Petites-Dales (Grotte des) [Grotte des Petites-Dalles]
49.813401,0.528033
Description
Description hydrogéologique
La grotte est un vaste réseau de drainage souterrain naturel comme il en existe une multitude dans le sous-sol crayeux cauchois [Rodet et Sayaret, 1983, 1987]. L’eau, qui s’est chargée de dioxyde de carbone, dissout la craie et, en ouvrant des espaces dans le sous-sol, crée ces réseaux de circulation de l’eau. Les géologues parlent de formation d’un « karst » [Rodet, 1975]. Le réseau de la grotte des Petites-Dales se développe dans la craie du Sénonien (étage du Coniacien), dépôt sédimentaire vieux de 87 à 88 millions d’années. Aujourd’hui (2007) le conduit est asséché, sauf en période de forte pluviosité comme en 1995 et en 2000 quand il a été ré-ennoyé dans sa partie basse, par la remontée de la nappe phréatique. Source : RODET Joël, VIARD Jean-Pierre, POUDRAS Jacques, "A la découverte de la grotte des Petites Dales", Spéléo-Tract n°6, juillet 2007, page 5 --www.researchgate.net/profile/Joel_Rodet/publicatio…
Equipement
Aucun équipement de progression sur cordes n'est requis
Obstacle | Corde | Attache | Observation |
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Documents
Bibliography 19/08/2016- * Article "Grotte des Petites-Dalles" sur l'encyclopédie collaborative Wikipédia, en français avec accès aux autres langues : fr.wikipedia.org/wiki/Grotte_des_Petites-Dalles * RODET Joël, VIARD Jean-Pierre, POUDRAS Jacques, "A la découverte de la grotte des Petites Dales", Spéléo-Tract n°6, juillet 2007, 38 pages (ISSN 0290-1412) : www.researchgate.net/profile/Joel_Rodet/publicatio… * « La grotte des Petites-Dalles » (avec topographie) : www.les-petites-dalles.org/La_grotte.html * RODET Joël, VIARD Jean-Pierre, "La grotte des Petites Dales, un patrimoine normal ? Non ! Normand ! (Saint-Martin-aux-Buneaux, Seine-Maritime, Normandie)" : www.researchgate.net/publication/280528122_La_grot…
Histoire
La grotte a très probablement servi d’abri de chantier aux carriers. Quelques déblaiements sommaires et ponctuels ont pu avoir lieu puisque un graffiti indiquant l'année 1887 est visible très haut sur la paroi. Connue des habitants depuis fort longtemps, la cavité ne l’a été du monde spéléologique qu’en 1966, lorsqu'elle est visitée par François Desbordes, de St-Pierre-en-Port, à l'occasion d'une promenade à bicyclette. Rapidement – dès 1968 – le milieu des spéléologues et des géologues s’est intéressé à ce conduit, en a commencé l’exploration (fig.3), levé la topographie des premiers 62 m accessibles alors [Lepiller, 1968] et, en 1975, a débuté la désobstruction ; en effet les réseaux karstiques normands sont très rarement pénétrables car, au fur et à mesure de leur creusement, ils se remplissent des limons venant de la surface et charriés par l’eau, d’argiles (résidus de la dissolution de la craie) et des silex qui sont insolubles [Rodet et al., 1995. Au fil des années, à partir de 1991, s’est mise en place une organisation méthodique avec l’électrification, l’installation de treuils motorisés, la construction et l’emploi d’engins de charroi à moteur thermique, ce qui a permis d’extraire 2000 m3 de déblai qui, heureusement, ont pu être déposés sur le terrain d’accès. De par les moyens mécaniques spécifiques mis en œuvre, la régularité et la pérennité des travaux de désobstruction, le chantier est un modèle dans le milieu spéléologique français]RODET Joël, VIARD Jean-Pierre, POUDRAS Jacques, "A la découverte de la grotte des Petites Dales", Spéléo-Tract n°6, juillet 2007, page 5 : www.researchgate.net/profile/Joel_Rodet/publicatio…. Nous surprenons lorsque que nous écrivons "Petites-Dales" avec un seul "L" et non pas deux, comme tout le monde [Rodet, 2000]. En voici la raison : - Dalle, avec deux "L", désigne un volume nettement plus allongé qu’épais. Pour Littré [1873, p. 512] il s’agit d’une tablette de pierre ou de marbre de peu d’épaisseur qui sert à