Borie 3 (Grotte de la)
43.361631,2.552383
Location
A Caunes-Minervois, prendre la route forestière de Rives Hautes jusqu'à la ferme de l'Escalvagadou. Suivre le sentier d'abord ascendant qui rejoint le début du ruisseau de Linze, amont de celui du Cros, au bout de 1100 mètres. Remonter le ruisseau sur environ 700 mètres pour atteindre l'entrée de la cavité qui s'ouvre sur la rive droite et 1 mètre au-dessus du talweg, 280 mètres en amont de la confluence avec le ruisseau des Escaliers.
Description
Description détaillée
La cavité débute par un conduit taillé dans les alluvions, suivi d'une succession de petites poches dans les blocs séparées par des passages étroits. - A -6, un ressaut de 4 mètres débouche dans une grande diaclase (faille?) inclinée à 50° vers le NE dans laquelle deux passages permettent d'atteindre le siphon terminal : * En descendant immédiatement sous le ressaut en direction de SE, on arrive près du bord de la fissure où coule un ruisseau en période de crue (coupe B-B). A -41, on prend pied dans une galerie qui rejoint le siphon au bout d'une dizaine de mètres. - * En descendant la grande diaclase vers le NE, on atteint une plateforme concrétionnée qui domine un toboggan d'argile d'une vingtaine de mètres (corde indispensable) se terminant sur une verticale de 10 mètres qui amène au siphon (coupe A-A). Suivant la hauteur d'eau, on prend pied soit sur des blocs immergés aux trois-quarts (niveau haut, cote -46.5) permettant de visiter une fissure parallèle remontante qui ressort à mi-hauteur du toboggan, soit sur une plage de galets et de sable (niveau bas, cote -51). - En remontant la paroi cannelée au-dessus de la plateforme concrétionnée on rejoint une fissure descendante suivie d'une conduite forcée verticale de 3.5 mètres calibrée à la dimension du corps humain (personne ronde s'abstenir !). Une diaclase remontante amène à une grosse trémie comportant plusieurs poches dont une possède le point haut de la cavité à +8. Au pied de la trémie, sur le côté droit de la diaclase d'accès, on atteint une poche où s'offrent plusieurs départs. - Vers le haut, une chatière accède à deux salles séparées par un ressaut. Sur le bord de la plus basse débute une diaclase déclive (non topographiée) qui rejoint la grande diaclase du siphon par un passage impénétrable. - Vers le NW, un ressaut de 4 mètres donne dans un méandre pentu se refermant à - 14. - Sous la chatière, une étroiture sévère suivie d'une fissure verticale débouche dans une salle inférieure argileuse inclinée s'achevant à - 23.5 sur une petite galerie très proche de la diaclase non topographiée. Cette dernière salle renferme de nombreux diverticules latéraux colmatés.
Documents
[Topo] Borie 3 05/03/2019[Points] Borie 3 (Grotte de la) 26/01/2020
[Points] Borie 3 (Grotte de la) Complète 26/01/2020
[Points] Borie 3 (Grotte de la) 26/01/2020
[Points] Borie 3 (Grotte de la) 26/01/2020
[Points] Borie 3 (Grotte de la) Siphon 26/01/2020
[Fiche] Borie 3 page 1 05/03/2019
[Fiche] Borie 3 page 2 05/03/2019
[Fiche] Borie 3 page 3 05/03/2019
History
Sur les indications de M. Clergue de Citou, le SCA entreprend une prospection minutieuse du ruisseau de Linze dans le but de retrouver l'orifice au courant d'air très violent décrit par le chasseur. - Le 27/04/1986, D. MAS remarque un minuscule trou dans les alluvions qui se met à souffler avec une violence inouïe, projetant au loin les particules de terre. La cavité décrite par M. Clergue vient d'être découverte. - L'équipe composée de A Capdeville et du couple Mas agrandit l'ouverture les 8, 17, 18 et 19 mai 1986, aidée par T. Bucil et P. Géa le 17. Le 25 mai 1986, elle a progressé d'une dizaine de mètres et interrompt la désobstruction. - Les travaux reprennent à partir du 23 novembre 1986. Le 30 novembre 1986, la grande diaclase est visitée partiellement (A. Capdeville et D. Mas). Les 13 et 14 décembre 1986, le couple Mas (qui vient de démissionner du SCA) et A. Capdeville explorent la cavité en détail et sont témoins de la montée brutale du niveau du siphon. - La branche active, située sous le ressaut d'accès à la grande diaclase, est descendue le 27 janvier 1987 par P. Géa et D. Mas.
