Hoï (Tham)

Hoï (Tham)

(ວັງວຽງ - LA)
19.039308,102.423386
Longueur 9559m Profondeur 63m
Approche ☆☆☆☆☆ Esthétisme ☆☆☆☆☆ Facilité de déplacement ☆☆☆☆☆
Grottocenter / carte

Location

Depuis Vang Vieng, prendre la Nationale 13 vers le Nord sur une douzaine de kilomètres, puis, au niveau du petit village de Ban Phon Ngam, prendre à gauche une piste carrossable qui conduit au village de Ban Phathao. Une fois franchi le pont sur la Nam Xong, suivre le canal d’irrigation vers le Nord sur 2 kilomètres. La résurgence de Tham Nam Xang s’ouvre au pied des falaises. Tham Hoï se situe 500 m plus au Nord en suivant le chemin dans les rizières. L’entrée est facilement reconnaissable grâce à la statue de Bouddha élevée dans le porche. Seb_FRANGEUL - 02/11/2023

Description

note

Seb_FRANGEUL - 02/11/2023

Note concernant le descriptif : nous reprenons ici les différents rapports d'expédition des Spitteurs Pan afin de donner une description la plus complète de la cavité, en commençant logiquement par l’entrée. L’ordre des galeries ou secteurs suivant est arbitraire, et ne constitue pas une directive de visite. Les noms de galerie ou de réseau font référence à ceux indiqués sur la topographie et ne sont donnés que pour se repérer.

galerie d’entrée

Seb_FRANGEUL - 02/11/2023

La galerie ainsi nommée s’étant sur 910 m, depuis le porche d’entrée jusqu’à l’accès principal à la rivière. L’entrée est un porche d’environ 14 m de haut, bordé sur la droite par un éboulis de rochers cyclopéens, au pied duquel trône une statue de Bouddha assis. Tout de suite derrière elle se trouve un pan incliné que l’on peut remonter sur une dizaine de mètres jusqu’à un palier. À gauche une traversée donne dans une salle borgne à l’aplomb de la «galerie d’entrée». En continuant le pan incliné, se succèdent une série d’escalades jusqu’à une dernière cloche colmatée (+33 m). Il faut laisser la statue de Bouddha sur sa droite pour rentrer dans la «galerie d’entrée». Celle-ci mesure au début 5 m de large pour 8 m de haut, proportions que l’on va garder avec quelques variations jusqu’au «shunt». À 90 m de l’entrée on passe sous un pont rocheux puis entre deux draperies qui marquent le début de l’encombrement du sol par des galets de 20 à 60 cm de diamètre, sur un peu plus de 200 m. Quelques gours ponctuent la fin de ce passage. À 347 m de l’entrée, dans l’axe de la «galerie d’entrée», en main droite, se situe un premier diverticule pénétrable sur seulement une vingtaine de mètres, fonctionnant comme une perte 6 m sous le niveau de la galerie principale (-3 m). La galerie marque alors un coude vers la gauche, suivi d’une chicane et d’un premier passage bas de quelques mètres. On retrouve ensuite l’axe principal, orienté Nord-Est / Sud-Ouest, sur environ 90 m jusqu’à une nouvelle zone de gros galets. Peu avant ceux-ci, à 430 m de l’entrée en main gauche, une galerie supérieure s’atteint par une escalade de 2 m. Elle se parcourt sur 80 m de développement avant de déboucher plus avant dans la «galerie d’entrée», par une lucarne à 6 m du sol. Elle prend rapidement le profil d’une conduite forcée de 2 m de diamètre en moyenne. Le cheminement y est tortueux : quelques virages, petites descentes et remontées, un P6 suivi d’un siphon temporaire (+2 m) puis d’une E6 en pan incliné, de nouveau quelques virages et dénivelés avant de retrouver l’axe général dans une ligne droite qui rejoint la «galerie d’entrée». En restant dans la «galerie d’entrée», à 440 m de l’entrée, on trouve un deuxième diverticule en main droite. Il débute par une étroiture laissant place à une petite salle en cul-de-sac au sol argileux et sec (+5 m). Toujours dans la «galerie d’entrée», à 500 m de l’entrée, au niveau d’un carrefour, la galerie marque un nouvel angle à gauche, donnant immédiatement sur un deuxième passage bas. En main droite, deux autres diverticules s’offrent encore à nous. La branche de droite se parcourt sur 120 m, fonctionne en perte et se termine par un rétrécissement impénétrable, avec un remplissage au sol de galets de faible granulométrie (-2 m). La branche de gauche, qui reprend l’axe principal de la cavité sur une vingtaine de mètres, apparaît comme l’amont de la perte évoquée précédemment. De l’autre côté du passage bas, à 6 m en hauteur et en main gauche se trouve la lucarne de la galerie supérieure. Un nouveau virage à droite, suivi d’un autre à gauche, puis un troisième passage bas. À la sortie de celui-ci nous sommes à 560 m de l’entrée, avec en face de soi le départ du «shunt» (décrit séparément) donnant accès à la rivière aval au niveau de la «salle Khao Niai», et à droite la suite de la «galerie d’entrée». Sur la droite, on suit la «galerie d’entrée» sur 25 m jusqu’à un passage siphonnant, terminus de la visite à la saison des pluies. À la sortie les dimensions de la galerie redeviennent plus confortables. Celle-ci est agrémentée de quelques gours et autres concrétions. 100 m après le siphon temporaire, la galerie change brutalement de faciès : 10 m de hauteur pour une largeur de 15 à 20 m. Sur la gauche, à 670 m de l’entrée, en haut d’un talus d’argile, part la «galerie déjà vue» (baptisée ainsi à cause de portions de fil topo retrouvées ça et là; décrite séparément), donnant accès au «shunt» et à l’étage supérieur de la «salle Khao Niai». En poursuivant dans la «galerie d’entrée», on contourne une très large dalle effondrée par la gauche, en remontant une série de gours tapissés de poudre de calcite très blanche. On continue de monter entre quelques blocs pour se retrouver à hauteur du plafond : la galerie est alors encore large mais haute seulement de 2 à 3 m. Un court diverticule en main gauche fait une boucle avec la galerie principale, deux autres s’ouvrent en main droite. Ceux-ci sont bas de plafond, et celui-ci est agrémenté de cristaux de calcite et de quelques concrétions, malheureusement pillées pour la plupart. Ces deux diverticules se terminent sur des soutirages, sans suite. La «galerie d’entrée» marque alors un coude vers le Sud puis reprend l’axe principal. De cet endroit un court passage en direction du Sud donne accès à la «rivière aval». On arrive ensuite en haut d’un grand éboulis : le «chaos», accès principal à la rivière. On se situe ici à 910 m de l’entrée. À gauche la «rivière aval» qui permet de ressortir dans Tham Nam Xang, à gauche la «rivière amont» qui conduit à Tham Hoï 2, sortie située de l’autre côté de la montagne, dans le poljé de la Nam Xang Taï.

