Bougé (Émergence de)

Livernon (Lot - FR)
44.635596,1.838443
Grottocenter / carte

Location

L'émergence du Bouge, ou Boutche (Astruc, 1977), s'ouvre sur la commune de Brengues, quelques 500 mètres environ après le pont d'Espagnac et en contrebas de la 041 (à droite) lorsque l'on se dirige vers Brengues. Elle n'est séparée du Célé, tout proche, que par le remblai de la route, dans lequel un petit tunnel de section rectangulaire a été aménagé pour faciliter l'écoulement des eaux. CDS 46 - 07/03/2014

Description

Hydrologie

CDS 46 - 07/03/2014

L'émergence du Bouge (X : 560,48 - Y : 254,64 - Z : 158) est établie sur la rive droite du Célé, à une quinzaine de mètres de ce dernier, dans les calcaires sublithographiques du Bathonien moyen (3), et au pied d'un court ravin caillou-teux issu des falaises surplombantes du Causse (alt. 334, au mas de Gabat). Le pendage, dirigé vers le S.W. (direction 3100) accuse ici une pente de 7°. La carte géologique laisse apparaitre des structures plissées orientées N.W.-S.E., et l'émergence serait localisée sur le flanc Sud d'un anticlinal faillé et axé sur Pailhès, 800 mètres au Nord. Quatre émergences, dont une pénétrable (Sainte Eulalie), sont visibles sur cette rive du Célé, entre les résurgences de Corn (au N.E.) et Font del Pito (au S.W.) exutoires respectifs des ruisseaux perdus plus au Nord, au contact Causse-Limargue, au Pournel et à Assier. Les relations, établies par coloration (Tarrisse, 1974) entre ces résurgences et ces pertes, ont permis de mettre en évidence deux systèmes karstiques majeurs limitant d'autant l'étendue spatiale des aires d'alimentation des petites émergen-ces encadrées par eux deux et le Célé. La plus grande partie de l'année, aucun débit n'est visible dans la vasque de l'émergence du Bouge et elle ne semblerait couler qu'en période de fortes pluies (communication orale de G. Astruc).

Pompage

CDS 46 - 07/03/2014

Compte rendu de l'expérience de pompage du 8 octobre 1978 Une pompe à moteur thermique, pouvant débiter jus-qu'à 160 m3/h est installée en bordure du Célé, à la sortie du tunnel ; une crépine, reliée à la pom-pe par un tuyau de 15 m (0 100 mm) est immergée dans la vasque jusqu'à environ -2,5 m. Le refoule-ment se fait directement dans le Célé. Nous avons évalué le débit de la pompe par le temps de remplissage d'un bidon de 60 litres. Le ruban d'un décamètre est lesté et arrimé contre la paroi rocheuse de la vasque pour les mesures du rabattement. Après l'amorçage du tuyau d'aspiration, un premier essai de pompage commence à 13H25 (voir tableau). Le niveau d'eau dans la vasque décroit régulière-ment et se stabilise à -3,2 cm au bout de 10 mn. A 14H22, après avoir pompé environ 51 642 litres, le niveau n'a toujours pas varié : l'expérience est stoppée, et en 3 mn le niveau initial est retrouvé. Une deuxième tentative, à 14H59, confirmera le premier essai. Parallèlment au premier essai, nous avons mesuré quelques paramètres physico-chimiques de l'eau pompée, en début et en fin d'expérience, ainsi que dans le Célé (voir tableau). On constate que les eaux présentent un profil assez caractéristique des écoulements issus du calcaire, au début, à l'exception du fort pH qui variera bien plus rapidement dans le dispositif de pompage que le CO,Ca dissous (considérations de cinétique chimique). Ces valeurs du titre hydrotimétrique total (Th) et des bicarbonates (HCO3) ne se retrouvent pas en fin d'expérience et on notera une baisse très sensible avec de nouvelles valeurs assez proches de celles du Célé. Bien qu'il n'y ait eu aucune vérification rigoureuse, on peut supposer que le niveau de la vasque et celui du Célé étaient identiques le jour du pompage (absence de débit apparent au Bouge). En conséquence le rabattement observé dans la vasque pendant le premier essai, semble avoir été suffisant pour créer un cône de dépression qui s'est étendu en direction de la nappe du Célé et drainée une partie de celle-ci au profit du pompage, ce qui explique les variations physico-chimiques constatées, l'eau pompée au bout de quelques minutes étant celle du Célé. La régulatité du palier à -3,2 (durant pres-que une heure) pourrait être mise en rapport avec l'équilibre entre le débit d'infiltration du Célé et celui du pompage qui est demeuré constant. Ce pompage révèle l'interférence possible entre les eaux d'une petite émergence karstique et celles de la nappe alluviale d'un écoulement libre à proximité, quand le profil piézométrique de l'une ou l'autre est rompu lors d'une augmentation ou d'un diminution de la charge hydraulique considérée, par exemple. L'exploration de l'émergence du Bouge, si elle est pos-sible, ne peut s'effectuer qu'en plongée après avoir agrandi l'étroiture de -4. Sa situation entre le drai-nage des pertes d'Assier vers Font del Pito, au N., et celui de Reyrevignes-Corn à l'E., ne peut laisser es-pérer une aire d'alimentation très étendue et donc un développement des conduits bien important. Elle con-court, comme les émergences de Diège et Sainte Eula-lie au N.E. et du Balat au S.W., au drainage de por-tions de Causse prises en "sandwich" entre les deux grands systèmes cités précédemment et le Célé. Toute-fois et compte tenu des facteurs structuraux, des dérivations vers le S.W. en parallèle avec le Célé (4) ou vers l'Ouest en relation avec le drain amont de Font del Pito, ne sont pas à exclure. Dans ce dernier cas, une analyse comparative, à l'occasion d'une crue, des caractéristiques physico-chimiques du Bouge et de Font del Pito, serait instructive.

Histoire

Cette émergence nous avait été signalée par son propriétaire, lors d'une rencontre fortuite, à Cahors, dans le courant de 77. En septembre de la même année, entre deux explora-tions à Lamerlie, Péjout plongea dans la vasque et descendit à -4 mètres : arrêt sur étroiture entre la voûte calcaire et des dépots d'alluvions, dans ce qui paraissait être l'amorce d'un conduit (angle N.W.). Un mois plus tard il procéda au dynamitage d'une barre rocheuse au niveau de l'étroiture : sans succès (1). L'A.S. Figeac s'étant illustrée à la même époque par des pompages positifs dans d'autres émergen-ces, dont le Bial à proximité (2), nous contac-tâmes Gombert et décidâmes ensemble de réaliser le 8 octobre 78 un essai de pompage au Bouge. CDS 46 - 07/03/2014

Cavités proche

Distance (km)NomLongueur (m)Profondeur (m)
1.4Fineau n°2 (Grotte de la)100
1.5Fineau n°1 (Grotte de la)
1.9Ligoussou (Puits du)
2.0Malpas n°1 (Igue du)20
3.0Boudoulou (Puits de)
4.6Pech (Igue du)60
4.8Cirque (Grotte du)60045
5.6Abois (Perte de l')805
5.6Pech d'Amont (Grotte du)180030