A21-A24
A21
46.104833,6.783067
Location
Le monogramme "A" indique une entrée de cavité située dans le secteur de la "Combe aux Avens" (cf. carte de synthèse réalisée en 2015 par Xavier Robert pour le club Vulcain : isterre.fr/IMG/pdf/samoens-map-ign_min2.pdf) Le gouffre se développe sur une fine couche d’Urgonien, située sous les couches imperméables du Jean-Bernard. Cette couche calcaire est très clairement visible tout au long de la strate qui s’étend du Criou juste au dessus du chalet jusqu’aux lapiaz de la Tête à l’Homme qui apparaissent comme sa continuation. Le A21 est le chaînon amont d’un réseau superficiel, l’aval étant le A22 qui s’ouvre quelques dizaines de mètres en contrebas dans la combe aux Avens et qui a été exploré sur 330 mètres. En amont du A21 dans la combe aux Avens, s’ouvre le A5, dont le courant d’air laisserait présager une appartenance à ce réseau.
Description
Description générale
L’entrée du A21 est formée par un joli méandre de trois à quatre mètres de haut. A quelques mètres de l’entrée, s’ouvre un magnifique P30 qui donne accès au méandre inférieur. Le méandre supérieur a été exploré et topographié sur 110 mètres environ. On progresse en opposition dans un méandre haut de 6 à 10 mètres, assez étroit. Le méandre inférieur est ponctué d’étroitures sélectives et son parcours avec un kit est rapidement éprouvant. Un élargissement au bout de 60 mètres permet de déboucher dans « le grand méandre », surprenant par ses dimensions plus que confortables. Une petite escalade a permis d’explorer un diverticule sans grande importance. Au détour d’un virage, le méandre reprend ses dimensions « sélectives » sur un peu plus de 100 mètres de long, avant de redevenir un peu plus « humain ». Il est alors possible de remonter au sommet du méandre pour rejoindre la conduite forcée fossile sommitale, qui est irrémédiablement colmatée vers l’amont. L’actif du méandre, qui peut être important en temps de crue, se perd dans une faille impénétrable. La conduite forcée nous amène, après une petite escalade, à une vaste salle qui est en réalité un carrefour de plusieurs galeries. Vers l’amont, la conduite forcée principale bute sur un puits remontant impénétrable au sommet. La suite logique de la conduite forcée se situe au sommet de cette salle et une escalade a été effectuée pour l’atteindre. Malheureusement, là encore, un colmatage anéanti tous les espoirs de continuation. La suite de l’amont est en réalité une petite galerie de 1,2 mètre de diamètre qui permet de déboucher dans un méandre parcouru par un fort courant d’air. Après une escalade et une étroiture, on aboutit au sommet d’un puits de 5 mètres de profondeur environ : le puits Taré. Le fond a l’air impénétrable, mais deux méandres partent en son sommet. Le courant d’air s’engouffre très probablement dans l’un d’eux. Quelques spits sont nécessaires pour les atteindre. Mais l’absence de matériel ne nous a pas permis de continuer plus loin l’exploration de cet amont. Dans la salle, on trouve l’aval en se glissant entre les blocs sur la droite. Une petite galerie triangulaire « vivifiante » de par son courant d’air débouche dans une jolie conduite forcée. L’aval de celle-ci débouche dans une petite salle. En amont, on aboutit quelques mètres plus loin sur une escalade. A la base de cette escalade, s’ouvre un "boyasson" qui, après quelques mètres à quatre pattes, redébouche dans une splendide conduite forcée : nous la nommons la "galerie des Oursons", du fait de la présence de trois squelettes d’oursons pris dans le remplissage. Sur trente mètres de long, la galerie est parfaitement circulaire et de 3 à 4 mètres de diamètre. Elle bute malheureusement sur une trémie dont la désobstruction nous a causé bien des peurs. La « trémie de la Frayeur » remonte mais il faut creuser sous l’éboulis instable. Le courant d’air passe, mais il faut trouver un moyen de creuser en toute sécurité pour éviter de tout se prendre sur la tête. Attention, nous en avons déjà fait les frais ! Le sommet de l’escalade amène au sommet du « puits Vert ». Nous débouchons dans une grande salle creusée au contact d’un joint de strates impressionnant entre le beau calcaire du A21 et la couche de grès sombres qui nous sépare géologiquement du Jean-Bernard. Un petit puits que nous désescaladons nous amène à un petit labyrinthe de conduites forcées en partie colmatées creusées sur un joint de strates. A ce niveau, une jonction à la voix a été réalisée avec le point bas de la "galerie des Oursons" et des ossements d’ours jonchent le sol à divers endroits. Plusieurs accès permettent de rejoindre un méandre qui se pince malheureusement. Un ramping descendant, puis remontant, permet de déboucher dans une petite salle ébouleuse. Un méandre arrive du plafond, mais devient rapidement impénétrable. Vers le bas, nous accédons à un nouveau méandre d’une quinzaine de mètres de profondeur mais dont le fond est impénétrable. Nous entendons l’actif à quelques mètres de là, mais sans pouvoir le rejoindre. La suite est dans la salle où une désobstruction a permis d’atteindre une belle conduite forcée : la « galerie des Ours ». Elle est garnie d’ossements et de bauges d’ours et a été balisée pour protéger le site. Un court ramping désobstrué permet de rejoindre la sortie inférieure de la cavité, le A24 qui s’ouvre dans la dépression du A22, à quelques dizaines de mètres de celui-ci… La suite des conduites forcées à sûrement été mise à jour par l’érosion et l’espoir d’en continuer l’exploration est mince.
Rigging
De l'entrée aux "immenses" conduties forcées
Obstacle | Rope | Anchor | Observation |
---|---|---|---|
P30 | 35 m | 2S+2S |
Comments
Témoignage (août 2014)
Le A21 était un des mythes du massif depuis les années 70. Il aura fallu trente ans avant que les galeries entrevues par Bernard ne soient enfin « redécouvertes ». Les tentatives infructueuses de ces dernières années ont fait peur, mais finalement, les efforts ont été largement récompensés par la découverte de plus de 300 mètres de galeries. Ces explorations ont été riches en émotions. A la joie de redécouvrir ces immenses conduites forcées, a succédé la surprise de la découverte d’un gisement d’ossements d’ours. L’ouverture de l’entrée inférieure par l’intérieur a été un moment unique tandis que nos « amusements » dans la trémie des Frayeurs nous serviront de leçon pendant longtemps.
Other entrances in this network
Distance (km) | Name |
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0.3 | B35 | 40 | 30 |
0.3 | A04 [A4] | 50 | 30 |
Témoignage en 2009
Méandre extrêmement étroit...
Xavier Robert (25/08/2009)