Diable (Tanne au) [RL 066] [RL 66]

Brizon (Haute-Savoie - FR)
46.024964,6.440103
Longueur 300m Profondeur 230m
Grottocenter / carte

Location

Dans la faille de décrochement qui sépare les Rochers de Leschaux des lapies des Combes. Suivre le sentier qui descend du plateau de Cenise, vers Brison, sur 300 m environ. La Tanne au Diable s'ouvre à droite du chemin par 3 entrées distinctes : puits incliné à 45° (obstrué), R4,5 donnant sur un P 36 et P 60 m. SCA - 28/02/2019

Description

SCA - 28/02/2019

Les trois entrées de la Tanne au Diable sont alignées dans un thalweg descendant du plateau de Cenise vers Solaizon correspondant au tracé de la faille de décro-chement. L'entrée supérieure est obstruée par de gros blocs qui ne permettent pas le passage d'un homme vers la base d'un puits qui s'ouvre en pente à 45°. L'entrée inférieure est un P 60 que nous n'avons jamais descendu mais qui doit être préféré pour la technique Jumard. La troisième entrée que nous avons équipée est formée d'un R 4,5 donnant sur un P 36 à la base duquel on prend pied sur un névé en forte pente. En suivant celui-ci nous empruntons alors un grand méandre (10 m de haut, 2,5 m de large) entrecoupé d'un P 9 et d'un R 4,5 qui nous mène à la cote - 98 m. Une remarque est à faire sur les variations de volume du névé : les années de neige abondante et en début de saison d'été, il peut être si important que nous pouvons le suivre de plain pied jusqu'à la niche d'Azor; par contre, il peut aussi complètement fondre pour laisser apparaître le pierrier et les ressauts qui le recoupent. Ce fut le cas au cours de nos dernières explos, pendant lesquelles, en deux mois, il s'est abaissé de 1,6 m nous obligeant ainsi à nettoyer longuement chaque fois cette partie du gouffre. A la cote - 98, le méandre se transforme en une fissure impénétrable et il est alors nécessaire de faire une petite escalade (0 à 3 m suivant l'enneigement) pour atteindre la niche d'Azor qui donne quelques mètres plus loin sur un puits de 18 m. A la base de celui-ci, 4 possibilités s'offrent à nous : - Vers l'Est une courte galerie nous mène à la salle à manger, salle complexe, à l'abri du courant d'air, qui est la base de deux cheminées remontantes. - Vers l'Ouest, une petite escalade (2 m) nous permet d'atteindre une petite plateforme d'où nous débouchons par un passage bas dans un méandre étroit. Ce méandre, qui a été reconnu en 72, nous mène une vingtaine de mètres plus loin au sommet d'un grand puits que nous avons estimé à 100 - 110 m. A la base de ce grand puits, nous prenons pied sur un grand relais donnant sur un P 15 que nous avons reconnu être le souliiiet d'une cheminée de la salle terminale. Cependant, le jour où nous avons descendu ce puits, nous avons été surpris par une crue, celle-ci ayant rendu délicate l'explo, il serait peut-être intéressant de vérifier la jonction. - Le réseau actif : vers le Nord-Ouest, un puits de 12 m, 20 m de méandre large et haut, nous mènent au P 74, très joli, dont les parois sont taillées à l'emporte pièce. A la base de celui-ci, un P 10 donne dans la salle terminale dont une parti du plancher est recouverte d'argile indiquant des montées d'eau. 2 cheminées ont été escaladées sur 15 m en 76. Il s'est avéré qu'elles sont la base de 2 puits remontants de plus de 50 m de hauteur. Après désobstruction, un départ de méandre à ras le plancher serait à voir, mais il n'y a pas de courant d'air. - le méandre des 3 : en descendant le P 74 par le réseau fossile, à 5 m du fond, un pendule nous permet d'atteindre un méandre remontant d'une cinquantaine de mètres de développement qui s'arrête, après une escalade de 10 m à la base d'un grand puits formé par une trémie dangereuse de gros blocs. Il est à remarquer que nous avons trouvé à cet endroit des blocs de gloconie. - le réseau fossile : de la cote - 115 dans la direction N.O. en passant au-dessus du P 12, le méandre continue encombré de gros blocs très rapidement. 2 possibilité une série de ressauts nous amène à un relais qui donne dans le P 74, en continuant dans la direction N.O. , 20 m de méandre ( 1 = 0,4 m) remontant, puis une étroiture donne sur un méandre plus large (1 = 1,2) entrecoupé d'un P 17, P 15, P 8, P 18, et deux cheminées qui s'arrêtent 50 m plus loin sur une trémie terreuse. OBSERVATIONS : . Courant d'air en été : descendant jusqu'à - 115, remontant dans le réseau fossile et le réseau des 3. . Jusqu'en Juillet, glace à - 115, au sommet du P 74 et à la base de la cheminée de - 230 m. . Eau : en temps de crue, les grands puits sont arrosés ainsi que le P 10 ter-minal.