le shunt, accès à la rivière au niveau de la salle Khao Niai

Seb_FRANGEUL - 02/11/2023

Prendre la galerie principale en direction de la montagne, vers l’Ouest. Après un passage bas ventilé, la galerie marque un virage à angle droit vers la droite, on se situe ici à 560 m de l’entrée. Prendre alors en main gauche une galerie laminiforme au sol tapissé de gours glaiseux. Le plafond se relève quelques mètres après et donne dans une salle. Poursuivre vers la droite dans un conduit descendant (0,6 x 2m). Au plus étroit de celui-ci une brève escalade en opposition (R3) permet de rejoindre la «galerie déjà vue» et l’étage supérieur de la «salle Khao Niai». En continuant en bas, on arrive en haut d’une coulée stalagmitique adhérente que l’on désescalade sur 5 m (R5) pour rejoindre le cours de la rivière de Tham Nam Xang. À gauche en suivant l’aval, on trouve en main droite l’accès aval de la salle d’effondrement n°2 dite «salle du Khao Niai», puis en continuant un peu la n°3. À droite en remontant l’amont entre les blocs d’effondrement, on trouve en main gauche l’accès amont à la salle n°2, puis rapidement la salle n°1, point de départ du «réseau supérieur de 2011». Cette arrivée en plafond dans la rivière permet d’apprécier la mise en charge de celle-ci. En effet aucun dépôt ne réside sur les parois, malgré une hauteur de plus de 8m, ce qui témoigne de la rapidité et de l’importance du débit. A contrario, un fin dépôt argileux occupe la quasi totalité du shunt. Ce shunt permet d’éviter une longue nage (80 m de bief profond) et un passage siphonnant. Il permet également de raccourcir le parcours d’environ 1,5 km pour accéder au «réseau supérieur de 2011».

réseau supérieur de 2011

Seb_FRANGEUL - 02/11/2023

L’accès se situe au sommet de la salle d’effondrement n°1, en remontant l’éboulis en rive droite. Une large coulée stalagmitique aux accents orange en facilite l’ascension. À droite subsiste un remplissage important de galets formant un balcon suspendu à 20 m au dessus de la rivière. Au début de celui-ci, une coulée donne sur une lucarne en hauteur, à deux mètres du sol. Une escalade a été entreprise sur une vingtaine de mètres, mais la mauvaise qualité du sol et des parois du pan incliné a dû interrompre la progression, malgré la poursuite de la galerie (visée sur une quarantaine de mètres, +51 m). En bas sur la gauche de la coulée, un passage ventilé et concrétionné se parcourt à quatre-pattes et donne accès à une vaste galerie formant un virage. Vers la droite, un plancher stalagmitique permet de passer entre un P12 (à gauche) et un soutirage important (-2 m, à droite). Après avoir contourné délicatement le P12 par la droite, on arrive en haut d’un nouveau puits de 7 m (non descendu, fond comblé). Il s’agit là certainement d’un important soutirage du plancher, constitué d’un remplissage de galets plus ou moins calcité. Une escalade en traversée sur la paroi de gauche permet de contourner le P7. La galerie se poursuit sur quelques mètres avant de buter sur un remplissage glaiseux important. Vers la gauche, on parcourt une galerie de section oblongue (2 à 5 m de haut pour 20 à 30 m de large), décrivant un large « S ». Un fin dépôt limoneux rendant glissante la progression atteste d’une mise en charge lente possible. Une longue ligne droite fait suite, débouchant au pied d’une grande salle d’effondrement de plus de 40 m de plafond. Cette dernière semble s’être formée au profit du croisement de deux cassures orthogonales. En traversant cette salle pour continuer dans l’axe, on retrouve le même faciès de galerie, tapissée cette fois-ci de nombreux micro-gours. La progression sans difficulté mène en haut d’un éboulis assez raide, descendant au fond d’un siphon asséché lors de notre visite de 2011. La présence importante de dépôts (limon et morceaux de bois pouvant atteindre quelques mètres) montre là encore une mise en charge possible du réseau. On remonte de l’autre côté pour accéder à une salle. En main gauche, un diverticule amont donne accès après un ramping à une salle en cul-de-sac richement concrétionnée d’aragonites. Dans l’axe, une nouvelle descente nous mène au bord d’un siphon (en charge en février 2011) de larges dimensions. L’eau est d’une couleur sombre, quelques bulles remontent de temps à autre le long de la paroi opposée. Celles-ci sont certainement formées par la décomposition de débris végétaux coincés dans le siphon. Le sens d’écoulement observé par endroits (érosion dans les remplissages et coups de gouges) montre qu’il s’agit ici d’un siphon amont. De retour dans la grande salle d’effondrement, une remontée dans l’éboulis en main droite permet de repérer plusieurs départs à hauteur du plafond : un à droite derrière une lucarne dans un remplissage de galets suspendu, un dans l’axe de la galerie d’accès, au dessus d’une coulée, et un dernier à gauche. Ce dernier donne accès à la «galerie de l’escalade» par une E20 (corde mise en place en 2015). Enfin, toujours depuis cette grande salle d’effondrement, en se faufilant sous les blocs, on arrive en haut d’une trémie au travers de laquelle on entend une rivière couler une quinzaine de mètres en contrebas. Quelques branchages de bonnes dimensions (1 à 2 m de longueur) y sont coincés. Nous n’avons pas tenté de descendre entre les blocs faute de corde (les cailloux après quelques rebonds effectuent une chute libre). Après report topographique, il s’agît du «diverticule aval», peu avant la voûte mouillante. Les observations faites sur les remplissages montrent que les étages supposés jusqu’à aujourd’hui comme fossiles peuvent en fait se mettre en charge, avec des débits suffisants pour transporter des débris de taille importante. On peut également déduire que ce réseau supérieur est alimenté par des pertes situées à l’extérieur, aux tailles certainement respectables.

