Veirarià (Trauc de la) [Veiraria]

Sougraigne (Aude - FR)
42.900285,2.393532
Longueur 1960m Profondeur 50m
Approche ★★★★★ Esthétisme ★★☆☆☆ Facilité de déplacement ★★★☆☆
Grottocenter / carte

Location

Prendre la D74 depuis Sougraigne en direction de Fourtou, Les Clamencis. Franchir le pont de la Sals et se garer au pont suivant. Descendre dans le ruisseau et le remonter sur environ 100 mètres. L'entrée s'ouvre au milieu du ruisseau par une fissure entre des blocs. Cds 11 - 26/09/2013

Description

Description générale (première partie)

Cds 11 - 26/09/2013

La petite entrée de la cavité donne directement dans une zone indescriptible : un labyrinthe inextricable pour lequel aucune description efficace n’est envisageable. Néanmoins on peut accéder au labyrinthe inférieur et au boyau des charbonniers en se dirigeant vers le nord-nord-est. Une diaclase étroite débouche dans un conduit spacieux. A gauche, on peut suivre une belle galerie sur 35 mètres (-5m). A droite on remonte jusqu’à une trémie que l’on traverse (point haut à + 2m), on redescend dans la trémie en suivant un petit actif qui se perd dans une galerie plus spacieuse. De celle-ci on a accès au labyrinthe inférieur (450 mètres de conduit !) qui contient de belles galeries aux formes insolites et s’achève sur d’étroits méandres (voir plan de détail) et au boyau des charbonniers. Pour atteindre celui-ci, il faut trouver un départ en fissure sur la paroi de droite de la galerie ; on arrive sur un ressaut terreux, à la même hauteur sur la gauche on peut suivre une galerie de 15 mètres. Au bas du ressaut on continue le méandre, de suite à droite un autre méandre arrive et donne sur une vingtaine de mètres de conduits amonts. Le méandre d’accès se rétrécit brusquement et 10 mètres de passage couché annonce le boyau et la début des réjouissances… On se rétablit alors dans une petite rotonde et le boyau débute. C’est en fait un méandre dont le haut est très étroit et le bas forme un conduit arrondi. On se laisse descendre et glisser, accompagné par un ruisselet, le sol a la particularité d’être formé par une couche noire très friable et poreuse qui parait être une sorte de dépôt de cendres et de charbon de bois. Ces dépôts proviennent certainement de la verrerie située en amont de la cavité. Après quelques étroitures on arrive 90 mètres plus loin sur un coude étroit à 90° suivi de 10 mètres d’étroitures sévères. Ensuite le méandre s’élargit et on peut se relever pour descendre ce beau méandre sur 45 mètres supplémentaires jusqu’à la cote -27,50m. Un petit ruisseau arrive et s’infiltre dans les blocs : c’est l’amont du ruisseau des hippurites. Pour le suivre il faut traverser une trémie instable très boueuse. Ensuite c’est un méandre humide et boueux ; on se répète mais il n’y a pas d’autres mots. D’ailleurs, pour tout vous avouer, on vous déconseille fortement la visite de cette partie, à moins que vous ne soyez masos sur les bords. Le méandre se divise en deux au bout de 20 mètres, à gauche on suit un petit actif sur 10 mètres, arrêt sur étroiture à -26m, tout droit après quelques coudes, le méandre remonte et se divise à nouveau en deux et se rétrécit donc ; ces deux petits actifs s’achèvent sur des étroitures à -23m. Revenus sous l’entrée, on va suivre la galerie vers l’aval pour atteindre la suite de la cavité. On délaissera tous les départs latéraux dans cette partie encore très labyrinthique ; on progresse vers l’ouest en suivant la fissuration puis après -19m la galerie effectue une série de coudes exploitant alternativement le pendage et les diaclases. Soixante mètres plus loin les dimensions déjà modestes s’amenuisent et on arrive par un boyau dans un point bas à -32m, c’est le passage des feuilles mortes ; il peut siphonner. La suite sur 55 mètres est visqueuse, étroite et humide, si les trois à la fois… On remonte à contre pendage jusqu’à une trémie à -27m. En crue ce sont donc 100 mètres de conduits qui se noient. La trémie est assez instable et plus bas on se rétablit dans une salle ébouleuse. Une double diaclase fait suite mais devient rapidement étroite avant de rejoindre la suite du réseau. Il vaut mieux emprunter une lucarne côté ouest qui donne dans une diaclase parallèle ; on l’emprunte sur 10 mètres pour la quitter pour une autre diaclase parallèle qui est la bonne ; elle comprend un amont et quelques diverticules puis continue et à l’occasion de plusieurs coudes rejoint les autres diaclases. A noter que, dans ce secteur, on trouve pas moins de cinq ou six conduits parallèles très proches les uns des autres (voir topo).

