Trabanet n°1 (Gouffre du) [P1] [Aven de Callong n°1]

Description détaillée

Cds 11 - 12/09/2013

Témoignage issu de l'ouvrage mentionnée dans la rubrique "Documents" ci-dessous. "C'est un ensemble de trois puits P1, P2, P3 assez proche qui se rejoignent à environ -70m. Vers 10h Monsieur De Joly entreprend la descente, au début retardée par le déblayage de nombreuses pierres coincées dans les fissures ou en équilibre sur des relais. A -28m, une petite salle s'ouvre vers l'ouest et la lumière du jour fait défaut, à -40m, un relais composé de troncs d'arbres et de pierres lui permet d'attendre l'arrivée de Monsieur Gèze, après avoir éprouvé la solidité de l'échafaudage naturel. L'histoire d'une 'coupe' qu'on aurait autrefois précipitée par malveillance dans le gouffre serait donc vraie. Nous sommes à peu près au milieu du puits composé de coulières que les eaux de ruissellement ont érodées dans la roche gris foncé de l'Aptien, devant nous des fissures étroites séparent les bancs calcaires. Comme nous l'avions prévu, à -80m le fond du premier puits est là : ce ne sont que blocs éboulés et troncs d'arbres ; au milieu, le squelette d'un chien, un peu plus profondément celui d'un boeuf, mais malgré nos investigations, pas de suicidé. Descendus quelques mètres plus bas, nous ne découvrons toujours pas de corps, nulle odeur caractéristique ne le décèle, mais comme dans cette direction le puits continue, nous allons poursuivre notre descente. Afin d'éviter les branches et les troncs nous remontons au milieu de gros blocs et nous découvrons un très large couloir, en pente à 50%, où le sol est recouvert de plaquettes de calcite, dont la surface est enduite d'argile. La descente est donc dangereuse et doit s'effectuer avec une échelle entre les jambes. A - 110m, on pénètre dans une haute diaclase perpendiculaire à celle qui nous a amenés. Pour une largeur de 6 à 15 mètres, le plafond se perd là-haut dans la nuit, à 30 ou 50 mètres au-dessus de nos têtes. Vers l'Ouest, un puits de 3 mètres suivi d'une haute fente étroite, par où arrive un ruisseau. Nous devons être là sous le barrenc situé dans le talweg de celui de Capella, à 30 mètres en amont. Vers l'est, par une pente plus douce, sur un sol argileux, nous avançons d'une quarantaine de mètres, jusqu'à une barrière stalagmitique assez haute qui vient presque barrer le passage, ne nous livrant qu'une étroite fente pour la franchir. Rapidement, toujours en direction de l'est, nous passons, de ce point à la cote -125m, sur un éboulis assez instable, qui, verticalement, nous amène à -130m. Devant nous, un vaste couloir, au plafond surélevé comme tout à l'heure, s'ouvre à nos pas. En pente assez rapide au début, nous côtoyons ensuite une extraordinaire coulée stalagmitique fort ancienne, dont les nappes, figées et parallèles ont plus de 5 mètres d'épaisseur, suivant fidèlement la forme du sol. On se croirait devant un torrent sautant un barrage. Cette observation montre le grand âge de la caverne. 40 mètres plus loin, à - 155m, la paroi est lisse, polie, garnie de marmites et il semble que l'érosion vient juste de s'arrêter. Curieuse opposition entre ces deux parties très proches, l'une montrant une grotte fossile et l'autre vivante. Brusquement le couloir qui nous a amené là tourne vers le sud et l'ouest, mais ici, nous sommes dans une étroite diaclase et devant nous s'ouvre un puits vertical. Il ne nous reste plus de matériel à part une corde de 40 mètres. Assuré par Gèze, de Joly s'engage et disparaît, marchant en opposition entre les parois abruptes ; à - 177m il trouve un sol terreux. Tournant encore une nouvelle fois vers le sud, il suit la pente qui cesse à - 180m, sur un sol craquelé dénotant la stagnation, comme d'ailleurs les parois terreuses ; c'est ici le fond actuel du barrenc Capella, et, pendant les crues, l'eau doit séjourner dans ce boyau. En remontant, à -180, nous découvrons une petite salle latérale au sud-est."