rivière amont

Seb_FRANGEUL - 02/11/2023

On prend pied dans la rivière de la Nam Xang en bas du «chaos» situé à l’extrémité Ouest de la «galerie d’entrée». Le lit de la rivière est ici tapissé de gours peu profonds. Dans l’axe de notre arrivée, en rive droite, on peu remonter un talus de glaise vers une courte galerie qui redonne dans la rivière un peu plus en amont. À gauche, c’est le départ de la «rivière aval», à droite, la «rivière amont». Tout de suite après avoir franchi la dernière margelle de gour, la galerie tourne à gauche et reprend l’axe principal de la cavité en direction du Sud-Ouest. Il faut rester en rive droite pour éviter une première nage. On arrive alors en bas d’une grande coulée stalagmitique orange, départ de la «galerie des pieds nus». Deux options se présentent alors : soit on traverse à la nage la rivière pour rejoindre la rive gauche, soit on escalade la coulée pour trouver à son extrémité Ouest un passage étroit qui regagne la rivière en amont d’une petite cascade. La galerie prend alors une section pratiquement circulaire de 4 à 6 m de diamètre. Le cours de la rivière y est paisible, agrémenté de nombreux gours. Au bout d’une cinquantaine de mètres la galerie fait un coude à gauche vers le Sud avant de reprendre son orientation d’origine. Quarante mètres après ce dernier coude, on repère une arrivée d’eau en main droite, qui n’est autre que l’arrivée d’une diffluence située trente mètres en amont. La galerie s’élargit et se divise en deux parcours, un actif et l’autre temporairement fossile. Le plafond côté actif s’abaisse tandis que la profondeur augmente, obligeant à nager après un coude à gauche. La galerie «sèche» est quant à elle tapissée de galets métriques et s’ouvre à la faveur d’une diaclase. Plusieurs cheminées occupées par des chauves souris y sont repérées. On rejoint alors la rivière au pied de deux autres cheminées. Celle située en rive droite est active et légèrement ventilée. Elle a été escaladée sur une quinzaine de mètres, mais une trémie empêche d’aller plus haut. La galerie observe un nouveau coude, au départ d’un bief profond. Cette portion, qui reprend l’axe principal de la cavité (Nord-Est / Sud-Ouest), est rectiligne sur une centaine de mètres. Après 70 m de nage, la rivière devient moins profonde et marque un nouveau coude avec un départ dans l’axe (accès 1 au «réseau du fond»). À partir de cette bifurcation, la galerie devient rectiligne sur 280 m, en suivant un axe Nord-Nord-Ouest / Sud-Sud-Est jusqu’à un siphon temporaire. On laisse un nouveau départ en main droite (à 20 m de la bifurcation, accès 2 au «réseau du fond»), puis on nage de nouveau sur une vingtaine de mètres. Le bas d’une cheminée (visée à 28 m) occupée par des chauves-souris est alors visible et marque le début d’une série de gours remarquables. À 100 m de la bifurcation, la galerie devient sèche, l’eau arrivant au travers du remplissage de la rive droite. 20 m plus loin, on retrouve en main droite la galerie qui permet d’éviter la portion de nage (accès 3 au «réseau du fond»). La progression devient glissante, le sol est jonché de galets et de margelles de gours à sec mesurant parfois un mètre de haut. 50 m après, en main gauche au dessus d’une coulée de calcite, on trouve le départ de la «boucle». On continue alors sur encore une centaine de mètres confortables et on arrive au siphon temporaire assez photogénique, que l’on traverse en longeant la paroi main droite. Le fond est constitué de vase de laquelle s’échappent quelques bulles de gaz de décomposition végétale. C’est le signe d’une certaine proximité de la surface. À la sortie de la vasque la galerie reprend son axe Nord-Ouest / Sud-Est initial, sur une centaine de mètres. Plusieurs cheminées sont visibles au plafond, avec des visées supérieures à 20 m. Au bout de cette galerie, sur la droite on trouve le passage topographié par l’EEGC en 2008 (retopographié par les Spitteurs Pan en 2013), qui se développe au contact d’une trémie avec la roche mère. Sur la gauche, on arrive rapidement au «siphon amont 96» de cette branche (+16 m). Environ 75 m après le siphon temporaire, on débouche dans une salle en main gauche, encombrée de blocs de plusieurs mètres de côté. On peut remarquer sur ceux-ci de nombreux fossiles d’entroque. Cylindriques et de couleur blanche, certains mesurent jusqu’à 20 cm de long pour un diamètre maximal de 3 cm. Certains spécimens sont isolés, d’autres en revanche sont en amas. Il faut continuer entre les blocs, en suivant la paroi de gauche pour trouver le départ de «la perte», derrière un renfoncement.