paver les salles à manger, les églises, les vestibules et les voies. Il n’y a aucun élément dans le paysage ou dans l’histoire locale qui permette - à notre connaissance - d’expliquer l’origine du lieu-dit. - Dale, avec un seul L, signifie Vallée et existe encore aujourd’hui dans la langue anglo-saxonne [Annandale, s.d., p.186]. Ce vocable a la même origine que le mot allemand Thal. On le retrouve aussi dans la racine slave "dole" qui donne "dolina", la doline des karstologues, et signifie la "petite vallée". En géomorphologie anglaise, "Dale" est la traduction de « vallon » [Michel et Fairbridge, 1992]. Le lieu-dit "Petites-Dalles", tout comme son voisin des « Grandes-Dalles », se développe dans une valleuse. Nous avons donc convenu de donner le nom de Dales, avec un seul L, à la cavité (et à elle seule) en raison de l’origine scandinave de la dénomination du site, mentionnée en 1235, reprise dès 1240 (in portubus de Valletis, de Dalis et de Daletis) dans les textes conservés dans la Bibliothèque Municipale de Rouen [Laporte, 1982]. On retrouve cette orthographe en 1251 et 1271. C’est en 1412 qu’apparaît l’orthographe Dalles qui désormais s’impose jusqu’aujourd’hui. Enfin signalons que l'Institut Géographique National orthographiait "Petites Dales" et "Grandes Dales" dans l'édition 1957 de ses cartes au 1/25000, avant de rectifier en "Petites Dalles" et "Grandes Dalles" dans les éditions suivantes [Rodet et Viard, 1996]RODET Joël, VIARD Jean-Pierre, POUDRAS Jacques, "A la découverte de la grotte des Petites Dales", Spéléo-Tract n°6, juillet 2007, page 6 : www.researchgate.net/profile/Joel_Rodet/publicatio….
* 1966 Découverte spéléologique de la grotte par François Desbordes, Michel Luquet et Jacques Sautereau de Chaffe, du Spéléo-Club de Rouen. * 1967 Première publication mentionnant la grotte des Petites Dales [Luquet et Sautereau, 1967]. * 1968 Première topographie connue, réalisée par le G.S.-M.J.C. du Havre le 17 mars, sous la direction de Michel Lepiller [1968]. * 1970 La grotte accueille les bivouacs du G.S.-M.J.C.-H. lors de ses travaux de désobstruction dans les grottes de ce secteur du littoral [Rodet, 1970a, 1970b, * 1973 ; Cattreux et Rodet, 1972]. 1974 Premières tentatives de désobstruction de l'amont du collecteur par Jean-Jacques Lhôpiteau et Gisèle Le Play (G.S.-M.J.C.-H.) [Cattreux et Rodet, 1974], relayées en 1975 par Jocelyne Cattreux et Joël Rodet. Début des études scientifiques [Rodet, 1974]. Elles sont, depuis, sous la responsabilité de Joël Rodet [Rodet, 1977]. * 1979 Début de la désobstruction de l'affluent du Siphon par Joël Rodet et Danièle Sayaret (G.S. du Havre) [Rodet, 1981a, 1981b]. * 1982 Découverte de la voûte de la galerie du siphon par Joël Rodet et Danièle Sayaret. * 1983 Le G.S.-M.J.C. du Havre prend le relais du G.S.H. dans la Galerie du Siphon [Rodet,1985]. * 1988 Le S.C. du Roule succède au G.S.-M.J.C.-H. dans la désobstruction de la Galerie du Siphon [G.S.-M.J.C.-H., 1987]. * 1989 L’A.C.R.Cléon se joint au S.C. du Roule pour une première intervention en collectif. Désobstruction, avec du matériel mécanisé, de la confluence du Siphon. Relevé de la première coupe sédimentaire dans la Galerie du Siphon, par Joël Rodet et Danièle Sayaret. * 1990 Désobstruction dans la Galerie Principale et la Galerie du Siphon. Essai d’éclairage à l'acétylène par une « cocotte minute » et distribution de l’éclairage sur le parcours. Fin du déblaiement des blocs de craie de la partie connue de la Galerie Principale, entre les points topographiques R1 et R4, soit 54 m de galerie [Lefebvre, 1990]. * 1991 Première utilisation d’un groupe électrogène du CE Renault-Cléon le 20 avril. Début du creusement du sondage 69 dans la Galerie Principale * 1992 Pose d’un plancher sur le trou du sondage 69 le 18 juillet. Le 10 octobre, exploration de 64 m sans désobstruction. J. Rodet et J.-P. Viard réalisent la topographie de la découverte. 