Lalbenque n°1 (Igue de)

Floirac (Lot - FR)
44.884783,1.701681
Longueur 780m Profondeur 83m
Grottocenter / carte

Description

Géologie

CDS 46 - 04/03/2014

1. DONNÉES DE SURFACE (Cf. figure 1) 1.1. Contexte morphologique Ligue de Lalbenque se localise dans le fond d'une vallée sèche de 3 km de longueur, aux versants très faiblement pentes (inf. à 5-10%). La vallée sèche de Lalbenque est un affluent droit de la vallée sèche des Pieux. aval présumé de celle de Padirac. En amont, la vallée sèche de Lalbenque est orientée N-S, puis elle s'infléchit progressivement vers l'ouest jusqu'à sa con-fluence avec la vallée sèche des Pieux, à 500 m à l'ouest de ligue Barrière. Elle reçoit sur son trajet plusieurs petits val-lons affluents, de forme mieux définie sur sa rive ouest. La vallée sèche de Lalbenque et ses affluents sont défoncés par de nombreuses dolines, de dimensions hectométriques, de forme arrondie et de 5 à 10 m de profondeur. Elles altèrent tellement la morphologie des talwegs que, sur un ter-rain dans l'ensemble boisé, il est très difficile d'en suivre le trajet. Seul le dessin des courbes de niveau (10 m) de la carte 1GN au 1/25 000, associé à l'observation des photos aériennes, permet d'en esquisser le réseau. 1.2. Contexte structural En l'absence de tout levé structural, nous avons relevé sur photos aériennes les principaux linéaments morpho-structuraux du secteur de Lalbenque. Ils correspondent en général à des alignements morphologiques, tels que tronçons rectilignes de vallées sèches, dépressions allongées, alignements de dolines, lignes de rupture de pente... En première approximation, on peut consi-dérer qu'ils sont le reflet de la mise en valeur par l'érosion différentielle de zones structurales particulières : failles, couloirs de fissuration, mégadiaclases... Les principales orientations observées (cf. fig. 1) sont N 100°, N 135° et N 30°. La direction E-W (N 100) est bien repré-sentée dans le réseau de Lalbenque : galeries Eyma et Sandrine; c'est la direc-tion de la faille de Padirac mais c'est aussi la direction majeure de circulation du Causse de Padirac et plus particulière-ment de la rivière souterraine de Padirac. La direction NW-SE (N 135°) joue aussi un rôle prépondérant; elle est bien expri-mée dans la rivière Clara-Couderc ainsi que dans la galerie de la faille. En sur-face, on la retrouve dans un linéament qui suit un vallon situé à quelques centai-nes de mètres au NW de ligue. La fissuration NNE-SSW (N 30) se rencon-tre presque exclusivement dans la galerie Verlhac. La vallée de Lalbenque au voisi-nage de l'Igue (1 km en amont et 1 km en aval) suit aussi cette orientation. On remarquera sur la figure 1 que l'Igue de Lalbenque occupe une position privilé-giée : il s'agit du lieu de recoupement de la vallée sèche de Lalbenque par un linéa-ment de direction E-W. A l'époque de l'enfouissement progressif des eaux du Causse cette Igue a vraisemblablement joué le rôle de point d'enfouissement (paléo-perte) des circulations superficiel-les, ce que semble attester aussi la mor-phologie de la zone d'entrée du trou. 2. ÉTUDE DE LA CAVITÉ (cf. plan Igue de Lalbenque dans bulletin). Compte tenu des difficultés de progres-sion, le temps effectif passé aux observa-tions a été relativement court. Aussi nous bornerons•nous à faire un catalogue des quelques observations glanées au cours de l'exploration en indiquant les sugges-tions éventuelles. 2.1. La zone d'entrée L'accès au réseau se fait par une petite ouverture (1 m x 0,5 m x 1,5 m de hau-teur), en bordure du fond maigrement «alluvionné» de la vallée sèche de Lalben-que. Sa morphologie évoque celle d'une perte où les eaux se seraient engouffrées en tournoyant. Ce passage étroit s'ouvre sur un puits d'une dizaine de mètres de profondeur (section 3 x 4 m); il est com-blé dans sa partie inférieure par un ébou-lis dans lequel les spéléos du S.C.S.C. et du MIERS + (?) se sont frayé un passage à grand renfort de désobstruction et d'étayage. Le puits d'entrée est doublé à une dizaine de mètres de là par une cheminée en forme d'éteignoir, d'une quinzaine de mètres de hauteur, remontant à 1 ou 2 m de la surface. Elle correspond aussi vrai-semblablement à une zone d'absorption (de type fissurai ?). 2.2. La galerie Eyma La galerie Eyma correspond à un niveau de circulation horizontal à la cote — 20 m dans les calcaires du Bathonien inférieur. La galerie est basse (1 à 3 m de largeur pour 0,5 m à 1 m de hauteur) et son sol pavé de graviers anguleux calcaires ( + quelques pisolithes de fer et galets de quartz). 