'une source s'écoulant d'un joli bassin. Au niveau de la Fontaine Neuve qui se trouve légèrement en contrebas, le sentier grimpe en direction du sommet du mont Granier. prenant en écharpe par l'Ouest une ample terrasse renfoncée par le lapiaz et bornée plus au Nord par une faille. C'est une véritable arête de partage qui sépare le massif en deux paliers étagés du point coté ? mètres de la carte IGN jusqu'au pas de la Porte ouvert plus au Nord-Est sur la cluse de Charnbéry. S'élever vers les crêtes sommitales du massif pour croiser le passage issu de la ? ainsi que de la Balme à Collomb, ensuite; Sans perdre trop de dénivellation, se diriger vers le point coté 1803 dans le prolongement d'une dalle lisse. Double puits d'entrée, dont l'un des orifices reste masqué par les rhododendrons et un gros pin, s'entrouvre un plus au Nord. au pied d'une petite falaise par une béante et large fissure de 4 mètres par 2 et indiqué par le numéro 105. La descente pourra s'effectuer au retour de cette randonnée par le sentier passant par la Balme à Collomb. Jean-Louis Fantoli - 14/02/2015

Description

Présentation

Jean-Louis Fantoli - 14/02/2015

Le massif de la Grande Chartreuse. sur versant le plus septentrional, exhibe de puissantes formations calcaires du Crétacé dont celles des étages de l' Urgonien reposant sur les néocomiennes se dressent en une formidable muraille au-dessus de la cluse de Chambéry. Le mont Granier. célèbre pour l'éboulement qui anéantit les villages de Saint-André en 1248. demeure le point culminant de ce chainon par 1933 mètres d'altitude. même, il forme avec ses balcons compartimentés et infléchis vers l'Est, un petit bassin d'alimentation de l'ordre de 3 km2. isolé du massif de plus au Sud par une grande faille transversale. Le massif est devenu de nouveau célèbre depuis que les spéléologues mirent à jour à la Balme à Collomb un intéressant gisement paléontologique d'Usrsus Spélaeus. Tous ces antres étranges qui ne tarissent pas d'éloges et dont les spéléologues en ont savamment débrouillé l'imbroglio, renferment de vastes et considérables galeries dont I 'exploration de nos jours n'est toujours pas achevée. Le gouffre des Myriades est l'un d'eux. aujourd'hui intégré au système du Granier qui s'étend sur plus de 33 kilomètres de développement pour une profondeur de 513 mètres, annexé aux réseaux auxiliaires du Gros Trou Bib, du Trou des Panaches et du Trou Mathieu, lesquels accrurent démesurément l'extension du réseau originel. L' incursion dans ces cavernes qui s'abaissent dans les profondeurs incommensurables du massif, procure l'occasion de découvrir les paléocollecteurs, antiques et volumineuses galeries abandonnées définitivement par les eaux. faisant admettre l'image d'un massif de la Chartreuse plus grandiose encore dans son histoire ancienne. Aucune rivière souterraine ne hante désormais ses mystérieuses hypogées, vouées aux jeux destructeurs de la fracturation.

Jean-Louis Fantoli - 14/02/2015

Pour se soustraire des passages étroits du puits principal. il est préférable d'équiper l'orifice du gouffre situé le plus au Sud, débutant ainsi par une première verticale de 25 mètres de hauteur. Descendre à l'aval d'un névé qui occupe la base des puits d'entrée, puis franchir au pied de quelques ressauts deux étroitures ventilées par un fort courant d•air qui s'évasent ensuite sur le palier d'un nouveau cran vertical d'une quinzaine de mètres de hauteur. Pendulant à 5 mètres sous la corniche de départ s'enfiler par une fenêtre béante dans la paroi du puits pour atteindre. une quinzaine de mètres plus loin, le haut d'un puits profond de 35 mètres dont le fond représente l'ancien terminus de 1962. Au moyen d'une aérienne traversée en opposition. puis d'une perte de dénivelé de six mètres de hauteur. pendulant pour entamer un autre cran de descente de près d'une de mètres. rattraper un large palier ébouleux perché 15 mètres au-dessus du fond du P35. De ce point, au sommet d'un ressaut de mètres de hauteur, suivre un méandre sur une quarantaine de mètres de distance jusqu'à juste avant de s'insinuer dans un passage surbaissé, le plancher de bloc positionné une dizaine de mètres en contrebas. Poursuivre vers l'aval le méandre des Lumières sur une cinquantaine de mètres jusqu'au prochain puits de 30 mètres débouchant dans la salle Véga située à 107 mètres de profondeur. A l'amont se développe sur 220 mètres de parcours une large et spacieuse galerie : la galerie Aldébaran, obturée en son point extrême exploré par un éboulement. L'aval. la galerie du Centaure, taillée dans les lits marneux du Barrémien déroule ses amples couloirs sur 90 mètres de distance, barrée par un énorme bloc triangulaire effondré de la voûte et marquant le point de départ des galeries Altair qui composent un réseau mitoyen fort ramifié, se limitant à la salle Boréale à -1 18. Le vaste tunnel du Centaure quant à lui, W) mètres plus avant. déboule brusquement vers l'aval, recoupé à l'Est comme à l'Ouest par un méandre tandis que le point bas du réseau fossile se termine à -146 au niveau d'une trémie rocheuse. Le méandre Ouest permet d'atteindre un étage inférieur par l'intermédiaire d' un puits bâillant par une faille profonde de 58 mètres au bas de laquelle se prolongent plusieurs issues. La première, remontant à l'amont, rejoint par le méandre du Coeur la salle Boréale. Le second, l'aval Crisium. plonge dans les profondeurs du massif, arrosé d'un petit ruisselet s'achevant sur des trémies très instables, infranchissables à -256 mètres de profondeur. A -161. prenant pied dans le petit actif de la Source. repérer en hauteur le départ du méandre Andromède perché à 11 mètres d'élévation. Escalader ressaut pour progresser dans cette galerie supérieure jusqu'au puits suivant de 20 mètres débouchant dans la salle de la Comète qui s'enfonce vertigineusement jusqu'au Sommet du puits des Kamikazes de 24 mètres de hauteur. Plus avant, Où alternent ressauts et plans inclinés jusqu'à -287, le sol se dérobe brusquement et plonge dans un large puits (puits Pégase) verrouillé 64 mètres plus bas par des fissures impénétrables. Franchir en opposition la margelle de ce précipice, puis arpenter la galerie entrecoupée de butes d'argile et d'à-pics à contourner au bout desquels un filet d'eau. affluant d'un méandre latéral. est expédié dans une fosse impraticable. Rejoindre plus loin en descendant quelques ressauts - laissant continuer en hauteur méandre Andromède jusqu 'au seuil de la diaclase Céphé sans suite à -360 - le méandre Arcturus qui communique à un nouvel étage inférieur par l'entremise de puits échelonnés de 13 et 75 mètres fractionnés en 9. 27, 14 et 16 mètres, retrouvant ainsi en contrebas le ruisselet perdu originaire du creusement de ces tortueux couloirs. Au bout d'un trajet d'environ 300 mètres. le petit cours d'eau qui accompagne la marche est de nouveau englouti dans une étroite crevasse venicale imposant une traversé en hauteur. Rejoindre en face la margelle d'une verticale de 18 mètres au bas de laquelle bâille l'entrée d'un sommaire boyau. Vers -445 mètres. au bas d'un puits de six mètres, méandre retrouve les eaux perdues, puis de bassins en ressauts. le couloir guidé par une faille au parcours plus commode, s'aventure dans les couches marneuses du Barrérnien inférieur et vient terminer sa èourse sur un siphon à -505 mètres de profondeur. Attenant, le réseau Neptune vient approfondir le bas du gouffre à -513 mètres.