1993 Intégration du CNEK dans le collectif de travail. Le 27 mars, pose de la grille d’entrée de la grotte. Début d'installation du câblage électrique fixe pour la lumière et les prises. Pour la première fois nous entreposons du matériel, la grille étant finie de poser. Vol, avec effraction, du treuil à moteur de mobylette. * 1994 Évacuation du "200ème" m3 d’alluvions. Recherche du passage pour trouver l’affluent du « Soutirage ». 41 séances de désobstruction dans l’année. * 1995 Constat du 4 mars : la Galerie du Siphon est noyée par remontée de la nappe phréatique (nous n’étions pas descendus voir depuis plusieurs semaines). Essai du premier véhicule de transport à moteur. Découverte de la Galerie du Soutirage en juillet. 12 septembre : "100eme" journéee d'ouverture du chantier de désobstruction. * 1996 Première participation d’un jeune de Saint-Martin, Nicolas Thiollent, aux travaux dans la grotte. Il sera suivi, en cours d’année, par d’autres jeunes. Edition d’une première monographie sur la grotte [Rodet et Viard, 1996]. * 1997 Record de vidage avec 21 remorques à traction manuelle en une journée par les six jeunes de Saint Martin [Thiollent, 1998]. Participation des mêmes jeunes au concours Lanfranc (CNRS-Délégation Normandie). * 1998 Location par la Fédération Française de Spéléologie, sous acte notarié, du terrain d’accès à la grotte. Pose d’un branchement forain temporaire par EDF pour la première ouverture de la grotte au public à la mi-septembre, dans le cadre de "La Science en Fête". Cette ouverture sera reconduite chaque année en septembre ("Journées du Patrimoine"). Branchement EDF définitif le 28 décembre à 11 h ! Le groupe électrogène de J.-P. Viard est déclaré "hors service" après 900 h aux Petites Dales et à l’aven de la Pouraque (Vaucluse). La voiture à moteur n° 10 peut enfin franchir seule la pente de sortie de la grotte : avant cette mise au point, il fallait un treuil extérieur [Rodet, 19999 ; Thiollent et Fossard, 1999]. * 1999 La Galerie du Soutirage est équipée d’un monorail aérien sur 30 m ; tous les supports sont soudés sur place avec l’équipe des jeunes. * 2000 Le 6 février, mise en service de la voiture à moteur à boite de vitesse R5, portant le n°13. Réalisation d'un film sur la grotte par M. Chabault. Le 7 décembre, constat de la montée de l’eau de la nappe phréatique dans la galerie du Soutirage. Il y a eu 55 ouvertures de chantier [Thiollent et Viard, 2001]. Nous recevons aussi la première et, à ce jour, unique visite du président du Conservatoire du Milieu Souterrain de la Fédération Française de Spéléologie. * 2001 Fabrication du toboggan et d’une échelle en atelier par Joël Neveu ; assemblage et pose entre R35 et R36. Fin de l’ennoiement en fin avril, après 5 mois de présence d’eau, dans les galeries du Siphon et du Soutirage ainsi que dans les piézomètres. Le 2 juillet, Nicolas Thiollent remplit seul 19 remorques de 350 dm3 au point topo 36, J.-P. Viard les vide à l’extérieur. Le 4 octobre vidage de 22 remorques mais à 4 personnes, toujours depuis R36 [Viard et Thiollent, 2002]. Première étude sédimentaire globale du réseau souterrain par Emmanuel Dupuis [2001], dans le cadre d'un D.E.A. de géologie préparé à l'Université de Rouen. * 2002 Découverte du soutirage 404. FR3-Normandie tourne un reportage diffusé en Haute Normandie. Pierre Wallon [2002] introduit la grotte dans son site internet dédié à la station balnéaire des Petites Dalles. Le 27 mars, la grotte devient la plus longue de Seine-Maritime avec un développement de 493 m. * 2003 Ouverture au public de la grotte durant 3 jours en août, dans le cadre d’une exposition au village. Installation de l’air pulsé au fond de la Galerie du Siphon, galerie borgne avant la cheminée 46. Visite de la grotte par de nombreux karstologues dans le cadre des Journées Européennes de l’AFK. Reprise de la pente d'accès à l'entrée de la grotte pour faciliter la sortie des véhicules à moteur. Record : 34 