Fontvieille (Mine de)

Citou (Aude - FR)
43.373229,2.518907
Longueur 800m Profondeur 47m
Approche ★★★★★ Esthétisme ★★★☆☆ Facilité de déplacement ★★★★★
Grottocenter / carte

Location

La mine de Fontvieille ou mine sup de Combe Lambert se trouve dans le quartier de Coumbo Lambert sur le revers nord du hameau de Castanviels. On y accède par la piste de Patréou que l'on peut prendre soit du col de Peyre Male à l'ouest soit du départ de la piste sur la route entre Montbonous et Castanviels. On se gare au niveau d'un élargissement et on emprunte un peu plus loin une sente qui descend sur le flanc. On la quitte rapidement pour emprunter un chemin évident sur la gauche. Il descend et rejoint un autre sentier 120 m plus loin. On le suit sur la droite sur une centaine de mètres de plus jusqu'à longer une dépression dans laquelle il faut descendre et longer jusqu'à un affleurement rocheux sur la droite au pied duquel s'ouvre l'entrée 1, la plus facile à utiliser. Stoche - 13/01/2020

Description

Stoche - 13/01/2020

Ensemble de galeries étagées complexe de 800 m de développement total. On rentre par l'entrée 1 pour rejoindre la galerie Guiraud (-13, -12) creusée en suivant le filon de minerai et qui présente de nombreuses poches et conduits communiquant entre eux. A -20, la galerie d'accès rejoint la galerie 51. Elle part vers le nord-ouest sur 60m où elle s'arrête brutalement. De l'autre côté elle va vers le sud et présente plusieurs regards sur la galerie Guiraud sus jacente. Elle est barrée par un mur au bout de 50 m, on le contourne puis on longe un magnifique pilier de soutènement toujours efficace 120 ans après. La fin de ce pilier domine la pente d'une descenderie qui s'achève à -47 m. Sa descente nécessite l'usage de cordes. En suivant le niveau de - 20 m on entre dans la galerie Paliopy que l'on peut suivre sur une centaine de mètres jusqu'à une trémie ventilée (- 22 m). Cette galerie communique certainement avec la surface après cet éboulement. De la galerie Paliopy on peut parcourir un niveau supérieur de grandes salles (cristaux en dents de cochon dans une des parois) qui rejoint la descenderie. En continuant de la monter on rejoint par un passage étroit l'extérieur à l'entrée 2. De nombreux diverticules difficiles à décrire complètent l'ensemble. Cette mine creusée au contact schistes/calcaires recoupe quelques cavités naturelles toutes de faible ampleur et sans grand intérêt.

Géologie

Stoche - 14/01/2020

Contact schistes de l'Ordovicien et calcaires à entroques du Minervois du Lochkovien (Dévonien). Ancienne mine de fer exploitée d'abord à ciel ouvert dans les années 1870 puis en galerie à la fin du 19ème siècle. Les minéraux rencontrés sont l'Hématite, la Limonite, la Goethite, la Pyrolusite et le Quartz. L'exploitation est arrêtée en 1907 suite au décès accidentel de deux ouvriers.