la perte

Seb_FRANGEUL - 02/11/2023

Le conduit, plus haut que large, est d’abord tortueux. Le sol est boueux, par endroits sablonneux, et une fine pellicule de limon recouvre les parois, témoin de mises en charge. Quelques cheminées émaillent le parcours, deux ont été escaladées mais ne donnent rien. Il s’agît vraisemblablement de surcreusements en régime noyé. À une trentaine de mètres de l’entrée, en main droite, arrive un actif qui sort d’un petit siphon. La topographie nous montre qu’il s’agît de la résurgence d’une perte vue à proximité du grand siphon amont. Deux méandres plus loin, cette fois-ci en main gauche, arrive un affluent, impénétrable, mais avec un débit important. La situation est surprenante, car elle semble provenir de l’intérieur du massif. Depuis cette nouvelle arrivée, la galerie devient plus aquatique, et prend la forme d’une diaclase, parfois étroite d’une vingtaine de centimètres, rectiligne sur pratiquement 100 m jusqu’au siphon (perte, côte +14 m).

galerie des pieds nus

Seb_FRANGEUL - 02/11/2023

Son départ se trouve en haut de la grande coulée stalagmitique orange, qui surplombe le départ de la «rivière amont». La galerie mesure en moyenne 9 m de large avec un plafond assez bas dans un premier temps, mais qui remonte rapidement, à la faveur d’une salle. En main droite, on peut suivre un court diverticule fonctionnant en perte. La suite se trouve au Sud de la salle. On suit alors une diaclase rectiligne de 4 à 5 m de large à sa base pour autant de haut, sur une distance de 80 m. Le sol est recouvert de galets de petites dimensions et leur disposition montre un sens d’écoulement Sud / Nord, c’est-à-dire inverse à notre sens de progression. La galerie fait un coude vers l’Est à la faveur d’une faille, rapidement impénétrable. Une grande draperie marque ce changement de faciès. 30 m après, deux soutirages trouent le sol. Profonds d’environ 3 m, ils montrent des traces d’écoulement au sein du remplissage. La galerie s’oriente alors plus à l’Ouest et se divise en deux, c’est à cet endroit que nous avons découvert des traces de pieds nus dans la glaise. En main gauche, on peut suivre un petit diverticule remontant, s’arrêtant sur une faille perpendiculaire. En main droite, il faut descendre dans un soutirage glaiseux et ramper pour trouver la jonction avec «la boucle», donnant accès à l’amont de «la rivière amont».

la boucle

Seb_FRANGEUL - 02/11/2023

En haut de la coulée de calcite, la galerie plus large que haute forme une espèce d’alcôve, d’une vingtaine de mètres de longueur. Il faut alors ramper sur 5 m pour accéder à la suite. On arrive au début d’un gours scintillant, à sec mais au fond parsemé de stalagmites qui se sont formées sous l’eau. On parcourt ainsi une trentaine de mètres dans un univers cristallin du plus bel effet. La galerie s’oriente ensuite au Nord et prend un profil de laminoir, avec encore des gours au sol. Il faut de nouveau ramper et trouver un passage étroit sur la gauche, derrière quelques lames. Cette partie très glaiseuse doit se mettre en charge à certaines époques. Après ces 30 m peu agréables, la galerie tourne à droite et devient plus confortable (de 4 à 10 m de large pour 2 à 3 m de haut). Le sol est tapissé d’une bonne couche d’argile fine, parsemée de pavés de dessiccation. La zone est de nouveau richement concrétionnée, et on traverse sur une petite centaine de mètres plusieurs gours cette fois-ci remplis, mais sans courant actif. La galerie s’élargit encore (jusqu’à 25 m). Un diverticule amont en main droite peut se parcourir sur une soixantaine de mètres avant de buter sur une étroiture impénétrable (+20 m). 30 m après cette bifurcation, la galerie se rétrécie et reprend l’axe général de la cavité. Dans le sol toujours glaiseux, on remarque deux soutirages qui amènent à la plus grande prudence dans les déplacements. Au bout de 75 m, il faut se coucher dans la glaise presque liquide et après quelques mètres de reptation on débouche au fond du soutirage terminal de la «galerie des pieds nus». Ce soutirage vu en 2012, était alors obstrué, mais celui-ci fut franchi en 2013. Cela montre qu’il y a bien toujours une activité conséquente, y compris dans des secteurs que l’on pourrait considérer comme fossiles. On peut également observer que nous sommes ici à la côte +12 m, et que le cours actif de la rivière amont au plus proche de ce point est entre +13 m et +11 m. Il va donc sans dire que cette partie s’ennoie à la moindre hausse du niveau d’eau de la rivière...

