Pech d'Amont (Grotte du)
44.667219,1.893272
Location
A partir du village d'Assier, prendre la D25 en direction de Reyrevignes. Après avoir parcouru 500 mètres et avoir laissé sur sa gauche la perte Abois, un chemin côté gauche mène au lieu-dit "Le Pech d'Amont". L'entrée de la grotte se situe dans le bosquet dominant la perte du Pech d'Amont.
Description
Description générale
L'entrée de la grotte du Pech d'Amont était, à l'origine, un simple joint de strates étroit servant de refuge aux renards. Maintenant, une nouvelle entrée artificielle permet d'atteindre directement une diaclase profonde de 4 mètres. Au bas de celle-ci, deux salles basses au sol argileux sont parcourues jusqu'à une étroiture glaiseuse. Là, s'ouvre la salle du "Silex Balaise", de moyennes dimensions et divisée en deux parties: - dans la partie inférieure, il est possible de descendre relativement bas à travers les blocs; - dans la partie supérieure, un large couloir (1= 4 m; h= 2 m) occupé en son centre par les restes d'un foyer datant du Bronze moyen, nous amène dans une salle plus importante flanquée d'un imposant mur bâti, en parfait état de conservation. Sur la droite, une trémie remonte vers le plafond, très près de la surface. Au bas de cet éboulis, 2 autres murs protègent un gisement d'ossements d'animaux (bovidés?). Malgré quelques mètres de reptation supplémentaires, il n'est pas possible de continuer plus en avant. La suite est retrouvée en remontant vers l'entrée et en prenant un passage bas sur la droite. Après une courte descente, un puits de 3 mètres nous permet d'accéder à un premier réseau actif étroit : le "Chaos de l'Angoisse". En effet, beaucoup de tirs ont dû être réalisés pour pouvoir passer. Je ne citerai pour mémoire que les étroitures les plus marquantes pour rappeler aux nostalgiques les délices des contorsions douloureuses entre les blocs. Ainsi furent, la chatière du "Bloc Branlant" (nous ayant bloqué une bonne heure du mauvais côté avant de nous rendre notre liberté), ou bien la chatière des "Egyptiens" (au nom très explicite), ou alors l'étroiture suivante qui n'a pas de nom puisqu'innommable... Au total, une bonne heure et demie pour 60 mètres de contorsions entre les blocs!... Les trois fleurons précités ont maintenant disparu, mais l'atmosphère est toujours la même. La salle Thierry permet de se relever quelques secondes, mais la suite se fait par un passage bas pouvant mouiller voire siphonner en cas de crue. Quelques dizaines de mètres plus loin, une cheminée permet de s'échapper du ruisseau et de rejoindre un vaste étage fossile nettement plus agréable à parcourir. En effet, il est possible de circuler sur 200 mètres sans avoir à se baisser, dans une galerie très concrétionnée et de bonnes dimensions. Au-delà, le chemin de l'eau est obligatoire. Pas moins de cinq voûtes mouillantes viennent en égayer la progression. Après 100 mètres de cheminement aquatique, la galerie s'élargit et le ruisseau vient se jeter dans une rivière au débit plus important: la "Rivière Abois". * Vers l'aval: La galerie se rétrécit mais reprend vite des proportions confortables; le cheminement est facile et seul un affluent rive gauche (l'affluent des Gours) nous fait ralentir dans notre marche vers l'aval. Malheureusement, celui-ci n'a pu être remonté bien loin malgré un fort courant d'air (étroiture mouillante). La rivière Abois, elle, se poursuit toujours dans les mêmes conditions qu'auparavant, pendant près de 500 mètres. Là, la rivière se perd partiellement en paroi gauche, et il est impossible de la suivre (c'est trop étroit). La galerie continue à sec et change brutalement de dimensions; le plafond plat devient une faille étroite d'une quinzaine de mètres de long qui débouche dans une salle occupée sur les bords par de grands talus d'argile. Une perte temporaire perce le plancher mais n'est pénétrable que sur quelques mètres (laminoir). La galerie du Goujon-Mystère, passage à quatre pattes et