Ban Khor (Tham)
19.127083,102.449294
Location
Depuis Vang Vieng, prendre la route Nationale 13 vers le Nord sur 18 km, jusqu’à Ban Phatang. Juste après avoir franchi la Nam Xong, prendre à droite la piste qui remonte la rivière en rive droite. Le tracé assez tortueux contourne la pointe Sud-est du Pha Louang, et remonte ensuite la Nam Noy. Au village de Ban Namdèn, on traverse un affluent, la Nam Yén, puis on longe les pentes Sud du Pha Dang. À 6,6 km de Ban Phatang, on traverse la Nam Noy, quelques mètres en aval de sa résurgence, Tham Nang Phohom, exploitée touristiquement. La piste devient alors moins large et contourne par le Sud le dernier piton calcaire du Pha Dang. Arrivé au col, il faut ensuite prendre à gauche pour se rendre au village de Ban Keo Koang que l’on traverse. Il faut continuer sur la piste qui suit la vallée vers le Nord-Ouest, sur 1,460 km. On emprunte alors un sentier entre une plantation d’hévéas et une autre de citronniers. Celui-ci descend jusqu’à la Nam Noy qu’il faut traverser à gué. De là il faut rejoindre le pied de la falaise au travers des plantations de citronniers, à une distance de 330 mètres, azimut 268°. L’entrée de la cavité se trouve légèrement en hauteur, au pied du premier ressaut.
Description
Aspect général et zone d'entrée
C’est une cavité globalement rectiligne, qui suit le pied de la falaise du Pha Dang. Elle s’organise sur deux étages, l’un fossile et l’autre actif dans lequel s’écoule une capture de la Nam Noy. La complexité de sa description vient du fait qu’elle possède pas moins de neuf entrées. Seules les entrées praticables sont identifiées comme suit : « entrée principale » (+/- 0 m, point de référence spéléométrique), « entrées Sud » (-7 m), « le Grand Porche », et « entrée Nord » (-8 m). L’étage fossile est quant à lui divisé en plusieurs secteurs : le « réseau Sud », le « réseau Nord », « la boucle », « le Grand Canyon », et « l’extrême Nord ». L’actif, correspondant à une capture de la Nam Noy s’intitule simplement « Nam Noy souterraine amont » et « Nam Noy souterraine aval ». L’entrée s’effectue en pied de falaise, après avoir remonté un bref éboulis. En forme de diaclase, il faut escalader puis désescalader les blocs glissants qui l’encombre pour se retrouver au bout d’une dizaine de mètres dans une belle galerie large de 7 mètres et haute de 3 mètres, première bifurcation : à gauche le « réseau Sud », à droite le « réseau Nord ».
Réseau Sud
On suit dans un premier temps une vaste galerie de section oblongue, large de 7 mètres et haute de 3 mètres, sur une quarantaine de mètres jusqu’à un virage à gauche, tout de suite suivi par son homologue à droite. La galerie se poursuit dans les mêmes proportions sur encore une cinquantaine de mètres, jusqu’à une grosse colonne qui barre le passage. Juste avant celle-ci, au pied de la paroi en main gauche, on peut remarquer quatre trous vers un étage inférieur. C’est en contournant la concrétion par la droite que l’on trouve un cinquième trou au sol, cette fois-ci praticable, c’est l’accès à la « Nam Noy souterraine amont » par un P7 à équiper. La suite du réseau est en haut du talus d’argile qui fait face à la colonne (R2). Le remplissage de la galerie étant encore en place, il faut maintenant progresser à quatre-pattes sur une trentaine de mètres avant de pouvoir se remettre debout en bas du R3. Nous somme maintenant dans une galerie haute de 6,5 mètres, large de 5 mètres, barrée par une grande coulée stalagmitique, à droite de laquelle en hauteur jaillit de la lumière provenant de l’extérieur (E5). Il faut chercher un passage bas au pied de cette coulée, en main droite, pour accéder à la suite. Les proportions changent et l’organisation spatiale devient plus chaotique. À gauche un court passage mène à une trémie avec des traces de passage (d’animaux ?) et quelques feuilles trahissant la proximité avec l’extérieur. À droite, après une trentaine de mètres, on débouche dans une grande salle concrétionnée de multiples colonnes. Sur la gauche, plusieurs passages permettent de regagner l’extérieur (« entrées Sud », -7 m). Sur la droite arrive l’actif, la « Nam Noy souterraine aval » que l’on peut remonter sur une trentaine de mètres jusqu’à un bassin profond s'arrêtant sur siphon. Une courte escalade au-dessus de ce dernier donne sur une petite salle en cul-de-sac. Vers l’aval, la rivière disparaît rapidement au pied d’une belle paroi verticale (siphon aval, côte -12 m).