2.3. Le P.16 Le P.16 a une forme grossièrement ellipti-que de direction N 155°. il est taillé dans les calcaires sub-lithographiques oolithi-ques bien stratifiés (bancs de 0,5 à 1 m avec joints centimétriques) de la base du Bathonien inférieur. Les joints, plus forte-ment érodés que les bancs, donnent une surface irrégulière aux parois. Deux concrétions importantes descen-dent le P.16. Celle située au-dessus de l'ouverture du P.21, de teinte sombre, parait la plus ancienne; elle montre des traces d'érosion liées à une notable remise en activité ultérieure du puits. La deuxième concrétion cascade depuis le sommet du P.16 sur le côté opposé à la' première; lors de l'explo elle était en légère activité (suintements : débit inf. à 0,5 1/mn). 2.4. Le P.21 Le P.21 présente lui aussi une section elliptique d'allongement N 145° E. Il est creusé dans du calcaire oolithique Bajo-cien en bancs massifs; les parois, relati-vement lisses dans l'ensemble, sont sculptées de magnifiques cannelures d'érosion verticales. Les puits P.16 et P.21 sont installés sur 2 diaclases d'orientation similaire (145 et 155°) mais décalées de quelques mètres d'où le décrochement des deux puits. Le «changement» de diaclase entre base du P.16 et sommet du P.21 est en liaison pro-bable avec le changement de lithologie : la margelle du fond du P.16 marque le contact Bajocien-Bathonien inférieur. La différence de compétence entre les 2 for-mations a certainement obligé l'eau à chercher son chemin en interstrate afin de trouver une nouvelle fissure favorable dans les terrains massifs sous-jacents. 2.5. Le méandre Chantal Le méandre Chantal est une galerie de jonction entre la zone d'absorption (zone des puits d'entrée) et la rivière active. Il se développe dans les calcaires oolithiques massifs du Bajocien. Près de la con-fluence avec la rivière Clara-Couderc, il recoupe un niveau de calcaire spathique, de 2 à 3 m d'épaisseur, dans lequel s'intercale un lit de grosses chailles. Le méandre Chantal est accidenté de nombreux petits ressauts de 0,4 à 1 m ( + un plus grand de 5 m); sa pente moyenne est de 20%. La galerie a une faible section allongée en hauteur et axée sur une fissuration N 135 E; elle va en s'évasant d'amont en aval. Le sol est pavé de petits galets calcaires propres; il est couvert par endroits d'une coulée stalagmitique plus ou moins cor-rodée. Les circulations observées étaient relati-vement faibles : inférieures à 2-3 l/mn. 2.6. Amont de la rivière Clara•Couderc Dans sa partie amont, la rivière Clara-Couderc a une section trapue de type conduite forcée (cf. fig. 2). Elle évolue dans du calcaire oolithique en banc mas-sif (Bajocien); près du confluent avec le méandre Chantal, elle recoupe un banc de calcaire spathique. La galerie présente ici peu de traces de remplissage. 2.7. Aval de la rivière Clara-Couderc En aval, la rivière Clara-Couderc change de morphologie; le conduit adopte un tracé en baïonnette et une section plus élancée en hauteur (cf. fig. 3) avec un rap-port hauteur/largeur de l'ordre de 3. Dans la partie haute de la galerie on peut observer un niveau de calcaire spathique à grosses chailles de patine noirâtre; les parois ont un aspect «scoriacé» caractéristique. Les témoins de remplissage sont très nombreux : placages d'argile rouge ou niveaux sableux à galets (calcaire + oxydes de fer) cimentés par de l'argile ou de la calcite, restés accrochés sur des ban-quettes rocheuses latérales ainsi que des ponts de planchers stalagmitiques démantelés. Les parois sont entièrement couvertes de cupules d'érosion de même que les vestiges de plancher stalagmitique. On peut donc subodorer l'existence d'une phase de remplissage ancienne suivie d'une phase d'érosion active ultérieure. Le débit observé de la rivière Clara-Couderc était de l'ordre de 1 Us. La température de l'eau était de 12°85 sans changement perceptible entre l'amont et l'aval.

Commentaires

!!Attention!!

Le passage par le puit sur lequel il y a un bidon rouillé mène à une trémie particulièrement instable Un autre passage peut se faire par un trou situé à quelques mètres à coté mais il faut le désobstruer

Anthony Cassan (10/02/2013)

Cavités proche

Distance (km)NomLongueur (m)Profondeur (m)
0.1Vingt-Septième RCS (Igue du) [Igue du 27ème RCS]
1.3Barrières (Igue de)30070
1.3Fieux n°2 (Grotte des)705
1.3Fieux n°1 (Grotte des)455
1.5Gavacheries (Igue des)33
1.7Barrières n°2 (Igue de)5030
1.9Sept Couleuvres (Igue des) [Igue des 7 Couleuvres]15824
2.1Pégaze (Gouffre)89
2.6Magnagues n°1 (Igue de)190