Addo (Grotte de l')
44.698966,1.292680
Description
Description générale
L'ensemble est un réseau fossile peu concrétionné, assez complexe, formant un développement des plus importants en Bouriane. On pénètre par une étroite galerie longue de 4 mètres aboutissant de suite dans une galerie spacieuse d'environ 6 à 7 mètres de haut pour 3 à 7 mètres de large, formant un ensemble de trois étages, fortement encombré de blocs. Cette galerie se divise en deux : - la partie de droite est vite obstruée par une trémie impassable; - la partie de gauche permet d'accéder à la deuxième partie au bas de laquelle se trouve un foyer. Cette partie est totalement dépourvue de mobilier car elle devait être colmatée à l'époque par une grande coulée stalagmitique dont on aperçoit encore la base. Un niveau inférieur partant sous l'entrée se poursuit sur environ une cinquantaine de mètres mais est ici encore, obstrué par une trémie calcitée. Cette galerie, la plus concrétionnée, est assez argileuse. On peut remarquer que l'ensemble a été fortement secoué (déplacements de colonnes, cassures, effondrements, ...). La deuxième partie se compose d'un ensemble de galeries de direction Est-Ouest. On y accède par un éboulis de fort pendage (-40°) menant à un carrefour : - la galerie de gauche, assez grande est bouchée par une grande trémie. A cet endroit où l'on ne doit pas être loin de la surface, le plafond est marqué par une fissure récente longue d'environ 6 mètres, le tout semblant fragile ! - en poursuivant tout droit, on se retrouve de nouveau sur un grand éboulis très raide (galerie haute de 7 à 10 mètres) qui mène au puits ainsi qu'à une autre galerie beaucoup plus humide dont les parois sont couvertes d'aiguilles d'aragonite translucides de petite taille. Cette galerie se termine par une étroiture dans l'argile, se prolongeant par un méandre et un laminoir non topographiés. Pour aller dans la troisième partie, il faut monter au point haut d'une salle qui permet d'atteindre un puits profond d'une dizaine de mètres. Et là encore, on a des surprises avec : - primo, des buissons de cristaux d'aragonite d'une grande beauté, atteignant 5 cm ; - secundo, un gisement paléontologique présentant des ossements éparpillés d'animaux d'assez grande taille, pris plus ou moins dans la calcite. On y trouve en particulier une tête de chevreuil et un crâne d'ours des cavernes ; - tertio, un méandre spacieux dont le sol est composé de sédiments. Il présente sur les parois, dans l'argile sèche, de magnifiques griffures d'ours et au fond, des traces de sabot provenant d'un cheval (?). Après passage d'une étroiture, une galerie inférieure à gauche permet d'atteindre le point bas de la cavité. Une petite circulation d'eau s'y perd entre une coulée stalagmitique et la paroi, à la cote -50 m. Ce point semble le plus intéressant à désobstruer (pour amateurs d'humidité et de boue). L'ensemble serait à revoir car nous pensons qu'un important réseau reste à découvrir (dessous).
Documents
Bibliography 07/03/2017- * Rapport BRGM ref. BRGM/RP-57678-FR, juillet 2009, "Actualisation de la synthèse hydrogéologique du département du Lot - Annexe T3 - Tableau des points d'eau et cavités souterraines", page 287 : sigesmpy.brgm.fr/IMG/pdf/annexes_rp-57678-fr.pdf
Histoire
Le plateau de Pech-Curet a fait l'objet, de notre part, de nombreuses recherches spéléologiques. Nous y connaissons: - la grotte de Pech-Curet dont le développement est d'environ 300 mètres pour une dénivellation de -60 m, sur le plateau ; - la source de Mazou ; - la résurgence de Font-Morte à Pont-Carral dans la vallée (1160m à poursuivre - violent courant d'air lorsqu'elle est à sec) ; c'est un trop plein de la source de Mazou. L'ensemble doit former un réseau souterrain assez important qui reste, hélas, toujours à percer. Ainsi, en prospectant, Dominique Lapeyre a réussi à trouver une diaclase étroite que nous nous sommes mis aussitôt à élargir. Ne pouvant y passer le poing, nous avons attaqué au marteau-burin. Nous aurions abandonné depuis longtemps si Dominique n'avait pas laissé choir mon meilleur marteau dans le trou. Nous nous sommes donc acharnés et le 23 novembre 1984, nous avons pu enfin nous y faufiler et aboutir de suite dans des galeries spacieuses que nous avons parcourues sur 150 mètres environ ; c'est ce qui constitue la première partie. N'ayant pas beaucoup d'éclairage, nous ne nous sommes pas aperçus de suite qu'en fait nous étions tombés sur un gisement archéologique important (nombreux tessons de poteries dispersés à même le sol, vases, pots in-situ) . Le soir même, nous avons prévenu la Direction des Antiquités Préhistoriques en demandant au responsable de la région de se rendre sur les lieux pour entreprendre une fouille de sauvetage en raison de la vulnérabilité des vestiges. Pour découvrir la suite, il a fallu plusieurs séances de désobstruction. Le 8 décembre 1984 au soir, l' "attaque" d'une imposante trémie nous a offert, derrière, le "trou noir". Nous avons parcouru alors la deuxième partie, ensemble complexe et spacieux, jusqu'en haut d'un puits où nous nous sommes arrêtés. Le lendemain, en collaboration avec le GSQ, nous avons parcouru la troisième partie qui constitue tout le reste de la cavité. Nous y avons découvert, outre de nouvelles galeries prometteuses, un gisement paléontologique important mais aussi des cristaux d'aragonite d'une rare beauté formant des buissons de 5 cm environ, les seuls que nous connaissons dans le Lot.