Réseau Nord
Il faut se faufiler entre quelques blocs pour rapidement gagner le fond du « grand porche ». Au bord opposé, on retrouve la suite de la galerie. Celle-ci, richement concrétionnée, large de 10 mètres en moyenne pour une hauteur jusqu’à 4 mètres, est longue de 70 mètres. De cette extrémité, en main gauche caché par un massif de concrétions, part « la boucle ». On poursuit alors notre progression par la droite, dans une galerie plus modeste. Celle-ci serpente à droite et à gauche, se divise à divers endroits. Au bout de soixante mètres, on traverse ce qui semble être le cour asséché d’une circulation d’eau. On arrive ensuite dans une partie labyrinthiforme. En main gauche divers conduits de modestes dimensions, richement concrétionnés forment plusieurs boucles. En main droite, on longe une trémie, au fond de laquelle en hauteur on peut percevoir la lumière du jour, tandis que vers le bas on entend un bruit d’eau. Un peu plus loin, au milieu de multiples colonnes, plusieurs soutirages trouent le sol, dont un laisse voir de l’eau circulant sur un axe Nord-Sud, peut être l’amont de la « Nam Noy souterraine amont ». La priorité est mise sur la galerie sèche. Il faut alors remonter entre des blocs pour prendre pied dans une salle en décollement, bordée sur son flanc Nord par une trémie. On se dirige alors à l’opposée de celle-ci, vers le bas, pour accéder à une nouvelle galerie au sol argileux. Après avoir descendu le talus d’argile, en main droite on regagne l’extérieur (entrée Nord, -8 m) au bout d’un couloir long de 25 mètres. Celui-ci est encombré de branchages et montre ainsi qu’il fonctionne en perte à la saison des pluies. Ceci n’est pas étonnant car dès que l’on sort de la cavité, on se trouve sur la berge de la Nam Noy, lorsque celle-ci arrive au contact du Pha Dang. Sur la droite, on peut remarquer la capture d’une partie de cette rivière. Là aussi l’entrée, seulement accessible à la nage, est encombrée de branchages. Sur la gauche, une série de petites galeries marquées de passages d'animaux redonnent dans la cavité, à proximité du talus d'argile. Ces conduits sont cependant impénétrables. À l’opposé du talus d’argile, après 20 mètres, la galerie marque un coude à 90° à gauche, puis on trouve sur la gauche en hauteur l’arrivée de « la boucle ». Deux talus bordent les côtés de la galerie, marquant ainsi le début du « Grand Canyon ».
Nam Noy souterraine amont
En descendant le P7 d’accès à la rivière, on prend pied dans une belle conduite avec banquettes, large de 2 à 3 mètres pour 5 mètres de haut en moyenne. Vers l’aval, on débouche au bout de 20 mètres dans une petite salle argileuse. La rivière marque ici un coude pour s’écouler dans une diaclase Nord-Sud large d’environ 2 mètres, avec une cheminée mesurée à 22 mètres. Le bief profond qui occupe cet espace marque l’arrêt de notre progression. Vers l’amont, au bout d’une trentaine de mètres de progression, un passage en main droite le long d’une trémie permet de shunter une portion plus aquatique. Après avoir regagné l’eau, une nouvelle bifurcation s’offre à nous : - A droite, un conduit métrique, habillé de quelques racines semble être emprunté régulièrement par des rongeurs, compte tenu des empreintes trouvées au sol. - Tout droit, le plafond s’abaisse jusqu’à une vingtaine de centimètres de l’eau, en même temps que le fond. L’exploration s’arrête donc là pour cette année.
