Tribunal n°1 (Grotte du)

Gintrac (Lot - FR)
44.877113,1.738172
Grottocenter / carte

Location

L'igue du Tribunal, ou du Bétou (1), s'ouvre dans la commune de Gintrac. Elle est difficile à trouver. Son entrée étroite se dissimule au fond d'un petit effondrement peu visible au milieu de la végétation. Habituellement, l'orifice est obstrué par des blocs recouverts de terre et de feuilles. CDS 46 - 04/03/2014

Description

CDS 46 - 04/03/2014

C'est une cavité épidermique se développant sub-horizontalement. Le toit n'est jamais très épais : on peut voir partout les racines des arbres sus-jacents. Bien que formée d'une salle unique, les coulées stalagmitiques et les accidents du terrain ont individualisé plusieurs secteurs.

Occupation humaine

CDS 46 - 04/03/2014

Elle est attestée par trois sortes de phénomènes : • des structures d'aménagement de l'espace inté-rieur (murettes), • des vestiges mobiliers (tessons de poteries), • des gravures pariétales. 1.- L'aménagement de l'espace : Pénétrant par l'entrée très exigue (ramping), on débouche rapidement dans la salle principale où l'on peut se tenir debout. Cette salle est limitée au sud pur un fort éboulis en forme de dôme, qui semble occuper un volume non négligeable. Sur la topographie originale de J.P. BONNEBDUCHE est pois-L&e la mention "mur" de part et d'autre de cet éboulis. En réalité, il est bien difficile de dire si le semblant d'appareillage (2) à gros blocs est d'origine naturelle ou artificielle, d'autant qu'on ne perçoit pas, en l'état actuel de la cavité, l'in - térêt d'une murette en ce point. Peut-être faut-il voir la l'entrée originelle de la grotte, aujourd' hui obstruée par l'effondrement de la voûte ? Contournant de massifs piliers stalagmitigues et progressant vers l'est, on rencontre à nouveau une structure artificielle très dégradée, barrant l'accès à une salle assez spacieuse, au sol encombré de blocs. De là, on peut gagner une sorte de diverti-cule surélevé, appelé "la Chambre" par les inventeurs de la cavité. Ce diverticule est barré par un mur puissant en excellent état de conservation. Appareillé à gros blocs, il est interrompu dans sa partie centrale. Rien n'indique si cette ouverture pouvait être obturée, ni comment. Tout le sol de "la Chambre" est constitué par une mince couche de terre noirâtre, probablement h cause de la présence de cendres (on ne retrouve pas cette particularité ailleurs dans la grotte). Quelques blocs jonchent le sol, certains voisinant avec des tessons épars. On est manifestement en présence de foyers, ce qui milite en faveur d'une autre entrée que l'entrée actuelle, bien trop exigue pour assurer une ventilation efficace de la cavité. 2.- Les poteries Nous avons recueilli à même le sol plusieurs tessons. La plupart sont noirâtres, un d'entre eux est rouge. La détermination des tessons est toujours difficile, les techniques des potiers étant restées pratiquement inchangées de la Protohistoire au Moyen Age. Un fragment d'anse pourrait faciliter cette dé-termination (en cours). On peut toutefois noter que dans ligue proche de Magnague 11, le Spéléc-Club de Saint-Céré a trouvé un important fragment de po-terie (3). Il s'agit d'un récipient à fond plat, à deux anses, oui n'a pas, à notre connaissance, été soumis à détermination. 3.- Les gravures Le premier locus, marqué "griffades" sur la topographie présentée ici, était noté "gravures" sur 18 topographie originale. Il se présente sous là forme d'une paroi verticale lisse dans sa partie sise à environ un mètre du sol. Elle porte de multiples traits, la quasi-totalité d'entre eux étant à dominante verticale. Rien ne permet de leur attribuer une origine humaine : au contraire, tout prête à penser qu'il s'agit de griffades animales. On peut obser-ver deux "types" : . des griffades aux traits bien espacés, au profil très émoussé par la corrosion de la paroi; la patine du sillon et celle de la roche encaissante sont semblables, . des griffades nettement plus serrées, finement incisées ; la couleur claire du trait contraste sur le fond. Le deuxième locus se situe dans "la Chambre" déjà évoquée. Il s'agit de croix latines gravées dans le plafond sub-horizontal, plafond qui s'élève à envi-ron deux mètres au dessus du sol dans la partie centrale du diverticule. Le trait gravé est émoussé, sa patine indique une relative ancienneté. Au voisi-nage de la paini sise à gauche en entrant dans "la Chambre", en plafond également, on peut observer deux traits convergents, longs d'environ 0,40 m., évoquant le dessin d'une lame d'arme blanche ; tou-tefois il n'y a ni lame ni garde. CONCLUSION L'aménagement et l'occupation humaine de l'Igue du Tribunal posent le problème de la dotation et de l'utilisation du site. Pour le premier point, l'examen des divers tessons pourrait apporter quelques lumières, encore qu'il n'y ait à priori aucune relation directe entre les différentes igues du secteur (4) ni même, pour ce gui concerne plus particulièrement ligue du Tribu-nal, entre les structures d'aménagement de l'espace, les tessons et les gravures. Rien ne s'oppose ici à une très longue occupation dans le temps, allant de la Protohistoire au Moyen-Age, et même plus avant, le deuxime point, l'hypothèse d'une utilisation pastorale semble la plus probable. tes cuvites de cette partie du causse de Padirac, de par leur con-formation, constituaient d'excellentes bergeries au prix d'aménagements minimes. Dans cette hypothèse, les croix gravées au plafond de "lu Chambre" serai-ent dus croix prophylactiques, ehargées d'assurer la sauvegarde du troupeau, Cette pratique s'observe en-core de nos jours dans les tf,rands Causses, où nous avons pu voir une croix latine fraîchement peinte sur le mur barrant l'entrée d'une petite baume. Dans le même ordre d'esprit, signalons les "pégades" (de pego, poix;. fers destinés à marquer les moutons. Encore récemment, les éleveurs trempaient ces instruments dans la poix bouillante qu'ils appliquaient sur 1l toison des brebis. Chaque éleveur avait sa marque, et beaucoup d'entre elles étaient faites d'un signe incluant une croix

Histoire

Elle a été découverte le 12 octobre 19,59 par le Spéléo-Club de Saint-Céré, qui en a effectué l'exploration et la topographie après désobstruction. CDS 46 - 04/03/2014

Cavités proche

Distance (km)NomLongueur (m)Profondeur (m)
1.1Magnagues n°2 (Autre entrée)
1.1Magnagues n°2 (Igue de)702
1.2Magnagues n°1 (Autre entrée)
1.2Magnagues n°1 (Igue de)190
1.4Sept Couleuvres (Igue des) [Igue des 7 Couleuvres]15824
2.3Padirac (Puits de)59000315
2.4Brouqui (Igue)12
2.4Maurice (Igue)50027
2.4Carrière (Puits)27