Fount del Beire (Perte de la)
42.882840,1.992590
Location
Situation : Cette perte est située sur le territoire de la commune de RIVEL (Aude), dans la forêt de Ste Colombe. Accès depuis Bélesta : A Bélesta, prendre la route D 16 qui monte vers Espézel et la forêt. A la sortie Est de la forêt de Bélesta, au lieu-dit 'La Jasse', prendre à gauche la route forestière non numérotée qui traverse la forêt domaniale de Coumefroide. Après 150 mètres, à la maison forestière, prendre à droite. 1500 mètres plus loin, environ, prendre à gauche la route forestière qui dessert la forêt privée de Sainte-Colombe et est interdite par une barrière. Demander l'autorisation de pénétrer dans la forêt et la clé du cadenas à M. André Boulbes, garde forestier, domicilié à Bélesta. Après la barrière, prendre la route de gauche, puis 250 mètres plus loin, celle de droite qui descend vers le vaste bas-fond du bois du Clos. 300 mètres environ après la dernière bifurcation, on arrive à une petite clairière à droite de la route, d'où part une piste forestière herbeuse. De la clairière, suivre un sentier parallèle à la piste et à droite de celle-ci, en direction N-E. Il conduit à la perte en 30 mètres. Elle est facile à trouver, d'ailleurs, grâce au petit ruisseau qui s'y engouffre.
Description
Description détaillée (début)
A l'origine, le ruisseau de surface se terminait dans une toute petite doline, au pied d'un talus herbeux et terreux. Une fois enlevées la terre et les branches qui l'encombraient apparut la roche en place, seulement percée de deux minces fissures parallèles d'où sortait un courant d'air prometteur et où l'eau disparaissait. Après désobstruction à l'explosif, l'entrée se présente sous forme d'un ressaut de 1,5 mètre, suivi d'un couloir de 1,5 mètre de haut sur 0,5 mètre de large, long de 4 mètres, entièrement creusé dans le roc. Il aboutit à l'orifice d'un petit puits de 5,5 mètres de profondeur, qui se descend facilement en escalade. Au sommet du puits, une chatière donne accès à une courte galerie remontante obstruée par des blocs à la cote 0. Au bas du P 5.5, une galerie en pente, coupée d'un ressaut de 1,5 mètre, amène devant un laminoir très bas (-14). Sur le côté gauche, quelques mètres avant celui-ci, une cheminée boueuse remonte de 7 mètres. Le laminoir a 7 mètres de long et remonte à son extrémité, constituant ainsi un point bas, une vasque où l'eau stagne et forme un voûte mouillante qui ne se désamorce qu'après une longue période de sècheresse. Par exemple, en 1983, lors de plusieurs visites assez espacées, nous l'avions toujours trouvée amorcée. Derrière le laminoir, on débouche dans une série de jolis puits légèrement arrosés : R 3, P 17(coupé d'un grand palier d'où part une courte galerie suivie d'un P 3), R 3.5, R 3.5. A la base de ce dernier puits ( -41) démarre un méandre sinueux et étroit, qui présente de magnifiques formes d'érosion (marmites, lames, etc...). Après 20 mètres de parcours malaisé et une étroiture basse où il faut se mouiller en général un peu, on arrive à la Salle de l'Arche, circulaire, de 5 mètres de diamètre environ, où l'on remarque une grosse coulée de calcite et une arche importante, également en calcite. Lui fait suite un beau puits de 22 mètres, coupé de deux paliers occupés par des marmites. Il a une section de 8 m x 6 m. A sa base, on emprunte un nouveau méandre étroit coupé de petits ressauts (R2, R1, R0.8). Après une vingtaine de mètres, il se jette dans un joli puits de 8,5 mètres où la descente s'effectue le long d'une lame de calcite (puits de la Lame). On est alors à la cote -81 et, à partir de là, la progression devient beaucoup plus pénible (étroitures sévères) ; les parois sont recouvertes d'un mince dépôt argileux. Au bas du Puits de la Lame, un laminoir sableux amène à une étroiture agrandie au marteau, qui débouche dans un puits de 6 mètres. A sa base, quelques mètres de méandre amènent à une nouvelle étroiture élargie encore au marteau, qui surplombe un puits de 7,5 mètres. On continue ensuite par un autre méandre qui, après 8 mètres, se transforme en boyau bas encombré de lames rocheuses où la progression est vraiment difficile. Les 4 derniers mètres en particulier sont extrêmement étroits et constituent un passage assez sélectif, puis on arrive enfin dans une diaclase large de 2 à 4 mètres. Une descente de 23 mètres amène au fond de la diaclase, encombré d'éboulis, à la cote -124 ; le haut de la diaclase est ici indiscernable. Sur sa paroi Nord, une escalade de 7 mètres sur des blocs argileux permet d'atteindre la base d'une cheminée d'une dizaine de mètres. Au sol, un orifice entre des blocs donne dans une petite salle boueuse où un passage (ouvert en découpant des cubes d'argile avec un descendeur) livre accès à une galerie basse où coule l'eau. Après une voûte basse où il faut pratiquement ramper dans l'eau, la galerie fait un coude, puis se termine sur un plan d'eau à la cote -131. Juste au-dessus du coude de la galerie, on peut remonter une diaclase sur 10 mètres ; elle est suivie d'un boyau de 8 mètres de long, colmaté à son extrémité.