Equipement

Jean-Louis Fantoli - 14/02/2015

ObstacleCordeAttacheObservation
P24C26ANarbre entrée sud
P5C102SMC lucarne
P6 P10C254SPenpule sur P35
R10C102S
P31C353SSalle Véga -107
P58C656SFractionnement à -5, -31
P20C223SMéandre aval
R20Andromède
R6
P24C27AN + 2SPuits des Kamikazes
R5
R7
T15C154STraversée Pégase
P13C152SMéandre Arcturus
P9 P27 R4 P14 P16 R6C907S-405
P18C202S
P6C82SActif
R6
R4-505 siphon

Histoire

Le gouffre est découvert puis exploré jusqu'à 80 mètres de profondeur par le Spéléo club des Ardennes sous la direction de Jacques Tisserand. ceci lors de leur camp d'été organisé du 18 au 22 juillet 1962. En 1978. le Spéléo club de Savoie réussit à trouver la suite du réseau en effectuant une traversée au-dessus du dernier puits de 35 mètres. De juillet à Septembre 1978 les explorations se concentrent sur le fond du gouffre prometteur qui voit sa profondeur atteindre -505 mètres. Les explorations seront relancées en 1988 par le club de Fontaine la Tronche qui découvrent par escalade, en collaboration avec le Spéléo club de Savoie, le réseau Neptune approfondissant ainsi la côte du réseau à -513 mètres. Le développement gagne les 6565 mètres. Encouragés par le franc succès de leurs découvertes dans la Balme à Collomb, en 1990. les spéléologues de Chambéry mettent en place leurs campements d'été qui vont de cette se succéder pour toutes les années à venir. Un ancien gouffre, le Gros trou Bib, entrevu en 1978, va projeter les explorateurs vers les réseaux reconnus et inventoriés du gouffre des Myriades, faisant passer le développement à plus de 13 000 mètres. En 1991. le trou des Panaches qui s'étend sur près de 2730 mètres est relié au réseau des Myriades-Gros trou Bib. Le club de Fontaine la Tronche, désobstruant pour sa part depuis 1986 le trou Mathieu constitué de puits étroits, parvient à jonctionner à -370 le nouveau réseau. En 1992. de nouveau sur la brèche. les clubs Drabons et Chieures, le Spéléo club de Savoie et les individuels regroupés du département, poursuivent leurs recherches qui les amènent à explorer réseau des Plêiades formé en profondeur de gigantesques galeries. Le système du Granier. au bout de 30 années de méritoires recherches. s' illustre aujourd'hui par ses 33000 mètres d'extension; la profondeur restant inchangée à -513. Jean-Louis Fantoli - 14/02/2015

Autres entrées de ce réseau

Distance (km)Nom
0.2Myriades (Gouffre des) [n°105.2]
0.9Lilou (Trou) [n°200]

Cavités proche

Distance (km)NomLongueur (m)Profondeur (m)
0.0Gouffre [n°047.2] [n°47.2]4646
0.1Gouffre [n°037] [n°37]1414
0.1Gouffre [n°038] [n°38]1010
0.1Gouffre [n°225]4011
0.2Gouffre [n°082] [n°82]1212
0.2Myriades (Gouffre des) [n°105.2]55679630
0.2Gouffre [n°301]1010
0.3Gouffre [n°065] [n°65]1616
0.3Gouffre [n°304]1010