La Boucle
Il faut se faufiler entre plusieurs stalagmites et colonnes pour trouver le passage. La suite est une galerie relativement spacieuse, que l’on suit sur 135 mètres, au milieu des concrétions, jusqu’à une étroiture ventilée. Après l’avoir franchie, un parcours d’une quarantaine de mètres nous mène sans difficulté au début du « Grand Canyon ».
Le Grand Canyon
C’est une belle galerie, large de 10 à 20 mètres pour une hauteur moyenne de 6 mètres, que l’on suit sur environ 220 mètres, au sol surcreusé, d’où son nom. À 140 mètres du début, en main droite, deux diverticules se rejoignent dans une trémie remontante, sans suite (+5 m, point haut de la cavité). Juste après toujours en main droite, un nouveau diverticule richement concrétionné donne accès à une autre trémie (-5 m). Le sol est par endroits sculpté de gours abritant des pisolithes concrétionnées allant jusqu’à 5 centimètres de diamètre. 50 mètres en amont de ce diverticule, on retrouve un surcreusement du sol, au niveau d’une perte. 20 mètres plus loin, un nouveau diverticule donne accès à une trémie supérieure (+1 m). Une diaclase avec une visée à 18 mètres en hauteur y fait suite, juste avant de s’engager dans un passage bas siphonnant, tapissé comme il se doit d’une fine pellicule d’argile. C’est alors le début de « l’extrême Nord ».
L’Extrême Nord
Après ce passage bas siphonnant, on arrive à un carrefour formé par l’intersection de la galerie avec une diaclase. Les passages des deux côtés sont assez similaires et finissent par se rejoindre dans le même axe. Cette dernière portion débute par une galerie oblongue d’environ 6 mètres de large pour 3 mètres de haut, que l’on suit sur 120 mètres, jusqu’à trouver de plus gros volumes, au contact de trémies en main droite. Le sol est ici recouvert d’une pellicule d’argile fine et très glissante, témoignant d’une mise en charge régulière. En main gauche, on peut remonter au pied d’une cheminée jusqu’à la côte +/-0 m. Le fond de cette salle est formé par deux diaclases parallèles, dont une est percée par un siphon poissonneux, tapissé d’argile (-9 m). Suite aux observations des traces d’écoulement dans l’argile, il s’agit d’un amont, par lequel arrive l’eau qui doit envahir tout ou partie de « l’extrême Nord », jusqu’au passage bas siphonnant. Compte-tenu de la proximité de la Nam Noy aérienne, il ne doit vraiment pas falloir être présent en ces lieux à la saison des pluies.
Documents
Pha Sok Khan Phuan Falang 2016 - expédition spéléologique dans les karsts autour de Vang Vieng, Laos 28/04/2023Tham Ban Khor 08/05/2023
Histoire
Tham Houey Hoï est connue des villageois qui viennent y chasser les chauves souris. Elle est indiquée aux Spitteurs Pan par le chef des autorités locales et un de ses représentant les y amène, comme c’est la coutume. L’exploration et la topographie sont réalisées simultanément, en quatre jours, en février 2016. Quelques prolongements sont rajoutés par la même équipe l'année suivante.
Cavités proche
Distance (km) | Nom | Longueur (m) | Profondeur (m) |
---|---|---|---|
0.4 | Éboulis (Tham) [Eboulis] | 41 | 19 |
0.9 | Pha Dang Nua (Tham) | 0 | 0 |
0.9 | Houey Hoï (Tham) | 1079 | 12 |
1.4 | Phomhom (Tham) [Tham Nang Phomhom] | 481 | 18 |
2.7 | Pha Louang (Résurgence pied) | 0 | 0 |
9.5 | Sone Sissi (Tham) | 0 | 0 |
9.8 | Maibak (Tham) | 101 | 24 |
9.8 | Seu (Tham) [Nyung] | 558 | 52 |
10.1 | Tham Kokhai | 734 | -18 |