Alpe (Trou de l') [n°003] [n°3]

Sainte-Marie-du-Mont (Isère - FR)
45.413151,5.927177
Longueur 430m Profondeur 243m
Grottocenter / carte

Location

Rejoindre le groupe de hameaux des Prés (commune de Sainte-Marie-du-Mont), situé sur les terrasses valanginiennes par 950 mètres d'altitude. juste au-dessus du village de la Flachère, à quelques kilomètres de Pontcharra dans la vallée de l'Isère. Remonter, sous les éperons calcaires de la Rousse, la forêt domaniale du Boutat par la route et la piste forestière qui conduit 5 kilomètres plus haut au stationnement de Plé-OrceI (1405 m), lieu de rendez-vous de nombreux randonneurs. Au-dessus du point d'eau, le sentier des Gardes permet de monter au Trou de la Rousse (1530 m) - belle grotte de 250 mètres de développement qui comporte plusieurs puits ascendants débouchant plus haut dans la grande paroi rocheuse et ayant livré des vestiges du Bronze final. De ce belvédère, la sente escalade le Pas de la Rousse jusqu'aux cimes du massif. Monter au col de l'Alpe (1793 m), longer les pentes herbeuses du vallon de Pratcel vers le Sud sous les falaises sans perdre trop de dénivelé. Juste au-dessus des ruines du habert de Val Froide, la sente amorce une grimpée en direction d'une échancrure boisée du terrain, gardée par une clôture à moutons. Brusquement, le versant se dérobe vers la vallée, limité au Nord par une barre rocheuse supportant à sa base une modeste grotte. Légèrement en hauteur, admirablement buriné sur une dalle verticale du lapiaz. se découvre un ancien bornage englobant la croix de Savoie et la fleur de lys du Dauphiné. Progresser vers le Sud de cette petite combe puis repérer parmi les roches éparses et disloquées une table de calcaire très caractéristique, derrière laquelle, dans un bosquet surélevé de pins, s'entrouvre un étroit ravin où convergent vers l'aval les méandres de surface. Le Trou de I'Alpe s'ouvre en proche bordure de ce dénivelé, masqué par la végétation qui enveloppe une faille béante de 60 mètres de profondeur. Fabien Mullet - 28/11/2014

Description

Présentation géomorphologique

Jean-Louis Fantoli - 04/02/2015

Des recherches menées par les spéléologues sur les cimes orientales s'érigeant au Sud-Est du massif de l'Alpe, juste au-dessus du vallon de Pratcel, et que bornent les puissantes falaises de la Rousse, ont démontré l'existence d'un gouffre qui fit espérer en son temps de prometteuses découvertes. Cette caverne compte aujourd'hui parmi les plus remarquables que l'on connaisse sur ce pâté montagneux, véritable balcon isolé particulièrement lacéré par les failles qui tourmentent les urgoniens où s'accrochent de tenaces pins tordus par les vents. Ce gouffre vertigineux dont les soubassements restent défendus par d'infranchissables étroitures, est formé de puits successifs se terminant à 243 mètres de profondeur. Essentiellement vertical, ce curieux réseau parait constituer un regard sur d'anciennes circulations souterraines à mettre sûrement en relation avec le Trou de la Rousse. ample caverne ouverte plus à l'Est sur le Grésivaudan et perchée à la base des falaises du promontoire de la Rousse. Toutefois, le fond actuel de l’abîme demeure incontestablement plus bas en altitude. révélant en réalité la progressive migration des écoulements vers le Sud-Ouest en direction de la grotte du Mort-Rû, laquelle draine par ailleurs de vastes étendues sauvages entre Roche Blanche, le Fourneau et l'Alpette des Dames. Cette relation fut d'ailleurs prouvée par un traçage à l'uramine en 1979 par un géologue de l'Institut Dolomieu de Grenoble. Le Trou de l'Alpe détient certainement en réserve d'étonnantes surprises, mais vu l'absence de galeries, il semble bien hasardeux de découvrir de nouveaux prolongements qui pourraient conduire vers la grotte du Mort-Rû située 850 mètres plus bas et à trois kilomètres de distance. La cavité est parcourue par un net courant d'air, trahissant pourtant une relation mystérieuse.

Description générale

Fabien Mullet - 28/11/2014

Le Trou de l'Alpe. mince fissure lézardant les calcaires de l'Urgonien, s'ouvre dans une boucle de méandre qui lacère le lapiaz de surface par un premier jet vertical de 60 mètres de hauteur. Un petit palier de blocs à quatre mètres de profondeur permet de prendre pied dans un repli du passage d'entrée afin d'équiper au mieux ce bel abîme qui augure de grisantes découvertes. En contrebas, une forte rampe d'éboulis conduit à un étroit couloir adjacent défendu par une étroiture verticale au pied de laquelle, six mètres en dessous, s'évasent les abords d'un grand puits profond de 75 mètres. Grimper par-dessus le perron rocheux qui protège l'accès au gouffre ; puis de cette margelle suspendue sur le vide, disposer les cordages adéquats aux amarrages remis à neuf dans le roc compact pétri par endroits de rudistes. Ce premier tronçon vertigineux accorde de se poser à près de 150 mètres sous-terre où seule une anfractuosité au ras du sol livre son passage sur le sommet d'une nouvelle verticale de près de quarante mètres de hauteur. A l'aval. la physionomie du calcaire se bouleverse, laissant la place à un réseau enchevêtré de crevasses qui absorbent les ruissellements locaux. Gagnant la base d'un petit puits de 7 mètres de hauteur, quelques ressauts étagés conduisent à terme à l'orée d'une nouvelle rupture verticale, béant en un puits d'une dizaine de mètres de hauteur. Survient une zone particulièrement privilégiée par la fracturation d'où s'échappent plusieurs voies latérales divergeant vers I 'aval du réseau. Des concrétions trônent sur les parois autour desquelles il est possible de suspendre les cordages. Au terme du gouffre. à -243m, les rétrécissements du méandre bloquent le passage et empêchent les explorateurs de poursuivre leur course vers l'aval en direction de la grotte du Mort-Rû : caverne fort réputée pour le gigantisme de sa salle d'entrée et pour l'ampleur de son réseau labyrinthique. Le trou est une succession de grands et larges puits. Le fond, creusé dans une roche de moins bonne qualité, et malgré les quelques concrétions, ne présente pas un grand intérêt.

