Phathao 1 (Tham)
19.002771,102.434440
Location
Depuis Vang Vieng, prendre la Nationale 13 vers le Nord sur une douzaine de kilomètres, puis, au niveau du petit village de Ban Phon Ngam, prendre à gauche une piste carrossable qui conduit au village de Ban Phathao. Une fois franchi le pont sur la Nam Xong, suivre le canal d’irrigation vers le Sud pendant 1,3 kilomètres environ. Peu après une barrière et un barrage, un pont en béton permet de rejoindre une dérivation du canal jusqu’à une première cabane, depuis laquelle on a une vue d’ensemble du Pha Thao, piton reconnaissable à sa falaise blanche. Il faut traverser les rizières pour se rendre au pied de la falaise où s’ouvrent les multiples entrées.
Description
Présentation générale
La cavité, très complexe, s’organise globalement sur trois étages, nommés « inférieur », « médian » et « supérieur ». 11 entrées distinctes permettent d’accéder à ce réseau. Leur numérotation suit un ordre géographique (entrée 1 la plus au Sud) et non pas un ordre chronologique, c’est pourquoi l’entrée « historique » porte le numéro 4. L’entrée 1 sert de niveau de référence pour les profondeurs. La structure générale est orthogonale, avec un axe majeur Sud-Sud-Est / Nord-Nord-Ouest, désormais habituel. Le creusement semble être effectué par dissolution au gré des fractures (diaclases et joints de strates) plutôt que par érosion due à une circulation d’eau.
Étage inférieur, entrée 4
L’entrée 4 est la plus évidente et la plus accessible, et elle permet également d’accéder à l’ensemble du réseau. Le porche d’environ 10 mètres de haut pour 5 mètres de large se situe au niveau de la rizière, derrière quelques gros blocs effondrés. Il s’agit d’une galerie rectiligne orientée Nord-Est, large de 5 à 10 mètres et longue d’environ 250 mètres. Sa hauteur est très variable, de 5 mètres au plus bas à plus de 25 mètres. Elle adopte un faciès de conduite forcée en « as de pique », formé en régime noyé. Sur sa deuxième moitié, de nombreux surcreusements, remplis d’eau sur la fin, forment également plusieurs ponts rocheux. Le sol est recouvert de sable grossier et d’argile aux abords des parties aquatiques, tandis qu’on progresse sur la roche mère aux autres endroits. À 35 mètres de l’entrée, un soutirage donne accès à une laisse d’eau, formée à la faveur d’une diaclase perpendiculaire à la galerie principale. De taille très modeste, on s’arrête ici sur un siphon en main gauche, constituant le point bas de l’ensemble du réseau à -12m. Le peu d’éléments ne permettent pas de déterminer s’il s’agit d’un amont ou d’un aval. À 40m de l’entrée, en main droite, une lucarne donne accès à une petite galerie parallèle, en diaclase étroite vers le Sud, et qui rejoint rapidement l’axe principal, juste avant le carrefour de « l’as de pique ». À 63m de l’entrée, toujours en main droite, une escalade de 3 mètres donne accès à une conduite forcée en « as de pique » (carrefour du même nom). C’est par cette galerie que l’on accède aux autres entrées (décrites ultérieurement). À 85mètres de l’entrée, une pente conduit à une laisse d’eau (-10m), située à la verticale d’un P22 provenant de l’étage médian. On remonte ensuite une pente glaiseuse, et on trouve un départ en main droite, qui débouche dans une salle oblongue de 25 mètres de haut, 6 mètres de large et 28 mètres de longueur. Il ne semble pas y avoir de suite à trouver. À 140 mètres de l’entrée, une diaclase coupe la galerie principale, sans développement notable ni continuation. À 152 mètres de l’entrée, deux ponts rocheux successifs en hauteur, puis une lucarne en main gauche donnant sur un P2 très légèrement ventilé (non descendu). À 180 mètres de l’entrée, un surcreusement abrupt donne sur une étendue d’eau qui passe sous un pont rocheux pour siphonner ensuite. Il faut alors escalader en main gauche (E5) pour rejoindre une vire que l’on suit sur 40 mètres, pour redescendre ensuite (R5). En face de celui-ci, après avoir remonté le remplissage de glaise et pudding de petits galets (E4), on peut suivre une galerie de 42 mètres de longueur sur 4 à 5 mètres de large. Le sol est tapissé de gours secs, remplis de billes d’argile concrétionnées de petits picots. D’après le report sur carte, on serait ici juste de l’autre côté du « sèche cheveux » qui marquait le terminus de Tham Meung Mum en 2011. Cette jonction topographique n’a pas pu être vérifiée sur le terrain. À 220 mètres de l’entrée, en bas du R5, on progresse dans un chenal d’écoulement creusé entre deux talus de glaise pendant une petite vingtaine de mètres. La galerie se pince et il faut alors escalader une goulotte glissante de 2 mètres, pour redescendre tout de suite après sur 3 mètres. On prend pied dans une flaque alimentée par un filet d’eau qui se perd aussitôt au pied d’une nouvelle escalade de 3 mètres. Au-delà de cette dernière, il y a de nouveau une désescalade butant sur une laisse d’eau au pied d’une escalade, marquant l’arrêt 2012. Les parois tapissées de limon, et donc glissantes, indiquent le caractère siphonnant de la zone. Le sens d’écoulement au sein de la cavité n’est pas clair : - absence de courant ; - variation des niveaux d’eau (-12m au siphon proche de l’entrée, -10m en bas du P22, -7m dans les surcreusements, -9m à la perte du fond) ; - écoulement de l’entrée vers le fond, à la perte du fond ; - absence de coup de gouge lisible. Cela semble indiquer une mise en charge par élévation du niveau phréatique, ou par perte des eaux venant de l’extérieur à la saison des pluies, puis un écoulement lent (dépôts de sable et de limon) par infiltration dans le sol, ou par la perte du fond, expliquant ainsi la différence de niveau d’eau entre les surcreusements et la perte (différentiel de 2m).