Comments
Fonctionnement aéro-hydraulique de la cavité
Lors de la découverte et durant les travaux d'ouverture de la grotte, les explorateurs ont été témoins à maintes reprises des mouvements d'air extrêmement violents engendrés par la montée brutale du niveau du siphon terminal. Cette dernière a été observée quelques mois plus tard, en décembre 1986, causant quelques émois aux participants. - Notre propos n'est pas d'échafauder une théorie qui expliquerait ce phénomène à la fois original et très rare fort semblable à celui observé au trou du vent des Caousous n° 1 par nos confrères de la Société Spéléologique du Plantaurel, mais d'en décrire les phases principales d'après les observations effectuées in situ par des néophytes. Seule la mise en œuvre d'un appareillage sophistiqué (limnigraphe, ...) permettrait de quantifier le flux et de mieux apprécier les causes du phénomène. - En un temps relativement court de 2 à 3 minutes, le niveau du siphon monte de 5-6 mètres avant de redescendre à sa hauteur initiale en l'espace d'une dizaine de minutes. Le mouvement d'air associé reproduit cette fluctuation brutale avec une déformation provoquée par la compressibilité de l'air. Ce mouvement se décompose de la façon suivante : * On assiste d'abord à une phase d'accélération du courant d'air pendant trente secondes environ, correspondant au début de la montée de l'eau, suivie d'une période d'une minute où le courant d'air est maximal. * La fin de la hausse et le début de la vidange du siphon se caractérise par un ralentissement de l'air suivi d'une phase de repos (équilibre des pressions atteint) de 60 secondes environ durant laquelle la pression atmosphérique interne s'inverse entraînant une aspiration moins violente que l'expiration pendant une dizaine de minutes, le temps que le siphon regagne son niveau de base. - En avril 1986, ces oscillations se produisaient quatre fois de suite à 30 minutes d'intervalle et ne reprenaient qu'au bout d'une heure et demie. Elles étaient parfaitement synchrones à l'intermittence relevé à la même période à la résurgence de la Doux. - Ces différentes observations appellent quelques commentaires : * Les pulsations observées n'ont pas de régularité dans le temps et sont étroitement dépendantes de l'apport hydrique. Le phénomène est le mieux observable en période de moyennes eaux. Il semble perdurer lors de précipitations importantes avec une périodicité du l'intermittence plus longue et une variation de niveau réduite provoquée par la hausse du niveau de la zone noyée. Enfin, le phénomène tend à disparaître lors d'un étiage prononcé (fin de l'été et avant les premières pluies automnales). * La cavité n'est pas un regard sur le phénomène qui engendre l'intermittence. Elle se trouve seulement sur le parcours entre le phénomène et la résurgence de la Doux * L'impossibilité d'évacuer l'apport brutal d'eau ainsi que la mise en charge de la grotte sur une vingtaine de mètres de hauteur lors des rares crues importantes du ruisseau de Linze permet d'envisager l'existence d'un point d'étranglement en aval du siphon.
🔦 : 2h 🚶: 20m
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Distance (km) | Name | Length (m) | Depth (m) |
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Géologie et hydrologie
Géologie : La cavité se trouve au centre de la nappe du Minervois, constituée dans son ensemble d'un flanc normal d'une tête plongeante de nappe déversée au Sud, mise en place lors de l'orogénèse hercynienne. La zone carbonatée qui renferme la grotte, dite calcaires à Archaecyathus, date du Géorgien supérieur. Elle est constituée d'un ensemble d'alternances gréso-calcaires épais de 100 à 200 mètres dans lequel jaillissent la source de la Doux et celle de Bibaud, au contact des grès de Marcory sous-jacents, et d'un important niveau dolomitique d'au moins 400 mètres d'épaisseur, composé de dolomie à patine rousse massive puis de dolomies litées ou schisteuses dans lequel se développe la cavité le long de fractures NS héritées de la période hercynienne. Hydrologie : La structure géologique décrite ci-dessus induit un drainage souterrain ENEWSW. Les eaux collectées en amont sur un compartiment étanche composé de grès de Marcory, se perdent au niveau des couches carbonatées qu'elles traversent en long pour résurger dans l'Argent-Double. Il n'existe pas de perte unique mais une multitude de points d'absorption qui fonctionnent suivant le débit du ruisseau de Linze. Lors de longues périodes pluvieuses, les pertes n'absorbent pas la totalité du ruisseau qui s'écoule alors jusqu'au Cros. L'exploration de la grotte de la Borie 3, dans laquelle le niveau de base de la résurgence a été atteint, permet d’affirmer les conclusions de l'étude hydrogéologique réalisée en 1979 par la Compagnie Nationale d’Aménagement de la région du Bas Rhône et du Languedoc (CNABRL) pour le compte de la Direction Départementale de l'Agriculture (DDA) de l'Aude. A savoir; l'existence d'une zone noyée entre la partie du ruisseau de Linze proche du ravin des Escaliers et la résurgence de la Doux et d'une zone à écoulement plus ou moins libre et rapide au nord, près du contact avec les grès de Marcory. Les observations souterraines ont également monté l'amplitude des variations du niveau de la zone phréatique qui avoisine 4.5 mètres entre l'altitude 293m à l'étiage, qui est aussi celle de la Doux, et l'altitude 297.5m en période humide.
Cds 11 (01/09/2013)