D33
46.105350,6.792650
Description
Description détaillée
Le D33 s’ouvre par un puits de 11 mètres de profondeur pour 2 mètres de diamètre. Une margelle confortable sépare ce puits du suivant, profond de 22 mètres. En 1997, le gouffre a été exploré jusqu’à la base, colmatée, d’un troisième puits de 17 mètres à -54 m de profondeur. Mais un méandre, que l’on peut atteindre facilement par un petit pendule, démarre vers le milieu du P22. Le méandre, d’abord large puis assez étroit, est très court et amène au sommet d’un puits de 22 mètres défendu par une courte étroiture verticale. A quelques mètres sous le sommet de ce puits, un petit pendule permet de prendre pied dans un autre méandre, se terminant, après quelques ressauts descendables en escalade, sur une fissure impénétrable à -53 m. A la base du P22, un court boyau amène au sommet d’un P5. Diverses cheminées remontantes ont été explorées sans résultats. Le puits suivant, un P15, était initialement défendu par une lame de rocher qu’il a fallu dynamiter. Il s’agit d’un beau puits plein vide (attention aux chutes de pierres lors du passage de l’étroiture au sommet). Les dimensions de la cavité deviennent plus importantes. Un nouveau P5 aboutit dans un méandre large de deux mètres et haut de quinze mètres. Il faut remonter une banquette puis redescendre en désescalade pour éviter un surcreusement étroit. Une nouvelle petite escalade donne accès à une salle, vaste plate-forme bordant le puits du Rivesaltes (P22), du nom du fameux breuvage apporté par Christian. Il s’agit d’un beau puits, légèrement arrosé vers le bas, quasiment circulaire, d’une dizaine de mètres à sa base. La suite est malheureusement moins grandiose. Il faut descendre de 5 mètres dans une diaclase (désescalade assurée) puis remontmer légèrement en opposition dans la diaclase de plus en plus étroite. Une nouvelle désescalade amène à la base d’un petit méandre, ponctué par quelques étroitures presque sélectives. Ce méandre aboutit au sommet du P25, beau puits avec une margelle confortable vers -10 m. La base du P25 marque un changement de rocher. Nous pénétrons dans les couches d’Hauterivien. Un P6, confortable, est suivi par un P5, un peu plus étroit. En passant une étroiture sévère, il est possible de descendre en escalade deux ressauts de quelques mètres pour aboutir à l’entrée d’un boyau décimétrique ne présentant aucun courant d’air. C’est actuellement le point bas de la cavité. C’est le courant d’air, présent dans le méandre à -130 m et absent au fond de la cavité, qui a incité à réaliser l’escalade au sommet du P25. Après deux ou trois pas exposés et très délicats, le reste de la remontée est assez facile. Au sommet, la petite arrivée d’eau qui se jette dans le P25 est impénétrable. Mais le courant d’air est présent et un vaste mais très court méandre remonte vers l’est. Ce méandre est lui-même rapidement colmaté, mais peu avant le colmatage, une petite désescalade permet de rejoindre un aval. L’étroiture « sélective » n’est pas loin. Elle est due à un coude à 90°, probablement dû à la présence d’une faille. Depuis son élargissement, le passage est assez facile (sauf pour ceux qui ont de trop longues jambes). Derrière on descend un P4 puis un P6. Un nouveau puits, dû à un élargissement du méandre, impénétrable au fond, se traverse à l’aide d’une main courante. Le méandre qui fait suite est étroit au fond et il faut progresser au sommet sur quelques dizaines de mètres avant de redescendre en escalade très facile. Après un P9, il faut remonter par une banquette confortable. Une première étroiture facile, en sommet de méandre, annonce l’étroiture du Non Retour, 20 mètres plus loin. Il s’agit d’une