très boueux, se divise en deux: - à gauche, un "ramping" rapidement impénétrable (sauf pour un net courant d'air aspirant - septembre 1989, temps doux) , - à droite, un laminoir argileux à souhait précède un petit couloir dominant une grande galerie au fond de laquelle coule une rivière. Vers l'amont de cette rivière, un petit labyrinthe débouche dans une salle de petites dimensions. L'eau s'écoule d'un joint de strates impénétrable. En revenant sur ses pas, il est possible de poursuivre sur un réseau soit actif, soit fossile. Côté actif, le passage se fait à quatre pattes dans l'eau pendant une cinquantaine de mètres jusqu'à un siphon malodorant. Côté fossile, une étroiture argileuse permet d'accéder à une grande salle obstruée d'un côté par de l'argile et de l'autre par une trémie (présence de débris végétaux apportés par l'eau). * Vers l'amont: D'une progression très aisée, la rivière Abois peut se remonter vers l'amont. Pour cela, il faudra franchir un laminoir encombré de gours, une salle joliment concrétionnée, un passage supérieur parsemé de gours remplis d'eau translucide, puis un ressaut de quelques mètres dominant la rivière. Celle-ci, d'un parcours facile et plaisant, nécessite toutefois le franchissement d'un second laminoir aquatique, particulièrement sélectif. Une fois l'obstacle dépassé, la galerie aux dimensions honnêtes va peu à peu changer de morphologie: le plafond va s'abaisser, et les marnes vont apparaître ainsi que des arrivées d'eau. Nous sommes tout près de la perte Abois...
Histoire
L'entrée de la grotte est découverte en septembre 1987 par Ad. Kadlecsovics et Dominique Lapeyre lors d'une prospection. Cependant, une étroiture bloque le passage à quelques mètres de l'entrée, et ne laisse passer qu'un net courant d'air aspirant. L'étroiture sera donc dynamitée en décembre avec la participation d'Olivier Gautier et de son club: le S.I.C.R.A.L. . Ce sera le commencement d'une collaboration qui dure toujours depuis 4 ans. Suite au dynamitage d'une diaclase, près de 200 mètres de galeries et de salles seront découverts, ainsi qu'un gisement archéologique. Le lendemain, un petit réseau actif sera visité, mais bien vite des étroitures viendront stopper notre progression. A partir du 19 décembre, 6 dynamitages successifs nous permettront d'avancer dans un chaos boueux encombré de gros blocs, ceci jusqu'à un petit ruisseau. Cette arrivée d'eau n'est autre que l'affluent du Lac, provenant de la perte du Pech d'Amont. Malgré quelques élargissements notables, il faudra désobstruer une dernière étroiture pour espérer continuer, ce qui ne sera fait que le 10 janvier 1988. Hélas, il ne nous sera possible d'explorer ce jour-là que 30 mètres de conduits, le débit de la rivière en crue étant trop important. Nous nous arrêterons dans la future salle "Thierry" (T. Pasquet; D. Lapeyre). Le 27 février, profitant d'un étiage heureux pour la saison, C. Ozan et D. Lapeyre forcent le terminus de la salle Thierry et découvrent un important étage fossile suivi d'une succession de voûtes mouillantes jusqu'à une autre rivière. En fait, il s'agit du collecteur réunissant la perte du Pech d'Amont et la perte Abois. Ce collecteur sera suivi ce jour-là sur près de 400 mètres. Le 3 mars, O. Gautier, Ad. Kadlecsovics et D. Lapeyre poursuivent la première et parcourent plusieurs centaines de mètres de galeries, arrêt sur étroitures argileuses (galerie du "Goujon-Mystère"). Le 10 mars, ces étroitures sont désobstruées avec succès et explorées au-delà sur une centaine de mètres.
Cavités proche
Distance (km) | Nom | Longueur (m) | Profondeur (m) |
---|---|---|---|
0.1 | Cayré (Perte du) | ||
0.5 | Abois (Perte de l') | 80 | 5 |
1.2 | Cirque (Grotte du) | 600 | 45 |
2.9 | Pech (Igue du) | 60 | |
4.2 | Boudoulou (Puits de) | ||
5.6 | Agards (Igue des) [Gouffre-grotte des Agats] [Igue de Fons] | 45 | 9 |
5.6 | Bougé (Émergence de) | ||
5.8 | Béchou (Perte du) | ||
5.9 | Théminettes Aval (Perte de) |