La Der (Gouffre) [2308_20SP02]

Description générale, d'après le rapport d'expédition Continent 8 - 2023

Frédéric Urien - 16/12/2023

L’entrée s’ouvre dans une grande pente ébouleuse, 150 mètres en dessous du sommet du Maja ë Kakisë (2357m). Elle fut repérée au drone pendant les premiers jours, mais ensuite laissée de côté. Finalement, ce n’est que l’avant dernier jour de l’expédition qu’une équipe se décidera à atteindre l’entrée. Cette entrée se présente comme une grande diaclase, parallèle à la pente, et profonde d’au moins 50 mètres mais nécessitant plusieurs fractionnements pour se déporter du névé. A cette profondeur, le névé forme un palier à partir duquel il faut se faufiler entre la neige et la paroi pour continuer à descendre. A la cote -80 m, c’est « la douche froide », les puits continuent sous le culot du névé dont la fonte ruisselle et arrose copieusement la verticale. Pas moyen de se protéger sur les 40 mètres de puits qui suivent. Vers -130 m environ, les puits débouchent sur une énorme pente de neige qui occupe une salle aux dimensions significatives (50 mètres de long, 20 mètres de plafond). A la cote -140 m, le névé laisse place à une autre verticale d’environ 30 mètres qui permet d’accéder à la suite de la salle, qui est en réalité une grande galerie qui se développe plein sud. En bas du puits, le talus continue de descendre et donne accès à une galerie descendante butant vers -204 m sur un puits. De retour dans la grande galerie, la continuation vers le sud aboutit à un autre puits à la côte de -195 m, dont la profondeur est estimée supérieure à 100 mètres. Les explorations ont été stoppées en tête de puits par manque de matériel et de temps. Le courant d’air dans la cavité est important et aspirant. Les estimations sont de l’ordre de quelques mètres cube par seconde. Les températures relevées dans l’air à -140 m et -180 m, sont respectivement de 0.5°C et 0.8°C, attestant d’une ambiance très froide voire carrément glaciale ! Plusieurs cheminées sont visibles dans la grande galerie et remontent certainement jusqu’en surface, attestant la possibilité d’autres entrées ou de galeries communicantes dans la zone des puits qui n’a pas véritablement été fouillée.