Étage inférieur, « as de pique »
À 63 mètres de l’entrée 4 se trouve en main droite une escalade de 3 mètres donnant sur une conduite forcée en « as de pique » que l’on suit sur 25 mètres. La galerie marque un virage à angle droit vers la droite, change de profil et s’abaisse de plafond, pour donner sur un carrefour. Une diaclase de 1 mètre de large pour 12 mètres de long se prolonge dans l’axe. Il faut prendre à gauche pour déboucher 9 mètres plus loin au centre d’une rotonde de 8 mètres de diamètre, départ de trois galeries. La galerie de droite, après un ressaut de 2m et la traversée d’un soutirage en opposition permet de regagner l’air libre par l’entrée 6 (-1m). La galerie de gauche débute par une escalade sur un plan incliné, puis dans une cheminée pour regagner l’étage médian entre le bas de l’E25 et la grande salle (cotée +10m) de l’entrée 7. Tout droit, se succèdent une première salle d’environ 8 mètres de large avec à sa droite le conduit de l’entrée 8 (+2m), puis une galerie sinueuse relativement basse mais large de 6 mètres en moyenne, butant à plusieurs reprises sur des trémies ventilées trahissant la proximité de l’extérieur.
Étage médian, entrée 7
L’entrée 7 se situe à environ 40 mètres au Nord-Est de l’entrée 4. Visible depuis la rizière, il s’agit d’un porche de belles proportions (6 mètres de large pour une dizaine de mètres de haut) qu’il faut atteindre en escaladant un chaos de blocs sur environ 10 mètres avant de prendre pied dans une grande salle (10m x 16m pour 24 mètres de haut). Sur la droite de la salle, on peut prendre une galerie ou se faufiler entre des colonnes massives et faire une boucle qui revient dans la grande salle derrière l’important soutirage. Dans le fond de ce diverticule se trouve un puits sondé à environ 8m de profondeur (non descendu). Sur la gauche de la salle, on emprunte un couloir orienté Ouest, au sol percé de plusieurs soutirages. Le dernier d’entre eux donne accès en main gauche au R10 qui descend à la rotonde du niveau inférieur (voir descriptif de l’étage inférieur, « as de pique »). En continuant tout droit, on trouve une cheminée en main droite puis un abaissement de la voûte et la galerie marque un virage à gauche. On arrive à un nouveau carrefour situé en bas d’un long plan incliné hélicoïdal (E25) qui donne accès à l’étage supérieur. En remontant cet obstacle sur 6m, on peut prendre une petite galerie en main droite, puis en descendant un P6, on prend pied en haut d’un nouveau P6, jonction avec la galerie de l’entrée 5. En prenant en main droite, on arrive au bout d’une vingtaine de mètres en haut du P22 qui rejoint la galerie principale de l’entrée 4. En continuant tout droit, on débouche en bas du P6, jonction avec la galerie de l’entrée 5. Cette galerie rectiligne de 9 mètres de haut pour 2 à 3 mètres de large, superposée à la galerie d’entrée 4, se parcourt sur une trentaine de mètres jusqu’au jour (entrée 5, +14m, deux étages superposés et se rejoignant au bout d’une quinzaine de mètres).