Géologie et karstologie

BTH - 05/05/2025

GEOLOGIE Calcaires du Turonien supérieur. On trouve de nombreux fossiles notamment des hippurites. Les galeries exploitent magnifiquement le pendage et la stratification. Le ruisseau des hippurites et ses annexes sont creusés sur une famille de cassures plus importantes correspondant à la direction des failles du secteur. - - KARSTOLOGIE Un des traits remarquables de la Veirarià est la présence des labyrinthes. Dans la zone d’entrée sous une surface de 60 m x 40 m courent près d’un km de conduits de toutes tailles, quelquefois distants de moins d’un mètre formant un véritable réseau maillé sur deux étages séparés par un mince banc de grès (voir section n 1) d’un mètre de puissance maximum. Le tout se développe sur une hauteur maximum de 15 mètres et étant limité par deux strates de grès. Certains conduits débutent sous une couche de grès, d’autres en font leur plancher mais la majorité (¾) restent creusés dans les bancs calcaires souvent au profit de discontinuités. Par endroits seul le banc de grès sépare les galeries inférieures et supérieures distantes alors de moins d’un mètre bien qu’il puisse y avoir plus de 100 mètres de progression entre deux points. Comme dans certaines cavités de la craie (Corbel 1957) les parois intermédiaires sont souvent réduites à l’état d piliers que l’on croirait artificiels. Lorsque certains piliers s’effondrent, les galeries se rejoignent et forment de petites salles. La formation de ces labyrinthes reste un problème étant donné leur superposition et leurs ressemblances. Chronologiquement, le recoupement de certaines galeries montre qu’il y a eu plusieurs phases de creusement. Il est même possible que les deux labyrinthes se soient formés plus ou moins en même temps pour une majorité de conduits et ce par plusieurs arrivées d’eau différentes et indépendantes comme c’est encore le cas dans certaines portions de la cavité. Enfin le mode de creusement reste à déterminer étant donné le peu de micro-formes ou dépôts observables.

Description générale (seconde partie)

Cds 11 - 26/09/2013

Après un dernier dédoublement on arrive à -38m sur une autre galerie parcourue par un ruisseau qui est le ruisseau des hippurites retrouvé. On le remonte sur 60 mètres dans une belle galerie qui s’arrête sur une trémie à -28m très proche de celle du boyau des charbonniers. Revenus à -38m, on peut parcourir un ancien tronçon dans l’axe du ruisseau ; il mesure 25 mètres. Le ruisseau continue dans un beau méandre puis emprunte une étroite fissure que l’on ne peut suivre que sur 10 mètres. Sur la gauche, on peut remonter un petit affluent sur 25 mètres (-35m) ; l’arrivée de celui-ci correspond au départ d’un joli méandre rectiligne sur 50 mètres que l’on emprunte en hauteur. On le quitte pour retrouver le ruisseau que l’on peut remonter sur 15 mètres dans la suite de la fissure. En aval, la galerie s’agrandit considérablement puis se dédouble et oblique vers le sud. L’actif est alors doublé par un conduit, abandonné par les eaux, communiquant avec lui par plusieurs regards. Ils se rejoignent enfin au niveau d’une trémie impénétrable dans laquelle l’actif s’insinue à -48m. C’est la fin de cette cavité unique dans la région et dont la visite malgré les dimensions modestes est à recommander par son côté sportif et le spectacle d’une morphologie originale.

Documents

[Fiche] Veiraria page 1 25/01/2019
[Fiche] Veiraria page 2 25/01/2019
Bibliography 26/09/2013
[Topo] Veiraria plan réseau inférieur 25/01/2019
[Topo] Veiraria plan 25/01/2019

Histoire

Les premières visites connues remontent à 1983. Elles seraient le fait d’individuels des Corbières (P. Rivallan, B. Vanel,…). Un belge, chercheur du Trésor de Rennes-le-Château serait l’auteur de l’abondant fléchage à la peinture que l’on trouve dans le labyrinthe. C’est peut-être lui l’inventeur de la cavité. L’entrée est retrouvée en janvier 1986 par le SCA qui visite le trou et commence à faire du nouveau (labyrinthes, charbonniers). La chatière/siphon des Feuilles Mortes est agrandie le 23/08/1986 et 200 mètres sont explorés. Le 06/09/1986, S et D. Mas ajoutent 200 mètres dans ce réseau. Le 28/12/1987 C.Bès et P. Géa poursuivent de 100 mètres après désobstruction dans le Boyau des Charbonniers. Autres participants : A. Capdeville, JM Robledillo, T. Bonnel, P. Pélissier (ESR), L. Soury, H. Guilhem, Dimitri, M. Grillères, C. Bataillé. Cds 11 - 26/09/2013

Commentaires

Temps d'accès et de visite - Appréciation en 2013

Voir notation ci-dessous

Stoche (02/09/2013)

🔦 : 4h 🚶: 15m

Cavités proche

Distance (km)NomLongueur (m)Profondeur (m)
0.1Léone (Trou)106
0.2Grifols n°1 (Trauc des)4015
0.2Grifols n°2 (Trauc des)53
0.2Bornacs (Trauc des)7010
0.5Mourillou (Perte du)43
0.5Mourillou (Grotte du)163
0.8Caucé (Trauc ou Troc ou Traouc del) [Caussé] [Caoussé] [Cauce] [Causse] [Caousse]48051
0.8Porte des Étoiles (Trou de la) [Etoiles]75048
1.1Caousse (Grotte préhistorique du)158