Ourtiset (Aven de l')

Campagna-de-Sault (Aude - FR)
42.766055,2.028734
Depth 111m
Grottocenter / carte

Location

Situation : L'aven de l'Ourtiset est situé dans les Pyrénées audoises, dans les karsts d'altitude de la Haute-Vallée encore peu fréquentée. Il s'ouvre au pied des sommets dominant le petit plateau de Sault : Pic de la Bentaillole (1965 m) et le Pic de l'Ourtiset (1933 m). Il est à la limite des bassins versants de l'Aude et du Rébenty et fait partie de la commune de Campagna-de-Sault située 600 mètres plus bas. Accès : De Rodome, emprunter la route qui mène vers la forêt domaniale du Rébenty (anciennement dénommée : forêt domaniale d'Aspre) et prendre toujours à gauche à chaque bifurcation jusqu'à un refuge et abreuvoir (lieu-dit : Tourrugue). Là, prendre à gauche la piste qui monte, en lacets, en direction du col de Seillis (1736 m). Dès le premier carrefour, obliquer à droite et continuer sur 650 mètres. On arrive pratiquement au-dessus de la Font de Bec, départ du ruisseau de Campagna, située 100 mètres plus bas. L'entrée s'ouvre à droite, 2,5 mètres au-dessus de la piste, sur le flanc appelé Soula de l'Ourtiset. Cds 11 - 30/08/2013

Description

Description détaillée

Cds 11 - 30/08/2013

L'entrée est une chatière de 25 centimètres de large sur 30 centimètres de haut qui part en s'élargissant vers le bas entre terre et blocs sur environ 3 mètres, suivie d'un rétrécissement vertical aux parois douteuses. Une diaclase plus saine se descend en opposition sur 5 mètres environ. Elle a, à sa base, 60 centimètres de large en moyenne. Après une étroiture dynamitée débute le P l 1 (en - moyenne 2,5 mètres de large) aux parois érodées et cannelées. Après un passage bas type 'boîte aux lettres', (40cm de large sur 1,25m de long), s'ouvre le Puits des Crinoïdes (P44), sur le bord d'une dalle. Il a environ 2,5 mètres de large et se divise en deux parties. L'arrivée se fait sur une large margelle, au sol ébouleux, se déversant dans le P20. Un énorme bloc coincé entre les deux parois sert d'abri contre les chutes de pierres éventuelles. Vers l'Est file un bout de galerie descendante parsemée de dalles tombées de la voûte. Elle se termine en diaclase déchiquetée par la dissolution, à la cote -77m, pas d'air. De l'autre côté, il faut traverser en vire (expliqué dans l'historique) pour atteindre le départ du P20 en Y. La base du puits est couverte de gros blocs empilés sur plusieurs mètres, certains sont instables. Pour atteindre le fond en toute sécurité, il vaut mieux passer côté Sud-ouest. Un ressaut de 6 mètres en plan incliné se descend et débouche sous la base du puits ! En avançant de quelques mètres, on trouve le P7 étroit au départ (0,40 m x 0,30 m) entre des dalles. Il donne dans des conduits plus sains (1 mètre de large) surcreusés temporairement. Sur un côté, on peut observer de petites marmites, remplies de galets bien ronds, traces de surcreusement. Le fond est proche et se termine par une fracture vite impénétrable à - 111 m.

Rigging

Équipement en 2013

Cds 11 - 30/08/2013

ObstacleRopeAnchorObservation
R5Escalade
P11C252S MC 2S en Y
P44C65AN 1S + 1S à -35 + 2S en Y à -55
Vire + P20C 606 S + 2S en Y
R6C102 AN
P7C122S + 1 Dev 1.5m sous le spit

Documents

Bibliography 30/08/2013
Ourtiset-plan 03/05/2014
Ourtiset-coupe 03/05/2014
[Fiche] Ourtiset page 1 03/03/2019
[Fiche] Ourtiset page 2 03/03/2019
[Fiche] Ourtiset page 3 03/03/2019
[Fiche] Ourtiset page 4 03/03/2019
[Fiche] Ourtiset page 5 03/03/2019
[Fiche] Ourtiset page 6 03/03/2019