Description détaillée (suite et fin) : Réseau latéral de -65
RESEAU LATERAL DE -65 - A -65, à la base du P22, une escalade de 2 mètres sur le flanc droit du méandre permet d'accéder à un autre méandre, parallèle au précédent ou principal, qui rejoint ce dernier au bout de quelques mètres. Au-dessus de ce deuxième méandre, un passage remontant débouche sur la droite dans une petite salle circulaire de 3 mètres de diamètre. Sur le côté droit, une cheminée étroite est bouchée au bout de quelques mètres. En face, une escalade de 3 mètres et une étroiture désobstruée amènent à une courte galerie argileuse qui bute sur un puits. Vers le bas, celui-ci est colmaté à -3 par des éboulis. Vers le haut, on peut remonter en escalade de 12 mètres jusqu'à un rétrécissement impénétrable. Juste avant l'entrée dans la petite salle, une belle cheminée remonte sur 15 mètres. Un passage latéral près du sommet jonctionne avec le P 22.
Equipement
Équipement en 2013
Obstacle | Corde | Attache | Observation |
---|---|---|---|
R3 | AN + 1S | ||
P17 R3.5 R3.5 | C45 | 1S 1S à -7 1S 1S | |
P22 | C30 | 1AN + 1S 1S à -6 | Deviation sur Spit peu sûr |
P8.5 | C12 | 2S | Fiche incomplète (P32) |
Documents
[Fiche] Beire page 2 30/03/2019[Fiche] Beire page 1 30/03/2019
[Fiche] Beire page 3 30/03/2019
Bibliography 19/09/2013
- Chabert Claude - Les grandes Cavités Françaises. FFS p. 25 (1981) - Bès Christophe - Grandes Cavités de l'Aude - L' Echo des Ténèbres. p. 32 à 39 - Octobre 1980. - Bès Christophe - Inventaire des Grandes Cavités de l'Aude - Lo Bramavenc p.47 à 59 - Décembre 1980.
[Topo] Beire coupe 30/03/2019
Histoire
TOPONYMIE : Baptisée vaguement "Perte de la forêt de Sainte-Colombe" jusqu'à ce que nous ayons trouvé une appellation plus précise. Font des Beire (prononcer Fount del Béyré) signifie en occitan ' Source du Verre', c'est le nom d'une source située à une cinquantaine de mètres en amont, elle alimente le ruisselet anonyme qui s'enfuit dans la cavité. - HISTORIQUE : Perte repérée par S.S.P. le 3 avril 1979 lors d'une prospection. 9 séances de travail espacées entre le 24 avril et la 2 septembre 1979 sont nécessaires pour creuser le tunnel jusqu'au départ du P5.5, Exploration jusqu'à -14. Début octobre 1979, le laminoir est franchi, arrêt en haut du P 17, Le 9 octobre, explo et topo jusqu'à -100 (haut du P 22), et le 16 jusqu'à -127 ( arrêt entre les blocs sous le plancher de la diaclase). En novembre 1981, découverte de la galerie terminale (-131) et du départ du réseau parallèle de -65. Le 24 juin 1982, fin de l'exploration de ce réseau. La voûte mouillante de -14 constamment amorcée arrête les travaux. En septembre 1983, un dynamitage en fissure le plancher, fin de la topo.
Commentaires
Cavités proche
Distance (km) | Nom | Longueur (m) | Profondeur (m) |
---|---|---|---|
0.1 | Forêt de Sainte-Colombe n°16 (Trou de la) | 12 | 12 |
0.1 | Forêt de Sainte-Colombe n°04 (Trou de la) | 11 | 4 |
0.1 | Forêt de Sainte-Colombe n°03 (Trou de la) | 12 | 10 |
0.2 | Forêt de Sainte-Colombe n°08 (Trou de la) | 23 | 8 |
0.2 | Forêt de Sainte-Colombe n°09 (Trou de la) | 16 | 9 |
0.2 | Forêt de Sainte-Colombe n°02 (Trou de la) | 24 | 11 |
0.2 | Forêt de Sainte-Colombe n°10 (Trou de la) | 40 | 14 |
0.2 | Forêt de Sainte-Colombe n°01bis (Trou de la) | 8 | 2 |
0.2 | Forêt de Sainte-Colombe n°15 (Trou de la) | 25 | 12 |
Géologie et hydrologie
Géologie : Calcaires urgoniens de l'aptien. Hydrologie : La perte est active presque toute l'année, le débit variant de quelques gouttes à plusieurs litres -secondes. L'accès après le laminoir de -14 n'est ouvert que pendant quelques semaines en plein été, au mieux, et la moindre averse suffisait à noyer le passage pendant longtemps. Un dynamitage effectué dans le plancher pour le fissurer apportera sans doute une amélioration notable : la vasque se remplira certes toujours, mais elle se videra plus rapidement dès que le débit diminuera, ceci apportant en outre une sécurité supplémentaire aux visiteurs. En l'absence d'une expérience de traçage, il est encore impossible de dire vers quelle résurgence se dirigent les eaux drainées. En effet, cette région du Pays de Sault est située à la limite des bassins d'alimentation de Fontestorbes à l'Ouest d'une part et du système Blau- Font Maure à l'Est d'autre part (les géologues divergent quant à l'origine de la source du Blau : soit trop-plein de la résurgence de Font Maure, soit résurgence indépendante). Une coloration prévue prochainement nous renseignera sur l'hydrogéologie de ce secteur controversé et permettra de mieux cerner les limites des bassins versants. Il conviendrait aussi de recenser les autres pertes de cette zone et d'entreprendre des travaux de désobstruction dans les plus prometteuses. En effet, il semble qu'il n'y ait plus guère d'espoir dans la perte de la Font del Beire. Le plan d'eau de -131 n'est peut-être qu'une courte voûte mouillante, cependant l'exiguïté des conduits dans la partie terminale de la cavité rend douteuse la découverte d'un réseau important au-delà. Mais sait-on jamais ?....
Cds 11 (19/09/2013)