Check Point Karabulak n°2 (Effondrement)
37.617100,66.352330
Location
Ces effondrements dans la plaine s’identifient très bien sur les images satellites. Ils se situent à une centaine de mètres à droite de la route (sud) allant de la mine de potasse de Garlyk au check-point d’entrée au camp militaire. Ils se repèrent de la route, entre 100 et 200 mètres avant le check-point, par la présence de tas de gravats entourant les effondrements, pour limiter des chutes accidentelles.
Description
Références selon rapport TKM 2024
Degtyarev A. 2025. Discussion par email avec L. Barriquand Pereladov M. 2025. Discussion par email avec L. Barriquand
Description générale selon rapport TKM 2024
Les deux effondrements sont très similaires morphologiquement : ils possèdent une forme arrondie, de 20 à 25 mètres de diamètre, et leurs parois sont verticales. Il faudrait une corde pour pouvoir y descendre. Le collapse n° 1, environ 1 mètre plus haut que le collapse n° 2, mesure 20 mètres de profondeur (19 mètres pour le collapse n° 2), avant de toucher l’eau qui occupe tout le fond du puits. Quel que soit le collapse, le puits s’ouvre dans les alluvions de la plaine, non consolidés, ce qui implique une instabilité forte des parois, et donc des difficultés pour descendre en sécurité. Environ 2 mètres au-dessus de la surface de l’eau, nous observons que ce remplissage de galets alluvionnaires repose sur les strates calcaires jurassiques. Dans l’eau, en fonction de la luminosité et de notre orientation, nous voyons clairement un cône d’éboulis provenant de l’effondrement de la voûte. Avec une corde plombée, dans le collapse n° 1, nous avons mesuré une profondeur d’eau de l’ordre de 6 à 8 mètres. Enfin, dans l’eau, nous pouvons voir des poissons qui seraient à déterminer (possiblement loche de Starostin).
Perspectives selon rapport TKM 2024
Ces deux effondrements sont proches et semblent avoir été formés par l’effondrement du toit d’une grande galerie dans les calcaires, visibles proches de la surface des lacs occupant le fond des effondrements. La chimie de l’eau (forte teneur en sulfate) suggérerait qu’elle aurait traversée en amont les formations de gypse. Il serait peut-être intéressant de replonger ces effondrements avec des moyens modernes pour limiter la touille (utilisation de recycleurs), et vérifier qu’effectivement aucune suite n’est possible. Il est intéressant de noter que ces effondrements sont loin d’être anecdotiques. En effet, ces deux effondrements sont proches d’une autre série d’effondrements, dans l’enceinte du camp militaire, de part et d’autre du bas de la piste menant à Geophysicheskaya. En fait, le long de la rupture de pente de la partie sud du massif du Köýtendag, nous pouvons observer sur les images satellites plusieurs effondrements de morphologie similaire à ceux de Karabulak. Au cours de l’expédition 2024, nous ne les avons pas visités, il serait peut-être intéressant de les visiter un à un, peut-être avec de la corde et un matériel de plongée, pour comprendre leur formation, leurs relations entre eux et avec le karst sus-jacent, ainsi que pour tenter de trouver un accès au réseau noyé sous-jacent qui semblerait important. Peut-être aussi qu’une méthode géophysique complémentaire de type géo-radar ou de résistivité électrique pourrait apporter une solide information a propos de ces réseaux noyés. Au vu de la morphologie de la zone, la mise en place de ce type d’expérimentations serait facile, mais la difficulté vient plutôt d’arriver à importer le matériel nécessaire aux expérimentations, et à obtenir les autorisations pour les mener à proximité et dans l’enceinte d’un camp militaire frontalier. Du fait de la présence de la mine de potasse de Garlyk à proximité, une question importante se pose : est-ce que l’exploitation de la mine de Garlyk, et du coup le pompage associé à cette exploitation, implique un abaissement de cette nappe karstique et favorise la formation d’effondrements dans la plaine alluviale au pied des reliefs ?
Histoire
Voir "L’expédition française Köýtendag 2024 au Turkménistan" : tm.ambafrance.org/L-expedition-francaise-Koytendag… Ces effondrements sont probablement connus depuis longtemps par les habitants de la vallée. Les équipes russes en font mention, et l’un d’entre-eux aurait été plongé par les Soviétiques, sans trouver de suite (Degtyarev, 2025, Pereladov, 2025). L’expédition française 2024 les a auscultés sans y descendre, mais température, salinité et dimensions ont été relevées.
Cavités proche
Distance (km) | Nom | Longueur (m) | Profondeur (m) |
---|---|---|---|
0.1 | Check Point Karabulak n°1 (Effondrement) | 28 | 28 |
1.3 | Kharabulak 4 (Source) | 0 | 0 |
3.9 | Ochimoyuk | 7000 | 615 |
3.9 | Hashim-Oyuk | 5414 | 158 |
4.9 | Promeszutochnaya Inférieur (Tunnel) [Inferieur] | 56000 | 310 |
4.9 | Promeszutochnaya Naturelle (Entrée) | 56000 | 310 |
5.2 | Lac Kutuzov [Grotte du] | 658 | 39 |
5.2 | Suw-Oyuk [Proval] | 100 | 83 |
5.2 | Promeszutochnaya Supérieur (Tunnel) [Superieur] | 56000 | 310 |