Mine St Louis - Eisenthür - Le Chêne

Saint-Louis - Eisenthür

Sainte-Marie-aux-Mines (Haut-Rhin - FR)
48.216915,7.156039
Length 4579m Depth 110m
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Grottocenter / carte

Documents

Bibliography 01/09/2016
  • * Pierre Fluck. Saint-Louis-Eisenthür (Sainte-Marie-aux-Mines, France de l’Est) : "Sans doute la plus belle mine d’argent de la Renaissance. Bientôt vingt ans d’ouverture au public". 13e Congrès International du TICCIH, 2006, Terni, Italie. : halshs.archives-ouvertes.fr/hal-00491334/document

History

Extrait de Pierre Fluck. Saint-Louis-Eisenthür (Sainte-Marie-aux-Mines, France de l’Est) : "Sans doute la plus belle mine d’argent de la Renaissance. Bientôt vingt ans d’ouverture au public". 13e Congrès International du TICCIH, 2006, Terni, Italie. : halshs.archives-ouvertes.fr/hal-00491334/document : La redécouverte de la mine Saint-Louis a été une aventure hors du commun. Elle représenta la troisième réouverture de porches de la belle série des années 1970, qui aboutit en l'espace de 9 ans à tripler le développement topographié des réseaux souterrains de Sainte-Marie-aux-Mines, une accélération restée unique dans l'histoire de la spéléologie minière. L'ouverture de la mine nécessita le décombrage de haut en bas (au moyen d'un seau et d'une corde) de son puits d'aérage, totalement comblé sur la hauteur de 8 mètres. Le 10 octobre 1970, la galerie apparut brusquement, balayée par un très fort courant d'air. Très rapidement, 700 mètres de conduits souterrains furent explorés et topographiés, un parcours émaillé de nombreux puits intérieurs descendants ou montants, mais aussi de ces chantiers d'extraction du minerai dans les filons, qu'on appelle dépilages. Précisément à cette même époque, les enquêtes réalisées aux Archives Départementales du Haut-Rhin aboutirent à éplucher un épais dossier daté de 1560 : il s'agit des actes d'un procès survenu entre deux compagnies minières qui revendiquaient la propriété du même petit bout de filon. Un plan étonnamment précis accompagne ces textes, ce qui constitue une très grande rareté pour l'époque. Mais la surprise était au rendez-vous lorsque l'on se prit à confronter cet arpentage de l'expert avec le relevé des spéléologues-archéologues : les tracés se superposaient dans leurs moindres détails ! Mieux, le plan de 1560 comporte des annotations diverses indiquant la nature de certains ouvrages, et surtout les noms des différentes galeries en présence, c'est-à-dire des différentes sociétés minières. On y apprend que quatre exploitations se partageaient ce filon et ses ramifications : Eisenthür du côté oriental de la montagne, Saint-Michel du même côté mais beaucoup plus haut en altitude, le Chêne (die Aich) à peu près au même niveau altimétrique que l'Eisenthür, mais décalé latéralement, enfin Notre-Dame issue du versant occidental de la crête montagneuse. Eisenthür et Saint-Michel fusionnèrent assez tôt dans l'histoire, et pratiquèrent en commun une petite recoupe qui... perça dans un filon que les exploitants du Chêne venaient tout juste de vider. De là le conflit juridique. Du même coup, les réseaux souterrains explorés par les spéléologues, un monde minéral et figé jusqu'ici, venaient de revêtir l'habit de l'histoire et, sortant de l'anonymat, de recouvrer leur âme. Ces ouvrages représentent peut-être l'exemple le plus percutant du croisement entre les données du terrain (l'archéologie souterraine) et de l'histoire (les documents d'archives). Les chercheurs de l'"école sainte-marienne” ont développé durant trois décennies des méthodes d'études au premier rang desquelles le va-et-vient permanent archives-terrain occupe le premier rang. 1980 marquait un tournant dans l'investigation des mines, par la réelle prise de conscience que ce milieu représentait un réservoir hors-pair de recherche archéologique. Dès lors à Sainte-Marie-aux-Mines, plusieurs fouilles programmées annuelles s'attachèrent à décortiquer par le menu des entités minières, les ensembles étendus mais cohérents recueillant la préférence vis-à-vis de la fouille de sites plus ponctuels moins adaptée à cette forme d'archéologie. Ainsi en 1983, le “filon Saint-Louis”, qui regroupe l'ensemble des mines évoquées plus haut, constitua-t-il l'objet d'une fouille programmée (programme H27 des fouilles archéologiques nationales), conduite par B. Ancel et P. Fluck. Car il nous faut à présent préciser deux points. Premièrement, les minéralisations à Sainte-Marie-aux-Mines se présentent en filons, plus ou moins proches de la verticale, qui se composent eux-mêmes dans le cas général d'une fracture principale et de diverses fractures minéralisées parallèles ou divergentes (on parle volontiers de faisceau filonien). Le second point a trait à la définition d'une fouille, dans le milieu minier : une telle opération regroupe tout l'arsenal des investigations sous terre et en surface qui ont pour objet la connaissance détaillée des travaux pratiqués sur une entité naturelle (et des restes qui en subsistent), par exemple le filon défini plus haut. L'enquête touche aux vestiges de surface (topographie des entrées, des orifices de puits, des tas de résidus, des voies d'accès, sondages et fouilles sur les carreaux miniers...) et à l'ensemble du milieu souterrain, qui fait l'objet d'un arsenal d'approches : exploration (car c'est la spéléologie qui ouvre la voie !), topographie de détail, observations et relevés de traces d'outils ou d'aménagements, analyse géologique et structurale des corps minéralisés, recherche d'outils, ustensiles ou installations fixes. Appliquées ici à un réseau totalisant 4579 m de développements horizontaux et 1037 m de verticales, et compris dans un espace qui occupe 1050 m en extension longitudinale et 310 m en hauteur, ces méthodes documentent d'abord l'histoire des techniques (percement, aérage, abattage, roulage, exhaure, éclairage...). Elles amènent aussi à comprendre l'évolution dans le temps et l'espace des travaux miniers, en fonction de paramètres variés, et dans certains cas de résoudre des problématiques historiques (comme le conflit entre les exploitants de l'Eisenthür et ceux du Chêne). Cet ensemble très cohérent de données a fait l'objet d'une publication qui constitue le volume 16 de la série Documents d'Archéologie Française (1988). Vincent - 02/09/2016

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