History

Première partie : C'est le 25 mai 1996, au cours d'une randonnée pour aller voir l'OU5 que Jean-François Vacquié, Philippe Jarlan et Thierry Cahuzac, appartenant à la S.S.A.P.O., repèrent, juste au-dessus de celui-ci, un courant d'air violent, sortant d'une fissure. La désobstruction est entamée et c'est l'occasion d'utiliser les nouvelles techniques avec le percuteur manuel à cartouche Hilti ! L'entrée est vite élargie et fait place à une étroiture descendante. Vendredi 31 mai 1996 - Dans l'après-midi, Thierry Cahuzac et Philippe Moréno reviennent pour continuer la diaclase. Au bout de quelques minutes, la gomme s'impose et il faudra revenir pour faire péter. Dimanche 9 juin 1996 - L'information a circulé entre le S.C.A. et la S.S.A.P.O et c'est à sept qu'ils se retrouvent vers les 10 heures. Claire Flahaut et Jean-Marc Apers (S.S.A.P.O.) vont prospecter dans le bois de Fages. Jean-François Vacquié et Philippe Moréno partent faire l'Ourtiset avec des amis non spéléos. Alain Durand, fatigué par une nuit de fête décide de dormir. Thierry Cahuzac et Thierry Bonnel entament la désobstruction à l'explosif. Après deux tirs en micro-charges, les parois sont élargies, mais pas suffisamment. Dehors l'équipe au complet est de retour. Il est environ 15h. Certains mangent, d'autres s'équipent ou commencent à préparer les kits. Les deux Thierry et Philippe repénètrent dans le trou pour préparer le troisième tir. Le fil a été déroulé jusqu'à la surface. A chaque remontée, il faut attendre que le spéléo précédent soit carrément sorti. C'est bien trop risqué au fond de la diaclase qui en moyenne fait 60 centimètres de large ! Après le troisième tir, ils redescendent pour voir le résultat. Une lame au plafond est dégagée et tombe sur le passage d'accès à la « première », il fout refaire péter. Ils repercent et ressortent. Quatrième tir et l'on attend un peu. Philippe et Thierry Cahuzac plongent à nouveau. La lame est bien fissurée et en quelques minutes elle est débitée, les morceaux jetés dans le puits qui résonne ! Le passage est prêt ! Thierry pousse un hurlement de joie qui remonte jusqu'à l'extérieur. Dehors les autres ont compris ! Jean-Marc, aidé par Thierry Bonnel, décide de suivre en faisant la topo. En bas les tamponnoirs commencent à chauffer. Après deux spits et une main courante, Philippe équipe le dessus du puits en Y et descend le P 11 ; il est super, large et bien creusé. Thierry Cahuzac et Philippe se retrouvent en bas, suivis de Jean-Marc et Thierry Bonnel qui ont tout arrêté et rangé le carnet ! Attente de toute l'équipe pour mieux partager l'ivresse de la première, mais seul Alain est là, avec du matos (cordes et amarrages). Le deuxième puits après sondage est prometteur : une quarantaine de mètres au moins ! Un amarrage naturel, un spit et Philippe repart en filant sur la nouille, toujours plein pot ! Un fractionnement est placé 15 mètres plus bas ; Thierry Cahuzac arrive et le rejoint avec d'autres cordes. Un deuxième fractionnement en Y, 15 mètres en dessous du premier est nécessaire. Un superbe palier sur bloc coincé ! La descente continue jusqu'au bas du puits. De là, ils attendent tout le monde, à l'abri sous un gros bloc. Alain remonte en expliquant que Claire n'a pas de baudrier et qu'elle veut descendre. Pas de nouvelles de Jean-François. Le soin est laissé à la S.S.A.RO. de continuer l'exploration. A suivre Cds 11 - 30/08/2013