étroiture descendante, facile à la descente, beaucoup plus délicate à la remontée. Un nouveau méandre particulièrement glissant fait suite. Il faut chercher son passage puis remonter à son sommet. Un passage concrétionné, en sommet de méandre, amène au sommet d’un P14 impénétrable au fond. Mais 4 mètres sous la margelle, un pendule facile permet de rejoindre un départ en paroi opposée. Il amène dans une petite conduite forcée de 1,5 mètre de diamètre présentant un aval et un amont. Vers l’amont, la conduite remonte vers le nord, puis, après un coude redevient horizontale. La désobstruction d’un colmatage a permis de gagner une dizaine de mètres jusqu’à un nouveau colmatage. Nous sommes probablement très proche de la nouvelle galerie explorée dans le méandre des Crawleurs. Vers l’aval, en cours de désobstruction, un colmatage a arrété la progression en 2002. La désobstruction permet de prendre pied dans une conduite forcée remontante en partie colmatée. Mauvaise nouvelle : elle fait demi-tour et semble correspondre à un amont. Dans l’axe du colmatage, part un petit boyau impénétrable et sans courant d’air. Le courant d’air nous fait remonter la conduite forcée. Un méandre, pénétrable vers l’aval sur une dizaine de mètres la recoupe juste avant qu’elle ne bute sur un puits qu’il faudrait traverser. La conduite forcée continue en face (1,2 mètre de diamètre environ) mais elle correspond très certainement à un amont et malgré la présence du courant d’air, nous n’avons pas eu le courage d’entreprendre la traversée en artificiel.
Documents
Bibliography 05/08/2014- * Echo des Vulcains n° 55 (pages 9-10), 56 (pages 25 à 27), 57 (pages ?), 60 (pages ?), 63 (pages ?) : www.groupe-speleo-vulcain.com/publications/echo-de…
[Topo]_Plan_610 28/02/2017
[Topo]_Coupe_610_2011 01/03/2017
[Topo]_Plan_610_2011 01/03/2017
Commentaires
Cavités proche
Distance (km) | Nom | Longueur (m) | Profondeur (m) |
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0.0 | B24 | 6 | 6 |
0.0 | B25 | 10 | 10 |
0.0 | B26 | 6 | 6 |
0.0 | D35 | 60 | 35 |
0.0 | D29 | 19 | 19 |
0.1 | D28 | 17 | 15 |
0.1 | D26 | 30 | 30 |
0.1 | D27 | 70 | 50 |
0.1 | E03 | 8 | 8 |
Souvenirs et perspectives
Pendant près de huit ans, nous avons espéré une jonction avec le Jean-Bernard, ce qui aurait pu nous fournir un accès au « chaînon manquant » des conduites forcées du réseau. Chaque sortie nous a apporté son lot d’espoir, mais aussi de découragement. L’exploration du D33 a été effectuée en avançant mètre après mètre, voire centimètre après centimètre, dans des méandres qui resteront dans les esprits de tous ces hommes et ces femmes qui ont tenté, voire réussi, de les franchir. Le résultat de ce labeur, ce sont quelque 600 mètres de développement, explorés en 20 sorties auxquelles ont participé 23 personnes. Mais ce sont aussi les explorations du méandre des Crawleurs et de la galerie des Sénécaliens dans le JB, motivées elles aussi par une éventuelle jonction. C’est avec un certain soulagement que nous avons déséquipé cette belle cavité, mais le D33 restera pour nous une formidable aventure humaine avant tout. Il nous a fait rêver, mais au final, il garde toujours ses secrets. Qui sait, peut-être qu’un jour… Pour les générations suivantes, un départ de jolie conduite forcée ventilée serait à voir en face du puits terminal, et peut être qu'une désobstruction de la conduite forcée vers l'aval donnerait d'intéressant prolongements vers le Jean-Bernard. Les récentes avancées dans la gestion des topographies montrent que le D33 ne correspond probablement pas au méandre des Crawleurs, ni aux galeries du B19, mais devrait arriver dans les environs du P140 du B21.
GS Vulcains (05/08/2014)