Equipement

Stoche - 14/01/2020

ObstacleCordeAttacheObservation
Descenderie402 spits

Histoire

Dans notre secteur, c'est autour de Castanviels, petit hameau dépendant de Caunes-Minervois mais situé entre Cabrespine et Rieussec (beaucoup plus au nord de Caunes), dans la seconde moitié du dix-neuvième siècle que se sont implantées de petites exploitations situées au contact des schistes ordoviciens et des calcaires dévoniens. On y extrait du fer dans des conditions difficiles et avec peu de moyens. L'exploitation du site de Combe-Lambert (entre Castanviels et Rieussec) a commencé plus tardivement en 1874 sous la direction de Mr Paliopy. D'abord par des travaux à ciel ouvert puis, assez rapidement, par des travaux souterrains afin de pouvoir suivre le filon. Cet ensemble de galeries est désigné sous le nom de mine de Fontvieille. On y extrait du minerai de fer sous forme d'hématite, sa teneur en fer est de l'ordre de 50 %. Cette exploitation démarre sur un litige rocambolesque digne de certaines querelles spéléologiques. Un autre exploitant, Mr Laurent demande la même concession ce que refuse bien entendu Mr Paliopy qui exige une indemnité. Ce Mr Laurent n'est pas n'importe qui puisqu'il s'agit du directeur de l'exploitation des Chemins de Fer du Midi, il a donc certainement une certaine aisance financière et quelques capitaux à dépenser. L'ingénieur des mines Wickerheim en visite d'inspection le 30 août 1874 prend fait et cause pour Mr Laurent et relate le différend à charge contre Mr Paliopy dans son rapport. Quelques extraits bien sentis : « ...je crois pouvoir affirmer,…, que le sieur Paliopy n'a pas le moindre droit à une indemnité de quelque genre que ce soit. J'affirme même et je le prouverai qu'il n'a aucun droit d'exploiter ici à la surface. » ; un peu plus loin : « De pareilles prétentions font hausser les épaules. L'inventeur n'est pas même celui qui reconnaît un affleurement ; c'est celui qui, ayant rencontré du minerai, explore, détermine le gîte et démontre qu'il a un avenir pour fournir une exploitation continue. ». Du coup, ce fameux Mr Laurent acquiert 700 à 800 hectares de terrains dont une grande partie en bois qu'il destine comme bois de boisage des galeries de mine et comme combustible de calcination du minerai afin d'en réduire le poids et donc, le coût de transport. Dans son rapport du 25 avril 1876, on apprend que Mr Laurent a eu gain de cause et que c'est bien lui le concessionnaire du secteur. Néanmoins, ces travaux déjà assez importants ne débouchent en fait sur aucune exploitation commerciale car, faute de débouchés et de possibilités d'évacuation du minerai le concessionnaire va rapidement arrêter...les frais si l'on peut dire et passer à autre chose. Une visite du 11 juin 1878 confirme l'arrêt des travaux depuis 1877. C'est la Société Anonyme des Mines de Rouairoux (SAMR) qui reprend la concession le 7 mai 1896 presque vingt ans plus tard. Cette fois, les moyens mis en œuvre sont beaucoup plus importants et dès le début 1897, du lieu des travaux, une voie ferrée ! de 730 m de long en forte pente amène le minerai à un plan incliné de 95 m de long qui donne sur une autre voie de 150 m à pente normale puis un second plan incliné de 180 m aboutit à une trémie de chargement située au bord de la route entre Rieussec et Montbonous. Il s'agit du seul ouvrage encore visible. Quand on va sur le terrain actuellement on a du mal à imaginer l'ampleur des travaux et on ne retrouve pratiquement plus rien. Le temps et la nature ont fait leur œuvre de digestion et de gommage. Des charrettes acheminent ensuite le minerai à la gare de Caunes-Minervois distante de 8 km où il est ensuite dirigé sur Fumel dans le Lot-et-Garonne, à 240 km de Caunes pour y être traité. Le prix total du transport est de 2 F/tonne. Il y a en tout une trentaine de personnes employées dont deux jeunes de 14 ans, une femme qui casse des cailloux ! pour empierrer le chemin et un cheval. Les salaires sont de 3 à 3,50 F/jour pour les mineurs, 2,50 F pour les manœuvres et 1,50F pour les gamins. Les salaires du cheval et de la femme ne sont pas précisés. La production journalière est de 30 à 35 tonnes qui sont négociées au prix de 9F/tonne. L'ingénieur estime la production mensuelle à 300 tonnes ce qui, après déduction des frais de transport, représente un prix de 2 100 F/mois. Le total des salaires s'élevant aux environs de 83F/jour soit 2 240 F/mois, on se rend de suite compte que l'exploitation se fait à perte et n'est pas viable sans une augmentation conséquente de la production. En février 1898 la situation s'est améliorée puisque l'extraction passe à 800 à 900 tonnes mensuelle mais ça ne laisse que 0,25 F de bénéfice à la tonne soit un petit peu plus de 200 F par mois. Le gîte de Castanviels est abandonné car trop difficile à exploiter et les travaux se concentrent à Combe-Lambert. Concernant les conditions de travail, on est étonnée de lire la note suivante : « Un médecin résidant à Caunes est attaché à l'exploitation ; la boîte de secours n'existe pas en raison de la proximité d'une pharmacie. » Fallait pas se faire trop mal quand même, Caunes c'est pas vraiment tout prêt ! Les travaux souterrains mettent fréquemment à jour des cavités naturelles, ainsi lors de sa visite du 6 mai 1898, l'ingénieur des Mines note : « Au front actuel est une grande grotte, partie vide, partie remplie d'argile, revêtue de stalactites de calcite... ». Finalement, faute de bénéfices suffisants, les travaux sont arrêtés en août 1899. La mine reprend du service à l'été 1906, la concession ayant été amodiée au Syndicat Minier (80 rue Taitbout – Paris). On attaque les piliers et parties vierges de l'ancienne exploitation car dans les autres galeries, le minerai s'amenuise. Mais les conditions sont dangereuses, le toit n'est pas solide et les remblais utilisés ne sont pas de bonne tenue. 24 ouvriers sont employés sur ce chantier. Le 15 juillet 1907, deux rouleurs étaient occupés à relever un wagon déraillé sur le plan incliné alors qu'on allait procéder à un tir de mine. Au lieu d'aller s'abriter dans la galerie de roulage, les deux ouvriers étaient allés se poster dans le bas de la salle. Trois tirs de mine sont tirés mais un bloc important du faux toit se détache et écrase les deux malheureux. Les autres, garés dans la galerie, n'ont rien eu. Ce drame entraînera l'arrêt des travaux le mois suivant. Stoche - 14/01/2020

Commentaires

Stoche (14/01/2020)

🔦 : 2h 🚶: 15m

Cavités proche

Distance (km)NomLongueur (m)Profondeur (m)
0.0Mine de Fontvieille (Trou de la)1611
0.2Mine de Combe Lambert 2 (Cavité)41
0.2Mine de Combe Lambert 1 (Cavité)178
0.3Combe Lambert (Mine de)
0.5Boussière (Aven de la)2010
0.6Castanviels (Aven de)8047
0.8Ruisseau de Castanviels (Aven du)2500270
0.8Sangliers (Trou des)158
0.8Valbonne 2 (Trou de )8030