Carmes (Grotte des) [Grotte de Barjols] [Grotte de Notre-Dame de Bon Refuge] [Baume de Joachim)

Description générale

BTH - 13/03/2016

"L'entrée de la chapelle se présente sous la forme d'une simple voûte romane ouverte dans le roc. Au-dessus, un monumental oculus dispense dans la nef une parcimonieuse lumière bien insuffisante pour éclairer la totalité du sanctuaire. Passé la porte d'entrée, on débouche dans la grande nef (salle A), une salle de 18 mètres de long, unique vaisseau dont la voûte romane a été adoucie par la main de l'homme qui dû corriger, ici, toutes les extravagances d'une nature par trop prolixe en concrétion. Il semblerait pour certains que la partie qui dû avoir la vocation de simuler le choeur, était ornée d'un enduit bleu, probable hommage à la Sainte Vierge patronne de céans. En ce qui nous concerne il nous semble peu vraisemblable que, si cela était vrai, cette peinture soit encore visible de nos jours. Nous émettons plutôt l'hypothèse qu'il s'agit d'infiltrations de jus de chrome, produit servant au tannage des peaux. Nous remarquons la présence en ce lieu d'un arc de gloire, souligné par une décoration formée d'une multitude de véritables coquillages. De part et d'autre de la nef ont été aménagés, dans l'épaisseur de la muraille naturelle, des enfeux (niche funéraire à fond plat). Celui qui s'ouvre à droite, surmonté d'une arcade en pierres de taille, porte sur la clef de voûte, le millésime de 1728, preuve que cet aménagement a été l'apanage des Pères Carmes. Au fond de la nef, trône un monumental maître-autel en pierre avec rétable (ornement d'architecture sculpté contre lequel est apposé l'autel), formé par trois niches. Celle du centre, la plus vaste, devait abriter l'effigie de la Vierge. Comme pour l'arc de gloire, l'autel majeur et les niches qu'il abrite sont décorés par une multitude de coquillages. De part et d'autre du tombeau du maître-autel (socle), deux grandes niches ont été pratiquées, peut-être pour abriter les reliques dont avait héritées la dite chapelle. On peut remarquer que, à l'origine de la construction, le dit maître-autel se trouvait au centre du passage qui conduisait à la chapelle absidiale (salle B). Malheureusement, la nécessité d'utiliser la chapelle comme passage d'un conduit, a fait défigurer la partie supérieure de l'autel et a engagé les profanateurs à combler le passage sur la gauche de l'autel, apparemment pour renforcer l'appareillage. Cette chapelle absidiale ou funéraire, derrière le maître-autel, a été aménagée creusée dans le roc. Elle se présente comme une salle oblongue. Dans le cul de four gauche reposent les reliques d'un simple autel : accumulation de blocs de pierraille. En face, le second cul de four est souligné par un banc en hémicycle taillé dans le rocher : petit gradin de quelques centimètres de haut qui épouse la forme semi-elliptique du lieu. C'était aussi une chapelle funéraire avec une ouverture au ras du sol qui donne dans un vaste caveau de 4 mètres de profondeur et 6 mètres de long qui servait, dit P. Vaillant, de sépulture aux anciens religieux, où se trouvaient, et peut-être encore, de nombreux ossements. Sur le côté gauche de la grande nef (salle A), une ouverture aménagée là depuis le début du 20ème siècle, et jadis, plus près du grand autel, donne accès à une petite salle (salle C) de 3m50 sur 2m50 environ, dans laquelle se trouve encore les restes importants d'un délicieux petit autel avec niche. De là, une porte étroite communique par un goulet, par une marche assez basse, avec une vaste salle (salle D) toute en longueur, peut-être la plus belle, salle que nous appelons grotte aux stalagmites. Au fond, se trouve une arche construite en pierres dures, les reliquats d'un autel. Malheureusement des stalagmites qui existaient avant, on ne trouve plus aucune trace, mais, par contre, le plafond est couvert de nombreuses et ravissantes stalactites. Sur le côté droit de la nef, on aperçoit l'amorce d'un couloir, depuis bouché. Cette galerie communiquait avec la sacristie (salle E) et se prolongeait par des escaliers pour aboutir sur la plate-forme. On y accède maintenant par une entrée qui se trouve à l'extérieur à quelques mètres à droite de celle de la grande nef. On trouve d'abord une grotte (salle G) taillée ou agrandie à mains d'homme. En passant sous une superbe anse à panier confectionnée en pierres de taille, on accède au couloir. A droite, les escaliers d'accès vers la surface sont maintenant bouchés. Ces escaliers, montant à l'intérieur de la roche, devaient déboucher dans une construction, qui se trouvait sur la plate-forme supérieure. Lorsque les Carmes, en 1680, firent bâtir leur couvent, ils durent s'emparer de cette issue et la firent déboucher dans leur réfectoire. Puis, on trouve l'entrée de la sacristie de Notre-Dame de Bon Refuge (salle E) qui se présente sous la forme d'une salle en trapèze. On suppose qu'autrefois, cette salle était dallée de gros moellons en terre cuite rouge vernis, mais nous n'en avons plus trouvé trace. En suivant le couloir on trouve une petite grotte (salle F) qui, pense-t-on, devait servir de cave. Juste après cette grotte, c'est là que le couloir est bouché, couloir qui, comme nous l'avons dit, faisait communiquer la grande nef (salle A), où il y avait le grand autel, avec la sacristie" (P.H. VAILLANT - Juin 1983).Fichier des cavités du Var > Grotte des Carmes (Grotte de Barjols / Notre-Dame de Bon Refuge / Baume de Joachim) : www.fichiertopo.fr/display.php?details=1&indexid=1….