la rivière aval

Seb_FRANGEUL - 02/11/2023

On prend pied dans la rivière de la Nam Xang en bas du «chaos» situé à l’extrémité Ouest de la «galerie d’entrée». Le lit de la rivière est ici tapissé de gours peu profonds. Dans l’axe de notre arrivée, en rive droite, on peu remonter un talus de glaise vers une courte galerie qui redonne dans la rivière un peu plus en amont. À droite, c’est le départ de la «rivière amont», à gauche, la «rivière aval». Dès le départ de celle-ci, il faut longer la paroi en main droite pour éviter de s’immerger. La galerie est large de 9 m pour une hauteur d’environ 2 m. Dans l’axe en main droite, une diffluence d’une centaine de mètres de développement donne accès et alimente «le diverticule aval», mais son parcours est très aquatique et peu confortable. Pour l’atteindre, mieux vaut prendre l’accès suivant. Le cours principal de la rivière reprend son axe Ouest / Est, toujours dans une galerie plus large que haute. Au bout de 60 m de progression, on arrive à un carrefour. À gauche, un court passage remonte vers «la galerie d’entrée», peu avant «le chaos». Tout droit, on trouve le lit asséché de la rivière, qui ne tarde pas à faire un coude vers le Sud pour retrouver le cours actif. À droite, la rivière fait une chicane vers le Sud avant de retrouver son orientation principale. C’est à cet endroit que se trouve le deuxième accès au «diverticule aval». La galerie change alors de proportions : elle devient plus haute et plus étroite (2 à 4 m de large et jusqu’à 6 m de hauteur). 60 m plus loin, la rivière tourne brutalement vers le Sud, puis 25 m plus loin de nouveau vers l’Est. C’est ici que commence un bief profond qui oblige à nager pendant une soixantaine de mètres jusqu’à une lucarne formée par une coulée stalagmitique en rive gauche. Après ce passage siphonnant, la galerie s’élargit de nouveau. La progression demeure néanmoins aquatique, en descendant de gours en gours. La galerie perd ensuite de sa pente et devient spacieuse (13 à 15 m de large, 2 m de haut). Une centaine de mètres après le dernier gours, la rivière rencontre un chaos de blocs : nous sommes en bas de la grande salle d’effondrement n°1, point de départ du «réseau supérieur de 2011». Le parcours redevient facile jusqu’à un nouveau chaos en contrebas de la salle d’effondrement n°2 dite «salle du Khao Niai». Il faut alors se faufiler entre les blocs en longeant la rive gauche. Peu après, dans un virage à droite, une coulée de calcite orange arrive en main gauche : «le shunt». La rivière prend alors sont plus bel aspect, dans une galerie en forme d’as de pic, de 8 m de large sur 7 m de haut, jusqu’à la salle d’effondrement n°3 située une cinquantaine de mètres plus loin. Un nouveau virage vers le Sud puis un autre vers l’Est, et on se retrouve rapidement au bord d’une étendue d’eau profonde : le siphon aval (-10 m). Il faut alors s’immerger pour trouver en rive droite une lucarne, permettant la jonction avec Tham Nam Xang.

le diverticule aval

Seb_FRANGEUL - 02/11/2023

Le premier accès se situe au niveau de la diffluence, juste après le départ de «la rivière aval». La galerie se présente sous la forme d’un conduit presque circulaire, large d’environ 2 m pour seulement 1 m de haut. Les parois sont déchiquetées et l’eau en occupe toute la largeur, obligeant ainsi à s’immerger. 30 m après le départ, la galerie fait un coude vers l’Est. Peu après un affluent impénétrable arrive en main gauche, tandis qu’une partie du flot se perd en main droite au bout de quelques mètres. 40 m plus loin, un nouvel affluent arrive en main gauche et la galerie tourne vers le Sud. Au bout de 20 m, une courte galerie sèche mène à «la rivière aval». 35 m après ce carrefour, on retrouve en main droite un affluent, résurgence de la perte signalée juste avant. On suit ensuite une galerie en forme de diaclase sur 270 m de distance, faisant divers coudes tout en suivant une orientation générale vers le Sud-Est. Quelques zones profondes obligent à s’immerger de nouveau. Après une dernière nage, la galerie fait un coude vers le Sud. Un éboulis en main gauche donne notre position à l’aplomb de la salle d’effondrement de «l’escalade» dans le «réseau supérieur de 2011». La jonction entre ces deux parties de Tham Hoï n’a pas été effectuée physiquement à cause de l’instabilité de la trémie. La galerie reprend ensuite une orientation Sud-Est, parfaitement alignée avec la galerie du «réseau supérieur de 2011», située 20 m plus haut. Une trentaine de mètres après ce changement de cap, une voûte mouillante barre le passage. Après celle-ci qui demande une progression en apnée sur quelques mètres, on débouche dans une salle tapissée de limon et de débris végétaux, fermée par un siphon, terminus de l’exploration de ce côté là (côte -3 m).

galerie "déjà vue"

Seb_FRANGEUL - 02/11/2023

À 670 m de l’entrée, après le «shunt» menant à l’aval de la rivière, en main gauche dans la paroi Sud de la galerie d’entrée subsistait un point d’interrogation depuis plusieurs années. En effet, il semblait y avoir un départ en haut d’un talus de glaise. La suspicion était bonne. Située à 7 m au-dessus du sol de la galerie d’entrée, l’ouverture fait 6 m de large pour seulement 1 m de haut. Le conduit se ressert rapidement à cause d’un massif de concrétions principalement en main gauche. On débouche ensuite dans une petite rotonde de 6 m de diamètre, mais toujours basse de plafond. La galerie marque alors un angle de 90° et prend une orientation au Sud Sud-Est. La suite se trouve au milieu des concrétions aux formes mammaires, dans un conduit au profil de laminoir. 20 m plus loin, la galerie devient plus spacieuse et on peut se tenir debout. Elle marque un nouvel angle de 90° pour reprendre l’axe de la galerie principale d’entrée. À 80 m mètres rectilignes de ce changement de direction, après un passage bas obligeant à ramper, la galerie prend de bonnes proportions qui vont en augmentant (10 de large pour 2 m de haut). À environ 30 m de cet élargissement, deux soutirages d’une profondeur de 7 m trouent le sol tapissé de glaise et de pavés de dessiccation. 30 m plus loin, on arrive à un carrefour. À gauche, après une courte désescalade dans un conglomérat, puis un ressaut de 3 m, on jonctionne avec le «shunt» d’accès à l’aval de la rivière (R3). À droite, des gours orangés prennent la place de la glaise et on débouche dans une vaste salle d’effondrement, suspendue 20 m au-dessus de la rivière. En main droite en escaladant une magnifique coulée stalagmitique orange, on arrive en haut d’un balcon surplombant la salle. Une petite lucarne donne sur la «salle Khao Niai», 15 m au-dessus de l’éboulis. La salle d’effondrement, de 30 x 40 m pour 8 m de haut, est occupée en son centre par un bloc cyclopéen de forme pyramidale. On peut facilement apprécier son emplacement d’origine au plafond, qui forme un miroir d’une grande régularité. Le côté Sud de cette salle est difficilement praticable car il est formé par une trémie suspendue, laissant entrevoir la rivière à plusieurs endroits en contre bas entre les blocs. En rejoignant la base de la pyramide côté est, deux possibilités s’offrent à nous : à droite on peut rejoindre la rivière en empruntant un balcon glaiseux puis sablonneux, qui conduit dans la dernière salle d’effondrement avant le siphon aval (salle d’effondrement n°3). À gauche, la galerie continue sur 90 m, dans l’axe de Tham Loup toute proche (le terminus de cette dernière se situe à 120 m de distance avec une différence altimétrique de -15 m). Large de 10 à 15 m, ce long corridor est ponctué par un grand soutirage qui se contourne par la gauche en équipant une vire, puis après une portion plane, par un nouveau soutirage, rempli par un lac suspendu. On peut enfin descendre dans un gours borgne, profond de 2 m, qui marque la fin de ce parcours.