Equipement

Equipement en 2014

Fabien Mullet - 28/11/2014

ObstacleCordeAttacheObservation
P6080mArbre, descendre de 5m, 1S, main courante légèrement descendante, 2S, descendre de 45m, 1S+1 piton, descendre de 15mLes Spits sont tous très vieux et se vissent très mal. Prévoir un taraud.
P710m1S, franchir l'étroiture oblique, 1S, descendre de 5mEtroiture verticale. Monospit, prévoir d'en replanter.
P7590m2S, main courante, 2S, descendre de 5m, 2S, descendre de 35m, 1S, descendre de 35m, (dev possible sur AN à 15m de la base du puits)Prévoir de doubler le monospit
P4045m1S + 1AN, descendre de 40m. 1S de dev à -0.5 sous le frac.Le sol de la petite galerie qui précède le puits est constitué de cailloux et blocs suspendus au dessus du puits. Bien purger car les cailloux tombent directement dans le puits. La tête de puits est étroite entre deux blocs.
P710m2S rive droite, 2S rive gauche raz du sol. Faites en ce que vous voulez !Puits dans un méandre étroit. L'équipement en place frotte de partout, le mieux serait d'en replanter 2 bien en hauteur.
R3se désescaladepossible de mettre un bout de corde sur AN
P1015m1S, descendre de 3m, 1S+1AN, descendre de 7m
P20non descendu, étroit et sans amarrage.

Documents

Bibliography 03/12/2014
  • * FANTOLI Jean-Louis. Spéléo Guide Chartreuse - Les plus belles verticales - Massifs Alpe/Alpette/Granier. Arcanes Project. 1996. 168p. ISBN 2-911657-01-2
Topographie du Trou de l\'Alpe 03/12/2014

Histoire

Le gouffre est découvert et exploré au cours du camp d'été du Spéléo club de Savoie en 1965. A l'époque, la descente du premier puits de 60 mètres fut effectuée à l'échelle jusqu'au sommet de la seconde verticale sondée à 75 mètres. En 1966. l'exploration est reprise. menant les explorateurs à 238 mètres de profondeur au-devant d'étroitures infranchissables. Près de dix années plus tard, le 27 juin 1976. Christian Hermen. Jacques Nant et Jean-Louis Fantoli rééquiperont la cavité en vue de fouiller méticuleusement les grandes verticales du gouffre. Ce n'est que vers le fond du réseau qu'ils arrivent à s'insinuer dans deux petits puits parallèles au bas desquels sont retrouvés 2 méandres trop étroits pour être parcourus aisément ; ceci aux cotes respectives de -227 et -234 mètres. Une équipe de Pontcharra où se distingue entre autre le spéléo isérois Bernard Faure, réussit en 1977 à dépasser de sévères étroitures à la base du dernier puits du gouffre. Quelques redans verticaux sont descendus pour lors, portant la profondeur définitive à -243 mètres. Le 14 juillet 1996, Thomas Rossi, Jocelin Perez et Jean-Louis Fantoli,. partis pour refaire toutes les grandes verticales du massif de l'Alpe, atteignent de nouveau le fond du Trou de l'Alpe, replantant au passage quelques spits neufs. A - 150m, Jean-Louis remarque que le courant d' air est nettement sensible à partir du goulet d'accès qui l'absorbe au niveau du puits de 40 mètres, présageant de ce fait qu'il doit exister une suite importante à cet étage du réseau. A la base de ce dernier puits ils découvrent un méandre remontant balayé partiellement par le courant d'air. Jean-Louis réussit à progresser quelque peu en hauteur dans cette branche ascendante du réseau souterrain parcourue par un petit filet d'eau, mais d'autres cheminées aux parois fortement surplombantes imposent à l'avenir un éventuel pitonnage. Jean-Louis Fantoli - 04/02/2015

Cavités proche

Distance (km)NomLongueur (m)Profondeur (m)
0.1S 129 [n°1129]1111
0.3Rousse (Trou de la) [n°004] [n°4]26080
0.3Gouffre [Alpha 003] [Alpha 3] [n°403]2010
0.7Gouffre [n°225]1515
0.7Noël Lacroix (Gouffre) [n°217.2]1211
0.8Gouffre [Alpha 002] [Alpha 2] [n°402]1717
0.8Noël Lacroix (Gouffre) [n°217.1]5618
0.9Gouffre [n°201.1]2626
0.9Nautiles Supérieur (Trou des) [n°438.1]258