Histoire

La Tanne au Diable étant située près d'un sentier bien fréquenté est connue depuis très longtemps. Elle fut repérée pour la première fois par un spéléologue, A. BONNET du Groupe Spéléologique Nimois, en 1947 alors que celui-ci effectuait des levés géologiques sans arrières pensées spéléos. Ce n'est qu'en juillet 1949 qu'une équipe du G.S.N. put revenir et atteindre la cote - 115 (ex - 136) après une exploration assez rapide arrêtée par le manque de matériel, mais qui permit de se rendre compte de l'importance de la cavité. L'année suivante le G.S.N. ayant *adhéré au Spéléo-Club Alpin Languedocien, ce sont quatre représentants de ce groupe qui atteignirent la cote - 190 (ex 210) au cours d'une exploration de 10 h. Ce n'est qu'en 1951 qu'un groupe du SCAL atteignit le fond à - 230 (ex - 277) ce qui classait cette cavité comme la huitième parmi les plus profondes de France et comme première de Haute-Savoie. Le 16 novembre 1957, ce fut une équipe de la SSSG qui commença à explorer cette cavité qu'ils dénommèrent : Gouffre I de Solaizon. Au cours de cette première sortie, la cote - 133 fut atteinte. Le week-end suivant, le fond fut touché après un bivouac à la salle à manger. Les 25 et 26 juin 1960 une nouvelle exploration fut organisée mais ne parvint pas à vaincre l'obstacle terminal (escalade d'environ 15 m pour atteindre ce qu'ils croyaient être une lucarne). C'est en août 1971 que le Spéléo Club d'Annecy commença pour sa part à explorer ce gouffre en retrouvant, cette année là, le fond atteint vingt années auparavant par le SCAL. Une deuxième campagne en juin 1972 permit de découvrir et de descendre le P 100 parallèle. Il restait toujours à voir le réseau amont que l'on pensait inexploré, ce qui fut fait au cours de la troisième campagne du club dans ce gouffre (été 76). Le réseau des 3 fut découvert, la topographie complète établie, et l'exploration de cette cavité considérée comme terminée. SCA - 28/02/2019

Cavités proche

Distance (km)NomLongueur (m)Profondeur (m)
0.0Diable (Gouffre du) [RL 071] [RL 71]223
0.1JCE (Trou à) [RL 068] [RL 68]6028
0.2Minets (Trou des) [RL 011] [RL 11]38
0.2Miroir (Tanne du) [RL 087] [RL 87]18025
0.3Solaizon III (Gouffre de) [RL 073] [RL 73]44
0.3Vésuves (Puits des) [RL 051] [RL 51]92
0.3RL 052 [RL 52]13
0.4Vingt-et-Un Juin (Gouffre du) [Gouffre du 21 Juin] [RL 053] [RL 53]54
0.4Jules (Trou de) [RL 048] [RL 48]250157