Phomhom (Tham) [Tham Nang Phomhom]

Récit d'exploration

BTH - 28/04/2016

Lorsque nous visitons Tham Phomhom (ou Tham Nang Phomhom), peu de temps avant l'ouverture touristique, des passerelles en bambou mènent au dessus du réseau actif vu en 2003, livrant l'accès à un réseau fossile, visiblement habité à des périodes anciennes. Le sol est jonché de poteries dans certaines zones, certaines ressemblant à celles qu'on trouvait au Moyen Age en Europe, et certaines parois recèlent des dessins au charbon assez anciens (à dater), figurant notamment des éléphants, oiseaux, ainsi que des figures géométriques plus difficiles à déterminer. La passerelle Nord donne sur une belle galerie d'une dizaine de mètres de large. Juste un peu à droite du porche, une petite lucarne donne sur un puits, certainement en communication avec le réseau inférieur. Quant à la galerie, elle en recoupe une deuxième, 30 mètres plus loin à gauche la falaise, et à droite, la seconde galerie est recoupée par un effondrement donnant aussi sur la falaise. C'est dans cette zone naturellement éclairée que nous avons trouvé la plus grande concentration de poteries et de dessins, ainsi que des trous charbonneux au sol ressemblant à des foyers. Au niveau de l'effondrement de voûte, la galerie principale marque un coude sur la gauche. On note plusieurs petits puits descendants vers l'étage inférieur. Un rétrécissement dû au concrétionnement marque le passage vers la suite, avec une colonne stalagmitique assez remarquable, au plein milieu de la galerie. Plus loin, sur la gauche, on croise un puits descendant assez important, et tout droit, un nouveau rétrécissement, qui livre accès à la salle "des tables", concrétions circulaires d'environ 70 centimètres de haut, formées en milieu aquatique comme l'attestent les nombreux gours environnants. Un peu plus loin, on contourne un nouveau puits par la droite, parmi les concrétions, avant de se retrouver dans une véritable forêt de colonnes où il faut se faufiler pour accéder à la dernière salle, monumentale, d'environ 100 mètres de long, pour 50 mètres de large. Cette dernière salle est également percée par de nombreux regards sur la falaise, donc éclairée, mais nous n'y avons découvert aucune trace d'occupation humaine, hormis une excavation importante à l'ouest de la salle, proche du porche principal menant à la seconde passerelle. Cette excavation serait d'origine récente, pour l'extraction de guano, d'après les guides locaux. Au nord de cette immense salle, ébouleuse et richement concrétionnée, une petite galerie, tournant vers la gauche et légèrement descendante marque la fin de ce réseau fossile. Tham Phomhom reste à ce jour la cavité la plus importante que nous ayons trouvée dans le secteur, au niveau des vestiges d'occupation humaine, et mériterait certainement à ce titre une fouille archéologique en bonne et due forme, ce qui malheureusement n'importe peu, ni au locaux, ni aux autorités (à notre connaissance, ces dernières années, il n'y a eu que deux expéditions archéologiques au Laos, plus au Nord, dans la région de Luang Prabang)Association Etude et Exploration des Gouffres et Carrières (E.E.G.C.) ; Rapport de l'expédition "Phuan Falang Gang 2008", page 16/41 : eegc.free.fr/laos/laos2008.pdf.