réseau de l’Italien

Seb_FRANGEUL - 02/11/2023

C’est à 75 m du départ de «la boucle», en main droite sur une étendue sablonneuse, que le 17 septembre 2004 a été retrouvé le corps sans vie d’un touriste italien parti seul visiter la grotte, d’où le nom donné à cette partie de la cavité. Une inscription en Lao, à la peinture orange, rappelle ce triste événement. De là part une galerie basse avec de nombreux diverticules, dont un qui permet de sortir dans le poljé. Peu après le départ, une petite pente en main gauche regagne la galerie principale, juste avant le siphon temporaire. Une dizaine de mètres plus loin, on trouve un départ en main droite : c’est une diaclase de dimensions modestes que l’on suit sur 80 m jusqu’à la base d’un P7 dont le départ se situe dans la trémie de sortie. De retour dans la galerie d’origine, 20 m après en main gauche, une petite galerie de section triangulaire, assez basse et parfois étroite, peut se parcourir sur 35 m, avec un arrêt sur un colmatage de blocs et de glaise. 8 m après le début de ce diverticule, se trouve un deuxième départ en main droite, qui se rétrécit rapidement et qui mène après 25 m au pied d’une E10 non franchie faute de matériel. 25 m plus loin en main gauche, se trouve une nouvelle galerie assez similaire à la première «main gauche». On la parcourt à genoux, quelques concrétions obligent à ramper. Au bout de 17 m, on débouche à un carrefour. À droite, un conduit très bas au plafond constellé de fistuleuses se révèle impénétrable. À gauche au contraire on peut se relever à la faveur d’une diaclase, cependant sans suite. De retour dans la galerie principale, on débouche rapidement dans une portion plus large, de 6 à 8 m, mais au plafond toujours bas (moins de 1 m en moyenne). Un nouveau carrefour se présente alors. À gauche un départ bas et concrétionné mène dans une zone de trémie ventilée, sans trouver de sortie. Tout droit la galerie continue dans les mêmes dispositions. Dans l’axe, une petite lucarne laisse entrevoir un soutirage d’environ 2 m de profondeur avec de l’eau à la base. En hauteur, une courte escalade mène à une base de cheminée de 7 m, sans suite apparente. On trouve cependant au pied de cette verticale quelques coquilles d’escargot de petites dimensions. Il faut donc prendre à droite, une petite galerie ventilée qui se parcourt à plat ventre. Après une courte reptation, on laisse un soutirage sur la gauche, puis on arrive à base d’une trémie qu’il faut longer vers la droite. Les dimensions se réduisent à nouveau; à droite une lucarne impénétrable jonctionne avec la base du P7 évoqué précédemment. On continue donc sur la gauche, il faut maintenant ramper sur de petits choux-fleurs peu confortables, mais au bout de cinq mètres on peut se relever au pied d’une grande trémie, qu’il faut suivre en montant en main droite en suivant la roche mère. 10 m plus loin, sur la droite, s’ouvre une diaclase qui mène en tête du P7 (non équipé). Il faut continuer à monter dans la trémie en suivant la roche en place, se faufilant avec précaution entre les blocs. Certains de ces derniers montrent des éclats récents, signe que la trémie n’est pas stabilisée. Au bout de 30 m, on sort dans le poljé, au pied d’une barre rocheuse d’axe Nord-Ouest / Sud-Est, à la côte +51 m, à 2244 m (à vol de chauve-souris) de l’entrée historique. La jungle y est dense, et le peu de visibilité n’a pas permis de repérer d’autres entrées aux abords immédiats. Il paraît néanmoins intéressant de mener une campagne de prospection dans cette zone, vu le nombre de cheminées aperçues depuis la partie active de ce secteur de la cavité.