Suite 2 de l'historique d'exploration C'est sur l'insistance de Thierry Cahuzac, lui-même chaudement briefé par Philippe Moréno, que nous décidons, Philippe Jarlan et moi-même, d'aller refaire un tour de prospection sur le flanc sud de l'Ourtiset, ou un thalweg pentu au-dessus du trou des Marmottes semble assez faillé. Bien que cette zone très restreinte dans sa superficie ait été prospectée et reprospectée de longue date par moult spéléos aguerris, mission nous incombe donc de tirer au clair ce vague soupçon de présomption indéfinissable, qui s'avérera parfaitement fondé… Après avoir faufilé notre véhicule au-delà des névés et sous les troncs d'arbres déracinés, c'est non sans émotion que nous émergeons de la mer de nuages, près de l'emplacement de l'ancien camp S.S.P, au soleil, et avec une magnifique vue plongeante sur la Haute Vallée de l'Aude, cette multitude de monts bleutés aux vertes forêts profondes. C'est à dix mètres de la voiture et à deux mètres à peine de la piste que Philippe, sitôt arrivé, agrandit en jubilant un minuscule orifice. Cinq minutes après, le trou de rat, nettoyé de quelques décimètres cubes de rocs, vomit tout à coup, telle une fumerolle volcanique, des nuages de poussière ! Ce fort souffle glacial nous fait redoubler d'efforts, d'autant plus que le lancer heureux de quelques petits cailloux fait présager une dénivelée d'environ huit mètres, entre des blocs. A un mètre sous l'entrée, après l'élimination au marteau burin d'un angle de bloc gênant, nous faisons grise mine : nous nous enfonçons au cœur d'un jeu de Mikado géant, le moindre caillou enlevé peut entraîner le glissement ou la chute d'un bloc, qui lui-même… Jean-François, qui supputait déjà un - 1000 grâce à une jonction avec le TM 71, ainsi que Philippe, miné dans son moral par la nécessité de surveiller l'équilibre miraculeux de plusieurs blocs, pensent que si le trou doit continuer, c'est prendre trop de risques que de vouloir s'insinuer plus avant au milieu de ce tas de blocs instables et pourris. Nous supputons une paroi à trois mètres, mais les côtés Est, Ouest et Sud sont constitués d'un éboulis en pente très peu stabilisé, voire volatil. Thierry, enthousiaste, insiste pour continuer la désobstruction. Après lui avoir assené des conseils d'extrême prudence et l'avoir fortement mis en garde contre les dangers d'éboulement, nous partons en courant prospecter entre la Bentaillole, le col de Pailhères et Mijanès, non sans avoir apprécié le formidable travail de désobstruction entrepris par le S.C.A. et la S.S.P au trou des Marmottes. Quelques heures plus tard, Thierry nous récupérera à l'endroit convenu, au-dessus d'une piste. Nous l'apercevons monter vers nous rapidement, sautant et hurlant. Rencontre à Ia limite des alpages : il a osé, il l'a fait, il est passé ! C'est donc parti pour quelques week-ends passionnants en interclubs S.S.A.PO. - S.C.A., où les tirs par micro charge ou par cartouche Hilti matent les ongles des blocs récalcitrants, où d'autres blocs vengeurs cherchent et réussissent parfois à écraser maints pieds. Il y a un puits après l'étroiture au bas du R5, et ça passe enfin le 9 juin à 19h30. Euphorie des explorations, tempérée par l'effondrement vers -90 d'un palier rocheux au milieu duquel Philippe Jarlan joue pendant quelques longues secondes le rôle de cariatide ! Le fond est atteint le 22 juin, la topo sera levée, après une escalade délicate vers -70 pour aller voir un puits remontant, avec des équipes interclubs dynamiques, efficaces et sympathiques. En période de fonte des neiges, il faudra songer à colorer le fond… Parallèlement, en surface, des équipes rassemblant parfois une vingtaine de personnes prospectent avec acharnement. Aucune zone n'est définitivement terminée, un espoir de belle découverte s'offre encore aux fins limiers de la prospection, à ceux qui y croient, à condition tout de même qu'ils soient quelque peu…chanceux. Cds 11 - 30/08/2013

