Larroque-Toirac (Émergence de)
44.522774,1.940291
Location
L'exsurgence de Toirac est pénétrable par une entrée fossile à laquelle fait suite une galerie pentue qui conduit rapidement à un ruisseau souterrain, dont les eaux revoient le jour au travers d'un éboulis récent, distant de 50 m. de l'entrée et situé 15 m. en contre-bas de celle-ci. L'entrée actuelle devait être initialement l'unique point de sortie des eaux et fonctionnait en vauclusienne. L'abaissement du niveau de base (enfouissement du lit du Lot) a provoqué dans la cavité le surcreusement qui est à l'origine de la mise en place de ce deuxième exutoire. Ceci fut d'autant plus facile que la roche est ici très fracturée : faille avec léger plissement, visible dans la falaise à l'aplomb de la grotte (mentionnée sur Carte Géologique de Gourdon). Situation : A 500 m. du Lot, au fond d'une reculée aux versants abrupts et ébouleux, exsurge le ruisseau du Cirque de Bons. La petite route gui y conduit serpente dans les travers et les près, à moins d'un kilomètre en aval du village de Larroque-Toirac, en direction du Nord.
Description
. Galerie de l'entrée (fossile) . Galerie Ouest (semi-active) • Galerie Nord (active) . Galerie de l'entrée : Une seule galerie est entièrement fossile, il s'agit de celle dans laquelle s'engage l'explorateur, au moment où il quitte le jour. C'est le chemin primitif que le ruisseau souterrain a suivi pour exsurger. Ce conduit, relativement bas mais large, était noyé, au moins au marient des crues, dans le cas où le ruisseau n'aurait pas été pérenne. Depuis qu'il n'est plus utilisé, ce conduit a subi les altérations classiques à ce milieu. Le profil original n'a été conservé que dans ses grandes lignes. Le sol est argileux, jonché de gros blocs effondrés de la voûte, localement recouvert par un concrétionnement assez abondant, mais peu esthétique. . Galerie Ouest : Elle se compose : • d'une branche aval (entre "Baignoire" et siphon 1), • du siphon,l, • de la grande salle avec la galerie amont (entre siphon 1 et siphon 2), • du siphon 2. La galerie Ouest est actuellement semi-fossile. Elle est le prolongement naturel de la galerie d'entrée et s'apparente à celle-ci par sa morphologie et son âge. Un écoulement important la fréquente, en période hivernale, quand la galerie Nord ne peut absorber la totalité du ruisseau. La branche aval, entre "Baignoire" et siphon 1 se caractérise par un concrétionnement intense et la présence dans le lit du ruisseau d'un chenal de surcreusement témoin de son activité intermittente. En amont l'explorateur se heurte rapide-ment à une laisse d'eau siphonnante (siphon 1) qui repose vraisemblablement sur une couche d'argile de décalcification, issue de la grande salle qui lui fait suite, en amont. Cette dernière est la plus grande de tout le réseau et résulte d'un effondrement des strates de la voûte (pendage direction N.W. - Pour atteindre le siphon 2 il est nécessaire d'escalader un ressaut de 3,40 m. et de progresser d'abord dans une zone très corrodée, ensuite dans une galerie extrèmement englaissée. Reconnu en plongée sur 100 m., le siphon 2 se développe sur strates dont le pendage est Identique à celui de la grande salle. De section constante et relativement grande (2 m. x 2 m.), il présente l'inconvénient d'avoir un sol argileux. Par topographie nous avons mis en évidence sa possibilité de correspondance avec le siphon 3 (siphon 2 = -7,90 m. et siphon 3 = -7,60 m.). Des mesures précises de température pourraient corroborer cette hypothèse. Bien que cette cavité ait perdu de son intérêt, et malgré le manque de conviction, nous envisageons d'y installer une grosse tuyauterie, afin de tente, en siphon naturel, d'en baisser le niveau.
