Tardieux (Igue des)
44.701924,1.460830
Location
Situation : Au nord de Cahors, à environ 10 km par la RN20, sur la commune de Saint-Pierre-Lafeuille, au lieu-dit "Les Tardieux". L'igue est située à l'Est du village de Saint-Pierre-Lafeuille et sur le flanc Ouest de la combe prenant naissance au lieu-dit "Les Pougens" et passant sous le château de Roussillon. Accès : Sortir de Saint-Pierre par la RN20 direction Brive et prendre la première route goudronnée à droite, sur environ 800 mètres. A 100 mètres de l'amorce de la descente vers "Les Pougens", quitter la route et prendre un sentier à droite sur environ 400 m jusqu'à d'anciennes petites carrières visibles en contrebas du chemin. A ce niveau-là, descendre sur le flanc de la combe selon la ligne de la plus grande pente en suivant un petit mur à droite de la carrière. L'igue est située 25 à 30 mètres plus bas à gauche du petit mur.
Description
Description générale
On accède, dès l'étroiture d'entrée passée, à un puits dont la tête est en cloche creusée dans un remplissage douteux qui dévale au moindre contact ! 5 mètres plus bas, le rocher sain est enfin atteint. Une grosse stalagmite cassée se trouve coincée en travers du puits dont les dimensions horizontales varient de 0.6 à 2 mètres, la section étant de forme allongée. Les parois sont bien concrétionnées et de nombreux cristaux de calcite nous renvoient les feux de nos éclairages. Le fond est touché à -18 mètres dans une salle basse de 3 à 4 m de diamètre et de 1,50 m de haut. Bien positionner l'excédent de matériel (corde et échelle car le puits n'a pas été équipé jumar) hors d'atteinte des pierres, car ça "parpine" sec à la montée ou à la descente des équipiers. Deux laminoirs font suite à la salle : le premier, côté Sud, permet d'accéder à une cheminée concrétionnée de 5 mètres de haut, sans issue. Le deuxième, côté Nord, sera le terminus de la première visite car il est infranchissable. Retour peu de temps après avec le matériel de désobstruction : l'attaque à la pointerolle permet à Marie-Thérèse Milhas de passer, mais pas à son époux. Derrière la chatière ( dont le franchissement fut héroïque), Marie-Thérèse accède à une petite salle avec sur un côté une cheminée très bien ornée de coulées et draperies scintillantes, plongeant dans un petit gour plein à ras bord. A côté s'ouvre un boyau permettant d'accéder à une galerie de dimensions honorables ( 2 mètres sur 3). Quelques méandres plus loin, elle accède à un splendide sol recouvert de choux-fleurs de calcite marron qui devront, hélas, être partiellement sacrifiés pour continuer et atteindre le pied d'une belle coulée parfaitement blanche sur 4 mètres de haut ; elle nécessite une escalade puis une redescente au niveau initial de la galerie avec l'amorce d'un boyau très étroit mais bien décoré; il marquera le terminus de la journée, Marie-Thérèse étant seule à faire l'explo. Pendant ce temps, la Hilti ronronnait dans la paroi de la chatière au pied du puits, et la charge bientôt mise à feu pulvérisait la roche rebelle (vous aviez dit une chatière ?). A la troisième visite (Milhas Marie-Thérèse et Claude, Rouby et Montaudié), était d'abord exploré un diverticule dans le couloir principal avec accès à un bout de galerie inférieure colmatée. Puis, après l'escalade de la coulée blanche, 2 voies sont possibles : une en restant en hauteur s'engage dans un boyau qui est en fait le haut de la diaclase formant à la base un autre boyau, terminus précédent de Marie-Thérèse. Ces deux boyaux débouchent dans une salle qui surprend au premier abord par ses dimensions : 17 mètres sur 4, pour 4 à 5 mètres de hauteur. A l'autre extrémité de la salle se trouve