Commentaires
Archéologie
La fouille de sauvetage fut réalisée en plusieurs séances de travail, avec l'aide des inventeurs, de Gilles Peyre, Marie-France Fau et de Jean-Louis Malbec. Pour des raisons de longueur, je ne ferai qu'une description succincte d'après le rapport de sauvetage de J.P. Giraud (1985). Le gisement est donc situé dans la première partie qui a livré le mobilier en surface (tessons éparpillés un peu partout; vases et pots entiers in-situ dont certains étaient ornés de belles gravures; ossements peu nombreux; poinçons). Le mobilier comprenait : - des cruches polypodes décorées - des gobelets - des vases (avec couvercle possible) - des vases polypodes - des pots en tonnelet à cordons - des tessons gravés - des tessons retaillés. Le plus étonnant a été la découverte de vases retaillés et aménagés en petite pelle. Il s'agît de fragments de pots en cordons retaillés. Sur certains, sont encore visibles des stigmates d'enlèvement, dont les cassures ont été usées de manière à leur donner une forme régulière. La présence de structures (foyers) et de vases écrasés sur place ou aux fragments peu dispersés, jointe à la difficulté d'accès, évoque un habitat de courte durée et rapidement abandonné (refuge temporaire). Cette interprétation est confortée par l'étude préliminaire de la faune, réalisée par Isabelle Carrère. Les ossements sont peu fragmentés (extraction de la moelle). Il s'agît, semble-t'il, de quartiers de viande arrivés prédécoupés dans la cavité, provenant d'animaux de petite taille. Le bœuf n'y est représenté que par une demi cheville osseuse, un fragment de tibia et une dent. De même, l'absence de gros vases à provision et de graines de céréales, est sans doute liée au statut particulier de cet habitat de courte durée. L'étude du mobilier, tant dans les secteurs en place que dans les zones remaniées par les éboulements, permet de rattacher cet habitat au groupe de l'âge de Bronze moyen quercinois dont il possède de nombreux éléments : cruches polypodes décorées, pots en tonnelet à un ou deux cordons portant des anses en ruban rattachées près du bord, appliques coniques en fine tôle de bronze. La série de poteries est assez importante (plus d'une vingtaine de vases). Elle donne une bonne image de l'équipement matériel des populations du Bronze moyen dans ce secteur du Quercy.
Cavités proche
Distance (km) | Nom | Longueur (m) | Profondeur (m) |
---|---|---|---|
0.3 | Pech Curet (Grotte de) | 300 | 32 |
0.6 | Rocher du Pech Martinet (Grotte du) | 28 | |
0.8 | Cousty (Grotte de) | 63 | 10 |
0.8 | Pech Martinet bis (Grotte du) | ||
0.8 | Pech Curet n°3 (Grotte de) [Grotte des Broussailles] | 25 | 5 |
0.9 | Mazou (Fontaine de) | ||
0.9 | Fontaine de Mazou (Trou de la) | ||
1.0 | Lalbenque (Grotte de) | 18 | |
1.3 | Abbaye (Perte de l') | 2 | 2 |
Grotte fermée et gérée par la DRAC, le CDS 46, la commune et le propriétaire. L'encadrement y est interdit, mais les spéléologues fédérés peuvent visiter à condition d'être à jour de leur cotisation et de retirer les clés clés chez Leglaive (cahier de visite à remplir)
Frédéric Urien (30/06/2013)