Teulié (Igue du) [Teulier] [Teulie]

Padirac (Lot - FR)
44.845451,1.777077
Longueur 560m Profondeur 50m
Grottocenter / carte

Location

Le hameau du Teulier (ou "Teulié") se situe sur une petite route à proximité de la D 14, à l'Est de Padirac. L'Igue s'ouvre par un petit orifice à quelques mètres devant la maison d'habitation de Giscard, qui en est le propriétaire. CDS 46 - 12/12/2013

Description

Description générale

CDS 46 - 12/12/2013

L'orifice, agrandi par les soins de Giscard, est suivi par un puits-diaclase étroit et en redan (échelle de 20 mètres nécessaire). A -17 m. on se trouve dans une galerie fossile. Vers l'aval, cette galerie se subdivise en deux parties : un étage supérieur concrétionné et exigu, se terminant rapidement en cul-de-sac devant une trémie argileuse, et une descente rapide vers l'étage actif, à -26 m. Vers l'amont la galerie aboutit à une cascade stalagmitique qui permet également d'accéder à l'étage actif (corde de 15 m. nécessaire). Toutefois il est possible de ne pas descendre jusqu'au ruisseau : l'étage fossile n'est en effet sécant avec l'étage actif que sur un court tronçon. La galerie fossile, bien individualisée, se continue, assez vaste, jusqu'au pied d'un important éboulis argileux correspondant à une doline de surface très marquée qui s'avère ainsi être une igue colmatée. L'ensemble de l'étage fossile se développe sur environ 180 mètres. L'étage actif, lui, développe environ 360 mètres. Tout à fait en amont, le ruisseau dont le débit d'étiage est de l'ordre de quelques litres/secondes, sort d'un boyau plongeant très argileux. Le pompage que nous avons effectué n'a pas permis de le franchir mais a précisé qu'il ne s'agissait pas d'une simple voûte mouillante. A ce siphon fait suite une galerie basse et sinueuse où le ruisseau s'écoule en méandres entre des talus d'argile et des éboulis de voûte. A 60 m. du siphon on passe au droit du puits d'accès. Tout de suite après, la galerie fait un méandre double très fermé : les convexités des méandres sont occupées soit par des talus d'argile, soit par des massifs stalagmitiques. De dimensions exiguës, la galerie s'agrandit progressivement pour finalement être assez haute (8 à 10 m.) et de section notable (30 à 50 m2). Quelques fragments d'étages fossiles subsistent sus les voûtes. Dans l'un d'eux, qui constitue vraisemblablement la continuation de l'étage fossile trouvé au bas du puits d'accès et qui se trouve très proche de la surface, nous avons trouvé un squelette d'ours (ursus speleus) en assez mauvais état. A 300 mètres du siphon amont, le ruisseau se perd dans deux orifices impénétrables pour rejoindre un étage inférieur inaccessible. La galerie devient semi-fossile et elle aboutit, après un ressaut rocheux, à un puits exigu d'environ 10 mètres. au fond duquel (cote -50 environ) on se trouve au niveau de l'étage inférieur actif : un conduit très exigu, et occupé aux trois-quarts par l'eau, forme rapidement voûte mouillante. On est alors à environ 380 mètres du siphon amont. Le concrétionnement est assez abondant dans les étages fossiles.

Biospéologie et paléontologie

BTH - 16/04/2017

Nous avons noté l'existence d'une faune troglobie importante, ainsi que quelques chauves-souris. Cette cavité est apparemment riche en gisements paléontologiques divers. Il existe en particulier un banc d'argile concrétionnée contenant de très nombreux ossements, dents. IGUE DU TEULIER, - COMMUNE DE PADIRAC, LOT La grotte a été décrite par J.L. Obereiner (1977) qui signale la présence d'ossements fossiles, en particulier dans . Les ossements dont il est question ici nous ont été confiés par M. Lorblanchet et proviennent du remplissage d'une diaclase remontante. Faune : Eguus caballus cf. gallicus Prct. Datation 14 C : Résultat négatif, collagène en quantité insuffisante. D'après les dimensions des restes de cheval, ce gisement semble correspondre au Pléistocène supérieur. L'absence de collagène peut être due à une très forte circulation d'eau dans la cavité, ce qui a entraîné un lessivage des ossementsMichel Philippe, CécÏle Mourer-Chauviré et Jacques Evin, "LES GISEMENTS PALÉONTOLOGIQUES QUATERNAIRES DES CAUSSES DE MARTEL ET DE GRAMAT (CORRÈZE. ET LOT) : FAUNES ET CHRONOLOGIE", pages 65 et 67: www.speleo-correze.org/bibliotheque/gisement_paleo…

Hydrologie

BTH - 16/04/2017

COLORATION de 1962 (Guy de Lavaur, spéléo-club de Saint-Céré) 7 kg de fluorescéine dans le ruisseau à -26 m. Distance de résurgence : 3000 m. Lieu de résurgence : Fontaine de Bonnefons (Mayrinhac). Temps de passage : 27 h. Vitesse de passage : 110/h. Le siphon amont se trouve très près de la faille. En cours de pompage nous avons trouvé des gouttelettes d'huile ainsi que des feuilles d'arbres (essences du Lias) : l'alimentation se fait donc en partie à la Perte de la fflaresque, située 300 mètres à l'Est du siphon, au bord de la faille, qui absorbe un petit ruisselet. Il est probable que cette alimentation est insuffisante (perte souvent à sec, ruisseau souterrain toujours actif) et que la faille draine des eaux en provenance de l'Est (seuil d'Autoire ?). La coloration indique que le siphon aval prélude à un cours souterrain établi dans le Lias, et résurgeant à Bonnefons. On a donc là l'exemple d'un ruisselet aérien qui se perd au contact de la faille de Padirac-Miers, établit un cours souterrain pénétrable dans le jurassique, franchit de nouveau la faille (sous terre), établit un cours souterrain impénétrable dans le Lias jalonné par plusieurs dolines d'effondrement à la Grèze) avant de résurger à l'air libre. Notons que le ruisseau issu de la Fontaine de Bonnefons aura de nouveau à disparaître sous terre...

Documents

Teulier 03/12/2013
Bibliography 16/09/2018

Histoire

C'est à la suite d'un sondage effectué par Giscard pour établir les fondations d'une grange que cette cavité fut découverte vers la fin des années 1950. Explorée d'abord par Giscard père et fils et Marius Dauzier, elle fut visitée par le spéléo-club de Saint-Céré et par celui de Bergerac. Le 22 juin 1960, J.P. Couturié et G. Beaufils en relèvent la topographie schématique (développement 320 m. ; point extrème à l'aval à -25 m. ; dis-tance entrée-siphon terminal 170m. Le 13 mai 1962, une coloration du ruisseau souterrain est exécutée par le spéléo-club de Saint Céré sous la direction de Guy de Lavaur (voir plus loin). En 1967, nous explorons en détail la cavité (Obereiner J.Luc, Giscard Ch.) et un relevé topographique détaillé, mais sommaire du point de vue technique topographique, est levé : développement total 560 mètres, dont 380 mètres de ruisseau actif. Point extrême (siphon aval) à -50m. CDS 46 - 12/12/2013

Cavités proche

Distance (km)NomLongueur (m)Profondeur (m)
0.3Falaise (Grotte de la)
1.1Scarbin (Igue de)25514
2.4Étriers (Grotte des)
2.5Siran (Exsurgence de)30
2.5Échelles (Grotte des)
2.5Padirac (Puits de)59000315
2.6Ronde (Grotte)25
2.7Fenêtres (Grotte des)25
2.7Piton (Grotte du)