réseau du fond

Seb_FRANGEUL - 02/11/2023

Il s’agit d’un ensemble complexe et labyrinthique de galeries disposées sur un plan orthogonal d’orientation Sud-Ouest / Nord-Est et Nord-Ouest / Sud-Est, largement répandu sur la zone de Vang Vieng. Ces galeries se terminent pratiquement toutes sur des trémies proches de la surface, sans toutefois l’atteindre. L’altitude de l’eau est identique à celle observée dans le siphon amont, situé au Sud du «réseau de l’Italien», à la côte +16 m, donnant ainsi un dénivelé négatif de 26 m entre le point le plus haut et le point le plus bas de l’actif (distance en ligne droite proche du kilomètre, pente de -1,37°). L’accès n°1 est une galerie devenue fossile, large d’environ 8 m pour une hauteur de 1 à 2  m. Il s’agît d’une dérivation du cours actif de la «rivière amont». Deux diaclases sans suite perforent son côté droit en direction du Nord. Tout de suite après un coude à gauche, on retrouve le cour actif (accès n°2). On tourne alors à droite pour se diriger vers le fond «historique» de la cavité. La progression est aisée mais aquatique, dans une galerie de 5 m de large sur 3 m de haut en moyenne, parcourue par une branche amont de la «rivière amont». Après 80 m rectilignes, un diverticule étroit s’ouvre dans l’axe, alors que la galerie principale fait un coude vers la gauche pour faire face à une méduse. Un nouveau coude à droite, puis à gauche, suivis encore d’un nouvel enchaînement de coudes et on se trouve à un carrefour à deux branches actives : - tout droit, au bout de 40 m, on arrive dans une salle-carrefour, avec à gauche une galerie fossile qui rejoint la «rivière amont» au bout d’une centaine de mètres (accès n°3), ayant servie de campement à l’équipe venue au secours du touriste Italien disparu; tout droit dans l’axe deux galeries étroites dont une active qui rejoignent les trémies de la pointe Sud du «réseau du fond»; enfin à droite deux galeries, une étroite et active, l’autre fossile mais spacieuse. Ces deux dernières se rejoignent rapidement au pied d’un massif de concrétions blanches, avant de déboucher dans une grande salle, nouveau carrefour avec de multiples départs. - à droite, on remonte le courant sur une quarantaine de mètres jusqu’à un carrefour : à droite, une partie de l’eau sort d’un conduit impénétrable; à gauche une galerie confortable mène au bout de 40 m à la grande salle décrite juste avant; tout droit, on continue sur une trentaine de mètres dans l’eau qui sort d’une fissure impénétrable en main droite, de là soit on regagne la grande salle en tournant à gauche et en suivant une galerie plus étroite longeant une trémie, soit on continue tout droit vers une zone de trémies trahissant la proximité de la surface, à l’extrémité Ouest de la cavité (+22 m). Il n’a pas été découvert de passage vers l’extérieur dans cette zone, située une trentaine de mètres en contrebas de l’entrée 2 (Tham Hoï Ouest, +51 m). Depuis la grande salle, un long pan incliné permet de gagner de la hauteur. Toutefois le sol est jonché de blocs plus ou moins stables, et on bute sur une trémie qui ne donne pas envie d’être escaladée. Toujours dans cette grande salle, on peut remonter l’actif sur quelques mètres jusqu’à son exurgence au pied de la trémie. On peut néanmoins poursuivre le cheminement vers la pointe Sud du réseau en longeant en main gauche la roche mère, en main droite la trémie. On retrouve ainsi après quelques étroitures les galeries étroites provenant de la salle-carrefour citée avant.

l’escalade

Seb_FRANGEUL - 02/11/2023

Dans «le réseau supérieur de 2011», il faut se rendre dans la grande salle qui coupe la galerie. Après être monté sur l’éboulis central, en main gauche, on trouve le début de «l’escalade». Une tentative sur la paroi Sud avait échouée en 2012 après une dizaine de mètres d’ascension, en débouchant dans une zone de remplissage «scotché» à la roche mère. La première tentative de 2013, cette fois-ci en paroi Nord, permet d’accéder à une belle coulée stalagmitique orange. Cependant elle repose elle-aussi sur des vestiges d’un remplissage ancien, encore collés à la roche mère. La suite est malheureusement encore plus douteuse, car il n’y a plus de calcite... La réussite viendra en reprenant la paroi Sud, mais cette fois en étant beaucoup plus en retrait de l’aplomb du balcon à atteindre. Une escalade en diagonale permet de contourner la zone de remplissage, puis une longue traversée en vire vers la gauche nous mène enfin à notre objectif. L’arrivée se fait au pied d’une énorme colonne orangée. On la contourne par la droite, le début de la galerie montre déjà de belles dimensions (8 m de large pour 10 m de haut, avec des visées obliques vers le haut qui dépassent 35 m). Le sol est recouvert de micro-gours, certains remplis de perles des cavernes, d’autres d’ossements de serpent ! Plusieurs individus sont visibles (au moins trois mandibules complètes, appartenant à la famille des pythons). Cette dernière observation peut nous indiquer une communication avec l’extérieur relativement proche, mais rien dans l’instant ne permet de savoir si cela est vers le haut, ou vers la suite de la galerie. En continuant la progression vers l’Est, jusqu’à un balcon surplombant un vaste soutirage, les dimensions deviennent plus imposantes : 27 m de large pour 25 m de plafond. Au fond du soutirage profond de 15 m se trouve un lac de boue, sans suite. Les parois sont constituées d’un agglomérat de galets et d’argile, qui montrent l’épaisseur importante du remplissage, et les différentes phases de vie de la galerie. En effet cette forte accumulation et son évacuation par soutirages, montre des circulations d’eau anciennes, à fort débit. À l’inverse, le concrétionnement du sol supérieur montre une absence d’écoulement contemporain. On contourne le soutirage par une vire en main droite, qu’il faut équiper car elle est formée par un fin plancher de calcite suspendu. Après cet obstacle, une première galerie en main droite bute sur un P5 au bout de 20 m (non descendu). Toujours sur la droite, on peut continuer sur 55 m avant d’arriver sur un P27. On l’équipe en partant d’abord sur la droite, puis sur la gauche. Sa descente est rendu périlleuse par de nombreux conglomérats accrochés à ses parois. La base de cette verticale est peu ventilée et tapie de glaise. Deux fins sont accessibles mais impénétrables, avec un point bas à +9 m. De retour à la fin de la vire, il faut monter au milieu de la galerie en contournant par la droite une colonne massive. Nous arrivons sur une zone plane, à +53 m, point haut de la cavité. En continuant de suivre la paroi gauche, après une escalade (R3), on arrive au sommet d’une verticale de 15 m. Pour contourner cet obstacle, il faut suivre la paroi de droite et trouver un passage vers le bas, juste au pied d’une imposante méduse. Un passage concrétionné nous amène alors en bas du P15. Le sol est un fond de gour, tapissé d’un fin voile de limon glissant. On arrive en haut d’un P6 que l’on équipe en paroi gauche, en face d’un massif d’orgues haut de 22 m. Une nouvelle descente nous fait prendre pied dans une salle-carrefour. En paroi Nord, il semble y avoir un départ à 12 m de hauteur, malheureusement inatteignable (paroi constituée de conglomérat). On peut apercevoir son jumeau du côté Est, à 8 m de haut. À l’aplomb de cette escalade hypothétique, on peu descendre un P17. On arrive alors en haut d’un éboulis très glaiseux. Sur la droite un court passage donne dans une galerie rectiligne sur 50 m. Elle est relativement étroite (1 m de large pour 20 m de haut) et se termine sur un P11 en soutirage (-3 m). En descendant l’éboulis précédent, on arrive dans une zone témoin d’une circulation d’eau. L’aval se termine à la côte +3 m, dans un remplissage de graviers. L’amont bute quant à lui sur un mince conduit creusé dans la glaise (+9 m) ou au pied d’un mur de glaise haut d’environ 6 m. Cette zone a été visitée rapidement car elle est très pauvre en oxygène (