Étage supérieur, par l’E25
Le plus facile pour gagner le bas de l’E25 est de passer par l’entrée 7 (voir descriptif de l’étage médian, entrée 7). Pour accéder à l’étage il faut remonter le plan incliné hélicoïdal. Il faut être prudent car les prises sont fragiles et poussiéreuses, certains blocs « bien placés » instables, et certaines zones sont particulièrement glissantes, la roche étant comme patinée (couche noire ressemblant à de la glaise vernie). En haut de l’escalade, après un dernier pas en opposition sur des choux-fleurs, on débouche au centre d’une salle, carrefour de plusieurs départs. Au Nord, après une escalade glissante de 5 mètres, on accède au point haut (+45m) de la cavité, qui se termine sur un puits borgne de 8 mètres. Au Sud, après une escalade de 5 mètres, on parcourt une galerie aux allures de conduite forcée sur 7 mètres jusqu’au bord d’un puits de 13 mètres (non descendu faute de matériel). La suite toujours sur le même axe et parfaitement superposée à la galerie de l’entrée 5, prend une forme de diaclase. Sa visite s’arrête en haut d’un P8 non descendu (cote +40m). Au Nord-Est, la galerie de bonnes dimensions fait rapidement un virage vers la gauche, dans lequel derrière un pilier se trouve un puits, correspondant certainement à la cheminée vue à l’étage médian peu avant l’E25. En continuant à gauche, une escalade dans l’axe arrive sur un cul de sac au bout de 18 mètres (+42m). Sur la droite au pied de l’escalade, la galerie se poursuit, sinueuse, jusqu’à un P8 qui occupe toute la largeur. On le contourne en main droite pour déboucher à l’entrée 9 (+41m). On aperçoit alors l’entrée 10 (+40m), actuellement déconnectée du réseau par le recul de la falaise, mais dont le faciès permet de le raccorder à l’ensemble. Au Sud-Ouest du haut de l’E25, la galerie de 4m x 5m de section donne accès en main droite à une nouvelle escalade reconnue sur une quinzaine de mètres. Un peu plus loin on arrive en haut d’un vaste P16, descendant sur l’étage médian. En bas du puits on descend un éboulis menant à un carrefour (+25m). À droite, on arrive au bout d’une vingtaine de mètres en haut d’un R2 suivi de près par un P11 non descendu (cote 0m). L’atmosphère est ici chaude et humide, sans suite évidente. Tout droit, une modeste galerie sèche et chaude se parcourt sur 20 mètres, arrêt sur comblement (+15m). À gauche, on emprunte une galerie déclive de 6 mètres de large sur une hauteur d’abord de 2 mètres pour s’élever ensuite à plus de 15 mètres. Une vingtaine de mètres en aval du carrefour, un puits contre paroi s’ouvre en main droite, rejoignant la galerie d’entrée 3, avec de l’eau à sa base. Son inclinaison n’a pas permis d’en mesurer la profondeur, mais les sondages « cailloux » annoncent une bonne vingtaine de mètres (l’eau serait alors à la même cote que celle du siphon à l’entrée 4). On continue à descendre dans un remplissage instable « qui sonne creux » : à droite un P4 qui rejoint l’entrée 1 (cote 0m) ; à gauche un petit passage permet de shunter l’escalade d’une barrière de calcite et permet de rejoindre l’entrée 2 (+8m).
Documents
Tham Phathao 1 08/05/2023Histoire
Cette cavité est connue de longue date par les habitants du village voisin Ban Phathao. Les premières explorations datent de 1998, la première topographie date de 1999 (SpeLAOlogie), reprise en 2000, et concerne le conduit principal (nommée «cavité 5» à l’époque, et renommée « entrée 4 » en 2012). Le développement était alors porté à 490 mètres environ (dont 220 mètres non topographiés). La reprise de la topographie et l’exploration systématique par les Spitteurs Pan en février 2012 de tous les conduits ainsi que de nombreuses escalades, ont permis de porter le développement à 1482 mètres, avec encore quelques points d’interrogations à lever. Cette cavité et l’ensemble de ses entrées ont été regroupées sous l’appellation « Tham Phathao 1 ».
Cavités proche
| Distance (km) | Nom | Longueur (m) | Profondeur (m) |
|---|---|---|---|
| 0.2 | Phathao 2 (Tham) | 368 | 45 |
| 0.2 | Meung Mum 2 (Tham) | 274 | 7 |
| 0.3 | Meung Mum 1 (Tham) | 274 | 7 |
| 0.3 | Phathao 3 (Tham) | 163 | 8 |
| 0.3 | Phathao 4 (Tham) | 78 | 12 |
| 0.4 | Phathao 5 (Tham) | 447 | 104 |
| 0.5 | Phathao Sud (Résurgence temporaire) | 0 | 0 |
| 0.5 | Banana (Tham) | 0 | 0 |
| 0.8 | Résurgence 2 Nord | 0 | 0 |