une petite arrivée d'eau en hauteur, venant d'un colmatage surplombant un puits d'absorption terriblement instable. Une amorce de désobstruction au fond du puits, dans un colmatage très aéré et mouvant, ne permet pas d'apercevoir de suite pénétrable. Vu le danger d'éboulement, nous abandonnons. Au milieu de la salle, se trouve le "rocher qui a fait splash" : une strate de la voûte s'est effondrée sur un lit d'argile plastique qui a été repoussé tout autour en une grosse vague d'argile parfaitement visible. La trace du décollement de la voûte n'étant pas décelable, on peut penser qu'il s'agit d'une chute assez ancienne et que la salle n'a donc pas été remaniée depuis. A coté de ce bloc, un puits nous arrête faute de matériel (peu profond, mais une vraie savonnette), de même pour une étroiture en tête de puits, près de l'entrée de la salle. Une quatrième descente s'avérera nécessaire, en mars 89, pour terminer la cavité (Milhas Marie-Thérèse et Claude, Zanon Bernard et Josette) : topo complète et descente après désobstruction, des 2 puits de 4 mètres de profondeur, débouchant tous deux sur la même "diaclase" ( ou plutôt un passage vertical entre les blocs constituant le sous-sol de la salle ). Ce passage se termine sur des étroi tures strictement infranchissables en direction du puits d'absorption tout proche. En définitive, il s'agit d'une petite cavité (85 mètres de galerie, pour une profondeur de -23 mètres ), très attachante ( oh que oui ...) et surprenante par certaines dimensions ( P18 et salle de 17 mètres de long ) qu'on ne s'attendait pas à trouver dans ce secteur du causse.
Géologie et hydrologie
L'igue des Tardieux se situe dans les calcaires marneux du Kimméridgien supérieur. Les 5 premiers mètres de l'igue sont creusés dans un remplissage très instable (castine de versant et blocs mélangés). Les parois sont ensuite relativement saines malgré une tendance à la chute de blocs parfois imposants constitués par des portions de strates désolidarisées du banc rocheux d'origine. Le sol de la cavité est d'ailleurs composé en grande partie de strates éboulées de dimensions très variables. Du point de vue hydrologique, le causse situé entre la cavité et Saint-Pierre-Lafeuille comporte quelques dolines de faible profondeur, absorbant les eaux de pluies de ce secteur. Deux sources sont situées dans la combe des Tardieux : une, directement en dessous de l'igue, environ 50 mètres plus bas, et une deuxième en fond de combe. Elles sont toutes deux aménagées, ce qui signifie qu'elles sont pérennes même si les débits d'étiage sont faibles. Dans l'igue des Tardieux, on trouve des infiltrations au niveau de la salle des Draperies et surtout au fond de la salle terminale où elles disparaissent par le puits d'absorption. On peut donc envisager l'hypothèse de l'appartenance de l'igue des Tardieux à un réseau d'alimentation des sources à partir des dolines de Saint-Pierre-Lafeuille, hypothèse non confirmable vu les faibles débits rencontrés (infiltrations).
Histoire
L'entrée a été signalée par un chasseur courant octobre 1988 ; une petite heure à la barre à mine a suffit pour rendre l'entrée accessible.
Cavités proche
Distance (km) | Nom | Longueur (m) | Profondeur (m) |
---|---|---|---|
6.3 | Peyres (Effondrements de) | ||
8.0 | Moulin de Poudens Bas (Grotte de) | 30 | 10 |
8.9 | Tour Fage n°1 et n°2 (Crozes de la) | ||
9.1 | Cougnac (Grottes de) | 575 | 10 |
9.2 | Combel (Grotte du) [Grotte du Roc de Guse] [Grotte des Cailloux] [Grotte des Corbeaux] | 30 | 4 |
9.3 | Font Nadal (Émergence de) | 300 | 15 |
9.4 | Renardières des Matalis (Grotte des) | ||
9.4 | Combe (Puits de la) | 15 | |
9.5 | Piatger (Grotte du) |