Galerie Nord : Elle se compose : • d'une branche amont, • d'une branche aval. Les dimensions de la galerie Nord sont nettement inférieures à celles des galeries précédemment décrites. Ceci s'explique aisément par le fait que le ruisseau pérenne qui l'em-printe n'y circule que depuis peu de temps. On y suit toute l'année un ruisseau à débit variable, issu du siphon 3 et se déversant dans les siphons 4,5 et 6, avant d'exsurger à travers un éboulis impénétrable. La branche amont se compose d'une galerie unique, franchement orientée vers le Nord, qu qui se termine par le siphon 3. Le cours du ruisseau est entrecoupé de nombreuses casca-des, de faible hauteur. Seule l'une d'entre elle, avec ses 3,50 m. rappelle le ressaut (3,40 m.) signalé dans la galerie Ouest. A proximité du siphon 3 nous avons relevé un pendage d'environ 50 orienté vers l'Ouest. Toute la partie noyée, entre siphon 2 et siphon 3, relève de ce pendange. Ces observations nous laissent supposer qu'il nous faudrait franchir plusieurs centaines de mètres de siphon avant d'accéder à d'hypothétiques galeries exondées. En aval de la "baignoire", le parcours de-vient franchement aquatique. Le premier obstacle est le siphon 4 (L - 2 m.). A celui-ci fait suite une petite salle dans laquelle s' amorce le siphon 5 (L = 11 m.). Après franchissement de ce dernier une seconde salle, en partie noyée, s'offre à l'explorateur, avec à l'aval l'entrée du siphon 6. Il fut plongé sur près de 30 m., c'est-à-dire pratiquement jusqu'à l'exsurgence. Evolution de la cavité : Nous pensons que l'exsurgence a primitivement utilisé la galerie Ouest et la galerie de l'entrée. Le reste du réseau existait à l'état virtuel sous forme de diaclases ou de joints de strates. Par la suite les eaux is-sues de la galerie Ouest se sont écoulées vers la "Baignoire" et ont commencé à s'évacuer par les siphons 4,5 et 6. Dans un troisième temps et peut-être sous l'influence de phénomènes tectoniques, eut lieu la mise en place de la galerie Nord (branche amont). A long terme celle-ci supplantera totalement la galerie Ouest qui finira par s'obstruer sous les effets conjurés du concrétionnement et des dépôts argileux.
Documents
Bons-larroque-toirac 12/12/2013
Histoire
L'un des premiers explorateurs fut Guy De Lavaur. Dans "les Annales de Spéléologie", avril 1949, nous trouvons un article détaillé sur ses travaux en cette cavité et notamment sur une coloration effectuée entre l'exsurgence et le Lot. Guy de Lavaur a visité toute la partie exondée de cette grotte, la grande galerie de l'entrée et le cours souterrain du ruisseau (partie Nord), jusqu'au siphon terminal (Siphon 3). Par la suite ce sont les membres du Spéléo Club de Capdenac qui ont poussé plus avant les investigations et permis, après franchissement de plusieurs siphons, d'obtenir le développe-ment actuel. Octobre 1969 : les deux siphons aval (siphon 4 = 2 m. et siphon 5 = 11 m.) sont franchis. Le siphon 1 (amont) est déjà connu. En amont les espoirs sont décus après une plongée dans le siphon 2. En effet, celui-ci, reconnu sur 100 m. à -5 m. (arrêt en bout de corde) se développe sur strates avec pendage et ne parait pas devoir donner rapidement accès à une galerie sèche. Juillet 1970 : le siphon 6, en aval, qui de toute façon ne peut déboucher puisqu'il con-duit à l'éboulis par lequel exsurgent les eaux, est plongé sur 30 m., c'est-à-dire quasiment jusqu'à son terme. A l'heure où nous écrivons ces lignes cette cavité nous semble classée. Le siphon 3,1 qui pourrait rapidement déboucher, est trop étroit pour qu'une plongée puisse y être envisagée. Tous les départs de galerie ont été systématiquement explorés. Seul un éventuel pompage du siphon 2, délicat en raison de sa distance de l'entrée, serait susceptible d'entrainer de nouvelles découvertes.
Commentaires
Cavités proche
| Distance (km) | Nom | Longueur (m) | Profondeur (m) |
|---|---|---|---|
| 1.9 | Combe Nègre (Grotte de) | ||
| 2.8 | Toume (Igue de) | 20 | |
| 4.5 | Toulze (Igue de) | 500 | 70 |
| 4.7 | Cunhac (Source du) [Source du Saut de la Mounine] [Émergence des Truffes] | 360 | 47 |
| 4.8 | Corbeaux (Grotte des) | ||
| 5.7 | Foissac (Grotte de) | 8084 | |
| 5.8 | Pesquié (Exsurgence du) | 1942 | 25 |
| 5.8 | Bouffio (Perte de la) | 120 | 14 |
| 6.9 | Pech Youle (Igue de) [Igue de Puech Youle] [Igue de Puech Youles] [Igue de Péchioules] | 55 |
Géologie
Guy De Lavaur situe l'entrée fossile "au pied de l'escarpement constitué par les cal-caires sublithographiques du Callovo-Oxfordien". Il considère que Bathonien et Bajocien, non apparents sont masqués par les éboulis de pente, tandis que le Toarcien affleure en aval dans la vallée, à la cote 180 m. Pour notre part nous pensons que la falaise est bajocienne et que les éboulis de pente sont constitués par blocs et pierrailles dolomitiques issues de celle-ci. Le réseau se développe dans l'Aalénien, avec pour niveau de base le Toarcien.
CDS 46 (12/12/2013)