personnes ont travaillé aux désobstructions cette année. Et le 13 décembre, nous fêtons la 500ème séance de désobstruction (fig. 7)... * 2004 Fabrication, et installation pour les journées ouvertes au public, d'une échelle de meunier pour accéder à l'Espace des Six, partiellement financée par mécénat. Début du creusement d’un « tunnel 2005 » pour passer sous la racine 429. La grotte développe 544 m [Viard, 2005]. Publication des études du remplissage terrigène dans une revue internationale (en anglais) [Laignel et al., 2004]. * 2005 Suite du creusement du tunnel sous la racine d’altération 429. Nous retrouvons la Galerie Principale en juin. Le chantier de la Galerie du Siphon est totalement mécanisé pour le transport des matériaux [Viard, 2006]. * 2006 L'essentiel du travail de désobstruction a porté sur la Galerie du Siphon. Une nouvelle topographie des galeries Principale et du Siphon est réalisée par J. Poudras et J.-P. Viard [Poudras, 2007]. Publication dans une revue internationale (en anglais) de l'étude de l'évolution de la grotte [Rodet et al., 2006]. * 2007 Le développement total de la grotte des Petites-Dales dépasse les 600 m de galerieRODET Joël, VIARD Jean-Pierre, POUDRAS Jacques, "A la découverte de la grotte des Petites Dales", Spéléo-Tract n°6, juillet 2007, pages 6 et 7 : www.researchgate.net/profile/Joel_Rodet/publicatio…. * 2019 Le développement total de la grotte des Petites-Dales atteint 805 mètres à l'issue de la campagne annuelleJoël RODET, 27 décembre 2019, "Grotte des Petites Dales : le chantier spéléologique" : www.cnek.org/spip.php?article43. * 2021 Malgré les périodes de confinement liées à la pandémie de Covid 19, le développement progresse jusqu'à atteindre un cumul total de 850 mètres.
Commentaires
Travaux de déblaiement-confortation
* Bernard Hoyez, photo panoramique d'un soutirage décolmaté, 2014 : goo.gl/maps/ySFMyEZRS9E2
Cavités proche
Distance (km) | Nom | Longueur (m) | Profondeur (m) |
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10.5 | Heurt (Rivière souterraine du) | 320 | 13 |
58.4 | Puits Merveilleux (Le) | 33 | 28 |
127.7 | Naours (Cité souterraine de) | 33 | |
231.0 | Copères (Grotte des) | ||
252.1 | Maubeuge (Grotte de) | 10 | |
278.5 | Mont de la Pille (Perte du) | 0 | |
278.7 | Cavalier de Noirval (Trou du) | 0 | |
278.7 | Vènerie (Perte de la) | 0 | |
278.8 | Étrier (Trou de l') | 0 |
Journées du Patrimoine - Fête de la grotte : prochaine occurrence début septembre 2024
Chaque année, la cavité est ouverte gratuitement pour des visites tout public commentées, pendant un week end à l'occasion des Journées du Patrimoine. Cet événement est appelé localement "Fête de la Grotte". Les bienfaiteurs y sont notamment conviés (propriétaires de la grotte, maire de Saint-Martin-aux-Buneaux, etc.) En 2016, la Fête de la grotte s'est tenue le 10 et 11 septembreLes Journées du Patrimoine Naturel à la grotte des Petites Dales, les 10 & 11 septembre 2016 : www.cnek.org/spip.php?article43 Les Journées du Patrimoine aux Petites Dales : www.cnek.org/spip.php?article26. En 2017, la Fête de la grotte s'est déroulée les samedi 9 septembre et le dimanche 10 septembre. Malgré une météo très humide, 592 visiteurs sont venus. Le club Les Abîmes et le CRSN étaient notamment présents avec une animation pour les jeunes (la grotte-roulotte). En 2018, l'événement s'est tenu le samedi 8 septembre de 14h à 18h et le dimanche 9 septembre de 9 h à 17h. En 2019, l'événement s'est tenu le samedi 7 septembre de 14h à 18h et le dimanche 8 septembre de 9 h à 17hVisite commentée de la grotte des Petites-Dalles : www.eterritoire.fr/detail/sorties-normandie/visite….. En 2020, la Fête de la grotte s'est tenue les 12 et 13 septembre. La prochaine fête de la grotte est prévue début septembre 2024. Source : Les 23èmes Journées du Patrimoine Naturel à la grotte des Petites Dales, les 12 & 13 septembre 2020 : www.cnek.org/spip.php?article43
BTH (18/09/2016)