Suite 1 de l'historique d'exploration La suite est grandiose, un plan incliné couvert de pierres débouche sur un puits d'au moins 20 mètres ! Il doit faire 10 mètres de large sur 15 mètres de long ! Jean-Marc, dit 'Bourrin', cherche des amarrages naturels. Il en trouve un qui lui semble faire l'affaire, mais paraît un peu léger aux autres. Ils lui proposent de le tester et VLAM…il lâche ! Heureusement 'Bourrin' était bien longé. Deux spits sont aussitôt plantés et, tranquille, il peut entamer la descente. Il faut expliquer que Jean-Marc est un grand émotif et bégaye un peu habituellement, alors là, plus la peine de lui demander de finir une phrase quand les autres l'interrogent sur Ia suite ! Thierry Cahuzac le suit pour traduire. Tous les deux descendent en traversant sur la droite du puits au milieu de lames et de blocs instables. Philippe qui arrive les engueule, car ils n'ont pas assez nettoyé ! Un dernier jet de 10 mètres et ils arrivent tous les trois en bas d'une salle jonchée de blocs énormes. Plusieurs passages sont entrevus. Ils attendent les autres, qui ne semblent pas suivre, la décision est prise de remonter. Claire n'est finalement pas descendue et 'J.F' n'est arrivé qu'en bas du P 11. Samedi 22 juin 1996 Cinq spéléos se retrouvent, quatre de la S.S.A.PO. (J. Lordon, Jean-François Vacquié, Philippe Jarlan, Thierry Cahuzac), et un du S.C.A. (Philippe Moréno). Ce dernier équipe les puits avec Thierry. La décision est prise de passer plutôt sur la gauche au-dessus du P20, la partie de droite étant trop exposée aux chutes de pierres. Une vire est mise en place avec la perfo Hilti en moins d'une heure et l'équipe se retrouve en bas, avec la ferme intention de trouver une suite, à travers ce dédale de blocs. Thierry s'est faufilé le premier, il gratte et cogne sous leurs pieds ! Il est tout excité à l'idée de découvrir d'autres puits. Philippe Jarlan manque de partir avec des blocs en s'enfilant dans un passage étroit pour rejoindre Thierry, il est rattrapé de justesse par J. Lordon ! Il en ressort un peu secoué ! Une descente est équipée correctement sur un plan incliné (R6) sur un côté. Thierry continue de gratter et semble inconscient du danger. Il trouve un passage au sol en enlevant quelques dalles et un P7 est descendu, des conduits plus sympas nous attendent jusqu'au terminus où une diaclase étroite, pénétrée sur 1,5 mètres, plonge en se rétrécissant. Un sol sablonneux est visible 3 mètres plus bas, témoin d'écoulements occasionnels. Pas d'air ressenti ce jour-là. L'équipe remonte un peu déçue. J. Lordon et Ph. Moréno déséquipent. Thierry ne dit plus un mot, sa déception est grande. Mais déjà d'autres sorties sont envisagées : revoir le puits remontant entrevu lors de la première descente au-dessus du P20, traverser en vire au-dessus de ce même puits en prolongement de la vire côté gauche, où un départ semble exister, puis surtout bien regarder le P44. Dimanche 8 septembre 1996 Petite équipe ce jour-là, composée de Laurent Apel (S.S.A.PO.), Thierry Cahuzac et Philippe Moréno. L'objectif est de traverser à l'aplomb supérieur du P20, côté équipement actuel. Laurent attaque, une fois la vire équipée, la perfo à la main et arrive sur une margelle surplombante juste au-dessus du puits. Philippe continue l'escalade en traversée pour atteindre une diaclase sud-est sur 4 mètres de long. Elle se rétrécit et devient impénétrable au-delà. A noter une coulée de calcite avec deux excentriques assez petites. Revenus en surface, Thierry et Laurent observent les affleurement au bord de Ia piste et remarquent des fossiles bien visibles. Laurent explique qu'il s'agit de Crinoïdes, animaux vivant là il y a 350-400 millions d'années. Mais il vous expliquera tout cela un peu plus loin. Vendredi 13 septembre 1996 La topo est levée par Laurent Apel et Philippe Moréno en six heures environ. Moins d'air à l'entrée et toujours pas du tout vers le fond. A suivre Cds 11 - 30/08/2013

Caves nearby

Distance (km)NameLength (m)Depth (m)
0.0Marmottes (Trou des) [OU 5]31
0.0Soula (Trou du) [OU 4]44
0.1OU 6104
0.1OU 722
0.4Aster (Aven de l')11242
0.7OU 252
0.7OU 321
0.7Bentaillole (Aven de la)720235
1.0Col des Escouillades (Trou du)4