traversée Tham Hoï / Tham Nam Xang

Seb_FRANGEUL - 02/11/2023

La traversée est ré-entreprise en 2012 pour montrer le passage à notre guide depuis Tham Hoï. Cela nécessitera la désobstruction d’un passage siphonnant, bouché par des alluvions, ce qui montre l’importance des mises en charges de ce réseau. Il convient également de ne pas s’engager dans cette traversée sans connaître, car la topographie existante du côté Tham Nam Xang n’est pas assez précise pour trouver bon nombre de passages. De plus de nombreuses difficultés émaillent le parcours qui dépasse les 3 km : étroitures, escalades, nages multiples, chaos de blocs, nombreuses bifurcations.

Equipement

ensemble des obstacles

Seb_FRANGEUL - 02/11/2023

ObstacleCordeAttacheObservation
puits et escaladeséquipé en première avec des MultiMonti®, quelques Spits et AN

Documents

Pha Sok Khan Phuan Falang 2015 - expédition spéléologique dans les karsts autour de Vang Vieng, Laos 28/04/2023
Pha Sok Khan Phuan Falang 2017 - expédition spéléologique dans les karsts autour de Vang Vieng, Laos 28/04/2023
Pha Sok Khan Phuan Falang 2011 - expédition spéléologique dans les karsts autour de Vang Vieng, Laos 29/04/2023
Pha Sok Khan Phuan Falang 2012 - expédition spéléologique dans les karsts autour de Vang Vieng, Laos 29/04/2023
Pha Sok Khan Phuan Falang 2013 - expédition spéléologique dans les karsts autour de Vang Vieng, Laos 29/04/2023
Tham Hoï 08/05/2023

Histoire

Tham Hoï et Tham Nam Xang ont été recensées en 1996 par les Britanniques du LPDR Caves Project. Diverses topographies ont ensuite été levées (1998, 1999...), mais celles-ci sont en grande partie erronées en ce qui concerne Tham Hoï : problème d’échelle, orientation fantaisiste, et surtout positionnement GPS totalement faux ! En 2007, une visite laisse entrevoir la jonction des deux cavités, jonction qui sera faite en 2008 par Abimes et les Spitteurs Pan, quand bien même les galeries avaient déjà été visitées à diverses reprises : le mauvais positionnement de Tham Hoï laissant penser que plusieurs centaines de mètres séparaient les deux cavités... En 2008, lors de la topographie par les Spitteurs Pan de la rivière amont de Tham Nam Xang, marquant ainsi la jonction avec Tham Hoï, un départ est repéré en haut de la première grande salle d’effondrement. Il est exploré et topographié par la même équipe en 2011, donnant lieu à plus de 400 m de nouvelle galerie. À partir de ce moment, les Spitteurs Pan entreprennent de revoir intégralement la topographie. En 2012, la galerie principale est reprise depuis son entrée jusqu’à la rivière. Seul le cheminement principal est relevé, en prenant soin de marquer chaque départ, qui feront l’objet d’une prochaine visite. Nous trouvons quelques points topo de 2008, mais également des points topo marqués au blanc correcteur. Au niveau de la jonction avec la rivière (point de départ des topo de 2008) on trouve les inscriptions «1996-2011» : les points topo blancs semblent donc avoir été levés par l’équipe britannique du LPDR. D’autres points seront trouvés dans l’aval de la rivière, sur une courte distance. Un diverticule aval aperçu en 2008 dans la rivière est également repris. Là aussi des points topo sont trouvés, il s’agit de ceux de l’EEGC de 2008, ce qui a permis d’identifier un morceau de topo «non raccordé». L’amont est lui aussi repris, avec ajout d’une galerie en rive droite, arrêt sur un soutirage impénétrable. Cette galerie est néanmoins connue, car on trouve par endroit des traces de pieds nus, mais elle n’a jamais été mentionnée ni topographiée. 2013 est consacré à la suite de la topographie systématique, dans la galerie d’entrée comme dans les parties amont. L’escalade dans la grande salle découverte en 2011 est également franchie à la troisième tentative et donne accès à une galerie de vastes dimensions, qui n’a pu être explorée faute de temps. 2015 deux objectifs sont poursuivis : l’exploration du réseau supérieur de la «galerie de l’escalade» découverte en 2013, et la suite du relevé topographique systématique. C'est en faisant l'exploration de chaque petit conduit pour la topographie que la traversée est effectuée en sortant de l'autre côté de la montagne, en pleine jungle de la vallée de la Nam Xang Taï (Tham Hoï 2 - entrée Ouest). 2017 et toujours les mêmes objectifs : continuer l’exploration et la topographie. Dans un premier temps les visites "topo" se consacrent au fond du «Réseau de l’Italien», et dans un deuxième temps à une escalade qui narguait le groupe depuis longtemps, à l’entrée juste derrière Bouddha. Seb_FRANGEUL - 02/11/2023

Autres entrées de ce réseau

Distance (km)Nom
1.5Hoï Ouest (Tham)

Cavités proche

Distance (km)NomLongueur (m)Profondeur (m)
0.1Tham Kokhai734-18
0.1Loup (Tham) [Lom] [Lop]74010
0.4Seu (Tham) [Nyung]55852
0.4Maibak (Tham)10124
0.6Sone Sissi (Tham)00
1.5Hoï Ouest (Tham)955963
1.5Maï Phathao (Tham) 173438
3.1Porche 1 & 2 (Tham)00
3.3Falaise (Tham)00